Tous les historiens de la sidérurgie française connaissent les archives de la famille Wendel. L'extraordinaire réussite des maîtres de forges lorrains atteint presque au mythe par son ampleur et son ancienneté. Fondée au début du XVIII siècle et vite remarquée par le pouvoir royal, ruinée par la Révolution et reconstruite avec une ténacité étonnante sous le Premier Empire, à nouveau victime de la guerre en 1870 et partagée entre deux pays par l'annexion d'une partie de la Lorraine, confisquée par l'Allemagne en 1914 et en 1940, l'entreprise Wendel a plus souffert qu'aucune autre firme française des aléas de l'histoire. C'est dire la richesse et l'intérêt de ses archives pour l'histoire économique. e

On aurait tort, cependant, de penser que ces documents ne doivent solliciter la curiosité que des seuls historiens économistes. Quiconque feuillette les pages qui suivent réalisera bientôt que l'histoire politique et sociale disposent, avec ce fonds, d'une source de premier ordre, encore peu exploitée. De même il faut se garder de croire que les investigations doivent se limiter à la Lorraine. Les Wendel ont participé à la création de leur grand rival du Creusot, ils ont possédé mines et usines en Limousin, en Bretagne, dans les Ardennes, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et se sont intéressés à ce qui se faisait, en matière de sidérurgie, dans le monde entier depuis le XVIII siècle. e

L'entrée aux Archives nationales du fonds de la maison Wendel, en 1985, ouvre donc aux chercheurs un ensemble unique en son genre. Je tiens, au seuil du présent inventaire, à remercier tous ceux qui ont permis et facilité ce dépôt : M. Pierre Celier, président d'honneur du groupe, M. François de Wendel, propriétaire des fonds de la famille, M. Pierre Abadie de Madières, chargé des relations extérieures à la Compagnie générale d'industrie et de participation, et M. Paul Lacour, secrétaire général de Marine-Wendel, qui, après avoir veillé sur ces archives, a été l'infatigable négociateur de leur contrat de dépôt. Ma gratitude s'adresse également à ceux de mes collaborateurs qui ont assuré la prise en charge par l'État et le traitement des documents : M Isabelle Guérin-Brot et M Françoise Hildesheimer, chefs du service des archives d'entreprises, qui ont mené les négociations, MM. Gilbert Cahen, conservateur en chef aux archives départementales de la Moselle, et Jean-Yves Mariotte, directeur des archives municipales de Strasbourg, qui ont mis leur connaissance de la paléographie allemande au service du présent ouvrage, et surtout M. Bertrand Joly, conservateur en chef au service des archives d'entreprises, qui a procédé au classement des archives et en a rédigé l'inventaire. Que tous trouvent leur récompense dans les travaux futurs que leur action a rendus possibles. melle

Alain ERLANDE-BRANDENBURG, . Directeur des Archives de France

Une charte de 1339 concernant l'abbaye de Clairefontaine et un arbre généalogique dressé en 1984  : entre ces deux documents qui en marquent les dates limites, les fonds Wendel étirent sur plus de six siècles l'histoire étonnante d'une famille, d'une entreprise et d'une région, au fil parfois ténu, mais plus souvent abondant, d'une masse archivistique qui force le respect par ses dimensions comme par ses richesses. Plus de 720 articles au total et pour tous les genres. Histoire économique, sociale, politique, diplomatique et religieuse (qu'elle soit nationale ou régionale), histoire des sciences, des techniques ou des mentalités, généalogie, géographie, cartographie, photographie, bibliographie, histoire de l'Allemagne, de l'ensemble qui sera un jour le Bénélux, et même, pour peu qu'on s'intéresse aux voyages d'études sidérurgiques, histoire du monde entier, du Maghreb à l'Argentine et des États-Unis au Vietnam, chaque discipline trouvera de quoi nourrir son labeur dans les fonds que ce qu'on appelle rituellement la Maison de Wendel a déposés aux Archives nationales dans les sous-séries 189 AQ (famille, entreprises) et 190 AQ (archives de François et Maurice de Wendel).

