Inventaire d'archives : Archives du théâtre national de l'Opéra

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Les inventaires de l'ancien (AJ/13/1-AJ/13/1185, 1932) et du nouveau versement (AJ/13/1186-AJ/13/1466, 1961) formaient un ensemble très disparate, certains groupes d'articles y étant très largement analysés alors que d'autres, tout aussi intéressants, l'étaient très succinctement. C'est pourquoi M. Pierre Caillet, alors conservateur en chef de la Section moderne, fit reprendre entièrement l'inventaire de ces archives en vue d'une publication rendue nécessaire par l'intérêt tout particulier que présentent les documents contenus dans ce fonds.
En effet, c'est non seulement l'histoire de l'Opéra mais aussi celle des grands théâtres lyriques français et donc celle de la musique elle-même qu'illustrent les archives conservées ici.
OPÉRA
La partie essentielle du fonds concerne naturellement l'administration de l'Opéra dont elle raconte la longue histoire, depuis le XVIII jusqu'au XX siècle. ee
Il n'entre pas dans notre propos de récrire ici l'histoire artistique ou administrative de ce théâtre (cf. J. -G. PROD'HOMME). On se contentera de rappeler que, créé par lettres patentes du 28 juin 1669, l'Opéra expérimenta tous les systèmes possibles d'administration et de gestion financière. Parfois géré sous forme d'une entreprise entièrement privée, avec ou sans subventions, il fut, par contre, à de nombreuses reprises, administré par un directeur nommé par l'État ; il dépendait alors entièrement de l'autorité de tutelle, tant sur le plan artistique que sur le plan financier. Quel que fût le système adopté, quelle que fût l'époque, à de très rares exceptions près, l'Opéra fut en permanence déficitaire et l'État, la Ville de Paris ou des mécènes durent périodiquement le « renflouer ». Mais, malgré les difficultés qu'il rencontra, l'Opéra se maintint au cours des siècles, à travers les vicissitudes économiques et politiques, et permit la création des plus grands chefs-d'œuvre de la musique. Les archives qui sont parvenues jusqu'à nous retracent, d'une part, l'histoire de cette administration sous ses multiples aspects, de l'autre, l'histoire de la musique et de ceux qui l'ont servie : compositeurs, maîtres d'œuvre et exécutants.
Les documents ne remontent pas au-delà du XVIII siècle. Rien, ou presque rien, ne concerne les origines du théâtre, ses premiers directeurs, ses premières réalisations. L'Opéra ayant déménagé de nombreuses fois et ayant subi plusieurs incendies, il n'est pas surprenant que ses archives les plus anciennes aient disparu. Il faut aussi tenir compte des destructions révolutionnaires (Voir, à ce sujet, le procès-verbal d'un autodafé des archives de l'Opéra, le 30 septembre 1793, conservé sous la cote AJ/13/60). e
Quelques documents concernent le début du XVIII siècle, mais il s'agit plutôt d'épaves. C'est surtout à partir de 1750 que les archives commencent à se constituer en groupes d'articles homogènes touchant un même objet pour une même époque, tels que les « mises d'ouvrages » ou dossiers de préparation de mise en scène des œuvres montées par l'Opéra, les dossiers du personnel, la correspondance administrative, la comptabilité. A partir de cette date, une suite ininterrompue de documents couvrant les XVIII , XIX et XX siècles nous retrace l'histoire de l'Opéra jusqu'à l'époque de la Réunion des Théâtres lyriques. eeee
Cependant, selon les époques, l'intérêt des documents conservés est très inégal. Ainsi pourrait-on suivre presque au jour le jour, tout au long du Premier Empire et de la Restauration, l'activité de l'Opéra, aussi bien dans ses rapports avec le ministère dont il dépendait, dans ses relations avec les auteurs et les artistes, que dans ses réalisations artistiques. Mais, à partir de 1831, et jusqu'à la fin du XIX siècle, les archives se vident de leur contenu. Certes, le nombre d'articles conservés reste impressionnant, mais leur intérêt va en s'amenuisant. La correspondance de la direction, par exemple, est beaucoup moins importante en nombre et en qualité, et les lettres à propos des œuvres ou des artistes diminuent au profit des demandes d'entrées gratuites pour tel ou tel spectacle. De même, les dossiers des artistes, qui souvent étaient truffés de lettres personnelles, tendent, sauf exception, à ne plus contenir que les contrats d'engagement. Dans le même temps, les archives de la comptabilité se gonflent démesurément. e
Pour la fin du XIX siècle et pour le XXe, période qui correspond au versement de 1961, la disproportion entre les archives administratives et les archives comptables se poursuit : sur 281 articles inventoriés, 27 concernent l'administration des directeurs et 58 le personnel dont 4 seulement composés de dossiers individuels ; 14 articles enfin constituent une documentation sur les œuvres et les artistes. Tout le reste, c'est-à-dire 181 liasses, soit plus de la moitié du versement, est consacré à la comptabilité. Il parait dérisoire qu'il n'y ait que huit liasses pour nous retracer l'activité d'un directeur comme J. Rouché, même si on y ajoute les documents récemment donnés par ses filles à la bibliothèque de l'Opéra. Il ne peut s'agir que d'une faible partie de ce qu'ont dû être les papiers de cette administration si longue et si riche en créations artistiques.e
Le fonds des archives de l'Opéra se présente en tranches chronologiques approximatives, à l'intérieur desquelles se répètent les mêmes rubriques-matières. Ces groupes chronologiques correspondent vraisemblablement à des versements successifs de l'administration de l'Opéra à sa bibliothèque. On notera cependant que dans chaque groupe figurent des documents antérieurs à la période considérée et qui auraient dû faire partie du versement précédent. Cela tient à ce que l'administration a gardé, lors de tel versement, des pièces anciennes qui lui servaient encore, et ne les a remises à la bibliothèque qu'avec le versement suivant.
