Article : La Seconde Guerre mondiale. Guide des sources conservées en France, 1939-1945

Une publication de la Direction des Archives de France, 1994, 1 217 pages

 

Cinquante ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Direction des Archives de France et l'Institut d'histoire du temps présent ont jugé opportun de dresser le bilan des sources historiques ayant trait aux années qui séparent le début du conflit, 3 septembre 1939, de sa fin, 2 septembre 1945 (capitulation du Japon), sans laisser de côté, quoique plus tardifs, les problèmes liés à la guerre comme l'épuration, le ravitaillement ou la reconstruction.

L'ouvrage se divise en quatre grands chapitres. Le premier est consacré aux Archives nationales. Si les fonds conservés à Paris sont déjà bien connus, puisqu'ils figurent dans un Etat paru en 1988, les compléments réunis ces quinze dernières années dans les minçstères par les archivistes en mission, présentés pour la première fois dans un inventaire imprimé, constituent des sources peu exploitées jusqu'alors ; cette remarque vaut également pour les séries relatives à l'outre-mer conservées à Aix-en-Provence (Archives nationales d'outre-mer).

Dans le deuxième chapitre sont décrites les archives du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Défense, avec ses trois services historiques, Terre, Marine et Air (fusionnés depuis au sein du Service historique de la Défense), et celles du ministère de la Justice, dans ce dernier cas pour la part qui n'avait pas encore été versée aux Archives nationales à la date de rédaction de ce guide. A titre exceptionnel, ont été recensés dans cette partie trois centres existant à l'étranger : le Berlin Documenty Center et les archives WASt à Berlin, ainsi que le Service international de recherches d'Arolsen (land de Hesse), utiles à connaître pour des études sur les Alsaciens-Lorrains, les déportés, les travailleurs forcés, les disparus pendant le conflit et aujourd'hui disponibles sous forme de copie aux Archives nationales. Quant à l'état rédigé par la Préfecture de police, il intéressera l'historien de la capitale déjà doté d'un excellent instrument de recherche avec la parution récente du Guide des sources historiques 1939-1945 des Archives de Paris.

La troisième partie, la plus importante par son nombre de pages et probablement par le caractère inédit des informations apportées, concern les archives des collectivités territoriales. Y sont décrites, pour la période considérée, les archives de tous les départements français et d'une quarantaine de villes (dont Lille, Marseille, Besançon, Brest, Bordeaux, Strasbourg, Argenteuil, Saint-Denis, etc.). Toutes ces archives pourront nourrir soit l'histoire locale portant sur une région ou un département, soit l'étude d'un thème sur le plan national grâce à une lecture transversale de ce guide.

Dans la quatrième et dernière partie apparaissent des institutions dont les archives étaient fort peu connues (comme la Banque de France ou la RATP) ou dépourvues encore d'un inventaire complet de leurs richesses (l'Alliance israélite universelle ou le Centre de documentation juive contemporaine), ainsi que les bibliothèques et les musées, afin de mettre l'accent sur  les sources nouvelles que sont les émissions de radio, de télévision, les photographies et les films, offrant ainsi au lecteur un large panorama des collections publiques et privées, parisiennes et provinciales.

Le chercheur est cependant invité à ne pas se limiter à ce guide, qui comporte des lacunes déjà identifiées en 1994 (par exemple les archives économiques et religieuses, qui ne sont pas suffisamment représentées), et qui, surtout, ne signale pas les fonds, tant publics que privés, collectés et décrits par les services d'archives depuis sa parution.

 

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