Une publication des Archives départementales de l’Aude, 1995, 40 pages

À la fin du Moyen Âge et au début du XVIe siècle, les universités françaises sont composées de facultés spécialisées à vocation professionnelle. L’accès à ces études supérieures est subordonnée à l’obtention de la maîtrise ès arts, acquise en suivant les cours de la « faculté des arts », sorte de premier cycle universitaire fondé sur les « arts libéraux » qui vont de la grammaire à la métaphysique. Quant aux collèges qui existent depuis le Moyen Âge, il s’agit en principe de pensionnats créés au départ pour accueillir des étudiants pauvres. Mais, l’Université n’ayant pas de locaux propres, c’est en général dans leurs locaux qu’est dispensé l’enseignement supérieur.

Ce système est violemment critiqué par les Humanistes qui lui reprochent d’être imprégné d’une scolastique dépassée qu’ils veulent remplacer par la pratique de l’Antiquité, le retour à un latin épuré et la renaissance du grec et de l’hébreu. La démarche humaniste a beaucoup de succès dans une classe montante qui voit dans l’instruction le moyen d’asseoir son pouvoir dans la société en s’imposant à une noblesse militaire peu portée aux études.

Pour s’inscrire à la faculté des arts, il faut être grammaticus, c’est-à-dire posséder les rudiments du latin. Dans les familles les plus aisées, un précepteur est chargé de ce travail. Pour les autres, l’Église a institué près des cathédrales et des abbayes des « écoles capitulaires » ; celles-ci étant en pleine décadence, les municipalités ont créé des « écoles de grammaire » dispensant l’enseignement du latin, qui tendent à se transformer en collèges suppléant les facultés des arts.

Cette publication des Archives départementales de l’Aude retrace toute une évolution qui commence au XVIe siècle avec la création des collèges modernes pour aboutir à « l'invention » de l'enseignement secondaire pendant la Révolution française.

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