Inventaire d'archives : Fonds Thomé (XIVe-XIXe siècles).

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Le chartrier de Saint-Pierre-Eglise comptait parmi les plus beaux fonds d'archives privées de la Manche. Une partie en a malheureusement brûlé en 1944 au château de Juvigny-sur-Seulles. La partie demeurée à Saint-Pierre-Eglise est restée un peu près intacte. A l'heure actuelle la famille de Blangy conserve ses apports personnels et ceux de la seigneurie de Saint-Pierre-Eglise. Mais elle s'est déssaisie au profit des Archives de France de tout le reste du fonds. Les Archives de la Manche ont acquis les documents concernant les familles et terres de Normandie, qui couvrent presque tout le triangle situé entre Cherbourg, Barfleur et Carentan, à partir du XIIIe siècle jusqu'au XIXe.
Les Archives nationales ont acquis pour leur part les archives provenant des familles Leclerc de Grandmaison et Thomé, alliées au début du XIXe siècle à la famille de Blangy. Charlotte-Renée, vicomtesse de Blangy, était la fille de Charles-François Martin de Vaucresson et de Marie-Victoire de Thomé. La famille Thomé s'était alliée au XVIIIe siècle avec la famille Leclerc de Grandmaison par le mariage de René de Thomé avec Marie-Henriette Leclerc.
La famille Leclerc semble être une famille parisienne. Trésoriers de l'extraordinaire des guerres au XVIIe siècle, Pierre et Nicolas Leclerc ont laissé des papiers très intéressants de cette charge, que complètent des papiers personnels des divers membres de la famille jusqu'à la fin du XVIIIe siècle (254 AP 1 à 7)
La famille Thomé, dite plus tard de Thomé, est originaire de Romans dans l'Isère et compta dans son sein des conseillers au parlement de Grenoble. Mais le personnage le plus important de la famille fut Pierre Thomé (1649-1710), seigneur de Montmagny et de Ferrières, qui fut trésorier des écuries du roi en 1683, trésorier général des galères de 1692 à 1699, fermier général de 1687 à sa mort, et intéressé dans l'extraordinaire des guerres. Ses papiers, ceux de sa succession, et ceux provanant de sa femme, Françoise Paradis, rendent compte de son activité dans ses différentes fonctions. Son fils André-Romain Thomé lui avait succédé dès 1699 comme trésorier général des galères, et à sa mort comme fermier général (254 AP 8 à 11). Son autre fils Philippe Thomé de Ferrières, conseiller au parlement de Paris, avait épousé Marie-Victoire Ogier. En dehors de ses papiers personnels, il a laissé d'intéressants papiers de sa charge, notamment un manuscrit des conférences sur l'ordonnance des substitutions chez le premier président Portail en 1732. (254 AP 13 et 14)
La branche des Thomé connue au XIXe siècle est celle de René Thomé de Saint-Méry, époux de Marie-Henriette Leclerc de Grandmaison. René Thomé est sans doute le fils d'un autre Pierre Thomé, trésorier général des gardes fran çaises et de l'extraordinaire des guerres et qui avait épousé la fille de Ph. Lefebvre, le contrôleur général des bâtiments du roi. René de Thomé était lui-même capitaine au régiment des gardes françaises et son mariage avec Marie-Henriette Leclerc lui avait apporté une belle situation de fortune, de qui ressort des états dressés par lui sur ses biens et revenus. Il pensa à constituer un marquisat de Thomé avec les terres de Thomé et de Bornal dans le bailliage de Senlis, et de toute façon en prit le titre (254 AP 13 à 19). Leur fils, Louis-René, marquis de Thomé, qui habitait le 16 rue des Frans-Bourgeois, a laissé également des papiers personnels assez intéressants pour la peinture de l'époque (254 AP 20 et 21)
Ces familles Leclerc de Grandmaison et Thomé eurent des alliances assez brillantes, et c'est ainsi que sont venus jusqu'à nous les papiers des familles Chevré et de Flexelles, Fenel, Yon et Forné, de Philippe Lefevbre, contrôleur des bâtiments et jardins du roi, des familles Marchant, de Longue-plaine, Ledoulx de Melleville, Ogier et de Vaucresson. (254 AP 22 à 32)
Comme beaucoup de parlementaires et de gens de finances, les Leclerc et les Thomé eurent des terres assez rapprochées de Paris. Montmagny et la Saussaye en Seine-et- ise, Rentilly et Torcy en Seine-et-Marne. Grâce à cet apport de documents provenant de ces dernières seigneuries, le fonds contient quelques papiers provenant des Colbert et des Ollin, seigneurs de Torcy (254 AP 33 et 34)
A Paris même ces deux familles, possédèrent diverses maisons, dont une partie vinrent aux Thomé par la succession des parents de Marie-Henriette Leclerc. A Versailles Pierre Thomé, trésorier général des grandes et petites écuries, posséda une maison rue du Vieil Versailles. (254 AP 35 et 36)
Il semble que c'est de la famille Ledoul de Melleville que proviennent les copies d'actes et titres des terres de Cérilly, Foissy, Flacy et Rigny-le-Féron. Mais d'une manière générale on peut constater que ce fonds, constitué par divers apports, est cependant assez centré sur Paris, la région parisienne, et des charges de l'Ancien Régime, sur lesquelles il peut apporter d'utiles renseignements.

Cote :

254AP/1-254AP/57

Publication :

Archives nationales
1964

Informations sur le producteur :

Thomé (famille)

Localisation physique :

Pierrefitte

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_000686

Nom de famille :

Thomé (famille)

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