Bien que s’adressant en premier lieu aux enseignants cette enquête avait, par la force des choses, la vocation de déborder largement du cadre de l’éducation nationale. Certes, les maîtres et les élèves étaient directement concernés par la réponse au questionnaire ou par la rédaction des souvenirs, demandée en classe. Mais c’est notamment lorsque des documents étaient joints aux questionnaires, que l’enquête parvient à dépasser le cadre scolaire et englobe les familles voire les communes. C’est ainsi que le fonds est enrichi de nombreuses correspondances, de cahiers de souvenirs, de documents administratifs les plus disparates, de photographies... Ceci contribue à donner une image assez précise de ce que fut l’occupation allemande au quotidien et aussi de l’esprit public de l’époque dans cette zone occupée, qui n’était pas le front, mais qui n’était pas tout à fait « l’arrière » : le tout conté par des enfants, des maîtres, des lieutenants d’infanterie ou des cultivateurs.