Article : 1848. Le Haut-Rhin dans la tourmente. Les débuts de la IIe République à travers les documents d'archives

Une publication des Archives départementales du Haut-Rhin, 1998, 174 pages

 

Le présent ouvrage reprend les travaux réalisés par le Service éducatif des Archives départementales du Haut-Rhin au cours de l'année scolaire 1997-1998. A partir de documents originaux conservés aux Archives départementales, les élèves et lycéens du département ont pu travailler, soit en groupe, soit individuellement, sur les répercussions de la Révolution de 1848 en Haute-Alsace.

Les documents sélectionnés dans ce dossier pédagogique, accompagnés de questionnaires libres de droits, sont regroupés en neuf thèmes.

La crise économique de 1847 : trois documents permettent d'évoquer la montée des prix précédant la révolution de février 1848, la crise agricole (état médiocre des récoltes, maladie des pommes de terre), ainsi que le marasme industriel et ses conséquences sociales.

L'émeute de juin 1847 à Mulhouse (trois documents) : cette émeute sanglante, restée dans l'histoire sous le nom de Bäckefest (fête des boulangers), provoquée par la brusque flambée du prix du pain, constitue un bon témoignage de la tension qui régnait en 1847 sur fond de difficulté économique et de mécontentement politique.

L'aggravation de la crise économique en 1848 : trois documents très différents nous montrent que la situation économique et sociale, loin de s'améliorer après la proclamation de la République, connut une aggravation notable. Envolée du chômage, fermeture d'usines et baisse des salaires caractérisent le printemps de 1848. En même temps, on perçoit à travers la pétition des ouvriers de Thann combien les ouvriers avaient placé leur confiance dans le nouveau gouvernement qui allait, pensaient-ils, entendre leur « dernier cri de détresse » et subvenir à leurs besoins.

La politique anticrise du gouvernement (trois documents) : on connaît les ateliers nationaux ouverts à Paris et destinés à embaucher les chômeurs. Ailleurs, les autorités ne restèrent pas inactives. Les communes votèrent des budgets spéciaux pour venir en aide aux indigents en finançant la réfection des chemins communaux ou d'autres travaux d'utilité publique.

Les émeutes antisémites dans le Sundgau (trois documents) : l'annonce de la révolution de 1848 provoqua dans le Haut-Rhin une brusque flambée de violence. Les paysans pillèrent les forêts royales qui leur étaient jusque là interdites et, dans le Sundgau, on assista à de véritables pogroms. A Durmenach, où la moitié des habitants étaient israélites, le pillage dura quatre jours. Les victimes du dernier pogrom alsacien ne purent jamais se faire indemniser malgré une action en justice qui traîna jusqu'en 1852.

L'opinion publique face à la République (cinq documents) : à travers les documents présentés ici et leur mise en relation avec le contexte national, on pourra saisir l'évolution de l'opinion publique. Enthousiaste à l'annonce de la proclamation de la République, le Haut-Rhin, comme d'autres départements, eut l'impression de construire un monde nouveau fait de fraternité économique, la hausse de 45% des impôts et les journées de juin 1848, l'agitation se radicalisa (cf. les cris de « La République Rouge ») et l'enthousiasme du début céda la place aux désillusions (2e partie du thème).

L'administration préfectorale face à l'élection présidentielle : les trois documents montrent clairement que l'administration ne resta pas neutre au cours de la campagne électorale. Elle prit fait et cause pour Louis Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, et usa de toute son autorité pour circonvenir le parti bonapartiste... en vain puisque Louis Napoléon fut élu.

Les résultats de l'élection présidentielle (six documents) : l'instauration du suffrage universel masculin fut perçue comme un grand progrès sur la voie de la démocratie. Les électeurs se déplacèrent en masse (participation de 80%). Les documents sélectionnés permettent d'étudier les modalités du scrutin et de comprendre les résultats des deux départements alsaciens au vote de l'ensemble des Français (1ère partie du thème). L'étude des résultats du canton de Munster (2ème partie du thème) montre à l'évidence que les paysans (ainsi que, d'ailleurs les ouvriers) ont plébiscité Louis Napoléon, peut-être parce qu'il était le seul candidat dont ils connaissaient le nom.

 

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