Article : Les soldats de la revanche, 1880-1914

Une publication des Archives départementales du Puy-de-Dôme, 2010, 143 pages

 

Le choix du thème qui inaugure la collection « Regards sur... », la vie de caserne avant la Première Guerre mondiale, a été inspiré par la convergence de trois événements : la suppression du service militaire, la disparition des derniers « poilus» et la célébration du centenaire de la Grande Guerre qui se profile à un horizon très proche. Dans ce contexte, il a paru intéressant et utile de mettre en lumière les conditions de vie militaire des conscrits dans les années qui ont précédé l'embrasement mondial. Les images plus spectaculaires de la fureur des années 1914 à 1918, abondamment diffusées, font écran à celles de la période précédente qui, plus rarement montrées, sont pourtant indispensables à la bonne compréhension du conflit. Qui étaient ces hommes, devenus combattants en août 1914 ? Où trouvèrent-ils les ressources physiques et morales pour rester debout durant quatre ans dans des conditions inhumaines ?

La photographie est entrée dans les casernes à la faveur de sa démocratisation, dès la fin du XIXe siècle. Aucun service photographique militaire officiel n'existait encore en 1914 ; c'est donc à des initiatives individuelles de militaires que l'on doit les premières images de cet univers difficilement accessible au public.

L'intérêt principal des photos présentées ici, outre qu'elles sont largement inédites, tient à ce qu'elles proviennent, pour l'essentiel, d'hommes du rang dont les témoignages, même écrits, sont si rares. A la vue de leurs images, on devine qu'ils ont bénéficié d'une certaine bienveillance de la part de leurs officiers. Si ces derniers avaient toutes facilités pour prendre des photos, il n'en allait sans doute pas de même pour les simples soldats qui devaient obtenir les autorisations nécessaires mais aussi transporter leur matériel... en plus du barda réglementaire ! Car leurs photos ne sont pas toutes posées ou prises durant les moments de détente au quartier. Des corvées aux manoeuvres, en passant par l'infirmerie et la cantine, ils ne nous laissent pratiquement rien ignorer de la vie militaire. Certains sujets sont même inattendus, comme cette scène de bizutage dans une chambrée, ou encore celle d'une dégradation dans la cour de la caserne, images qui n'auraient pas passé l'épreuve de la censure.

 

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