Inventaire d'archives : Comptes de l'Hôtel-Dieu au XVIIIe siècle

Contenu :

Comptabilité générale et comptabilité des différents offices de l'Hôtel-Dieu au XVIIIe siècle, incluant les distributions de provisions faites à l'hôpital Saint-Louis et à l'hôpital Sainte-Anne. Plusieurs registres portent la marque de provenance de marchands papetiers fournisseurs. Parmi ces marques, on peut signaler :
-  Au grand livre de Lion :  Richard, marchand de papier des bureaux du roy, rue de la Barillerie, au coin de la rue de la Calandre vis-à-vis la seconde porte du Palais ;
- A la prudence : Richard, marchand à Paris, rue des Lombards, devant la rue de la Vieille Monnaie (homonyme du précédent ou le même marchand ?) ;
-  A la plume d'Hollande : Louvet, marchand au coin des rues des Arcis et Jean-Pain-Mollet, vis-à-vis celle des Ecrivains [détruite par la création de la rue de Rivoli au XIXe siècle] : c'est l'enseigne la plus représentée, notamment pour les registres de la paneterie ;
- A la teste noire : Larcher, marchand papetier, cloître St Méderic [Saint-Méry] en entrant par la rue Saint-Martin, la première grand porte à gauche vis-à-vis la petite porte de Saint-Médéric.
 
 

Publication :

Archives de l’AP-HP

Informations sur le producteur :

Hôtel-Dieu de Paris
L'origine de l'Hôtel-Dieu demeure incertaine. En dépit d'une légende tenace qui tend à en attribuer la fondation à l'évêque saint Landry au VIIe siècle, la plus ancienne mention remonte à 829 (cf. cote 45FOSS/B/1 : liasse relative à l'historique de l'Hôtel-Dieu).
Jusqu'au début du XVIe siècle, l'Hôtel-Dieu est placé sous l'égide du clergé, en particulier des chanoines de Notre-Dame. Un arrêt du Parlement de Paris du 2 mai 1505 en confie l'administration à un comité composé de huit commissaires laïques mandatés pour la gestion financière de la structure. Au début du XVIIe siècle, l'hôpital bénéficie de quelques agrandissements sous la conduite des architectes Claude Vellefaux et Christophe Camard. Il accueille en 1718 près de 2 500 malades, pris en charge par des ecclésiastiques et des religieuses et visités par des chirurgiens. Depuis le règne de Louis XIV, le Bureau des administrateurs, composé de notables de la bourgeoisie, est placé sous l'autorité morale de l'archevêque de Paris, des premiers présidents et procureurs des cours souveraines et des premiers magistrats de la cité.
Au cours du XVIIIe siècle l'Hôtel-Dieu est ravagé par de nombreux incendies : en 1718, en août 1737 puis de nouveau en 1742. Mais surtout, il est la proie des flammes pendant près de onze jours consécutifs en décembre 1772. À la suite de ce dernier sinistre ayant entraîné la destruction de la quasi-totalité des bâtiments situés sur l'île de la Cité, les administrateurs envisagent de fermer l'Hôtel-Dieu et de le reconstruire sur un autre site. Finalement, le projet est abandonné, les administrateurs se bornent à l'exécution de travaux de restauration et de reconstruction sur les anciennes fondations. Il faut attendre le XIXe siècle pour la reconstruction complète.
Pendant la Révolution, l'hôpital est rebaptisé Grand Hospice d'Humanité ou encore Maison de l'Humanité. En 1801, il est intégré dans l'ensemble des établissements charitables et hospitaliers placés sous la tutelle du Conseil général des hospices.
Au fil des siècles, l'Hôtel-Dieu s'est très fortement étendu : outre ses bâtiments le long de la Seine, sur le parvis de Notre-Dame, il s'est implanté sur le Petit-Pont ou Pont-au-Double enjambant le petit bras de la Seine, puis le long de la rue de la Bûcherie. Il dispose par ailleurs d'un domaine foncier considérable, bâti et non bâti, dans et hors Paris (voir l'inventaire des titres de propriété, 995W/1 - 995W/14). Il dispose enfin d'annexes pour accueillir certains malades :
- l'hôpital Saint-Louis, construit hors les murs au début du XVIIe siècle (1604) a pour vocation d'accueillir les "pestiférés", scorbutiques et malades contagieux de toutes espèces que lui adresse la maison mère. D'abord ouvert de manière intermittente, en fonction des besoins, il devient un hôpital permanent à compter du 1er mars 1773, mais conserve jusqu'à l'époque révolutionnaire son lien administratif avec l'Hôtel-Dieu, qui l'approvisionne en vivres. Il est temporairement rebaptisé hospice du Nord pendant la Révolution ;
- l'hôpital de la Santé ou Sainte-Anne : installé sur le chemin de Gentilly vers 1607-1608, il devient un sanitat (maison de santé) pour les femmes et filles contagieuses, puis est utilisé comme annexe pour les convalescents de l'Hôtel-Dieu, qui le transforme en ferme ; une partie des terres est cultivée, la propriété admet également les bestiaux destinés à la boucherie et les bâtiments servent d'entrepôt pour les blés et de hangar pour peaux de moutons. Les pavillons inachevés prévus pour l'accueil des malades sont aménagés en maison de repos pour religieuses. En 1767, l'hôpital Saint-Anne est brièvement contraint d'accueillir des scorbutiques et des "gens de force de Bicêtre", c'est-à-dire des aliénés et prisonniers de l'Hôpital général, et ce malgré les protestations de l'Hôtel-Dieu : arrivés le 28 avril 1767, les malheureux sont ramenés à Bicêtre dès le 11 juillet suivant et le 28 août 1767, l'Hôtel-Dieu gagne son procès contre l'Hôpital général, Sainte-Anne redevient une ferme lucrative ;
- l'hôpital des Incurables : élevé de 1634 à 1639 à Paris, il est destiné au soin des infirmes ou des malades atteints d'affections chroniques et générales incurables.
Les vestiges de l'ancien Hôtel-Dieu ont été détruits en 1877, alors qu'était inauguré le nouvel Hôtel-Dieu, de l'autre côté du parvis de Notre-Dame, là où il se trouve encore aujourd'hui.