Et réellement la richesse de cet ensemble surprend le chercheur le plus blasé. Veut-on des documents sur les élections de 1924 en Meurthe-et-Moselle, sur la fiscalité minière, sur Kriegel-Valrimont, sur les mines d'or en Asie, sur les débuts de Sollac, sur la Terreur en Lorraine ? Désire-t-on un autographe de Choiseul, Louis XV, Berryer, Villèle, Louis Marin ou une charte du roi René ? Tout cela se trouve répertorié dans les pages qui suivent, si denses qu'on en oublie presque ces pertes et ces lacunes qui jalonnent inévitablement l'histoire de tout fonds d'archives. L'opulence documentaire de l'Entre-Deux-Guerres masque presque les misères du siècle précédent, ces années 1830-1900 dont il ne reste rien, ou presque ; et la présence massive des archives de technique minière console un peu des massacres opérés dans une comptabilité qui devait avoir fière allure.

Ce vaste fonds d'entreprise est donc aussi, et tout autant, un fonds de famille et un fonds politique. À ce titre, il n'aurait pas déparé la série AP des Archives nationales (archives personnelles et familiales) ou une série J (documents entrés par voie extraordinaire) aux Archives départementales de la Moselle ou de Meurthe-et-Moselle. Mais les Wendel se sont toujours voulus, d'abord et avant tout, des maîtres de forges et c'est bien à l'histoire économique que leurs archives rendront d'abord témoignage. Elles ont d'ailleurs toujours été conservées par et pour l'entreprise, souci prioritaire et constant de la famille, à une exception près, quand les polémiques des années 1930 et de l'Occupation firent passer au premier plan la nécessité de répondre aux attaques et si possible de les prévenir. Pour les Wendel, les archives représentent un outil de travail et sont traitées comme telles, ainsi que le montre leur histoire.

La maison de Wendel forme un tout et ses archives, si diverses qu'elles soient, constituent un fonds unique et cohérent. On parlera cependant fonds Wendel, par souci de clarté d'abord, et aussi parce que ces groupes de documents, malgré leur patronyme commun, présentent une grande variété d'origine, d'objet, de conservation et de classement. Le tableau ci-dessous indique les principales articulations à retenir, pour les deux sous-séries 189 AQ et 190 AQ. des

Comme on le constate, ces ensembles ne sont pas étanches et leurs frontières se chevauchent bien souvent. Ainsi, les archives d'Humbert de Wendel se partagent entre les cotes 189 AQ 429-442 et 619-621. De même, entre 189 et 190 AQ et entre les composantes de ces deux sous-séries, les empiètements et les répétitions abondent, surtout lorsqu'il s'agit d'une documentation que chacun des Wendel tient à posséder en propre. Ces fonds ne constituent donc pas un jardin à la française, aux proportions nettes et aux angles bien découpés, mais ce désordre ne vient que d'une surabondance archivistique dont nul ne se plaindra.

Plus sensible encore, la disproportion, quantitative et parfois qualitative, entre ces fonds avantage certains aspects de la maison de Wendel, au gré des pertes ou des insouciances individuelles. Parmi les plus favorisés, citons les deux François de Wendel, ainsi que l'histoire de la famille sous l'Ancien Régime et celle des mines et usines de 1910 à 1960 environ. Dans la liste des grands absents figurent toute la comptabilité à une exception près (fin XVIII -début XIX siècle), les dossiers du personnel et, d'une façon malheureusement presque systématique et à tous les points de vue, la période 1830-1900. Ajoutons-y quelques documents non versés aux Archives nationales, tels les fameux carnets de François de Wendel. ee

