Article : La Guadeloupe et l’expérience de la Première Guerre mondiale

Une publication des Archives départementales de la Guadeloupe, 2019, 97 pages

 

Depuis 2014, les commémorations du centième anniversaire de la Première Guerre mondiale ont montré que du début à la fin des hostilités, la Guadeloupe est bien présente dans la guerre et que la guerre est bien présente à la Guadeloupe. De cela les archives se font le greffier minutieux et détaché, car elles permettent de décrire, d’analyser et de prouver. Mais au détour d’une série de dossiers concernant les allocations attribuées aux familles des soldats mobilisés, c’est l’émotion qui prend le dessus quand, pour justifier du départ à la guerre d’un mari, d’un frère ou d’un père, les familles transmettent aux autorités les courriers reçus ; ce sont les mots des poilus de la Guadeloupe, des mots écrits parfois dans l’attente immédiate de monter au front. Ces lettres sont présentes dans ce livre, à côté de nombreux autres documents dont la diversité exprime la véritable richesse du patrimoine écrit de la Guadeloupe, lui donne sa signification historique et son utilité pédagogique.

Venant compléter l’exposition La Guadeloupe et l’expérience de la Première Guerre mondiale, cet ouvrage est aussi l’occasion de rappeler que de nombreux Guadeloupéens se sont illustrés au combat dans les tranchées, mais aussi en sauvant des hommes, à l’image du docteur Sébastien Guillaume-Louis, futur président du Conseil général d’Indre-et-Loire, ou de Fortuné Felsina, instituteur public et brancardier sur le front de Champagne en 1915. Certains d’entre eux ont également exercé des responsabilités éminentes : Charles Lanrezac qui, pendant les premières semaines de la Grande Guerre, commande la 5e armée française ; le capitaine de vaisseau Camille Mortenol qui se distingue dans la création d’une défense antiaérienne efficace contre la nouvelle menace incarnée par l’aviation de bombardement ; et bien d’autres encore.

Comment la Guadeloupe de 1914 et ses 212 000 habitants, qui se relevait à peine d'une crise sucrière particulièrement longue et sévère, où le service militaire venait d'être instauré, s'est-elle inscrite au quotidien dans une guerre qui se déroulait en apparence si loin d'elle ? Les documents permettent de se placer au plus près des réalités et à hauteur d'homme, où que l'on se trouve et quelle que soit sa position, du gouverneur à la marchande de pain, sans oublier les milliers de soldats partis se battre en France et qui, pour 1 168 d'entre eux au moins, y laissent la vie.

 

Références complètes de l’ouvrage

 

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