Au début
du règne personnel de Louis XIV, les
colonies étaient encore peu nombreuses. Aussi le faible
volume de la correspondance administrative ne justifiait-il pas un
classement rigoureux. Dans les premiers registres, les destinations sont amalgamées (Indes orientales,
Antilles et Canada) et les documents enregistrés dans un
ordre approximativement chronologique
Une erreur de classement a certainement fait enregistrer dans B
10, f° 40, une ordonnance de 1683 sur les subsistances que les
capitaines marchands doivent fournir à leurs équipages.
. A partir de B 7, toutes les affaires relatives aux Mascareignes
et aux Indes orientales disparaissent.
Dès le volume B 8, un classement
méthodique est entrepris, ce registre ne concernant que le Canada et
B9 les Antilles. Ce n'est toutefois qu'à partir de B 12 (1686),
dans lequel la correspondance vers les Antilles et le Canada est clairement séparée,
que l'ordre s'établit définitivement. De B 14 à
B 31 (1688 à 1709), chaque registre contient, pour deux ou trois années
consécutives, le courrier à
destination soit du Canada, soit des Antilles. A partir de B 25 (1704), la diversification est
nette pour les colonies d'Amérique septentrionale
: les lettres pour le Canada, l'Acadie,
Terre-Neuve et la Louisiane sont regroupées, comme celles des Iles du
Vent, Saint-Domingue et Cayenne pour les Antilles
à partir de B 35 (1713) . Enfin, à partir de B 32 (1710),
la méthode de classement change et chaque registre contient
désormais les dépêches destinées à
toutes les colonies pendant une seule année.
Le registre B 30 tranche par sa composition anormale. En ces années
de grande crise financière et de faiblesse navale (1708-1709),
le roi n'arme aucun navire pour le Canada. Seules quelques lettres envoyées par les navires marchands ont donc été enregistrées.
L'essentiel des pièces conservées est adressé
aux intendants et commissaire des ports ou à divers personnages
résidant en France et s'occupant des affaires canadiennes.
Dans ce registre réapparaissent quelques ordres pour les Indes
orientales. Des erreurs d'enregistrement ont été
commises : ainsi une lettre à M. de Meneval, gouverneur d'Acadie
du 1
er mai 1689 est-elle égarée
dans le B 14 qui ne concerne que les Antilles et quelques documents
sur la Louisiane perdus au milieu des affaires de Terre-Neuve
dans le B 23
Cet ordre n'est pas rigoureux. Le plus ancien document, enregistré
des lettres de noblesse pour Pierre Philippe de Marigny (décembre
1654) se trouve dans le volume B 3 au milieu de la correspondance
de 1871.
. Une lettre à M. Deshaguais sur les pelleteries a été
insérée dans un registre des Iles d'Amérique
F° 187 v° et sq.
, alors qu'au contraire le B 30 (Canada) contient plusieurs
dépêches relatives aux affaires de la Compagnie de
l'Assiento. Les lettres à Bégon,
intendant de Rochefort, enregistrées avec la correspondance
du Canada, contiennent quelquefois un paragraphe sur les Iles ou vice-versa
Voir par exemple la lettre du 9 mars 1701, B 22, f° 164 v°.
.
Des originaux ont été parfois été insérés
près de leur copie, avec lesquelles ils font double emploi
C'est le cas d'une lettre du roi au comte de Blénac du 24
avril 1679 copiée dans B 9 f° 23 alore que l'original constitue
le f° 43.
. Très rarement, l'analyse d'une pièce envoyée lui a été associée
Voir lettre du roi à Patoulet, intendant des Iles, 2 juin
1680, B 9 f° 98.
.
Les pièces jointes ont, de temps en temps, été
enregistrées à la suite mais ce n'est malheureusement
pas la règle générale.