Informations sur l'acquisition :

Historique de conservation :
Ces registres ont été découverts, entreposés dans les greniers du bâtiment principal de l'ancien Hôtel-Dieu situé sur la rive droite du petit bras de la Seine, en façade sur la partie sud du parvis de Notre-Dame. Le directeur les a fait verser au Service des Archives de l'Assistance publique peu de temps avant la démolition du vieil hôpital. L'inventaire qui en a été dressé par l'archiviste Brièle en 1888 dénombrait 381 registres répartis en 65 liasses.
D'autres registres ont été découverts par la suite : à la faveur du récolement de 1969, ils ont soit été ajoutés aux liasses existantes quand ils les complétaient de manière cohérente, soit agencés pour constituer en définitive quatre liasses supplémentaires, identifiées sous les n° 66 à 69, ce qui porte le nombre total de registres à 406 aujourd'hui. Les ajouts à l'inventaire de Brièle concernent en particulier tous les registres postérieurs à 1791. Ils sont signalés dans le présent répertoire.
Enfin, 3 registres ont été récupérés en 2008 auprès d'un libraire de documents anciens, 2 relatifs à la distribution d'eau-de-vie et le 3e à la cuisine. Ils sont également signalés dans le répertoire.
 

Description :

Mise en forme :
L'inventaire reprend le travail initial de Brièle en 1888 en le complétant avec les analyses des registres qui en étaient absents et en organisant les descriptions selon un plan de classement faisant ressortir les grandes sections : comptes généraux, comptes des offices, domaine. Cela impose de modifier l'ordre des liasses et des registres et de les renuméroter afin d'éviter une cotation complexe. Une table de concordance a été élaborée pour permettre de faire le lien entre l'inventaire de Brièle et le présent répertoire.
 

Conditions d'accès :

Publiable sur internet

Description physique :

406 registres, environ 16 ml.

Ressources complémentaires :

Brièle (Léon), Supplément à l'inventaire sommaire des archives hospitalières antérieures à 1790, Paris, 1888, p. 312-337.
Le fonds de l'Hôtel-Dieu a fait l'objet d'un premier inventaire rédigé entre 1866 et 1870, avant l'incendie de mai 1871 qui a détruit une grande partie des archives historiques de l'Assistance publique. Les deux premiers volumes concernent l'Hôtel-Dieu et permettent d'avoir ainsi connaissance des documents détruits par le feu.
Voir également l'inventaire des archives de l'hôpital Saint-Louis, dont l'histoire à ses débuts est très étroitement liée à celle de l'Hôtel-Dieu, et dans une moindre mesure, le fonds ancien de l'Hôpital des Incurables, qui se compose de quelque deux cents cartons de pièces comptables, de 1649 à la fin du XVIIIe siècle.

Références bibliographiques :

Se reporter à l'abondante bibliographie donnée dans Riché (S.),  Des hôpitaux à Paris. Etat des fonds des Archives de l'AP-HP, XIIe-XXe siècles, Paris, 1998, p. 543-555.

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAPHP075_000796

Où consulter le document :

Département des patrimoines culturels - Archives et Musées de l'AP-HP

Liens