Cette série rassemble les inventaires des collections des musées nationaux à l'exception de ceux qui n'ont pas été versés par les musées. Les registres d'inventaires les plus récents sont conservés par les musées.
MATHIAS, Annabelle, projet d'article sur les « Inventaires », in
, 2011]
Les grands inventaires des musées nationaux [cf. Dictionnaire historique du Louvre
Aujourd'hui le terme d'inventaire est utilisé de manière générique alors qu'il désigne des registres de natures différentes : livres d'entrées, registres d'entrées de collections, livres de mouvements, inventaires généraux.
Ce document, seul, fait foi juridiquement de la propriété des œuvres et garanti la permanence de la collection. Les registres constituent également une source essentielle de connaissance des collections du musée et témoignent en cela de la politique d'acquisitions de l'établissement.
1) L'inventaire Napoléon
Il est commandé par Pierre Daru, Intendant général des domaines de la Couronne à Dominique Vivant Denon, directeur du musée, par courrier du 7 février 1810 (AMN, Z3), pour mettre en œuvre le sénatus-consulte du 30 janvier 1810. Dès le 27 octobre 1810 Henri Beyle soumet à Denon un modèle d'inventaire en tableau à plusieurs colonnes. Travail non terminé à la chute de l'Empire, il se présente sous forme de minutes rassemblées par département du musée du Louvre et typologie en 17 volumes. Il apporte des informations sur la provenance des œuvres, mais aucun numéro ne leur a été attribué. Il contient, en outre, les œuvres provenant des saisies révolutionnaires et des conquêtes napoléoniennes qui ont été restituées en 1815.
2) L'inventaire général des musées royaux de 1814 (MR)
Cet inventaire est le plus important, car il fait état des collections conservées au Louvre après ces restitutions. Il est demandé par la loi sur la dotation de la Couronne du 18 novembre 1814 complétée par l'ordonnance du 16 janvier 1816. Achevé en 1824, il présente l'état des collections en 1814. Il comporte 24 volumes. Ces registres contiennent aussi les œuvres de résidences royales (Versailles, Saint-Cloud ou Fontainebleau). Les œuvres sont présentées par typologie, époque et matière et se voient attribuer un numéro d'inventaire.
3) L'inventaire général des musées royaux de 1832
Ordonné par la loi du 2 mars 1832 et composé de 19 volumes. Il est utile pour les informations concernant les œuvres entrées dans les collections depuis 1814.
4) L'inventaire général des musées impériaux de 1852
Ordonné par sénatus-consulte du 12 décembre 1852. Pour les peintures et les dessins, l'inventaire Villot-Daudet achevé en 1860 (INV) répertorie les collections de tous les musées nationaux y compris pour les dépôts. Pour les Antiques, relevant aujourd'hui du département des antiquités grecs, étrusques et romaines et du département des antiquités orientales, trois inventaires se succèdent : 1) l'inventaire provisoire de 1857 rédigé par Sauzay (N) et dont la numérotation est celle qui est restée en usage 2) l'inventaire de Longpérier (1859) pour les bronzes et les monuments assyriens, resté inachevé 3) et celui de 1870 terminé après le départ de Longpérier par Froehner et Héron de Villefosse.
Les livres d'entrées
Le livre d'entrée contient les objets acquis par le musée dans l'ordre chronologique d'arrivée avec un numéro d'ordre. Ils renseignent sur la date précise de l'entrée de l'œuvre dans les collections, le mode d'acquisition, le nom du précédent propriétaire, parfois des mentions d'envoi ou de dépôt (cf.
).
liste des appellations et types de numérotation ci-dessous
Lors de la création du musée d'Orsay en 1986 à partir des collections du Louvre, il a été décidé de continuer à utiliser les mêmes registres d'entrée pour préserver l'unité des collections nationales.