Les rubriques sont celles qui ont été créées par l'administration elle-même ; elles nous donnent donc le reflet exact de la marche du théâtre et de ses bureaux. Il faut signaler quelques remaniements qui doivent être le fait des bibliothécaires, en particulier pour les séries de « mises d'ouvrages » qui semblent en partie factices.
En simplifiant beaucoup, on peut distinguer comme divisions principales : administration, « mises d'ouvrages », personnel, bâtiments, comptabilité. Sans pouvoir évoquer toute la richesse et toute la diversité du fonds, il est possible de donner une idée des types de documents rencontrés à l'intérieur de chacune de ces rubriques et des renseignements qu'ils sont susceptibles d'apporter.
Administration
AJ/13/1-AJ/13/3, AJ/13/44-AJ/13/53, AJ/13/61-AJ/13/69, AJ/13/72-AJ/13/77, AJ/13/109-AJ/13/124, AJ/13/180-AJ/13/182, AJ/13/187-AJ/13/197, AJ/13/443-AJ/13/452, AJ/13/460-AJ/13/468, AJ/13/470-AJ/13/472, AJ/13/474, AJ/13/499, AJ/13/527-AJ/13/529, AJ/13/1129, AJ/13/1185-AJ/13/1212.
Cette rubrique recouvre les textes législatifs généraux, la réglementation particulière de l'Opéra et les dossiers de correspondance générale, qu'ils soient classés chronologiquement, alphabétiquement ou regroupés par affaires. Suivant les époques, les documents sont plus ou moins nombreux et d'intérêt très inégal.
Pour l'Ancien Régime, trois articles seulement (AJ/13/1-AJ/13/3) correspondent à cette subdivision. C'est dire qu'il n'y a là qu'une faible partie des documents qui ont dû exister autrefois. On y trouve beaucoup de renseignements sur la réglementation de l'Opéra. sur ses rapports avec les autorités, en particulier avec le Bureau de la Ville de Paris. Quelques pièces donnent des indications sur les relations entre l'Opéra et les autres théâtres de Paris et de province. D'autres enfin ouvrent des aperçus sur les rapports entretenus par le directeur avec les artistes et avec les auteurs.
Viennent ensuite les périodes pour lesquelles cette rubrique est la plus étoffée : la Révolution, l'Empire et la Restauration (AJ/13/44-AJ/13/53, AJ/13/61-AJ/13/69, AJ/13/72-AJ/13/77, AJ/13/109-AJ/13/124 et AJ/13/1129). On trouve alors des dossiers d'affaires sur l'organisation générale du théâtre, l'organisation particulière des différents services, les difficultés avec le personnel, les relations avec les auteurs, le choix des pièces, la préparation des spectacles, enfin tout ce qui fait la vie d'un théâtre. Ces dossiers peuvent être regroupés par sujets, pour une période donnée, la Révolution par exemple, ou la Restauration. On retrouve alors le même classement d'année en année : affaires générales, spectacles, bals et fêtes à la Cour, répétitions, mises d'ouvrages, personnel (débuts d'artistes, congés, pensions), inspection, services intérieurs (salle, scène, copie de musique, matériel, bâtiments), service des entrées, location, comptabilité, etc.
Pour compléter cet ensemble, la correspondance active et passive de l'administration, classée chronologiquement, permet de suivre au jour le jour toute la gestion de l'Opéra, qu'il s'agisse des problèmes posés par le personnel, du machiniste au premier chanteur, des réclamations des auteurs qui attendent que leur œuvre soit mise au programme, des plaintes des fournisseurs non payés ou des appréciations du ministre sur le travail fourni par le théâtre.
L'année 1831 marque une coupure dans l'importance matérielle et le degré d'intérêt des documents. La raison en est historique. Pendant les périodes que nous venons de parcourir, malgré les bouleversements politiques, l'Académie impériale ou royale de musique a toujours dépendu, administrativement et financièrement, de l'Etat, principalement par l'intermédiaire du Ministère de la Maison de l'Empereur puis de celui de la Maison du Roi. Les archives reflètent donc une administration toujours très centralisée, en dépit de ses diverses transformations. Mais, par l'effet des ordonnances du 25 janvier et du 15 mars 1831, la situation devient tout autre : un directeur-entrepreneur, nommé par le Ministre de l'Intérieur, est désormais chargé d'exploiter le théâtre pour son compte, sous forme d'une régie intéressée. La gestion de l'Opéra s'apparente dès lors à celle d'une affaire privée. Les archives deviennent celles du directeur et non plus du théâtre. C'est pourquoi les papiers qui nous sont parvenus ne font plus que survoler les affaires au lieu de les traiter en détail comme précédemment (AJ/13/180-AJ/13/182, AJ/13/187-AJ/13/191).
Le système du directeur-entrepreneur se maintient jusqu'en 1854, date à laquelle l'Opéra rentre dans les attributions du ministre de la Maison de l'Empereur, avec à sa tête un directeur nommé par ce dernier. Mais c'est pour une courte période puisqu'en 1866 le directeur d'alors, Perrin, redevient directeur-entrepreneur. Les archives reflètent ces changements et, provisoirement, retrouvent une certaine importance (AJ/13/443-AJ/13/444, Aj/13/449-AJ/13/452, AJ/13/460-AJ/13/468, AJ/13/470-AJ/13/472, AJ/13/474, AJ/13/499, AJ/13/527-AJ/13/529 et AJ/13/1185). Nous sommes pourtant bien loin de pouvoir suivre, comme sous l'Empire ou la Restauration, la vie du théâtre au jour le jour. On retrouve quelques dossiers d'affaires, quelques séries chronologiques de correspondance, certes, mais dans lesquelles il est plus souvent question de demandes de billets de faveur que de problèmes de mise en scène ou d'engagements d'artistes.
