3900-3901. — Deux lettres semblables du roy Jean, données à Réal-lieu proche Compiègne, au mois de may de l'an 1361, sur ce que, par délibération de son Conseil, il eût ordonné, pour paier sa rançon au Roy d'Angleterre, douze deniers pour livre de toutes les marchandises qui se vendoient dans son royaume, et la treizième partie du vin et de l'abeourage (abevragii) et la cinquième partie du sel, laquelle chose se devoit lever partout son royaume, tant en la Langue d'Oyl comme en la Langue d'Oc, — nonobstant ce, Bernard Ricard, licencié, Arnaud Reynaud, bourgeois de Mompelier, et Jean Ganhac, bourgeois du Puy, députés par les Communautés de la Sénéchaussée de Beaucaire et Nismes, luy firent comprendre que, si cela avoit lieu dans ladite Sénéchaussée, elle seroit entièrement perdue, veu qu'elle est assés stérile, qu'elle a beaucoup souffert par les compagnies des larrons, qui l'ont entièrement pillée, et que tout leur vient du costé de la mer, ce qui n'arriveroit plus si ladite imposition avoit cours, — mais que, pour entrer dans les charges comme les autres, elle offroit, pendant six ans, 70.000 deniers d'or au mouton ou la valeur, sçavoir pour la première année 40.000 le jour St-Rémy et 30.000 à la feste de Caresme prenant, — et pour les autres années, le tout se paieroit au jour St-Remy; — ce que le Roy leur occorda. — 1361, may.

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