L'histoire de ce fonds reste mal connue. De façon générale les Wendel ont été de bons, parfois même d'excellents archivistes (les deux François, notamment). Une forte identité familiale, un goût naturel de l'ordre et le souci d'un outil archivistique de qualité ont imposé en ce domaine un effort suivi dont bien peu d'entreprises offrent l'équivalent ; les luttes politiques et un amour méticuleux pour la documentation technique n'ont fait qu'accroître un tel zèle. Mais ce tableau idyllique ne manque pas de zones d'ombres et les malheurs des temps ont ouvert de vastes lacunes dans les fonds. On ne sait rien des pertes subies aux XVII et XVIII siècles. Archives de famille et archives d'entreprises sont d'ailleurs, conformément à la législation, étroitement liées et il faut se borner à constater l'absence de tout élément comptable jusqu'à la veille de la Révolution. Les conditions de conservation du fonds n'étaient d'ailleurs pas toujours excellentes si l'on en juge par l'état actuel de certaines pièces . Paradoxalement, la période révolutionnaire et impériale n'entraîna pas les destructions massives que l'on pouvait redouter et les installations souffrirent beaucoup plus que les documents  ; c'est même pour les années 1789-1795 que la comptabilité d'entreprise présente la série la plus homogène (189 AQ 78). Ensuite, à partir de la Monarchie de Juillet et même dès Charles X, s'ouvre un vide presque total, aussi bien pour les archives familiales que pour les documents industriels et miniers ; l'essor de l'entreprise grâce aux commandes de rails, l'exploitation de Stiring, la réorganisation qui suit le traité de Francfort en 1871 n'ont pratiquement laissé aucune trace, sans que l'on sache vraiment à quelle date surviennent ces destructions ni pourquoi la situation s'améliore brusquement peu avant la Première Guerre mondiale, même s'il est tentant d'y voir la marque méthodique de François de Wendel. ee

Il est cependant permis de penser que l'essentiel des pertes s'est produit pendant la Seconde Guerre mondiale et principalement pendant l'exode. En 1950, Maurice de Wendel interroge ses services sur leurs archives et la réponse du Bureau central (B. C. dans le langage de la maison) vaut d'être retenue  :

On sait, en effet, que la plus grande partie des archives ont été évacuées à Bel-Air en 1939/40, mais qu'au cours du transport déjà une certaine quantité de documents ont disparu. Un wagon complet de plans et de dessins du Bureau des Études, ainsi que trois camions contenant des archives de B. C., de Moyeuvre et de Joeuf ont été pillés ou détruits.

Quand Bel-Air a été réquisitionné, les archives ont été transférées en partie rue Paul Baudry et en partie à la Plaine-Saint-Denis, chez Nozal, où en ce dernier endroit, elles ont été incendiées lors du bombardement d'août 1944.

Enfin, les archives laissées à Hayange ont été en grande partie récupérées par les Allemands comme vieux papiers.

Une partie importante de documents précieux a donc disparu au cours de la guerre.

Le même sort attendait les archives du bureau des études . En juin 1940, les documents sont chargés sur un camion qui, à Combeaufontaine (Haute-Saône), est pris dans un bombardement ; le chauffeur est tué et le chargement (plus de 48 000 pièces) détruit. Ce préjudice est évalué, en mai 1945, à 30 millions de francs en valeur 1939 et motive, de la part des Wendel, une demande d'indemnité pour dommages de guerre. Dans les deux cas, on ignore le contenu des camions détruits.

L'organisation de l'archivage a lui-même favorisé la déperdition des sources. On l'a vu, les Wendel ont généralement été de bons archivistes, mais uniquement pour leurs archives familiales et celles de la direction de l'entreprise. Au niveau de chaque usine, règne une autonomie archivistique à peu près totale, dont le rapport déjà cité du 16 janvier 1950 se félicite hautement :

En ce qui concerne les archives, depuis le début, leur conservation est assurée par chaque usine et service dans des locaux réservés à cet effet, tenus en ordre, en principe, par un employé responsable.