Après la tentative de gestion directe de l'Opéra par les artistes eux-mêmes au moment de la Commune (AJ/13/445-AJ/13/447 et AJ/13/1185. Ce système avait déjà existé pendant la Révolution), la III République revient au système du directeur-entrepreneur soumis à un cahier des charges, système qui ne prend fin qu'avec la création de la Réunion des Théâtres Lyriques en 1939. Sur le plan de l'administration les archives sont alors étonnamment pauvres. Quelques lettres concernent la participation d'artistes de l'Opéra à des spectacles donnés à l'extérieur, un ou deux dossiers traitent de difficultés avec des auteurs ; tout le reste n'est que problèmes de salle, d'entrées de faveur, etc. (AJ/13/448, AJ/13/469, AJ/13/1010/B-AJ/13/1015 et AJ/13/1117). Les archives versées en 1961 sont un peu plus intéressantes pour les directions de Broussan, Messager, Gailhard et Rouché (AJ/13/1186-AJ/13/1212). Il semble qu'on soit, pour ces derniers documents, en présence des affaires réglées par les directeurs eux-mêmes. Le caractère hétérogène des dossiers qu'on y rencontre tendrait à le faire croire. A la suite des dossiers généraux, sont classées deux petites séries de correspondance passive dans lesquelles Fauré voisine avec Gounod ou Diaghilew. Mais si le sujet traité dans ces lettres est quelquefois d'ordre artistique, bien souvent il ne s'agit que de demandes de billets gratuits ou de recommandations pour des artistes demeurés inconnus. e
Mises d'ouvrages
AJ/13/4, AJ/13/5, AJ/13/55, AJ/13/89-AJ/13/94, AJ/13/132-AJ/13/135, AJ/13/183, AJ/13/185, AJ/13/201-AJ/13/208 et AJ/13/500-AJ/13/507.
On appelle ainsi les dossiers relatifs à la mise en scène des opéras et des ballets représentés à l'Opéra. Chaque œuvre est classée à la date de sa création, mais son dossier contient également les documents concernant les reprises de l'œuvre à différentes époques. On y trouve fréquemment les livrets, manuscrits ou imprimés, souvent annotés ou modifiés par l'auteur ou peut-être par le metteur en scène, mais presque jamais les partitions musicales. La documentation musicale et iconographique a généralement été conservée à la bibliothèque de l'Opéra. Le contenu des dossiers est très variable. A certaines époques, on peut trouver une correspondance concernant décors, costumes, répétitions, choix des artistes, ou bien des notes et des croquis de mise en scène. D'autres fois, les dossiers se réduisent à une ou deux pièces comptables.
Les procès-verbaux des jurys de lecture (AJ/13/44 et AJ/13/88 auxquels il faut ajouter une collection de livrets proposés au jury de lecture et une autre de livrets refusés par le jury : AJ/13/138-AJ/13/141, AJ/13/199 et AJ/13/200) méritent une mention particulière. Ils permettent de retrouver les ouvrages reçus mais surtout les ouvrages refusés par le jury et de comprendre selon quels critères tel ouvrage a été retenu plutôt que tel autre. C'est une série très importante à consulter pour les ouvrages refusés, dont on a peu de trace ailleurs, car les « mises d'ouvrages » ne concernent que les opéras effectivement représentés.
Les plus anciennes « mises d'ouvrages » remontent à 1746, les plus récentes sont de 1884. Le dernier versement d'archives n'a pas apporté de documents complémentaires dans ce domaine : on n'a donc rien d'équivalent à ces précieux dossiers pour la fin du XIX siècle et le début du XX , rien pour toutes les grandes créations dues à Rouché, rien, par exemple, sur les ballets russes de Diaghilew, si ce n'est sous l'angle de la comptabilité. ee
Il semble bien que cette série ait été constituée artificiellement, du moins en partie. En effet, sous l'Empire et la Restauration, les grandes séries d'archives administratives classées par années, que nous avons vues plus haut, contiennent souvent des dossiers intitulés « mises d'ouvrages », mais ceux-ci sont généralement vides et ne contiennent qu'une feuille renvoyant à la série générale des « mises d'ouvrages ». Ces remaniements ont été faits par l'administration ou, plus probablement, par la bibliothèque de l'Opéra pour la commodité des recherches.
Personnel
AJ/13/1, AJ/13/45, AJ/13/46, AJ/13/54, AJ/13/79-AJ/13/87, AJ/13/125-AJ/13/129, AJ/13/190, AJ/13/192-AJ/13/198, AJ/13/453-AJ/13/455, AJ/13/475-AJ/13/491, AJ/13/1001-AJ/13/1010/B, AJ/13/1039, AJ/13/1043, AJ/13/1181-AJ/13/1184, AJ/13/1213 -AJ/13/1217. Une liste alphabétique des dossiers de personnel figure à la fin de l'inventaire papier.
Les dossiers du personnel se divisent en plusieurs séries alphabétiques réparties entre les différentes tranches chronologiques du fonds. Ils englobent tout le personnel administratif, technique et artistique, c'est-à-dire à la fois les employés du secrétariat, ceux de la salle et de la scène, et surtout les artistes : danseurs, chanteurs, musiciens ainsi que leurs chefs (maîtres de ballet, chefs des chœurs, chefs d'orchestre). Des dossiers de ce genre nous sont parvenus pour toutes les époques, quel que soit le système administratif adopté dans la gestion du théâtre. Les plus anciens remontent à la seconde moitié du XVIII siècle, les plus récents ne dépassent pas la guerre de 1914. Pour la période la plus récente, les lacunes sont évidentes puisque, de 1904 à 1917, seuls les contrats d'engagement des danseurs du corps de ballet et des choristes ont été versés (AJ/13/1214). Pour cette époque, trois articles contenant la correspondance des artistes donnent quelques renseignements complémentaires sur ceux-ci (AJ/13/1215-AJ/13/1217). e
Une fois de plus il faut constater l'intérêt très inégal des archives, certains dossiers se limitant à un ou plusieurs contrats d'engagement, d'autres fournissant des lettres à propos, par exemple, des déplacements des artistes, de leurs demandes de congés, de leurs réclamations. On doit compléter les renseignements trouvés dans ces séries par ceux des dossiers d'oppositions ou de délégations d'appointements (AJ/13/150, AJ/13/226, AJ/13/227, AJ/13/1262-AJ/13/1268) et ceux de mises à la retraite (AJ/13/106, AJ/13/175, AJ/13/176, AJ/13/186, AJ/13/670, AJ/13/671, AJ/13/1018, AJ/13/1019, AJ/13/1270). La comptabilité mensuelle ou annuelle des dépenses du personnel permet de cerner avec précision l'activité de tel artiste ou de tel employé, à travers ses appointements, ses indemnités, ses cachets ou les retenues effectuées sur son traitement. Les archives de l'administration, déjà étudiées plus haut, possèdent souvent des rubriques exclusivement consacrées aux employés et surtout aux artistes, qu'il s'agisse, pour ces derniers, de leurs débuts, de leurs auditions, de leurs maladies, vraies ou simulées, de leurs voyages en France et à l'étranger, des représentations données à leur bénéfice. Enfin, la correspondance générale de la direction, classée chronologiquement, contient aussi de multiples renseignements sur le personnel, surtout artistique.
