Inventaire d'archives : Confrérie de Saint-Nicolas dite des bateliers et rebeiriers d'Avignon

Contenu :

Situation du fonds: Fonds clos

Cote :

5 E 33 ; H Dépôt Avignon Saint-Bénézet H 3 ; Notre-Dame des Doms 1 ; Palais des Papes 3317 ; Saint-Symphorien 1

Publication :

Archives départementales de Vaucluse
2016
Avignon

Informations sur le producteur :

Éléments historiques
Le docteur Pansier, historien d'Avignon, fait remonter à la deuxième moitié du XIVe siècle la construction, sur le pont Saint-Bénézet, d'une chapelle dédiée à saint Nicolas ; cette chapelle est attestée en 1399 sur la 3e pile du pont, au-dessus de la chapelle de Saint-Bénézet, et peut-être faut-il y voir une volonté de mettre un lieu de culte à hauteur de la chaussée du pont. Cette chapelle haute du pont fut confiée à la confrérie des bateliers et nautoniers, ou rebeiriers, qui étaient chargés d'assurer le service de la traversée du Rhône en barque ; les rebeiriers ou nautoniers devaient tenir en permanence deux barques sur chaque bras du Rhône. La confrérie tint ses séances dans cette chapelle qu'ils firent entretenir et où ils firent célébrer la messe ; toutefois, le chapitre collégial de Saint-Agricol conserva sur elle des droits de recteur en vertu de la bulle d'union du prieuré du pont avec ce chapitre.
Parce qu'elle était située sur le pont, la chapelle Saint-Nicolas servit également de lieu de rencontre des officiers du roi et de ceux du pape dans les contestations sur la propriété du lit du Rhône.
La confrérie de Saint-Nicolas supra pontem Rhodani apparaît dans les archives dès le XVe siècle à l'occasion de dons et legs, mais aussi lors de travaux réalisés à la chapelle ; c'est le cas en 1513 lorsque les bailes passèrent un acte avec un maçon d'Avignon pour réaliser d'importants travaux concernant principalement un prolongement en hauteur du chevet roman offrant un chœur à la chapelle qui s'emboîte au dessus de celui de la chapelle basse de Saint-Bénézet ; le clocher à arcades serait aussi du XVIe siècle. La chapelle, au XVIIe siècle, conservait un tableau doré représentant saint Nicolas.
Les statuts de la confrérie (non conservés) furent modifiés en 1674.
Les menaces de plus en plus fortes qui pesaient sur la solidité du pont et en particulier sur la pile soutenant les chapelles, qui risquait d'être engloutie lors des grandes crues, amenèrent les bailes de la confrérie des bateliers et nautoniers à acheter en 1693 aux recteurs de l'hôpital Saint-Bénézet un terrain sur la rive, sous la montée du pont et contre le rempart, pour y faire édifier une nouvelle chapelle ; les travaux ne furent décidés qu'à partir de 1715, une fois obtenue la permission de l'archevêque, et un prix-fait fut signé le 11 février 1715 devant le notaire Jean Ruel ; néanmoins, le chantier s'éternisa, faute de moyens. En 1726, la chapelle sur le pont est devenue presque inaccessible, et la nouvelle chapelle, sur le port, encore réduite à quelques murs ; un nouveau prix-fait est signé en 1731 grâce à un emprunt auprès des Carmes déchaussés ; les maçons Lamy père et fils sont chargés de reprendre le chantier de cette nouvelle chapelle et de le terminer, ce qui paraît avoir été fait en 1732. La confrérie obtint de pouvoir y transférer le service religieux.
Cette seconde chapelle, dite du port du Rhône, servit jusqu'à la Révolution, et vraisemblablement encore dans la première moitié du XIXe siècle. Ruinée par l'inondation de 1856, elle finit par disparaître sous les travaux d'urbanisme ; au cours des années 1980, une intervention permit de restaurer sur son emplacement quelques murs et le clocheton, en témoignage.
La confrérie des nautoniers et patrons de barques survécut à la Révolution ; dans la seconde moitié du XIXe siècle, après la ruine de leur chapelle sous le pont, ils procédèrent à leur transfert, pour une partie des membres dans l'église Saint-Symphorien-Les Carmes, et pour l'autre dans la métropole Notre-Dame des Doms.

Informations sur l'acquisition :

Informations sur les modalités d'entrée
Séquestre révolutionnaire et dépôt
Historique de conservation :
Historique de la conservation
Le patrimoine de la confrérie est le plus souvent passé par des mains privées avant d'être remis à l'Église ou d'entrer dans les collections publiques. Par voie de séquestre révolutionnaire et dépôt aux Archives départementales.

Description physique :

Description physique: Document d'archives

Nombre d'éléments
Nombre d'éléments: 2 registres, 3 objets
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 0,10

Ressources complémentaires :

Sources complémentaires aux archives départementales de Vaucluse
Notariat d'Avignon
3 E 5/823 Prixfait d'une bannière pour la confrérie des rebeiriers, donné à Jérôme Lauze, brodeur (4 septembre 1602)
Sources complémentaires hors archives départementales de Vaucluse
Archives municipales d'Avignon
1 J 202 État nominatif des portefaix de la ville d'Avignon à l'époque du 25 thermidor an treize ; ontrôle des deux compagnies des crocheteurs et portefaix du Rhône (1811-1850).
2 F 5 Commerce et indutrie. Rôle des patrons sur le Rhône et des portefaix (1810-1825)

Références bibliographiques :

Bibliographie
  • Pansier (Pierre), "Les chapelles du pont Saint-Bénézet", Annales d'Avignon et du Comtat Venaissin, 1930, p. 91-117.
  • Breton (A.), Gagnière (S.), Mognetti (E.), Pichou (H.), "Saint-Bénézet. Dossier publié lors de l'exposition du Musée du Petit Palais", Mémoires de l'Académie de Vaucluse, 7e série, t. V, 1984, p. 95-210
  • Silvestre (Blandine), La chapelle de la dévote confrérie de Saint-Nicolas sur le port du Rhône à Avignon au XVIIIe siècle (à paraître)

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD084_IR0001586

Archives départementales de Vaucluse
  • Confrérie de Saint-Nicolas dite des bateliers et rebeiriers d'Avignon

Liens