Article : Une petite place

Une publication des Archives communales de Versailles, 2009, 136 pages

 

Les Versaillais aiment leur ville pour sa beauté et son prestigieux passé. Afin de valoriser les fonds des Archives communales, d'une grande richesse, chaque année une exposition sur l'histoire d'un quartier ou d'un lieu emblématique de la ville est organisée.

La première d'entre elles porte sur la Petite Place, cet ensemble urbain qui pourrait être aujourd'hui « le Marais de Versailles » et qui fut détruit dans les années de la Reconstruction, après la Seconde Guerre mondiale. Aménagée en 1685 sur l'emplacement des jardins de l'hôtel de Choiseul, la Petite Place se situe à proximité du Château et de la Place d'Armes, entre les actuelles rues Colbert et Carnot. Sous l'Ancien Régime, le site regroupe un ensemble pittoresque de petites habitations pleines de charme, des commerces et des auberges, autour d'une place centrale et de sa fontaine en pierre. Du fait de sa situation privilégiée et discrète au coeur d'une ville de garnison importante, il abrite au XIXe siècle le quartier « réservé », avec ses cafés, ses hôtels et ses maisons de tolérance. Déclarée îlot n°1 sur les sept îlots et les soixante-neuf immeubles insalubres recensés à Versailles en 1941 par les services d'Hygiène de la Ville et du Département, la Petite Place doit faire l'objet d'un aménagement urbain prioritaire, Après guerre, les immeubles dégradés sont occupés par plusieurs familles en attente de logements décents à construire dans les quartiers périphériques. La Ville procède alors au rachat ou à l'expropriation des bâtiments de l'îlot en vue de leur démolition et de la vente des terrains. Dans les années soixante, toute la physionomie du quartier est bouleversée : le tracé des rues est modifié, la Petite Place a disparu, remplacée par des constructions résidentielles, et avec elle un témoignage de l'urbanisme du XVIIIe siècle et de ce qui constituait alors « un ensemble harmonieux dans sa simple architecture ».

Pour comprendre cette chronique d'une disparition annoncée, les Archives communales la font revivre clés en mains, par le texte et par l'image, grâce à des documents emblématiques et pour beaucoup inédits.

 

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