Bâtiments
AJ/13/6, AJ/13/7, AJ/13/95, AJ/13/142, AJ/13/185, AJ/13/222, AJ/13/530-AJ/13/549, AJ/13/1037 et AJ/13/1190.
Chassé à plusieurs reprises par des incendies ou simplement par l'insuffisance des locaux, l'Opéra occupa de multiples salles jusqu'à son installation définitive au Palais Garnier en 1875 (cf. A. DE LASSALLE). Les archives consacrées aux bâtiments font allusion à ces multiples déménagements et réemménagements. Elles concernent surtout les problèmes d'installations intérieures, mais aussi les questions de propriété, les travaux d'entretien, de décoration ou d'agrandissement de la salle et de ses annexes, en particulier du magasin des décors. La partie la plus intéressante concerne la construction de l'actuel Opéra (AJ/13/530-AJ/13/549), car elle renferme des lettres de Garnier et les rapports lithographiés que celui-ci adressait au Ministère pour rendre compte de l'état d'avancement des travaux. Cependant, les mémoires conservés à la suite de ces rapports, sont loin de couvrir l'ensemble des dépenses. Il s'agit, en fait, des travaux secondaires et nullement du gros-œuvre ou de la décoration peinte et sculptée. Les mémoires de travaux de dorure, sculpture et marbrerie (AJ/13/546-AJ/13/548) concernent uniquement l'ornementation de détail extérieure et intérieure (Voir aussi sur la construction du nouvel Opéra, voir F/21/830-F/21/836, F/21/1580-F/21/1592, F/21/2362-F/21/2365, F/21/3362/1-F/21/3390/2, F/21/3880-F/21/3911. Il existe également un fonds d'archives anciennes à l'agence d'architecture de l'Opéra). Au sujet des aménagements intérieurs, il faut signaler l'article AJ/13/532, consacré aux problèmes d'éclairage au gaz, et l'article AJ/13/1190, relatif aux transformations faites avant et après la guerre de 1914 : modernisation du chauffage et de la machinerie, électrification et ignifugation du théâtre.
En dehors de ces liasses exclusivement consacrées aux bâtiments, on rencontre naturellement d'autres dossiers complémentaires dans les séries générales d'administration.
Comptabilité
Pour faciliter les recherches, on trouvera en version papier un tableau méthodique et chronologique regroupant les archives comptables de l'Opéra qui, dispersées à travers tout le fonds, sont d'un maniement difficile.
Présente à toutes les époques, la comptabilité est une source d'information de tout premier ordre, mais malheureusement d'un abord assez ingrat du fait de la masse même des documents.
Il faut distinguer la comptabilité des recettes et celle des dépenses, mais aussi les documents d'ordre plus général, tels que les mémoires et rapports sur l'organisation de la comptabilité, les budgets et projets de budgets. On notera l'intérêt tout à fait inattendu de certains projets de budgets de l'Empire et de la Restauration qui sont accompagnés de rapports précis de tous les chefs de service sur leurs besoins en personnel et en matériel et surtout sur la valeur de chacune des personnes placées sous leurs ordres (AJ/13/78, AJ/13/145, AJ/13/146). Les chefs des chœurs et les chefs d'orchestre portent ainsi sur les chanteurs et les musiciens des jugements qu'il est tout à fait inhabituel de trouver dans des archives comptables. Figurent aussi dans ces documents généraux des états comparatifs de recettes et de dépenses établis sur plusieurs années, des projets de réforme, toutes sortes de récapitulations qui permettraient d'étudier la comptabilité de l'Opéra plus aisément qu'à l'aide des états détaillés de ces mêmes recettes et dépenses, trop nombreux à dépouiller pour une étude générale, mais très précieux pour une étude de détail.
Les recettes sont constituées par la vente des billets à chaque spectacle, ou « recettes à la porte », et par la location des loges, qui se fait à l'année. L'Opéra, comme autres sources de revenus, a les taxes perçues sur les recettes des spectacles et bals donnés dans d'autres salles et, naturellement, les subventions de l'Etat. Les recettes apparaissent soit sous forme de récapitulations annuelles regroupant les bénéfices de l'ensemble des représentations, soit sous forme de récapitulations journalières du nombre de billets vendus pour chaque spectacle.
La location des loges et les abonnements furent pendant longtemps une des sources de revenus les plus régulières de l'Opéra. Pour la deuxième moitié du XVIII siècle, on a conservé les « baux des loges » ou contrats passés pour la location d'une loge ou d'une partie de loge (AJ/13/12-AJ/13/14). Ils nous donnent le nom du locataire, le prix payé, l'emplacement de la loge et permettent de reconstituer la composition de la salle de l'Opéra, à cette époque. Au XIX siècle, on n'a plus les mêmes baux, mais de nombreuses listes nous conservent les noms des abonnés aux différentes époques. ee
D'autre part, de 1855 à 1937, on possède la série complète, sauf une lacune de 1900 à 1910, des feuilles journalières de la location. Ces feuilles indiquent la composition exacte de la salle pour chaque spectacle ainsi que la récapitulation de la recette de la soirée. Elles donnent le reflet au jour le jour de l'activité de l'Opéra. (De 1911 à 1937, les feuilles de location ont été conservées dans leur totalité pour les représentations exceptionnelles (premières, galas...) et sous forme d'échantillons pour les représentations courantes. On a, dans tous les cas, gardé les feuilles récapitulatives indiquant la recette de chaque soirée).
Il existe aussi différents types de relevés des recettes journalières regroupées par mois ou par tranches de dix jours. Ces documents sont d'un abord plus aisé que les feuilles de location puisque réunis en un moins grand nombre de liasses, mais ils sont moins complets et couvrent presque uniquement la fin du XIX siècle. On en trouvera la liste dans le tableau méthodique qui suit. e
