L'origine de l'Imprimerie nationale remonte à l'Imprimerie royale créée en 1640 et installée au Louvre. Sous la Révolution, l'Imprimerie royale, exploitée désormais pour le compte de l'État, fut concurrencée par d'autres établissements similaires : l'Imprimerie des assignats instituée en 1792, l'Imprimerie des lois et l'Imprimerie des administrations nationales créées en l'an II ; mais dès l'an IV ces établissements avaient été supprimés ou avaient été unis à l'ancienne Imprimerie royale sous le titre d'Imprimerie de la République. En 1804 l'Imprimerie de la République devint Imprimerie impériale. 1809 est une date importante pour l'histoire de l'établissement : par décret du 24 mars 1809, l'Imprimerie impériale fut réorganisée, ses attributions précisées ; en conséquence, un décret du 31 mars 1809 nomma inspecteur de l'Imprimerie impériale Alexandre-Jacques-Laurent Anisson-Dupéron, fils du dernier directeur de l'Imprimerie royale, et un décret du 7 avril suivant confirma dans les fonctions de directeur de l'Imprimerie impériale Jean-Joseph Marcel. En 1809 aussi, l'Imprimerie impériale fut transférée de l'hôtel de Penthièvre où elle se trouvait depuis l'an III, à l'hôtel de Rohan ou Palais-cardinal. La Restauration marque un retour en arrière : par l'ordonnance du 28 décembre 1814, l'Imprimerie redevenue royale, cessa d'être régie au compte de l'Etat pour l'être au compte d'un directeur qui fut ce même Anisson-Dupéron, ancien inspecteur de l'Imprimerie impériale. Excepté pendant les Cent-Jours où il avait été supprimé, le système établi par l'ordonnance du 28 décembre 1814 se poursuivit jusqu'à 1823. A cette date on s'était rendu compte de ses inconvénients pour le Gouvernement ; aussi une ordonnance du 23 juillet 1823 rétablit le précédent système de la régie d'Etat. En conséquence, Marie-Etienne-Louis de Villebois fut nommé inspecteur de L'Imprimerie royale et Louis-Gabriel Michaud directeur. Les fonctions d'inspecteur furent d'ailleurs supprimées dès 1824. Après 1823, l'Imprimerie nationale n'a plus connu de réformes de structures fondamentales : appelée au gré des régimes Imprimerie royale, impériale ou nationale, elle a traversé sans trop de dommages les crises et révolutions du XIXe et du XXe siècle. Signalons, cependant, qu'en 1910 elle fut rattachée au ministère des Finances, alors qu'elle dépendait du ministère de la Justice depuis l'an IV, et qu'en 1924 elle quitta l'hôtel de Rohan pour des bâtiments neufs, rue de la Convention.