Un dossier pédagogique des Archives départementales de Maine-et-Loire, 2014, 8 pages

Le 2 août 1914, chaque homme mobilisé se retrouve immédiatement incorporé à la masse immense des armées, mêlé au destin collectif de la nation en péril. Le soldat intégré à son régiment est propulsé sur le front dont il découvre les multiples secteurs géographiques au gré des assauts et des batailles.

Longtemps, dans l'historiographie du conflit, le combattant a été laissé de côté au profit d'une histoire diplomatique et militaire, sociale puis culturelle de la Grande Guerre. Pourtant, chaque poilu, malgré la censure, et le contrôle de l'opinion, a laissé à sa manière la trace de son expérience combattante : tout d'abord dans une correspondance intense avec les civils par l'envoi de lettres et de cartes postales ; puis en photographiant en amateur les lieux dévastés et surtout les camarades de compagnie dans les lieux de vie militaire en périphérie des combats ; en racontant aussi dans des carnets journaliers leurs faits d'armes ou en constituant des albums de souvenirs de la guerre.

Depuis la disparition des derniers témoins, leurs innombrables témoignages ne cessent de resurgir. La Grande collecte menée en 2014, en incitant les Angevins à prêter aux Archives départementales leurs documents de famille afin de les numériser, permet de compléter les fonds d'archives privées déjà riches et d'illustrer avec plus de précision les nombreux aspects matériels ou psychologiques de la vie des poilus sur le front en complément du vaste travail d'histoire réalisé sur la vie En Anjou loin du front.

Quatre soldats angevins ouvrent ici leurs lettres et souvenirs de la Première Guerre mondiale. Chacun dans son arme – fantassin, artilleur ou aviateur –, selon son grade – officier ou homme du rang –, sur des supports différents – lettres, carnets, clichés ou notes – ils nous adressent cent ans après, des instantanés de leur guerre.

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