En ce qui concerne les dépenses, les archives de l'Opéra sont extrêmement riches pour toutes les époques. On distingue deux catégories principales de dépenses : celles du personnel et celles du matériel. Suivant les cas, elles sont mêlées ou séparées.
Les dépenses du personnel comprennent les appointements du personnel administratif (y compris ceux du directeur lorsqu'il est rétribué par l'État), ceux du personnel technique (décorateurs, machinistes, costumiers) et ceux du personnel artistique (chanteurs, danseurs, musiciens). Aux appointements mensuels il faut ajouter les indemnités que touchent, sous des formes très diverses, différentes catégories de personnel, mais surtout le personnel technique et le personnel artistique. Les ouvriers, décorateurs et costumiers perçoivent des indemnités pour les travaux supplémentaires occasionnés par la préparation des ouvrages nouveaux, par l'installation de la salle pour les bals, par sa remise en état, etc. Les artistes touchent des « feux et indemnités » pour les répétitions et représentations ; certains sont payés par « cachets ».
Ces dépenses, classées par mois ou par années, sont fort utiles pour s'assurer de la présence à l'Opéra de tel artiste, pour savoir à quelle représentation il a participé et même, quelquefois, dans quel rôle : les renseignements puisés là recoupent et complètent ceux des dossiers personnels.
Les dépenses du matériel comprennent les dépenses courantes (fournitures de bureau, chauffage, entretien) et celles des spectacles. Elles se présentent sous deux formes : les marchés de fournitures passés à l'année, pour les dépenses prévisibles, et les achats faits au jour le jour, pour les besoins imprévisibles. Les marchés sont passés à la fois pour les fournitures d'entretien (éclairage, blanchissage) et pour les approvisionnements courants en matériaux nécessaires aux services des décors et des costumes (tissus, chaussures, bois pour les décors, matériel de feux d'artifice). Mais en plus de ces fournitures de base, l'Opéra a besoin, pour les décors, les costumes et les accessoires, d'objets propres à chaque spectacle : il fait alors ses achats au fur et à mesure de ses besoins.
L'ensemble de ces dépenses est classé dans de grandes séries annuelles ou mensuelles qui sont divisées en chapitres de comptabilité dont le classement, s'il a évolué, a toujours gardé les mêmes critères. Les principales rubriques sont les suivantes : éclairage, chauffage, copie de musique, décors, costumes, impressions et affiches, surveillance. Les volumineux chapitres consacrés aux décors et aux costumes sont subdivisés selon les matières fournies. On relève, pour les costumes, les articles suivants : bijouterie, broderie, draperie, fourrure, ganterie, perles, etc. ; et pour les décors : bois, toiles, menuiserie, serrurerie, peinture, etc.
La précision de cette comptabilité et sa clarté permettraient de nombreuses études d'ensemble ou de détail, par exemple sur l'évolution des prix, grâce aux factures conservées depuis le XVIII siècle, ou encore sur l'organisation des marchés d'approvisionnement de l'Opéra, grâce aux dossiers des fournisseurs. De même, les mémoires de fournitures pour les décors et les costumes, mémoires qui donnent souvent une description détaillée des objets facturés, devraient permettre, non seulement d'évaluer le coût de telle ou telle création, mais aussi, dans le meilleur des cas, d'en reconstituer, au moins en partie, la mise en scène. e
Le tableau méthodique qui suit permettra une meilleure compréhension des principales séries d'archives comptables de l'Opéra (Ne sont cités dans le tableau que les articles faisant partie d'une série consacrée à la comptabilité, à l'exclusion des articles où ne figurent qu'accessoirement des documents comptables).
Le survol des archives concernant le théâtre de l'Opéra lui-même en montre la richesse et la diversité. Mais l'ensemble du fonds est une source d'information d'autant plus importante que l'Opéra n'y est pas le seul théâtre représenté. En effet, il y cotoie les autres grands établissements lyriques : Théâtre-Italien, Opéra-Comique, Théâtre-Lyrique.
Théâtre-Italien
De 1819 à 1830, l'Académie royale de musique et le Théâtre royal italien furent réunis en une administration commune dirigée par l'intendant des Menus Plaisirs qui relevait du ministre de la Maison du Roi. Pour cette raison, le Théâtre-Italien apparaît dans le fonds sous les rubriques déjà étudiées pour l'Opéra, souvent confondu avec ce dernier : administration (AJ/13/109, AJ/13/111-AJ/13/124), « mises d'ouvrages » (AJ/13/136, AJ/13/137), personnel (AJ/13/125, AJ/13/130, AJ/13/131), comptabilité (AJ/13/130, AJ/13/131, AJ/13/143-AJ/13/147, AJ/13/158-AJ/13/162, AJ/13/172-AJ/13/174, AJ/13/400-AJ/13/402). Ce sont les mêmes types de documents que pour l'Opéra, mais en moins grand nombre. Ils nous renseignent sur la gestion du théâtre, ses rapports avec les auteurs et les artistes, le recrutement de ces derniers en Italie, le choix des ouvrages à mettre en scène.
A ces archives faisant partie intégrante du fonds de l'Opéra, il faut ajouter celles qui sont entrées « par voie extraordinaire », acquises grâce à l'initiative d'un bibliothécaire de l'Opéra, Nuitter.
Lorsque en 1879, la Salle Ventadour (Rue Méhul) fut désaffectée pour devenir le siège d'une banque, Nuitter s'entremit pour récupérer les papiers qui s'entassaient dans ces locaux, c'est-à-dire les archives des différents théâtres qui y avaient été hébergés à un moment ou à un autre, et en particulier celles du Théâtre-Italien (Cf. GUILLEMOT, , p. 6-7 et [Ch. NUITTER]). op. cit.
En 1838, en effet, après l'incendie de la Salle Favart, le Théâtre-Italien s'était installé dans la Salle Ventadour, qu'il partageait avec le Théâtre de la Renaissance. De 1840 à 1879, il en demeura le seul usager (Sauf pendant un bref passage de l'Opéra-Comique en 1853). Ce sont les archives réunies à cette époque que Nuitter a recueillies (AJ/13/1160-AJ/13/1180/2). En fait, elles concernent le Théâtre-Italien non seulement pendant qu'il occupait la Salle Ventadour, mais aussi sous ses directeurs antérieurs, notamment Rossini, puis Robert et Severini. Certains documents remontent même au XVIII siècle et concernent la Comédie-Italienne. e
