Inventaire d'archives : Education nationale ; Direction affaires générales, internationales, coopération (1976-2003)

Contenu :

INTRODUCTION
Les dossiers ci-après inventoriés proviennent du bureau Asie-Océanie de la délégation aux Relations internationales et à la Coopération du ministère de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie.
La France a développé des actions de coopération nombreuses dans des domaines variés avec les pays d'Asie. Si certains pays tel le Japon, le Vietnam ou la Chine ont noué des relations privilégiées avec la France, d'autres pays de la zone Asie font figure de parents pauvres de la coopération. Néanmoins il semble bien que les relations franco-asiatiques dans le domaine de l'éducation et de la recherche connaissent globalement une certaine dynamique et tendent à se renforcer et à se diversifier. Les principaux freins au développement de la coopération paraissent être l'obstacle de la langue, la concurrence des pays et du modèle anglo-saxon et les difficultés de la France à changer son image de pays d'arts et de culture pour celle d'un pays performant dans les domaines technologiques. Les relations bilatérales qu'entretient la France avec les pays d'Asie varient fortement en fonctions de facteurs historiques et stratégiques.
Au début des années 1990, la France a participé au relèvement du Cambodge, ruiné par des années de guerre civile. En 1994, un accord-cadre de coopération dans le domaine de la culture, de la science et de la technologie précise les priorités franco-cambodgiennes : formation de cadres, d'ingénieurs et de techniciens, développement de l'agriculture, de la santé publique, de l'aménagement urbain et touristique. A la suite de cet accord, une commission mixte s'est régulièrement réunie. A la fin de la décennie, un partenariat plus équilibré tend à se substituer à cette coopération d'urgence. La coopération universitaire s'accroît avec la signature d'une dizaine d'accords inter-universitaires après 1995, contre environ 5 avant cette date, et l'augmentation légère des effectifs d'étudiants venant en France. Les actions de coopération privilégient alors les disciplines médicales et pharmaceutiques.
La France attache beaucoup d'importance à son partenariat avec le géant chinois. Un cadre à la coopération scientifique entre les deux pays est donné dès 1978 avec l'accord intergouvernemental scientifique et technique. A partir de cette date des commissions mixtes se réunissent régulièrement. En 1992, la Commission mixte met en place le Programme de recherche avancée (PRA) qui devient le pivot de la coopération scientifique : il facilite la mobilité des chercheurs et l'élaboration de projets conjoints dans 6 secteurs prioritaires.
Pendant longtemps la coopération en matière d'éducation n'a pas eu de cadre formel. Certes de nombreux accords inter-universitaires ont été signés représentant plus du tiers des accords inter-universitaires de la zone Asie et l'effectif des étudiants chinois en France a connu une augmentation constante. Néanmoins les actions de coopération ont souffert d'un manque de cohérence et certains accords sont restés dormants faute d'être régulièrement animés. En 2002, un arrangement administratif portant sur la coopération a donc été signé instituant une Commission mixte pour l'éducation.
Le partenariat avec la Corée est ancien. Le premier accord de coopération culturel et technique date de 1965. En 1981 s'ajoute un accord de coopération scientifique et technologique. Dans le domaine de la recherche des actions de coopération sont mises en œuvre dans de nombreux secteurs : espace, nucléaire, sciences de l'ingénieur, biotechnologies. La coopération dans le domaine de l'éducation apparaît également dynamique avec 46 accords inter-universitaires signés dont la moitié depuis 1996. Par ailleurs, les échanges d'étudiants placent la Corée au 2 rang des pays d'Asie pour l'envoi d'étudiants en France. e
En revanche le développement des études coréennes en France reste modeste et se concentre dans 6 établissements l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), le Collège de France et quatre universités.
Dans le domaine de l'éducation, l'action de la France en Inde porte essentiellement sur l'enseignement du français. L'anglais étant langue officielle, le français est la première langue étrangère enseignée. La coopération dans le domaine de la recherche privilégie certains secteurs : la recherche spatiale, les biotechnologies et la technologie. Certains organismes comme le Centre franco-indien pour la promotion de la recherche avancée (CEFIPRA) font figure de pivot de cette coopération.
Le Japon est un partenaire essentiel de la France dans le domaine scientifique et technologique. En 1991 un accord de coopération scientifique et technique a été signé. Il met en place un dispositif de concertation franco-japonais : entretiens interministériels, rencontres périodiques de personnalités de la société civile au sein du conseil consultatif et de représentants des administrations au sein du comité conjoint. Des accords entre les principaux organismes de recherches ont également été signés et ont donné lieu à de nombreux échanges, visites, colloques.
