Article : Chasse et amitié au pays des étangs sous le Second Empire. L’album du Grünhoff

Une publication des Archives départementales de la Moselle, 2000, 197 pages

 

L’histoire de l’album du Grünhoff est celle d’une amitié. Louis  Benoît et Ernest Pierson de Brabois se rencontrent sans doute au collège royal de Nancy. Ils sont du même âge et partagent le même attrait pour la terre lorraine. Ils partent souvent ensemble pour des escapades à cheval en Lorraine allemande, en Alsace ou dans les Vosges. Ernest organise chaque automne des parties de chasse auxquelles se joignent ses cousins de la région nancéienne ainsi que Louis et son frère Arthur.

Louis croque d’un trait vif tous les personnages, toutes les scènes, tous les villages qu’il croise sur sa route. Il dessine le moulin de Lasnez, les fermes de Brabois et du Grünhoff, propriétés de son ami Ernest ; il dessine les petits matins à Villers-lès-Nancy, lorsqu’à cheval, le petit groupe part pour la chasse ; il dessine les paysans lorrains moissonnant, les femmes lavant à la rivière le linge du ménage, les enfants suivant les troupeaux, les musiciens ambulants jouant dans les cours de fermes. Il dessine les moments de détente quand, comme la plupart des notables fortunés de l'époque, Ernest et ses cousins se livrent à des activités artistiques, sculptent, composent de la musique. Il utilise parfois la photographie naissante pour saisir des instants de vie qu’il transcrit ensuite d’un coup de crayon.

Louis et Ernest décident de décliner leur histoire dans un album qu’Ernest fait relier par Wiener à Nancy. Les dessins choisis par les deux amis témoignent à la fois des moments heureux vécus en commun et du grand talent de dessinateur de Louis.

L’album se referme sur deux dessins symbolisant l’annexion de la Moselle et, avec elle, des terres chères au cœur de Louis, qui opte pour la France en 1872. Il mourra deux ans après, âgé seulement de 48 ans. Ernest lui survivra près de trente ans, poursuivant jusqu’à sa mort, en 1903, sa vie d’intellectuel fortuné, gérant avec sagesse un patrimoine que ses héritiers vendront rapidement, au début du XXe siècle.

 

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