On distingue deux parties dans ce fonds. La première touche l'administration du théâtre et comprend la correspondance générale des directeurs, les dossiers relatifs à l'organisation des différents services, les dossiers personnels des artistes ou des employés, et les documents comptables (AJ/13/1160-AJ/13/1167). La seconde partie concerne la gestion de la Salle Ventadour par la Société des propriétaires de la salle et les rapports de cette société avec ses actionnaires d'une part, avec les directeurs du Théâtre-Italien, de l'autre (AJ/13/1168-AJ/13/1180/2).
Opéra-Comique
C'est le troisième grand théâtre que l'on rencontre dans le fonds de l'Opéra. Ses archives ont une double origine : une partie provient des documents sauvés par Nuitter, l'autre des papiers donnés par Perrin.
Précédant le Théâtre-Italien, l'Opéra-Comique avait utilisé la Salle Ventadour de 1829 à 1832. De nouveau il s'y réinstalla, pour une brève période, en 1853. Quand Nuitter rapatria à l'Opéra les archives de la Salle Ventadour, il rapatria naturellement celles de l'Opéra-Comique qu'on y avait oubliées (AJ/13/1051-AJ/13/1128).
Comme pour le Théâtre-Italien, les archives de l'Opéra-Comique remontent bien au-delà de 1829, certains documents sur la Comédie-Italienne du XVIII siècle étant mêlés au fonds. e
Ces papiers nous fournissent les règlements qui régissent la vie du théâtre et une correspondance qui nous renseigne sur l'organisation des spectacles, sur les rapports établis entre la direction, les auteurs et le personnel. Le fonds est complété par des dossiers d'artistes (engagements, correspondance) et une grande série d'archives comptables, qui nous donne les recettes du théâtre ainsi que les dépenses consacrées au personnel et au matériel depuis l'époque impériale. Probablement à cause du bref retour de l'Opéra-Comique dans la Salle Ventadour en 1853, beaucoup de documents sont postérieurs au départ du théâtre en 1832. S'il n'y a pas de dossiers de mises d'ouvrages analogues à ceux qu'on possède pour l'Opéra, il existe cependant une série importante de livrets manuscrits de pièces (AJ/13/1085-AJ/13/1103), dont beaucoup ne sont pas datés, ainsi que les bulletins de vote des membres du Comité de lecture du théâtre entre 1818 et 1828 (AJ/13/1057).
Les archives de l'Opéra-Comique ont pour seconde origine le fonds remis par Émile Perrin (AJ/13/1134-AJ/13/1153).
Celui-ci, directeur de l'Opéra de 1862 à 1870, fit don à la bibliothèque de l'ensemble des papiers qu'il avait en sa possession, c'est-à-dire les archives des deux principaux théâtres dont il avait assuré la direction à différentes époques : l'Opéra-Comique et le Théâtre-Lyrique.
Il avait été directeur de l'Opéra-Comique, une première fois de 1848 à 1857, puis en 1862, juste avant sa nomination à la tête de l'Opéra ; enfin en 1876 et 1877 il suppléa son gendre Camille du Locle qui venait de tomber malade. Les papiers laissés par Perrin touchent non seulement ses gestions successives du théâtre mais également celles de ses prédécesseurs et même de ses successeurs jusqu'en 1876. C'est vraisemblablement après cette date que Perrin donna ses archives à la bibliothèque de l'Opéra (E. Guillemot pensait que c'était au moment de prendre la direction de l'Opéra en 1862 que Perrin avait donné les archives ( , p. 7). Cela semble impossible puisque le fonds renferme des documents de 1876). op. cit.
On retrouve cette fois encore le même genre de documents que dans les archives en provenance de la Salle Ventadour, mais pour une période plus récente : dossiers d'administration, correspondance avec les auteurs et les artistes, dossiers de ces derniers.
Ainsi, grâce à deux initiatives privées, on possède une suite de documents permettant de suivre l'histoire du théâtre depuis ses origines jusqu'en 1876. Après cette date, et jusqu'à la réunion des théâtres lyriques en 1939, les archives sont muettes à son sujet. Mais avec les papiers de la comptabilité de l'Opéra versés en 1961, nous sont parvenus, d'une part les états mensuels des appointements du personnel de l'Opéra et de l'Opéra-Comique entre 1939 et 1948 (AJ/13/1383-AJ/13/1400), de l'autre les feuilles de location de l'Opéra-Comique de 1940 à 1944 (AJ/13/1457-AJ/13/1466) donnant la composition de la salle pour chaque spectacle.
Théâtre-Lyrique
Ce théâtre eut une existence éphémère de 1851 à 1870. Perrin le dirigea alors qu'il était déjà à la tète de l'Opéra-Comique, de septembre 1854 à octobre 1855. Ainsi s'explique la présence ici d'archives issues de ce théâtre (AJ/13/459, AJ/13/1134, AJ/13/1135, AJ/13/1137, AJ/13/1138/B-AJ/13/1140, AJ/13/1154-AJ/13/1159). Mais la direction de Perrin ayant été de très courte durée, les archives sont assez limitées : contrats d'exploitation, contrats passés avec quelques artistes, correspondance et documents comptables consacrés notamment à la liquidation du théâtre. Il faut ajouter à cette énumération la série alphabétique des livrets manuscrits des oeuvres appartenant au théâtre.
Théâtres divers
Sans composer des suites homogènes comme pour les établissements étudiés ci-dessus, quelques articles concernant différents théâtres parisiens figurent dans le fonds des archives de l'Opéra. Il s'agit le plus souvent de théâtres installés d'une façon plus ou moins longue Salle Ventadour : leurs archives font alors partie de celles que Nuitter a sauvées. Pour d'autres, ce sont des documents réunis à titre de comparaison pour la gestion des théâtres déjà étudiés. Quelques documents aussi font partie du fonds intitulé « archives Teneo ». Martial Teneo, étant bibliothécaire de l'Opéra, avait réuni un certain nombre de dossiers dont une partie provenait probablement des versements de l'Opéra et l'autre d'acquisitions nouvelles effectuées par la bibliothèque. L'ensemble de ces dossiers, qui n'ont jamais été ni réintégrés ni cotés, s'intitule « archives Teneo » (AJ/13/1018-AJ/13/1050). Constituées de documents très disparates ayant trait par exemple à la caisse de retraite de l'Opéra aussi bien qu'aux rapports de l'Opéra avec la Société des auteurs, ces archives contiennent aussi quelques dossiers relatifs à des théâtres parisiens.