Les acquisitions de grandes collections
Quand une collection importante était acquise par le musée, un registre particulier lui était consacré. Les numéros d'ordre constituaient en fait le numéro d'entrée des objets. C'est par exemple le cas pour les collections Chauchard, Durand (ED), Salt, Drovetti, Campana (Cp). Le même principe a été retenu plus tard pour les collections importantes provenant de fouilles ou de missions : Suse, Myrina, Eléonte (Elé)… qui ont leur propre numérotation.
Autres registres et inventaires spéciaux
De nouveaux registres ont été ouverts
des œuvres sans numéro : Inventaire supplémentaire S pour certaines pièces de la Galerie Campana, par exemple.
pour inventorier a posteriori
Des inventaires spéciaux recensent des œuvres attribuées au musée du Louvre au titre de la récupération artistique, par l'Office de Biens privés (1950-1967) : MNR, RFR, OAR, ER.
Les livres de mouvements
Dès la réalisation de l'inventaire Napoléon, Daru prend conscience de la nécessité de tenir de façon complémentaire un cahier de mouvement (AMN, Z3, courrier du 9 novembre 1810. Ce livre consigne les entrées et sorties des œuvres, désignées par leur numéro d'inventaire qui sert d'identifiant.
Les catalogues
Pour certains départements, le catalogue des collections publiés au XIXe siècle ou au début du XXe siècle sont considérés comme des références scientifiques. Le numéro de catalogue sert alors de numéro usuel pour identifier l'oeuvre. Exemple : numérotation A, d'après la
de Rougé (1883), ou le catalogue sommaire des bijoux, publié par A.Ridder en 1924 (Bj).
Notice des monuments exposés dans la galerie d'antiquités égyptiennes du musée du Louvre
Les inventaires ont fait l'objet de diverses appellations et types de numérotation dont la signification est rappelée ci-dessous :
Les inventaires
MR : inventaire général des musées royaux de 1814
INV : Inventaire général des musées impériaux de 1852 : inventaire Villot-Daudet achevé en 1860
N : L'inventaire général des musées impériaux, inventaire provisoire de 1857 rédigé par Sauzay
Les livres d'entrées :
LL : Livre d'entrée en vigueur sous Louis XVIII
CC : sous Charles X
LP : sous Louis Philippe
- Sous la 2e République (1850-1853) :
MN : musées nationaux sauf sculpture
ML :musée du Louvre, sculptures
- Second Empire :
MS : musée des souverains, comporte des objets déposés par d'autres institutions
OA : 1856, objets entrés depuis le Second Empire
MI : musées impériaux, peinture et sculpture
E : antiquité égyptienne en vigueur à partir de 1849
- Sous la 3e République (1870-1940)
MNB : Antiquités orientales (1871-1881)
AO : Antiquités orientales à partir de 1881
MAO : entrées département des arts de l'Islam
AM : antiquités méditerranéennes (1886-1990)
MNC : antiquités grecques et romaines, excepté la céramique (1881-1898)
CA : céramique antique (1886-1968)
MND : antiquités grecques et romaines, excepté la céramique (1899-1967)
MNE : antiquités grecques et romaines (depuis 1968)
RF : Département des sculptures (depuis 1871), mais y figurent des œuvres entrées dès 1853, inventoriés
.
a posteriori
Le département des arts graphiques possèdent également un livre d'entrée « RF » depuis 1871 (RF 1 à 3990, puis à partir de 1937, nouvelle numérotation : sous la forme RF 1937-1)
Collections
ED : collection Durand
Cp : collection Campana
Elé : fouilles d'Eléonte
Inventaires spéciaux (récupération artistique) :
MNR : peinture
RFR : sculpture
OAR : objets d'arts
ER : département des antiquités égyptiennes
AGRR : département des antiquités grecques, étrusques et romaines
AOR : département des antiquités orientales
REC : département des arts graphiques
Catalogue
Bj : catalogue sommaire des bijoux, publié par A.Ridder en 1924