Inventaire d'archives : Archives communales déposées de Montpeyroux (1480-1936)

Contenu :

Le fonds se compose des archives anciennes de la commune ainsi que des archives postérieures à la Révolution.
Outre une belle collection de compoix (le plus ancien datant du XVIème siècle), on notera, dans le fonds ancien, la présence d'une série très complète de registres de délibérations consulaires depuis 1692, ainsi que les actes paroissiaux depuis 1614. Il contient également, en série AA (Actes constitutifs et politiques de la commune - Correspondance générale), des pièces relatives aux relations entre la communauté et le seigneur de Montpeyroux, parmi lesquelles des documents sur la dévastation du château à la Révolution et des inventaires des biens et effets du seigneur (cotés 173 EDT 1).
Le fonds moderne comprend des pièces relatives à divers domaines d'intervention de la commune, dont les délibérations communales jusqu'en 1923. L'état civil n'a pas été déposé.

Cote :

173 EDT 1-90

Publication :

Archives départementales de l'Hérault
2014-2015
Montpellier

Informations sur le producteur :

: Communauté de Montpeyroux, paroisse Saint-Martin, commune de Montpeyroux.
Montpeyroux, commune de 1 251 habitants (recensement de 2011) occupe une superficie d'environ 2 240 hectares au centre du département de l'Hérault. Son territoire est drainé par plusieurs ruisseaux dont ceux d'Aigues-Vives et de Lagamas. Située dans le canton de Gignac, la commune se trouve à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Montpellier, au sein de l'arrondissement de Lodève.
Les premières mentions archivistiques de Montpeyroux remontent à 1097 dans le cartulaire de Gellone avec la mention Monspetrosus castellum (cité par Eugène Thomas dans son Dictionnaire topographique de l'Hérault paru en 1865). Toutefois, on constate une occupation du site beaucoup plus ancienne puisque des vestiges de villas gallo-romaines ont été retrouvés sur le territoire communal alors connu sous le nom d'Adiciano (jusqu'au XIIIème siècle).
Le site profite d'une situation géographique avantageuse entre littoral et Rouergue et devient un lieu de contrôle et de péage sur les routes de transhumance, de pèlerinage et de chemins salinier et muletier. La construction de la forteresse du Castellas par le seigneur Bernabus en 1030 accroît le rôle stratégique de la place. Les relations entre les habitants et les seigneurs qui se succèdent se contractualisent en 1249 avec l'achat des privilèges par la communauté. A la fin du XVème siècle, un deuxième château est édifié sur la plaine du Barry.
Au XVIème siècle, Emmanuel Le Roy Ladurie estime la population du village à 1 300 habitants soit autant qu'aujourd'hui alors qu'un dénombrement effectué en 1761 l'évaluait à 1 625. Celle-ci est regroupée essentiellement autour de trois hameaux : Le Barry, La Dysse et La Meillade. Pendant tout l'Ancien Régime, la communauté voit son existence s'articuler autour de la culture du mûrier, de l'olivier, de la vigne ainsi que de l'élevage de chèvres et de mulets. Une petite industrie locale se met en place avec la fabrication du verdet (acétate de cuivre) qui est fabriqué par les femmes du village et qui est destiné à l'exportation. Au XVIIIème siècle, les tensions entre la communauté et le seigneur se cristallisent autour de la question des droits de corvée. Un premier procès engagé en 1713 est gagné par le seigneur alors qu'un second est remporté par la communauté en 1757.
A la fin du XVIIIème siècle une période de déclin s'amorce avec l'ouverture de la nouvelle route Montpellier-Millau via Lodève qui détourne Montpeyroux de sa vocation de place de transit. A cela s'ajoute la crise du textile qui affaiblit l'industrie du verdet. De plus, le déclenchement de la Révolution entraîne des débordements dans le village avec notamment la mise à sac du château du Barry en 1791. Pendant cette période trouble, la paroisse est transférée du Barry à la Dysse. L'église des pénitents blancs fondée en 1665 à la Dysse devient désormais église paroissiale et Saint-Martin du Barry, église succursale.  Il existait également une paroisse annexe sous le vocable de Saint-Étienne des Ors (ou des Airs).
Bien que cités en 1790, les deux hameaux de Saint-Étienne et du Barry ne sont pas érigés en communes.
La commune, dotée d'un conseil municipal à partir de 1790, traverse les changements de régimes politiques au XIXème siècle sans difficultés particulières. La vie politique locale reste relativement stable et s'organise autour de maires d'abord nommés puis élus. Les débats entre royalistes cléricaux et républicains laïcs, surtout autour de la question de l'enseignement, marquent la fin du siècle et le début du XXème (1R2).
La vie économique est marquée par le développement de la viticulture tout au long du XIXème siècle qui reste un secteur phare de la commune malgré les crises qui se succèdent. Dans les années 1910 débutent également l'exploitation commerciale de la source Vitale de Saint-Étienne-les-Bains qui cessera ensuite pour reprendre surtout dans les années 1980-1990 (8W21 à 28).
Des chantiers concernant les bâtiments communaux, l'adduction d'eau ou la voirie sont engagés à la fin du XIXème siècle et la modernisation des équipements du village se prolonge jusqu'à aujourd'hui comme dans toutes les communes de France. Le patrimoine de la commune échappe en partie aux destructions inhérentes à la marche du progrès grâce à l'action d'hommes passionnés tel que l'abbé Léon Vinas qui s'oppose à un projet de transformation médiévale du Castellas avec arasement des remparts en 1864. Le site est finalement classé en 1943 (2R1).
L'histoire de la commune au XXème siècle reflète les événements majeurs de l'Histoire de France. Les hécatombes de la guerre de 1914-1918 sont rappelées au souvenir par le monument aux morts. La guerre de 1939-1945 voit l'arrivée des réfugiés fuyant l'avancée allemande (4H2) et la population soumise au rationnement. En 1944, après le départ des occupants du sud de la France, un comité local de libération prend en main la gestion de la commune (4H3).
L'après-guerre est marqué par l'exode rural avec une population chutant à 718 habitants seulement en 1954. Néanmoins la commune se repeuple progressivement tout au long des Trente Glorieuses puis des décennies suivantes.
Aujourd'hui, la commune de Montpeyroux continue de se développer. Entraîné par la viticulture qui contribue à faire connaître le village grâce à son AOC, le site attire grâce à un patrimoine bâti qui rappellent l'histoire (Castellas, tour de l'horloge, halles) et un patrimoine naturel entre vignes et garrigues qui invite à la sérénité. La proximité des autoroutes A 75 et A 750 favorise aussi l'installation d'une population active.

