Inventaire d'archives : Répertoire numérique détaillé du fonds Jesús Vicente Pérez Melón

Contenu :

Ce fonds réunit des archives de Jesús Vicente Pérez Melón, réfugié de la guerre civile espagnole installé en France, à Gap, avec sa famille, après la seconde guerre mondiale. Instituteur de profession, militant socialiste (ami de Pablo Iglesias), journaliste, essayiste et poète, il a notamment publié, parfois sous pseudonymes, divers articles dans la presse républicaine espagnole publiée en France après 1945.
Conservées par sa fille après son décès en 1966, ces archives sont riches, notamment, des manuscrits de trois ouvrages restés inédits (Bárbaros, La Tierra madre, tierra, trabajo y propriedad et A lo largo del camino, recueil de poésies) et de divers autres textes (poésies, brouillons d’articles, etc.). Elles regroupent aussi une correspondance (dont, en particulier, des lettres reçues de Felix Gordón Ordás, ambassadeur d’Espagne au Mexique pendant la guerre civile et plus tard président du Gouvernement républicain espagnol en exil) ainsi que divers documents (cahier de scolarité, dessins d’enfants, photographies, etc.) témoignant du parcours d’exil des réfugiés espagnols internés au sein des camps installés dans le Sud de la France à Argelès et Rivesaltes.

Publication :

Agence Bibliographique de l’Enseignement supérieur
2020

Informations sur le producteur :

Jesús Vicente Pérez Melón
Né en 1878 à Valencia de Don Juan (province de León), Jesús Vicente Pérez Melón est dans les années 1910 instituteur à Ribadedeva, où il exerce aussi la fonction de secrétaire de mairie, tout en espérant vivre un jour de sa plume. Militant socialiste, membre du PSOE (Partido Socialista Obrero Español, Parti socialiste ouvrier espagnol), il est en 1920 le candidat du parti pour les élections générales à Valencia de Don Juan (Sabero).
Marié à Emiliana Pérez Ramos, institutrice elle aussi, ils ont deux enfants, Jesús, né en 1914 (qui après des études de génie civil et beaux-arts disparaît tragiquement en juillet 1937, probablement tué lors d’une manifestation ou de combats) et Esther, née en 1921, tous deux engagés au sein des Jeunesses socialistes. D’abord installée à Colombres, dans les Asturies, la famille rejoint Barcelone pendant la guerre civile, d’où elle cherche à quitter le pays. Ils gagnent finalement la France par le Perthus en février 1939 dans le cadre de la Retirada : ils passent la frontière en provenance de Vilasar de Mar (Barcelona) le 3 février 1939.
À 61 ans, Jesús Vicente Pérez, sa femme et sa fille Esther rejoignent le camp des Mées (Alpes-de-Haute-Provence), inscrits au GTE n° 702 (Groupements de travailleurs étrangers 702), puis Forcalquier, où ils sont employés de façon temporaire dans plusieurs familles des environs. Ils sont ensuite envoyés au camp d’Argelès (îlot K, 34) de novembre 1939 à mai 1940. De mai 1940 à août 1941, ils sont employés à Izeaux (isère) dans l’usine d’habillement de Monsieur Chevron jusqu’à la fermeture de celle-ci. Sous le motif « d’être en surnombre dans l’économie nationale », ils sont alors internés au camp de Rivesaltes (îlot K, Baraques 10 et 11) d’août 1941 au 12 juin 1942. À cette date, suite à la décision de libération du préfet des Pyrénées Orientales, la famille prend le chemin du camp de Pont-la-Dame (Hautes-Alpes) où elle arrive le 14 juin 1942. Des documents retrouvés permettent de savoir que tous les trois occupèrent la fonction d’instituteur pour les enfants espagnols de ces camps, de même qu’Esther y était infirmière.
Tous les trois sont recensés à Gap en septembre 1944. Jesús Vicente est alors sans profession et son épouse est devenue couturière et lingère. Leur fille épouse Philippe Talabot, résistant dans le Champsaur, et prend le risque d’assurer quelques transmissions clandestines pour cette cause. Jesús Vicente vivra pauvrement à Gap jusqu’à sa mort en 1966, à 88 ans.
Affilié pendant la guerre au groupe Negrín-Lamoneda du PSOE, Jesús Vicente Pérez Melón entreprend de collaborer à plusieurs journaux militants (El Socialista Español, España Combatiente, Unidad Sindical, etc.), titres pour lesquels il écrira ensuite jusqu’au début des années 1960, signant ses articles de son nom ou de divers pseudonymes (Victorio Colombres, Victorio Coyanza et Dominador Gómez).
Jesús Vicente Pérez Melón est l’auteur d’un ouvrage publié : Tierras esclavas (Palencia, Editorial Afrodisio Aguado, 1921).
La notice biographique a été établie notamment à partir d’informations collectées et transmises par Marie-Danièle Chabot-Rodriguez ; une notice biographique plus complète, rédigée par cette dernière, est conservée dans le carton 5, dossier « Dossier 5. Documentation constituée par Elisabeth Talabot et Marie-Danièle Chabot-Rodriguez ».
Voir également la notice consacrée à Jesús Vicente Pérez Melón sur le site de la Fondation Pablo Iglesias .

Informations sur l'acquisition :

Don d’Élisabeth Talabot (petite-fille de Jesús Vicente Pérez Melón) enregistré en décembre 2017 sous le numéro 81144.

Description :

Critères de sélection :
Aucun tri ou élimination n’a eu lieu.
Mise en forme :
Le versement du fonds à la contemporaine a été préparé par Elisabeth Talabot (petite-fille de Jesús Vicente Pérez Melón) et Marie-Danièle Chabot-Rodriguez. Leurs choix de classement ont été conservés.

Conditions d'accès :

Librement consultable.

Conditions d'utilisation :

La reproduction, la publication ou la citation des documents sont soumises à l’accord préalable de La contemporaine.

Langues :

espagnol; castillan et français

Description physique :

Importance matérielle :
6 cartons

Ressources complémentaires :

Un ouvrage initialement conservé dans ce dossier (Remedios Oliva Berenguer, Exodo. Del camp de Argelès a la maternidad de Elna, Viena ediciones, 2006), dédicacé à Élisabeth Talabot, en a été extrait pour être traité comme une monographie.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

La contemporaine

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FR_920509801_LC_Archives_AP_Perez_Melon_Jesus_Vicente

La Contemporaine

Liens