Le Bouillon est fondé à la fin du XVIIème siècle par quelques femmes
laïques pour procurer aide et assistance aux malades et indigents de la ville
(qui n'étaient pas accueillis à l'Hôtel Dieu). Elles reçoivent des statuts
approuvés par l'archevêque Antoine Pierre de Grammont en 1686. Un apothicaire
et un médecin font partie de la confrérie. Ils forment les Dames de la Charité
aux soins des malades. La confrérie est dirigée par une prieure ou supérieure,
une trésorière qui gère les ressources, essentiellement composées de dons, legs
et rentes de particuliers affectées aux pauvres du Bouillon. Elles rendent
visite aux malades, leur apportent écoute et réconfort s'assurant de la bonne
utilisation des remèdes et de leur pouvoir curatif. Elles décident d'une
organisation particulière pour distribuer une nourriture appropriée aux soins
apportés aux malades. En effet, « Tous les 15 jours deux personnes de
l'association se désignaient pour acheter viandes et légumes, faire cuire le
tout à leur domicile et distribuer ce repas appelé « Bouillon » à ceux qui se
présentaient à la porte de leur domicile chaque jour à midi ». La trésorière
fournissait l'argent nécessaire pour les achats. L'organisation fut reconnue
officiellement en 1768 par la ville.
A la fin XVIIIème siècle l'ampleur des tâches à accomplir chaque jour
pour la distribution du Bouillon amènent les dames de la Charité, sur les
conseils du cardinal de Choiseul archevêque de Besançon, à faire appel aux
sœurs hospitalières de Nancy en 1769.
Ainsi en 1782, les Dames de la Charité achètent un immeuble rue du
Collège destiné à l'installation des sœurs de Saint-Charles et d'un second
bâtiment contigu au premier en 1826. La maison de la rue du Collège est
complétée par l'aménagement d'une cuisine, puis d'une chapelle en 1804.
Tandis que les Dames du Bouillon continuaient à gérer les questions
financières et administratives, les sœurs de Saint-Charles pouvaient
entièrement se consacrer au soin des pauvres malades.
L'immeuble du Bouillon est transformé et utilisé en clinique de 1920 à
1965 où les sœurs continuent à dispenser leurs soins. Racheté par la ville en
1990, qui engagea sa réhabilitation, il est cédé par un bail emphytéotique de
50 ans à l'Office H.L.M. Il est l'objet d'une réhabilitation pour logement
sociaux en 2004 et ouvre ses portes le 20 Mai 2006 dans un cadre entièrement
rénové.