Ce mode de conservation a toujours donné satisfaction et il ne semble pas qu'il soit avantageux d'envisager une centralisation des archives.

Tous les archivistes d'entreprise le savent, ce système empirique est le plus commun et aussi le plus inefficace ; il ne faut pas chercher plus loin l'origine de tant de lacunes dans le fonds.

Malgré tout, ce qui subsiste reste impressionnant et a suscité très tôt l'intérêt des chercheurs . La famille s'est elle-même abondamment servi de ses fonds pour alimenter les nombreuses brochures descriptives ou polémiques qu'elle a produites entre 1920 et 1950. Tous ces travaux ont été rendus possibles par les campagnes de classement entreprises dès le début du XX siècle et dont il convient maintenant d'apprécier la valeur. e

Voir, dans la bibliographie, les travaux d'Aweng et Henry Grandet ; y ajouter : Max de Besler, , s.l., 2 éd., 1913. Geschichte des Schlosses, der Herrschaft und der Stadt Forbache

Comme il est normal, ce sont les archives les plus anciennes, dites , qui ont fait l'objet des classements les plus attentifs. Elles constituent maintenant les articles 189 AQ 1 à 99. archives du château d'Hayange

On ignore tout de leur état antérieur au début de notre siècle, mais divers indices montrent qu'un classement rudimentaire existait et que ce classement ne satisfaisait pas la famille Wendel. C'est pourquoi, vers 1910 et peut-être avant, on fit appel à un nommé Guérinot pour classer les archives d'Hayange. Nous ne savons rien de cet homme et son inventaire constitue le seul document qu'il nous ait laissé et qui nous laisse apercevoir un archiviste consciencieux, ordonné, ayant quelques rudiments de latin et de paléographie, mais aussi d'énormes lacunes. Il est tentant, pour qui reprend un fonds déjà classé, de juger avec condescendance l'oeuvre de son prédécesseur et on voudrait ne pas obéir à cette habitude contestable, mais les carences et les erreurs de l'inventaire de Guérinot appellent bien des réserves. Certes, cet inventaire a le mérite essentiel d'exister et d'autoriser la consultation des archives décrites, mais au prix de nombreuses approximations . Certaines tiennent à un manque certain de formation : ainsi lorsqu'il analyse un acte de vente, Guérinot fait mal, ou ne fait pas du tout, la différence entre le vendeur ou l'acheteur réels et leur avoué ou leur commis . D'autres lacunes, plus graves, rélèvent d'un parti-pris strictement chronologique, aux dépens de la logique ; cette attitude systématique est d'autant plus pernicieuse qu'en plus d'une occasion Guérinot ne parvient pas à dater correctement ses documents. Ainsi il coupe en deux le dossier de la procédure opposant Français de Wendel à la famille Cochard (189 AQ 20, n° 643 bis et 650) parce qu'il en donne une datation fausse, ou, à l'inverse, il réunit en un dossier factice les pièces disjointes de trois dossiers différents (189 AQ 20, n° 657 bis). Sa révérence aveugle pour la chronologie le pousse même à croire que l'ensemble qu'il traite est déjà classé chronologiquement et il s'autorise en conséquence à prendre pour dates extrêmes d'un dossier les dates de la première et de la dernière pièce qu'il a sous les yeux. Les erreurs ainsi produites ne sont nullement négligeables, témoin ce dossier (189 AQ 17, n° 563 ter) qu'il date et qu'il faut en réalité dater . On pourrait sans peine multiplier ces exemples de datation erronée ou de classement fautif, mais cette imperfection dans le détail n'est que le reflet de choix d'ensemble des plus contestables, imposés peut-être en partie par les classements antérieurs mais tout de même peu réfléchis. Pourquoi par exemple répartit-il les titres de propriété (189 AQ 14-30) en quatre séries différentes, selon des critères assez peu clairs, au lieu de les réunir en un ensemble unique ? Guérinot donne l'impression d'avoir trop aimé la complication minutieuse et les architectures baroques. 1806-1816an IX-1821

