Article : Naissance d’un département et d’une préfecture dans le « 9-3 ». De la Seine et de la Seine-et-Oise à la Seine-Saint-Denis, une histoire de l’État au XXe siècle

Une publication réalisée avec la participation des Archives départementales de Seine-Saint-Denis, 2005, 192 pages

 

La Seine-Saint-Denis est un « pays neuf ». Elle est officiellement née le 10 juillet 1964 de la « fédération » de deux territoires, issus des anciens départements de la Seine et de la Seine-et-Oise. Lorsque l’on observe ses paysages, les contrastes urbains sont saisissants. S’entremêlent des communes résidentielles, des cités populaires et des villes à la sociologie plus mêlée. La création du « 93 » s’inscrit sur un temps long. Les réflexions sur l’aménagement maîtrisé de l’agglomération parisienne et sur un nouveau découpage administratif de ses frontières départementales se formalisent au lendemain de la Grande Guerre. Elles se concrétiseront avec les Trente glorieuses et l’âge d’or de la voiture, des autoroutes, du périphérique, des grands ensembles et des parcs paysagers.

Administrer une ville ou un département, répondre aux besoins urbains des citadins, c’est faire preuve de sens politique, de concessions qui lient entre eux les différents intervenants de la scène publique locale. Dans le régime des travaux publics et de l’activité communale ou départementale, le sens du mot « concession » traduit assez bien la nature du compromis établi entre l’État et ses interlocuteurs privés ou institutionnels. Au sens littéral, concéder un service, une prestation, c’est « abandonner des droits », contre des redevances. Au sens figuré, c’est « se désister de ses prétentions » politiques ou partisanes, dans l’intérêt de la communauté départementale. Et c’est, au final, composer avec des administratifs, des techniciens qui contribuent à légitimer les élites municipales et départementales, en faisant d’elles des « élus bâtisseurs et bienfaiteurs ».

Cet ouvrage met en exergue les interventions de l’État, menées en collaboration étroite avec les collectivités locales, intermédiaires essentiels à l’élaboration des politiques publiques. Il suit un ordre chronologique – l’entre-deux-guerres, la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction et les Trente glorieuses – et s’achève sur les années 1970-1990, période de crises sociales et urbaines et de reconversion du tissu économique.

 

Table des matières :

  • Chapitre 1. Vers une réforme administrative : les antécédents des années 1920 aux années 1950

Un premier plan d'aménagement mais sans réforme administrative

De nouvelles politiques d'administration, d'équipement et de contrôle social

« Syndicalisation » et « intercommunalisation » des politiques publiques

Des liens Paris/banlieue raffermis

Des réalisations exemplaires

Une dynamique de départementalisation à l'oeuvre

Les politiques suburbaines du régime de Vichy

« Etatiser » les services publics communaux

Des fonctionnaires au service de la répression

L'après-guerre et le « gravierisme »

Aménager la région parisienne : un « nouveau » défi et une floraison de leviers techniques et institutionnels

Agir dans l'urgence avec les élus locaux

  • Chapitre 2. Les années glorieuses d'un nouveau département et d'une nouvelle préfecture, des années 1960 au début des années 1970

En attendant la réforme des institutions départementales : « construisons ! »

La banlieue : un territoire « sous-administré » et « sous-équipé » ?

Juillet 1964 : naissance et émancipation d'un nouveau département, la Seine-Saint-Denis

Le découpage de 1964 : un nouveau cadre administratif contesté

Le positionnement singulier du parti communiste

L'institutionnalisation progressive de la préfecture de Seine-Saint-Denis

  • Chapitre 3. Des temps de crise, de doutes, aux temps de reconversion (des années 1970 à nos jours)

La désindustrialisation et ses effets sur le tissu urbain et social

Une tentative infructueuse de reconquête industrielle

Promouvoir et défendre à l'unisson une nouvelle image départementale

Des administateurs solidaires et attachés au territoire

Un territoire attractif

Rénover les centres urbains, résorber les bidonvilles et équiper les quartiers

La Seine-Saint-Denis : un épicentre de la politique de la ville

Tranquillité, sécurité publique et politique de « dé-ghettoïsation »

Les transports collectifs : l'extension des dessertes

 

Références complètes de l'ouvrage

 

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