L'Association FRANCE-URSS a été créée, avant même la fin de la Seconde guerre mondiale, à Paris, en janvier 1945. D'après ses statuts, "L'Association a pour but de favoriser, dans l'intérêt de la Nation et de la Paix, la connaissance mutuelle et la coopération amicale des deux pays." L'Association France-URSS cherche donc à promouvoir les échanges culturels, sportifs, mais aussi économiques entre les deux pays.

L'association se veut ouverte à tous : "[FRANCE-URSS] se place en dehors des groupements politiques. Elle fait appel à tous les Français, quelles que soient leurs convictions politiques ou leurs croyances religieuses."

Le premier Président, Paul Langevin, meurt en 1946. Au cours de l'histoire de l'Association, la Présidence nationale a réuni des personnalités éclectiques : ministres -Louis Joxe, Léo Hamon-, parlementaires -Claude Estier, Roland Leroy-, scientifiques -Paul Langevin, Frédéric Joliot-Curie, l'astronaute Jean-Loup Chrétien-, militaires -général Fernand Gambiez, général Ernest Petit-, écrivains -Hervé Bazin, Edmonde Charles-~oux, Henri Spade-, artistes -l'actrice Marina Vlady, le chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus, etc.

L'Association dispose d'une structure à plusieurs niveaux -local, départemental, national-. Les adhérents (50000 les meilleurs années) sont groupés dans un vaste réseau de 400 comités locaux ou professionnels : leurs délégués se réunissent en congrès départemental pour élire un comité départemental : celui-ci se réunit au moins une fois tous les trois ans.

L'Association France-URSS organise, tous les trois ans, des congrès nationaux, rassemblant 800 délégués mandatés par les congrès départementaux et les Assemblées générales des comités locaux et professionnels. Le congrès national élit, à cette occasion, pour une période de trois ans, le comité national formé d'au moins 99 membres. Le comité national se réunit quatre fois par an au moins. Il prit la dénomination de Conseil national en 1986.

Le Comité national élit dans son sein les membres de la Présidence nationale, présidence collégiale composée de neuf présidents, au moins, qui choisissent parmi eux le Président délégué et le Président délégué adjoint. C'est la Présidence nationale qui assume, entre deux réunions du Comité national, la direction de l'Association. Les réunions de la Présidence collégiale doivent avoir lieu au moins huit fois par an.

Le Comité national élit également, parmi ses membres, un secrétariat général, chargé de mettre en application les décisions de la Présidence : le secrétariat général est composé d'un secrétaire général éventuellement assisté d'un ou de plusieurs secrétaires généraux adjoints, de secrétaires nationaux et d'un trésorier national.

Un bureau exécutif, émanant de la Présidence et du' secrétariat, se réunit toutes les semaines.

Deux commissions, élues lors des congrès nationaux et dont les membres n'appartiennent pas au comité national, sont chargées de tâches spécifiques : une commission de contrôle financier de neuf membres est chargée de contrôler la trésorerie nationale ; une commission d'arbitrage de cinq membres, connaît des exclusions et des conflits de tous ordres qui peuvent survenir dans l'Association.

Installée 8 rue de La Vrillière à Paris (1er), l'Association déménage en 1977 pour s'installer 61 rue Boissière, Paris (16ème) et devient locataire de la société de tourisme soviétique INTOURIST, propriétaire de l'immeuble.

Dès sa création, l'Association FRANCE-URSS s'est dotée d'une revue, éditée par la société d'édition, « Les Editions FRANCE-URSS ». Une revue mensuelle eut un tirage, sous différentes formes et différents titres, qui avoisina, à ses meilleures heures, 200000 exemplaires. La revue a une vocation documentaire -études, reportages sur l'URSS- mais aussi informative sur l'activité de l'Association -écho des grandes initiatives de l'Association, transcriptions de discours à des congrès nationaux etc.-.

L'association vit des cotisations de ses adhérents et des bénéfices de sa revue. Cependant, l'essentiel de ses subsides provient des bénéfices tirés de l'activité de son service « voyages » créé en 1955 : jusqu'au début des années 90, l'Association fut le premier organisateur français de voyages touristiques et professionnels à destination de l'URSS. 15000 personnes par an, en moyenne, sont allées en URSS grâce aux voyages organisés par l'Association. FRANCE-URSS travaillait en coopération avec les agences soviétiques INTOURIST, SPOUTNIK, et le Conseil central du Tourisme.

L'Association FRANCE-URSS dispose d'un correspondant privilégié en URSS, l'Association URSS-FRANCE, créée en 1958, qui s'attache à faire connaître la France et la culture française en URSS et privilégie les échanges humains entre les deux pays. Des plans de coopération culturelle sont signés chaque année, depuis 1966, entre les deux associations, énumérant point par point les actions à mener : échange de délégations, de personnalités de la culture et de la science ; tourisme ; échange d'expositions, de littérature et d'autre matériel d'information ; organisation de Journées de Républiques d'URSS en France et des régions françaises en URSS.

