Article : Enfances martiniquaises, 1848-1950

Une publication des Archives départementales de la Martinique, 2001, 80 pages

La littérature antillaise a déroulé, depuis les années 1960, le fil du souvenir d’enfance avec un bonheur certain. La « ti-manmay », qui peuplait, nombreuse malgré les préoccupations de survie quoti­diennes de nombre de familles martiniquaises, les cases urbaines ou rurales a laissé la place à des foyers restreints. Les démographes du milieu du XXe siècle ne prévoyaient pas une si forte baisse du taux de natalité, corrélative à celle de la mortalité, et qui a aligné la crois­sance de la population martiniquaise sur les indices de la métropole.

Dans les documents administratifs, c’est surtout de l’intervention des pouvoirs publics dans la sphère familiale qu’il est question : comment, alors, rendre compte de l’intimité des relations parents-enfants et de leur évolution, et même du statut de l’enfant dans la société, examiné d’un point de vue culturel et sociologique ?

Les études menées, non tant par des historiens que par des sociologues ou des anthropologues, ont porté essentiellement sur la structure familiale en tant que telle. En revanche, les regards se sont moins portés sur l’enfant en tant que tel, même si, dans l’action sociale, ils sont au cœur de beaucoup de dispositifs pour l’amélioration des conditions de vie et la justice sociale.

À l’aide de documents d’archives, d’objets issus de la culture populaire ou créés par le travail dirigé des plus jeunes, de témoignages iconographiques, cette publication, catalogue d’une exposition présentée par les Archives départementales de la Martinique du 13 novembre 2001-15 janvier 2002, montre, par un regard rétrospectif allant de l’abolition de l’esclavage aux débuts de la dépar­tementalisation, les changements intervenus dans la façon de consi­dérer les enfants et de les traiter. Dans un essai axé sur l’enfance malheureuse et en danger, M. Fernand Sainte-Rose montre l’évolution de la prise en compte des mineurs délinquants et la difficile émergence d’une politique cohérente et suivie vis-à-vis de cette enfance margi­nalisée. Marie-Flore Lavenaire, quant à elle, s’attache à retracer l’histoire des salles d’asile en Martinique, ancêtres des crèches et des maternelles.

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