Interrompu par la guerre, le classement fut repris et achevé en 1919, mais Guérinot, visiblement, s'essoufflait et sa hâte d'en finir provoqua de fâcheux relâchements dans sa vigilance. À partir du n° 827 (189 AQ 21), les analyses deviennent souvent sommaires, puis franchement expéditives avec le n° 850 (189 AQ 33) : désormais il se borne généralement à recopier les titres portés sur les liasses, ce qui, on le sait, constitue une source d'erreurs presque intarissable. On reste perplexe devant des analyses de dossier du type "pièces pour demander l'ordre" ou face à certains classements inexplicables , mais il serait injuste d'en accuser le seul Guérinot. Il est visible que son classement a été modifié par d'autres mains que la sienne pour la seconde partie du fonds, ce que nous confirme une note indiquant que Marcel Gille, secrétaire de MM. de Wendel, a pris le soin "d'accroître" le fonds. Marcel Gille était bien loin, comme archiviste, de valoir Guérinot et l'inventaire, dans son dernier tiers, n'est plus d'aucun secours pour la recherche.

Les autres fonds n'ont pas donné lieu à d'aussi généreux classements. Le fonds d'entreprise, divisé en huit séries (A à H), fut à peine classé et les séries y font souvent double voire triple emploi. Les archives politiques de François de Wendel restèrent en leur état original ainsi qu'une partie des documents laissés par Maurice de Wendel. Seul le fonds de Brouchetière (190 AQ 36-67) fit l'objet d'un classement un peu précis, dont le résultat est irréprochable sur le plan strictement matériel grâce à un effort réussi de conditionnement, mais dont le tort essentiel est de donner la même importance à des pièces d'intérêt extrêmement inégal. Au total, l'état de ces fonds entrés aux Archives nationales en 1985 justifiait amplement un reclassement énergique.

Il est toujours difficile de classer des fonds déjà organisés et, quoi qu'on en pense, il faut bien tenir compte des classements antérieurs. Il vaut même mieux, si l'on veut être sûr d'aboutir, se résigner à reprendre les structures existantes, plutôt que d'en faire table rase et de rebâtir un cadre idéal au prix d'un effort peu raisonnable et à grand renfort de tables de concordance entre anciennes et nouvelles cotes.

Ce sont ces principes modestes mais de bon sens qui ont inspiré le présent ouvrage. Partout où c'était possible, les classements anciens ont été respectés, plus ou moins fidèlement selon leur état de précision. Ainsi le classement de Guérinot pour les archives d'Hayange, malgré les sérieuses réserves qu'il appelle, a été reproduit pour ses deux premiers tiers, les modifications portant sur les analyses et les datations, vérifiées pièce à pièce, mais non sur la numérotation individuelle des documents. Curieusement Guérinot avait adopté une cotation double, une pour les articles et une pour les documents, et l'on ne voit pas très bien l'utilité de ces deux cotations parallèles et indépendantes l'une de l'autre. Si l'on a repris telle quelle la cotation des pièces, il a fallu améliorer le conditionnement matériel des articles et donc en modifier la cotation. Une table de concordance en annexe permettra de passer d'un système à l'autre. ne varietur

Le dernier tiers du fonds d'Hayange, c'est-à-dire les articles 189 AQ 64 à 99, s'écarte beaucoup plus du classement de Guérinot et de ses successeurs. Comme on l'a vu plus haut, la qualité du travail baisse alors nettement et il n'était plus possible de le reprendre tel quel. On l'a respecté chaque fois que l'exigence de clarté ne s'y opposait pas, mais des regroupements parfois énergiques ont été opérés.