Informations sur l'acquisition :

Dépôt de la commune de Montpeyroux (date inconnue), complété le 1 juillet 2015 (entrée n°6263).
Historique de conservation :
L'ensemble des archives anciennes de Montpeyroux (antérieures à 1790) ainsi que la totalité des archives modernes antérieures à la Première Guerre mondiale ont été déposés aux Archives départementales de l'Hérault. Les archives modernes postérieures à cette date et les archives contemporaines sont conservées dans la commune et ont fait l'objet d'un classement par la Mission Archives du Centre de gestion de l'Hérault en 2015.

Description :

Évolutions :
Fonds ouvert
Mise en forme :
Selon le cadre de classement des archives communales de 1926.

Conditions d'accès :

Selon les lois et règlements en vigueur.

Conditions d'utilisation :

Se référer au règlement intérieur de la salle de lecture.

Description physique :

: 4,1 ml

Ressources complémentaires :

Séries d'archives concernant l'Ancien Régime (Avant 1789)
 
L'Ancien Régime n'ignore pas les documents statistiques et l'on peut consulter, dans la série C (Administration de la Province de Languedoc) les enquêtes qui présentent souvent un aspect descriptif. La série C réunit les archives des administrations provinciales (intendance, subdélégations, etc.) qui ont régulièrement donné ordre de dresser des tableaux économiques, sociaux et administratifs de la province de Languedoc.
 
La série G (archives du clergé séculier) peut apporter d'utiles renseignements sur la vie de la paroisse notamment par le biais des visites pastorales (les procès-verbaux de l'inspection d'une paroisse par l'évêque ou un archiprêtre renseignent sur l'état des lieux et les objets du culte, mais aussi sur le nombre d'habitants des communautés et la situation générale).
Il est aussi possible d'obtenir une estimation de la population d'un village ou d'une ville à partir des registres paroissiaux (collection du greffe conservée en sous-série 3 E). Ceux-ci permettent d'étudier de nombreux aspects de la vie : noms de famille, choix des prénoms, domiciles, professions, instruction, choix des parrains et marraines...
Enfin, la justice locale et seigneuriale peut être abordée par la série B qui conserve, entre autres documents, les archives des justices ordinaires (sous-série 10 BP).
 