La coopération éducative apparaît moins développée ; elle pâtit en effet de l'attraction opérée par le modèle américain. Seule la langue anglaise est ainsi proposée dans l'enseignement secondaire. L'objectif de la France est donc de développer l'enseignement des deux langues respectives. L'institution d'une agrégation de japonais dès 1984, l'augmentation constante des effectifs d'élèves apprenant le japonais montrent bien l'intérêt porté par le MEN à cette question.
Bien qu'anciennes, les relations franco-singapouriennes n'ont été réellement développées que récemment. L'accord de coopération culturel, scientifique et technique de 1982 est longtemps resté lettre morte : en effet il n'a donné lieu à aucune réunion de commission mixte. A partir de la seconde partie des années 1990 un second souffle a été donné aux actions de coopération avec Singapour. La résolution de certains problèmes et notamment la question de la reconnaissance des diplômes a permis une augmentation des échanges d'étudiants qui restent cependant modestes. En 1999, la France et Singapour ont signé une déclaration conjointe qui montre bien l'intérêt porté à un des principaux partenaires économiques de la France en Asie.
Les relations avec la Thaïlande sont anciennes mais ont récemment connu un second souffle. En 1987, se réunit pour la dernière fois la commission mixte. A partir de cette date, la politique de coopération perd de son dynamisme et de sa cohérence. En 1999, à l'initiative de la Thaïlande, un accord de coopération a été signé. Ce document dont l'élaboration a été longue donne un cadre aux programmes de coopération entre les deux pays notamment en matière de reconnaissance des diplômes et d'accueil des étudiants. Il prévoit également la réunion biennale alternativement en France et en Thaïlande d'un comité mixte. A l'issue des réunions de ce comité, un appel d'offres a été lancé pour mettre en place des projets de recherche et de coopération
Les relations franco-taiwanaises souffrent particulièrement des liens très forts entretenus entre l'île et les États-Unis. Les échanges d'étudiants, s'ils tendent à augmenter, restent modestes en comparaison des flux en direction des États-Unis ou de la Grande Bretagne. D'autres problèmes freinent le développement de la coopération. L'obstacle de la langue reste un facteur important.
Le français a certes été introduit en 1996 dans le secondaire comme seconde langue vivante mais sa position reste marginale. Par ailleurs France et Taiwan peinent à établir un accord de reconnaissance des diplômes, l'île possédant un système fortement inspiré du modèle américain. Ces difficultés contribuent à expliquer le faible nombre d'accords inter-universitaires franco-taiwanais : 25 sur les 760 de la zone Asie en 2002.
La place accordée au Vietnam est particulière. La France aspire à faire de ce pays, avec qui elle entretient des liens historiques, la " tête de pont de la francophonie " dans une région fortement influencée par le modèle anglo-saxon. Dans le domaine de l'éducation, si elle aide le Vietnam a restructurer son système d'enseignement primaire et participe aux démarches des banques de développement, sa priorité reste l'enseignement du français au Vietnam. La situation de la langue française apparaît médiocre aux débuts des années 1990 : corps professoral mal formé, effectifs réduits… Au cours de la décennie, la mise en place fortement soutenue par la France de filières bilingues dans des établissements d'excellence a porté ses fruits et légitime le choix du Vietnam pour accueillir le sommet de la francophonie en 1997.
Les bases du partenariat franco-vietnamien dans le domaine de la recherche ont été jetées par l'accord de coopération culturel, scientifique et technique de 1977. Une commission mixte s'est ensuite régulièrement réunie pour dynamiser les échanges de chercheurs, le développement des relations ente organismes de recherches et pour faciliter l'action des entreprises françaises. Le succès de la politique française est illustrée par la hausse des effectifs d'étudiants vietnamiens en France et l'augmentation des accords inter-universitaires après 1994.
Sommaire
Art 1-5 : Relations bilatérales avec l’Asie et l’Océanie : Relations avec des organes de coopération, programmes de coopération, visites et déplacements officiels, manifestations culturelles, missions, 1976-2003.

Cote :

20050546/1-20050546/5

Publication :

Archives Nationales
2005

Informations sur le producteur :

Direction des affaires générales, internationales et de la coopération (ministère de l'Éducation nationale)

Localisation physique :

Pierrefitte

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_019902

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