Pour les fonds d'entreprises (séries A à H), la distribution par série n'a pas été modifiée, malgré quelques inconvénients réels. Par exemple les archives des comptoirs charbonniers de Belgique sont réparties entre les séries C et G et il aurait été logique de les réunir. Mais là encore ont prévalu le respect des fonds et le souci pragmatique de ne pas déranger une situation qui reste utilisable. L'index permet d'ailleurs de regrouper ces . En revanche, la distribution des articles à l'intérieur de chaque série, totalement incohérente en l'état ancien, a dû être vigoureusement remaniée. membra disjecta

Les archives de Brouchetière posaient un problème plus délicat, en juxtaposant un conditionnement matériel impeccable et un classement de très médiocre facture. Le souci de la conservation l'a finalement emporté, non sans débats, sur l'élégance de l'inventaire et on s'est résigné à respecter, jusqu'à l'héroïsme, le classement existant, en cherchant à en pallier les moins recommandables lacunes par un effort marqué dans les analyses. Quant aux autres ensembles, tels que les archives politiques de François de Wendel, leur très faible niveau de classement autorisait plus de liberté dans leur maniement et on a pu les présenter d'une manière un peu moins défectueuse.

Le résultat final de cet équilibre périlleux entre des exigences antagonistes est loin d'être parfait et on ne se dissimulera pas les incontestables défauts du présent classement. On peut regretter qu'un parti-pris plus énergique n'ait pas cherché à ordonner davantage le chaos presque "ovidien" de ces centaines d'articles, mais la première qualité, et de très loin, d'un inventaire est d'être terminé et remis aux chercheurs ; la perfection sert trop souvent d'alibi à la stérilité.

Il y a peu à dire des analyses de pièces et d'articles. Le lecteur s'apercevra de lui-même que leur degré de précision varie beaucoup, selon l'importance des documents dont l'appréciation est forcément subjective. Sauf exception, les règles applicables à l'inventaire des documents anciens ont été nettement allégées ; on ne décrit pas, par exemple, la forme diplomatique des actes (original sur parchemin, expédition etc.). Quant aux explications qui complètent éventuellement les analyses, on s'est appliqué à les réduire à l'indispensable. Enfin, on a respecté, dans l'orthographe du patronyme de Wendel, l'usage de l'époque : on écrira , avec l'article flamand, jusqu'à Christian (mort en 1708) ; puis , sans particule, jusqu'à Ignace (mort en 1795) et enfin jusqu'à nos jours. Les autres graphies ( , par exemple) ont été négligées. On distingue également François I de Wendel (1778-1825) de son arrière petit-fils François II de Wendel (1874-1949) pour d'évidentes raisons de clarté. De WendelWendelde WendelVendeler

Cet inventaire doit beaucoup à diverses personnes qui ont bien voulu s'y intéresser et que l'auteur de ces lignes tient à remercier : M. Paul Lacour, secrétaire général de Marine-Wendel, infatigable négociateur entre la famille Wendel et les Archives nationales ; MM. Gilbert Cahen (Archives départementales de la Moselle) et Jean-Yves Mariotte (Archives municipales de Strasbourg), qui ont mis leur connaissance de la paléographie allemande moderne au service du présent ouvrage ; M Yvette Lebrigand (Centre des archives du monde du travail, à Roubaix) et Jean-Eric Jung (Archives départementales de Meurthe-et-Moselle) qui ont fourni de précieux renseignements. me

Les fonds Wendel sont entrés aux Archives nationales par dépôt. Ils restent donc l'entière propriété des déposants et leur consultation est soumise à l'autorisation préalable de ces derniers.

Les lecteurs peuvent s'adresser par écrit au Centre d'accueil et de recherche des Archives nationales (Caran), 60 rue des Francs-Bourgeois, 75141 Paris Cedex 03. Ils peuvent également se présenter sur place (11 rue des Quatre-Fils, 75003 Paris ; fermeture annuelle : seconde quinzaine de juillet). L'administration des Archives nationales se charge des démarches nécessaires pour obtenir l'autorisation de consulter. Il convient d'exposer très clairement les motifs de sa demande et de fournir la liste des cotes concernées.