Article : Histoire(s) d’étains. La poterie d’étain en Lorraine du XVIIe au XIXe siècle

Une publication des Archives départementales de la Meuse, 2018, 50 pages

 

Jusqu’au XVIIIe siècle, l’étain est omniprésent dans la vie quotidienne des Européens. Ce matériau aujourd’hui réservé aux objets décoratifs est alors utilisé à table, dans les débits de boisson ou encore dans les hôpitaux. Les auteurs de ces pièces ne sont pas de véritables artistes, mais des artisans soucieux de produire une marchandise à la fois esthétique et robuste. Tantôt qualifiés de fondeurs quand ils font un usage exclusif de moules, et de potiers d’étain (ou d’étainiers) quand ils doivent pratiquer la soudure ou le martelage, ils ne jouissent pas de la considération réservée aux orfèvres mais occupent néanmoins une place non négligeable dans la vie sociale et parfois politique de leur ville.

Longtemps victime de jugements hâtifs en raison de poinçonnages abscons, la poterie d’étain lorraine a été considérée avec grande prudence par Charles Boucaud, qui n’en présentait que de rares pièces parfaitement attribuables dans son étude sur les pichets publiée en 1959. Cette même année, Henri-Gustave Lengellé (dit Tardy) ne pouvait citer que quelques dizaines de noms de ces artisans lorrains dans son étude générale sur les étains français. L’absence de recherche spécifique sur les créations lorraines nécessitait donc de reconsidérer près de 300 objets et de les confronter aux enseignements des archives départementales et municipales. Six années d’investigations ont permis de développer une approche rationnelle de ces objets.

L’exposition Histoire(s) d’étains et le livret qui l’accompagne ont donc été conçus comme une visite du laboratoire de l’historien de l’art, au plus proche des sources écrites et figurées permettant l’élaboration d’une véritable méthodologie scientifique d’attribution, de datation et de compréhension des objets.

 

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