Voici la liste des divers théâtres représentés dans le fonds de l'Opéra.
Ce tableau ne comprend pas les cotes où les théâtres n'apparaissent qu'en raison de leurs relations avec les grands théâtres lyriques, en particulier pour les questions d'échange de places gratuites ou de faveur.
  • Cirque olympique : AJ/13/1050
  • Comédie-Française : AJ/13/1044, AJ/13/1051, AJ/13/1129
  • Comédie-Italienne : AJ/13/3, AJ/13/1044, AJ/13/1051, AJ/13/1052, AJ/13/1160
  • Opera-Buffa : AJ/13/1129
  • Théâtre de l'Ambigu : AJ/13/1050
  • Théâtre-Anglais : AJ/13/1050
  • Théâtre Beaujolais : AJ/13/1044
  • Théâtre de la Cité : AJ/13/1044
  • Théâtre Comte : AJ/13/1044
  • Théâtre de l'Égalité : AJ/13/1044
  • Théâtre Feydeau : AJ/13/1044
  • Théâtre-Français : AJ/13/1018, AJ/13/1050, AJ/13/1129
  • Théâtre de la Gaîté : AJ/13/1050
  • Théâtre des Jeunes Élèves : AJ/13/1050
  • Théâtre des Jeux gymniques : AJ/13/1050
  • Théâtre du Luxembourg : AJ/13/1044
  • Théâtre du Lycée des Arts : AJ/13/1044
  • Théâtre du Marais : AJ/13/1050
  • Théâtre de la Nation : AJ/13/1018
  • Théâtre nautique : AJ/13/1130
  • Théâtre des Nouveautés : AJ/13/1044
  • Théâtre de l'Odéon : AJ/13/1036, AJ/13/1044, AJ/13/1050, AJ/13/1129
  • Théâtre de la Porte-Saint-Antoine : AJ/13/1044
  • Théâtre de la Porte-Saint-Martin : AJ/13/1050
  • Théâtre de la Renaissance : AJ/13/1130-AJ/13/1133
  • Théâtre de la République : AJ/13/1044
  • Théâtre des Variétés : AJ/13/1044, AJ/13/1050, AJ/13/1185
  • Théâtre du Vaudeville : AJ/13/1044, AJ/13/1050, AJ/13/1129
La complexité du fonds des archives de l'Opéra, qui ressort de l'analyse qui vient d'en être faite, a entraîné certaines difficultés pour la rédaction du présent inventaire. On a vu comment, par suite de la cotation établie au fur et à mesure des versements, les papiers se trouvent découpés en tranches approximativement chronologiques mais aux limites très imprécises. De même, les archives des autres théâtres sont scindées en plusieurs groupes dus aux hasards des acquisitions. Pour clarifier le fonds et le rendre plus compréhensible, il aurait fallu pouvoir en reprendre entièrement le classement et donner à l'ensemble une nouvelle cotation plus cohérente. Cela n'a pas semblé possible ni raisonnable pour un fonds déjà connu et utilisé depuis longtemps : les modifications de cotes sont, l'expérience le prouve, une perpétuelle source d'erreur, quel que soit le soin apporté à l'établissement de concordances entre les anciennes et les nouvelles cotes. On s'est donc contenté de remettre en ordre le contenu de chaque liasse et de multiplier, dans le corps de l'inventaire, les notes renvoyant d'un article à l'autre, ou d'un groupe d'articles à un autre. De plus, pour les papiers de la comptabilité de l'Opéra, qui sont extrêmement dispersés, un tableau méthodique de l'ensemble a été placé dans l'introduction.
Pour rédiger l'inventaire, on a choisi une forme plus ou moins détaillée selon l'intérêt des documents. Ainsi, les grandes séries chronologiques de correspondance, qui fourmillent de renseignements sur la vie quotidienne de l'Opéra, sont analysées avec le maximum de précision. Cela devrait supprimer, pour les chercheurs, de fastidieux dépouillements jusqu'ici inévitables pour toute étude sur un artiste, un auteur ou une œuvre. Par contre, il n'était pas utile de traiter de la même façon les archives de la comptabilité. On les a donc inventoriées plus succinctement, mais en faisant précéder les grandes séries des dépenses du personnel et du matériel de leurs plans comptables respectifs. Grâce à ces indications on peut donc, pour une année donnée, repérer à partir de l'inventaire l'article ou les articles dans lesquels doit figurer une dépense précise, par exemple les cachets touchés par un artiste ou les frais de décors et de costumes d'une œuvre.
Par ailleurs, les dossiers du personnel de l'Opéra, de l'Opéra-Comique et du Théâtre-Italien composent plusieurs séries alphabétiques dispersées à travers tout le fonds. Il en a été établi une liste alphabétique générale placée à la suite de l'inventaire et renvoyant aux cotes. Les différents dossiers ouverts sur une même personne sont ainsi idéalement réunis, ce qui facilite la recherche. Cette liste montre qu'il existe, notamment parmi les artistes, de nombreux homonymes. Dans la mesure du possible, on a essayé de les distinguer : si quelque doute subsistait, on a conservé deux rubriques distinctes plutôt que de risquer de confondre sous un même nom deux artistes différents.
Le problème de l'identification des personnes s'est également posé pour les auteurs des opéras et des ballets, que ce soit dans les séries particulières des « mises d'ouvrages » ou dans l'ensemble du fonds. Les compositeurs et librettistes sont rarement cités dans les documents, surtout dans les séries de « mises d'ouvrages », alors que bien des œuvres portent le même titre. C'est donc avec la plus grande prudence que l'on a rétabli les noms d'auteurs, préférant souvent l'anonymat au risque d'une fausse attribution.
On rappellera, avant de terminer, qu'il existe aux Archives nationales, en dehors des archives de l'Opéra, de nombreux fonds dont la consultation s'impose pour toute étude sur les théâtres lyriques. La Bibliothèque de l'Opéra, la Bibliothèque nationale (grâce surtout à son département de la musique) et celle de l'Arsenal offrent aussi une documentation d'importance capitale.
Il ne nous reste plus qu'à souhaiter que le présent instrument de recherche, malgré ses multiples imperfections, facilite aux historiens l'utilisation du fonds des archives de l'Opéra.

