Notice d'autorité : École normale supérieure de jeunes filles (Paris ; 1881-1986)

Autres noms :

  • ENSJF

Lieu :

Lieu général

  • Sèvres (nomLieu)
  • Sèvres (Hauts-de-Seine) (lieu)

Fonctions :

  • enseignement supérieur

Statuts juridiques :

établissement public à caractère administratif

Histoire :

L’École normale supérieure de jeunes filles (ENSJF) est un établissement d'enseignement supérieur, destiné à préparer à l'enseignement et à la recherche, ayant fusionné en 1985 avec l’École normale supérieure (ENS) dite de la rue d'Ulm, jusqu'alors réservée aux garçons.

École normale supérieure d'enseignement secondaire de jeunes filles (1881-1936):

Faisait suite à la loi du 21 décembre 1880 créant les lycées et collèges de jeunes filles, la loi du 26 juillet 1881, initiée par le député Camille Sée, crée une « École normale de professeurs femmes pour les écoles secondaires de jeunes filles » rattachée au vice-recteur de Paris. Un arrêté du 14 octobre 1881 en fixe les conditions d'admission (concours annuels), et son ouverture est effective le 12 décembre 1881. La durée des études est alors fixée à trois ans. L'école est installée, sur rapport de Jules Ferry, dans les bâtiments de l'ancienne manufacture royale de Sèvres et y reste jusqu'en 1940 : l'usage est conservé après-guerre de surnommer l'établissement « Sèvres » et les élèves normaliennes les « Sévriennes ». Plusieurs grandes personnalités scientifiques y viennent enseigner, telle la physicienne et chimiste Marie Curie qui y est maître de conférences de physique entre 1900 et 1906.

L’École est rattachée en 1911 à la direction des enseignements secondaires, puis placée directement, par décret du 14 avril 1920, sous l'autorité du ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.

École normale supérieure de jeunes filles (1936-1985):

Par décret du 16 août 1936, l’école de Sèvres est renommée École normale supérieure de jeunes filles, et rattachée au ministère de l'Enseignement supérieur. Le décret du 8 octobre 1937 rend identiques les programmes des principales agrégations féminines et masculines d'une part, et le concours d'entrée des ENS de la rue d'Ulm et de l'ENSJF d'autre part. Ces décisions, qui mettent sur le même plan légal les deux établissements, ferment de fait les portes de l’École d'Ulm aux jeunes femmes (quelques-unes avaient pu s'y inscrire pour préparer l'agrégation).

L’ENSJF est contrainte de déménager à Paris durant l'Occupation suite à la réquisition de l'ancienne manufacture de Sèvres. Elle obtient en 1948 un terrain appartenant à la Cité universitaire, situé au 48 boulevard Jourdan. Le campus Jourdan est inauguré en décembre 1949. La construction de bâtiments supplémentaires à Montrouge, rue Maurice Arnoux, est achevée en 1968. Cependant, une partie en est affectée à la faculté dentaire de l'université Paris V, ce qui ne permet pas à l'ENSJF de quitter complètement ses locaux préfabriqués, et en principe temporaires, de Jourdan.

Les deux ENS de Jourdan et d'Ulm mènent jusqu'en 1985 une vie parallèle, collaborant fréquemment sur le plan scientifique et partageant une organisation similaire des études et de la recherche : répartition en deux sections intitulées « Lettres » et « Sciences », sous-divisions en « groupes » par discipline (pour les concours d'entrée) et en laboratoires. Tout comme les élèves de la rue d'Ulm, les normaliennes sont logées pour la plupart en internat et perçoivent un salaire, ou « pécule ».

Le suivi régulier du parcours professionnel des anciennes élèves, à partir des années 1960 notamment, est d'autant plus important pour la direction de l'ENSJF qu'il comporte une dimension féministe assumée : il s'agit alors de promouvoir l'intégration des femmes dans les milieux de la recherche et de l'enseignement supérieur. Les célébrations du centenaire de l’école en 1981 ont été l'occasion de mettre en valeur les importants progrès effectués dans ce domaine depuis l'après-guerre.

Initiée par le décret du 24 juillet 1985, la fusion des ENS est soutenue par les directeurs des deux établissements, Josiane Heulot-Serre et Georges Poitou. Les concours d'admission de la session 1986 sont les premiers à avoir des épreuves effectuées en commun par les filles et les garçons. Le décret de fusion est publié en août 1987.

Organisation :

Directrices de l'ENSJF: Julie Favre, née Velten (dite "Madame Jules Favre) (1881-1896) ; Mme Henri Marion (1896-1906) ; Louise Belugou (1906-1919) ; Anne Amieux (1919-1936) ; Eugénie Cotton, née Feytis (1936-1941) ; Edmée Hatinguais, née Marc (1941-1944) ; Lucy Prenant, née Sotto (1944-1956) ; Marie-Jeanne Durry, née Walter (1956-1974) ; Josiane Serre, née Heulot (1974-1987). Sous-directrices de l'ENSJF: Y. de Schuttenbach (1945-1956) ; Madeleine Chenot (1957-1969) ; Josiane Serre (1969-1974) ; Simone Follet (1975-1986) ; Suzy Halimi (1986-1987).

Textes de référence :

    • - Loi du 29 juillet 1881 instituant l’École normale des professeurs-femmes de Sèvres.

    • - Décret du 23 décembre 1936 rattachant l’École normale supérieure de jeunes filles à la direction de l'enseignement.

    • - Décret n°85-788 du 24 juillet 1985 relatif aux écoles normales supérieures : https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000000688817

    • - Décret n° 87-695 du 26 août 1987 relatif à l’École normale supérieure : https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000000881684

Sources :

  • Identifiant ARK de la notice d’autorité BnF : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11863504d
  • Informations fournies par la Mission des archives et du patrimoine culturel du MENESR.
  • LECOCQ (Tristan), Le centre international d'études pédagogiques à Sèvres : une histoire plurielle d'un lieu singulier, Sèvres : CIEP, 2010.
  • Notice Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_normale_sup%C3%A9rieure_de_jeunes_filles

Identifiant :

  • FRAN_NP_003775
  • 0000000121784359

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