Séries d'archives concernant la période révolutionnaire (1790-1800)
Une étude portant sur la période révolutionnaire implique la consultation de la série L, notamment celles des municipalités de canton, des comités de surveillance et des sociétés populaires.
En sous-série 1 Q (Domaines nationaux), on pourra identifier les acquéreurs des biens nationaux et on trouvera des listes d'émigrés, de prêtres déportés, de condamnés et de détenus.
 
Séries d'archives concernant la période moderne (1800-1940)
Pour cette période, il est essentiel de dépouiller les dossiers issus des bureaux exerçant la tutelle préfectorale sur les communes, classés en série O (Administration et comptabilité communale, 1800-1940).
La sous-série 1 O rassemble la comptabilité communale, la sous-série 2 O les travaux de construction et d'entretien sur les équipements communaux (mairie, école, église et presbytère, halles, etc.) et les acquisitions/aliénations des biens communaux, le bornage ; ces dossiers sont pourvus de pièces techniques et de nombreux plans ; ils peuvent compléter les éventuelles lacunes des fonds communaux.
En 3 O on trouvera des renseignements sur les chemins vicinaux et la voirie urbaine.
En 4 O, on peut retrouver l'origine de certains biens donnés ou légués à la commune, à la paroisse, aux établissements hospitaliers et de bienfaisance, aux établissements culturels (musées).
Pour la délimitation géographique, l'érection, la fusion de communes, il faut se reporter à la sous-série 1 M (administration générale) que l'on complétera avec la sous-série 3 P (cadastre) pour l'évolution de la propriété foncière communale (notamment sa répartition, la nature des cultures, les moulins, les maisons).
Pour l'étude de la population, les sous-séries 3 E (État civil) et 6 M (Recensement de population) sont incontournables. La sous-série 6 M est essentielle pour le chercheur en histoire locale puisqu'elle regroupe les recensements de population, les statistiques démographiques, les mouvements de population, les archives relatives à l'émigration, l'immigration et aux naturalisations.
La sous-série 1 R (Recrutement de l'armée) contient des listes d'appel des classes et les registres matricules militaires.
L'histoire politique d'une commune peut être abordée par la sous-série 3 M : on trouvera notamment les dossiers des élections municipales.
La série S Travaux publics constitue également une source essentielle en ce qui concerne les ponts, la navigation intérieure, les travaux hydrauliques ou bien les carrières et mines.
Les archives relatives aux établissements scolaires sont quant à elle conservées en série T. On trouvera aussi dans cette série les inspections et les récolements des archives communales ainsi que les monuments historiques et les affaires culturelles.
Enfin, les séries V (Cultes) et X (Assistance et prévoyance sociale) regroupent les fonds des conseils de fabrique et des bureaux de bienfaisance.
 
Série W concernant l'époque contemporaine (depuis 1940)
Les bordereaux de versement des administrations permettent de poursuivre l'étude entreprise pour la période postérieure à 1940.
 
Iconographie
Les documents figurés comprennent tout aussi bien des cartes et plans, des gravures et dessins anciens, des reproductions photographiques, des collections de cartes postales.
 
Archives privées
Regroupées dans la série J, on trouve dans cette série les archives personnelles, familiales, seigneuriales et d'érudits locaux qui permettent d'éclairer l'histoire de la commune.
 
Archives notariales
Les Archives départementales conservent également les archives des études notariales. Conservés en sous-série 2 E, ces documents fournissent de précieuses informations sur la vie des habitants. On retrouve également parfois dans ces fonds des archives communales telles que des compoix ou des délibérations consulaires.
 
Bibliothèque des archives
Les Archives départementales peuvent également conserver des bulletins paroissiaux et des bulletins municipaux de la commune.

