Article : Été 1944. La Libération du Lot-et-Garonne et de la Gironde rattachée

Une publication des Archives départementales du Lot-et-Garonne, 2015, 159 pages

La Libération de 1944 est sans nul doute un des événements les plus ancrés et les plus fantasmés de la mémoire locale. Plus de soixante-dix ans après la Seconde Guerre mondiale, elle ne cesse de ressurgir, d’être interrogée, repensée voire réécrite. Commençant avec le débarquement allié en Normandie et s’achevant avec l’abandon de notre territoire par les troupes d’occupation, la Libération est indissociable d’une violence accrue et multiforme. Plus encore, pour la première fois en quatre années de conflit, elle introduit la guerre sur un territoire jusque-là épargné – les combats de mai-juin 1940 s’étant tenus loin du Sud-Ouest.

Richement illustré par des archives d’époque, inédites pour la plupart, cet ouvrage analyse comment les départements du Lot-et-Garonne et de Gironde rattachée deviennent, avec la Libération, un territoire stratégique, susceptible d’être utilisé par l’occupant comme voie de repli entre Pyrénées, Massif central, Atlantique et Méditerranée. La Libération, ce processus singulier, met en relation trois acteurs : la Résistance, soit 2 000 combattants à la veille du 6 juin, près de 6 000 en août, les organismes de répression, Milice (400 membres dans le département), troupes d'occupation, division SS Das Reich, et la population, confrontée, pendant quelques semaines, aux réalités de la guerre qui alimentent la peur et la lassitude dans l'opinion et qui trouve comme exutoire une vigoureuse épuration sauvage (65 exécutions entre le 6 juin et le 19 août 1944).

Les auteurs posent ainsi la Libération comme la seule réponse possible du territoire à un régime autoritaire, comme le combat d’une terre pour des valeurs – celle de la démocratie – ; bref, tout à la fois la manifestation d’un rejet et d’un attachement. Elle est en cela un incontestable acte fondateur.

Table des matières :

Le Lot-et-Garonne et la Gironde rattachée sous l'Occupation (janvier 1943-mai 1944) [par Jean-Pierre KOSCIELNAK] : l'ordre milicien et ses dérives ; l'occupant et la répression ; les résistances d'un territoire

Un territoire en guerre (6 juin-15 août 1944) [par Philippe SOULEAU] : 6 juin 1944, mobilisation générale ; la radicalisation des violences allemandes ; le maquis impose ses règles

Un territoire libéré (15 août 1944-printemps 1945) [par Pascal DE TOFFOLI] : des villes plus abandonnées que libérées ; les libérations fêtées ou l'ivresse de la victoire ; la République renaissante

Références complètes de l’ouvrage.

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