Article : La vie rurale à Treffort et en Revermont au Moyen Age

Une publication des Amis des Archives de l'Ain, 1984, 90 pages

C'est seulement à la fin du XIIIe siècle que la châtellenie de Treffort, qui appartenait jusque là à la mouvance des comtes de Bourgogne, après un bref passage dans le domaine du duc Robert II de Bourgogne, entra dans le patrimoine des comtes de Savoie, lesquels venaient d'hériter de la seigneurie de Bâgé, c'est-à-dire de la partie méridionale de la Bresse. Cette châtellerie couvrait, vers l'est, Bourg qui était devenue la principale place des Savoie en Bresse ; elle devint ainsi un des éléments de l'ensemble territorial que ceux-ci allaient constituer en réunissant le Bugey et le Valromey aux pays bressans. Elle devait passer, avec tout cet ensemble, sous la souveraineté française ; une première fois au temps de François Ier, puis définitivement sous Henri IV. Ainsi devait-elle entrer dans le gouvernement de Bourgogne, auquel les rois de France avaient rattaché la Bresse et le Bugey.

L'auteur a choisi la période savoyarde pour étudier cette châtellerie du Revermont. Une petite ville, avec son château et ses murailles, qui n'eurent pas à connaître les épreuves de la guerre, non plus que son cortège de villages. Une administration réduite à quelques agents comtaux. Une population au statut juridique varié, mais menant dans ses paroisses et ses communautés une existence qui ne marquaient pas des différences très sensibles. Une vie religieuse qui, par bien des traits, évoque celle du diocèse de Genève, tout voisin. Une vie économique dominée par les activités agricoles, sur lesquelles la comptabilité du châtelain apporte des informations fragmentaires, mais utiles, non sans ressentir les contrecoups des difficultés que connaissent les foires de Chalon-sur-Saône. Nous voyons ainsi vivre quelques centaines de familles qui ont été éprouvées par les épidémies et par les crises du temps, qui exploitent leur terroir en usant de techniques que la documentation recueillie par l'auteur permet d'entrevoir, qui font aussi quelque commerce, à commencer par celui du fromage qui semble jouir d'une certaine réputation.

Telle se présente une de ces petites unités territoriales qui vivent presque totalement sur elles-mêmes, mais qui s'ouvrent néanmoins aux courants venant de l'extérieur par les voies routières qui les traversent. Leur juxtaposition met en évidence aussi bien leur diversité que leurs similitudes.

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