Références bibliographiques :

ALBERGE Claude. Une jacquerie en pays d'Hérault en juin 1791 : le sac des châteaux d'Arboras et de Montpeyroux. In : Etudes héraultaises 1989-1990, n° 5-6, pp. 145-150 (Archives départementales de l'Hérault, coté PAR 3714 ; également disponible sur le site des Etudes héraultaises http://www.etudesheraultaises.fr/wp-content/uploads/1989-1990-16-sac-chateaux-arboras-montpeyroux.pdf)

APPOLIS Emile. La Grande Peur dans le sud-est du Lodévois (Montpeyroux, le 2 août 1789). In : Annales historiques de la Révolution française, avril-juin 1949, n° 114, p. 166 (Archives départementales de l'Hérault, coté PAR 1347)

APPOLIS Emile. Une longue querelle au sujet des droits d'usage (à Montpeyroux, 1704-1824). - In : Annales historiques de la Révolution française, octobre-décembre 1968, n° 120, p. 353-357. (Archives départementales de l'Hérault, coté PAR 1347)

BLAQUIERE Constant. Au Pays des Pierres : Notes sur l'Histoire de Montpeyroux. Béziers : éd. Jeanne d'Arc, 1939, 22 p. (Réseau des médiathèques Montpellier Méditerranée Métropole, coté OC944.840 MON)

CHARLES Emmanuelle. Evaluation et diagnostic archéologique : le Castellas de Montpeyroux (Hérault). - [S.l. : s.n.], [s.d.].- 49 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté BRA 10114)

CREISSAC Laure. Les justiciables et la justice criminelle de la seigneurie de Montpeyroux de 1664 à 1790. - Laure Creissac.- [S.l. : s.n.], 1997.- 127 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté TAR 618)

CREISSAC Yvon. Montpeyroux au cours des siècles : le castellas, son château féodal. - Pézénas (Hérault) : Domens, 2011.- 54 p. (Patrimoine) (Archives départementales de l'Hérault, coté BIB 5305)

CREISSAC Yvon. Montpeyroux : avatars d'un castrum dit Le Castellas. In : Bulletin du GREC, Groupe de recherches et d'études du Clermontais 1988, n° 46-47-48, pp. 36-41 (Archives départementales de l'Hérault, coté PAR 150)

CROS Jean-Paul, RIVIERE Anne-Lise, RIVIERE Jean-Claude. Le caveau seigneurial en l'église Saint-Martin. Le Barry, Montpeyroux (34). In : Archéologie en Languedoc 2006, n° 30, pp. 215-236 (Archives départementales de l'Hérault, coté PAR 3712)

DEULLY Marie-Pierre, GOOSSENS Irian. - Répertoire numérique détaillé des archives communales de Montpeyroux. - Montpellier : Mission Archives 34, 2015.- 102 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté BRA 10679)

JOURNOT Florence. Le Château de Montpeyroux et son terroir : aperçu archéologique et historique. In : Etudes héraultaises 1989-1990, n° 5-6, pp. 99-104 (Archives départementales de l'Hérault, coté PAR 3714 ; également disponible sur le site des Etudes héraultaises http://www.etudesheraultaises.fr/wp-content/uploads/1989-1990-09-chateau-montpeyroux-terroir.pdf)
LASMENES Marie-Ange, TENDERO Alain. Au cœur des vignes, les hommes se racontent... Mémoire sociale de la cave coopérative de Montpeyroux. Acon : éd. Linéa pica, 2014, 96 p. (Médiathèque départementale de l'Hérault, coté L 641.2 LAS)

PIOCH Christian. Le protestantisme dans les plaines et coteaux du département de l'Hérault entre 1630 et 1789, à Canet, St-Pargoire, Montpeyroux et St-Guilhem. In : Cercle généalogique de Languedoc, n° 111, avril 2006, pp. 36-44 (Archives départementales de l'Hérault, coté PAR 1322)

ROQUE-FERRIER Louis-Alphonse. Notice sur l'Abbé Léon Vinas, né à Montpeyroux. In : Revue des langues romanes, 2e série, t. I, 20 p. (Réseau des médiathèques Montpellier Méditerranée Métropole, coté V11769)

VINAS Léon. Un chapitre de l'histoire de Montpeyroux : époque celtique et gauloise. - [S.l. : s.n., 1854].- 10 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté BRA 998)

Mises à jour :

  • Rédaction de l'instrument de recherche
  • 2014
  • Complément de l'instrument de recherche suite à l'entrée n°6263 en 2015
  • 2015

    Identifiant de l'inventaire d'archives :

    FRAD034_173EDT

    Archives départementales de l'Hérault

    Liens