Cote :

AJ/13/1-AJ/13/1466

Publication :

Archives nationales
1977

Informations sur le producteur :

Opéra national de Paris
Théâtre national de l'Opéra-Comique (Paris ; 1714-....)
Voir les notices producteurs associés

Informations sur l'acquisition :

Les archives de l'Opéra, conservées autrefois à la bibliothèque de cet établissement, ont fait l'objet de versements successifs aux Archives nationales. En 1932, en exécution d'une décision prise par l'inspecteur des bibliothèques, Pol Neveu. 1.180 liasses y furent envoyées (cf. E. GUILLEMOT, , dans la Revue des bibliothèques, t. XXIX, 1932, p. 385-394). On notera que seules les liasses ont été versées. Les registres qui ont trait à la préparation des spectacles ont été gardés par la bibliothèque de l'Opéra où ils sont encore utilisés, par exemple lors des reprises d'œuvres anciennes. L'ensemble était accompagné d'un inventaire manuscrit en trois volumes rédigé à l'Opéra par H. Quittard, Ch. Bouvet et H. de Branche. M Mady et Chaumié furent chargées de faire le récolement de l'ensemble du fonds, de modifier les analyses données par l'inventaire pour un certain nombre d'articles, puis d'inventorier quelques liasses versées postérieurement. Il fallut ensuite attendre 1961, soit près de trente ans, pour qu'un nouveau versement vienne compléter les précédents. Les documents furent alors triés, classés et inventoriés. Ils portent les cotes AJ/13/1186 à 1466. Le versement des archives de l'Opéra aux Archives nationaleslles

Conditions d'accès :

Librement communicable sous réserve des restrictions imposées par l'état matériel des documents.

Conditions d'utilisation :

Reproduction selon le règlement en vigueur aux Archives nationales.

Langues :

FrançaisItalienAnglais

Description physique :

Importance matérielle :
Environ 200 mètres linéaire

Références bibliographiques :

Histoire de la conservation des archives de l'opéra
[Ch. NUITTER], Note relative aux archives et à la bibliothèque de l'Opéra, Paris, 1880, p. 12
CURZON, État sommaire des pièces et documents concernant le théâtre et la musique conservés aux Archives nationales, dans Le bibliographe moderne, 1899, n° 1.
E. GUILLEMOT, « Le versement des archives de l'Opéra aux Archives nationales », dans la Revue des bibliothèques, t. XXIX, 1932, p. 385-394
M. RAMBAUD, Les sources de l'histoire de l'art aux Archives nationales, Paris, 1955
M. PLOUVIER, Guide des sources de l'histoire de l'art aux Archives nationales et aux Archives de Paris, CTHS et Archives nationales, 2012
Historiographie très sommaire
J. -G. PROD'HOMME, L'Opéra (1669-1925), Paris, 1925, et A. LAVIGNAC et L. DE LA LAURENCIE, Encyclopédie de la musique..., 2e partie, t. VI, Paris, 1931, p. 3802-3813.
A. DE LASSALLE, Les treize salles de l'Opéra, Paris, 1875.
Solveig SERRE, L’Opéra de Paris (1749-1791) : politique culturelle à l’époque des Lumières, Paris : CNRS éditions, collection « Sciences de la musique », 2010, 391 p.
Le Répertoire de l’Opéra de Paris : analyse et interprétation, dir. Michel Noiray et Solveig Serre, Paris : École des chartes, collection Études et rencontres de l’École nationale des chartes, 2011, 398 p.
L’Opéra de Paris, la Comédie-Française et l’Opéra-Comique (1669-2010) : approches comparées, dir. Sabine Chaouche, Denis Herlin et Solveig Serre, Paris : École des chartes, collection Études et rencontre de l’École nationale des chartes, 2012, 424 p.
Emmanuelle DELATTRE, Les enfants de Terpsichore : histoire de l’École et des élèves de la danse de l’Académie de musique (1783-1913), thèse de doctorat sous la direction de Jean-Claude Yon, soutenue en septembre 2016

Localisation physique :

Pierrefitte-sur-Seine

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives nationales de France

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_000843

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