Les jumelages entre villes françaises et soviétiques furent encouragés : en 1972 eut lieu la première rencontre de villes jumelées à Marseille. Dans une moindre mesure, l'Association FRANCE-URSS joue un rôle dans les échanges économiques. L'Association peut en effet apporter l'aide logistique nécessaire aux partenaires économiques -petites et moyennes entreprises, chambres de commerce et d'industrie- désirant prendre des contacts commerciaux avec l'URSS.

Une Maison franco-soviétique installée au siège de l'Association, regroupe un centre de langue russe et de civilisation, une société de spectacles, "Pleins-Feux", créée en 1989, et une boutique d'objets d'artisanat soviétique.

L'association FRANCE-URSS s'est également toujours attachée à promouvoir l'étude, en France, de la langue russe, grâce à l'organisation de cours à Paris mais aussi dans une centaine de villes en province ; l'année 1982 fut d'ailleurs consacrée année de la langue russe.

Tribune de réflexion sur l'Union-Soviétique et les relations Est-Ouest, l'Association FRANCE-URSS organise ou participe à de nombreux colloques sur la coopération franco-soviétique, le désarmement.

La vie de l'Association a toujours été extrêmement sensible au climat des relations franco-soviétiques en particulier et à la conjoncture internationale en général. Bénéficiant des périodes de rapprochement franco-soviétique -voyage de Nikita Khrouchtchev en France en 1960, voyage du général de Gaulle à Moscou en 1966, visite de Mikhaïl Gorbatchev à Paris en 1985- l'Association a cherché, dans les périodes de crise, à maintenir des liens avec l'URSS.

Les premiers voyages de touristes français vers l'Union soviétique sont organisés dans les années cinquante ; pourtant, l'Association n'hésite pas à ralentir son activité "voyages" en période de crise grave : en août 1968, l'association FRANCE-URSS condamne l'intervention à Prague des forces du Pacte de Varsovie. Les années 70 voient cependant le développement de l'ensemble de ces activités.

Au cours des années 1980, les relations Est-Ouest connaissent une nette détérioration : invasion de l'Afghanistan en 1979, état de siège en Pologne en 1980, crise des euromissiles en 1983, expulsion de diplomates soviétiques de France en avril 1983 etc. Fidèle à sa ligne de conduite, l'Association cherche à maintenir les liens avec l'URSS. Elle organise par exemple les voyages à Moscou en juillet 1980, à l'occasion des Jeux Olympiques, boycottés par une partie de la communauté internationale.

L'arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev et le début de la "perestroïka" change le climat international. FRANCE-URSS s'engage à fond pour faire connaître et soutenir ce processus de détente et de démocratisation. Le congrès national, tenu à Bordeaux en 1987, est axé sur la nécessité de faire connaître à l'opinion publique française la perestroïka.

La même année, l'Association FRANCE-URSS a une initiative originale, baptisée d'ailleurs "Initiative 87", en organisant, du 29 septembre au 4 octobre 1987, le voyage d'une délégation de 360 Français venant de 52 départements et appartenant à différents milieux socio-professionnels et politiques : hommes politiques, journalistes, écrivains, ecclésiastiques, syndicalistes etc. Cette délégation est reçue au Kremlin par Mikhaïl Gorbatchev, le 29 septembre 1987.

La guerre du Golfe, au début de 1991, donne un coup de frein aux voyages internationaux. L'instabilité politique en URSS et la libéralisation du régime permettant des voyages individuels expliquent l'effondrement de l'activité "voyages" de l'association. Les difficultés financières de l'association FRANCE-URSS deviennent très rapidement considérables.

Les événements politiques intérieurs s'enchaînent en URSS. La tentative de putsch du 19 août 1991 contre M.Gorbatchev est fermement condamné par FRANCE-URSS. La décomposition de l'Union-soviétique est rapide. En décembre 1991 naît la Communauté des Etats indépendants (CEI) et M.Gorbatchev quitte le pouvoir le 25 décembre.

Le terme même d'Association France-URSS devient caduc. Toute la structure de l'Association doit être repensée.

En octobre 1991, la Présidence nationale décide de saisir immédiatement le Tribunal de Grande Instance de Paris. Le Triunal constatant l'état technique de cessation de paiement, ouvre, le 15 novembre 1991, la procédure de redressement judiciaire. Le 2 mars 1992, le jugement du Tribunal de Grande Instance de Paris prononce la liquidation judiciaire de l'association.

Si le terme d'Association FRANCE-URSS a disparu, une maison de la Russie a été ouverte au 61 rue de Boissière. Le centre Pouchkine assure' l'enseignement de la langue russe. Des spectacles sont régulièrement organisés. L'Association URSS- FRANCE s'est réorganisée en Association pluraliste des Anis de la France.