Article : Des Espagnols en Ariège

Une publication des Archives départementales de l’Ariège, 2019, 237 pages

 

Si l’exil des républicains espagnols de 1939 occupe une place majeure dans l’histoire des relations franco-espagnoles, il a été précédé et suivi par des migrations qui, sans atteindre l’ampleur dramatiquement exceptionnelle de la Retirada de 1939 après la guerre d'Espagne, n’en ont pas moins été régulières et importantes. Dès le moment où les Pyrénées, qui n’avaient jamais été une frontière naturelle, deviennent une frontière politique, séparant des Français et des Espagnols, la présence d’Espagnols devient de plus en plus perceptible dans les archives au fur et à mesure que les autorités civiles et militaires s’attachent à la surveiller, la contrôler et l’enregistrer.

De façon parfois ténue ou anonyme, les péninsulaires qui ont foulé le sol ariégeois en voisins, en amis, en ennemis ou en quête d’un asile, ont souvent laissé une trace dans les archives. Celles de l’Ariège nous les montrent, tour à tour, bergers, marchands, ouvriers, terrassiers, mineurs, contrebandiers, bandits, voleurs ou vagabonds, suspects ou ennemis, déserteurs, réfugiés, engagés ou résistants, jusqu’à, pour une partie d’entre eux, se fondre dans la population en devenant Français.

Ce sont ces sources que les Archives départementales de l’Ariège ont pris le parti de mettre, ici, en avant. D’apparence souvent ingrate et d’écriture parfois difficile à déchiffrer, ces archives sont les fils précieux qui tissent le récit de vies pour lesquelles l’Ariège a été une terre de passage, une terre d’étape ou celle de la fin du voyage.

 

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