Notice d'autorité : France. Mission pour l'insertion professionnelle et sociale des jeunes (1981)

Autres noms :

  • MIPSJ (10/06/1981-15/09/1981)
  • Mission Schwartz (10/06/1981-15/09/1981)

Fonctions :

  • action gouvernementale

    Mission destinée à orienter la politique gouvernementale en matière d'insertion professionnelle et sociale des jeunes

  • conseil
  • jeunesse
  • travail

    insertion professionnelle

  • étude

Statuts juridiques :

organisme consultatif

Histoire :

Lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 1981, François Mitterrand avait mis au rang de priorité la question de l’articulation entre l’emploi et l’éducation. Cette orientation politique s’explique partiellement par la massification du chômage qui touche particulièrement les jeunes et qui réactive la question du statut de la jeunesse. Au-delà, la population française est en train de vieillir, les rapports entre les générations se complexifient et les institutions semblent avoir de plus en plus de mal à assurer la régulation des catégories sociales les moins favorisées et l’insertion des sortants sans qualification scolaire.

C’est dans ce contexte que le Premier ministre Pierre Mauroy demande en juin 1981 à Bertrand Schwartz, polytechnicien, ingénieur au corps des mines, alors enseignant en sciences de l'éducation à l’université de Paris Dauphine, de faire un diagnostic sur la situation du chômage des jeunes et de faire des propositions pour arriver à une meilleure articulation des services publics concernés par le problème. La définition de la demande telle qu’exposée dans la lettre de mission du 10 juin 1981, n’est pas neutre : « La crise économique et l’ampleur du chômage ne sont pas seuls responsables de la situation des jeunes. L’organisation actuelle du système éducatif, de la formation professionnelle et des services d’information, d’orientation et de placement, les dispositifs d’insertion professionnelle mis en place au cours des dernières années, ainsi que les aides au premier emploi ne procèdent pas d’une conception d’ensemble, mais de la juxtaposition de dispositions parfois contradictoires et souvent conjoncturelles ».

Cette formulation ouvre à Bertrand Schwartz l’espace nécessaire pour remettre en cause les pratiques pédagogiques et institutionnelles à l’œuvre. Remis au mois de septembre au Premier ministre, son rapport a changé radicalement l’approche des pouvoirs publics dans le domaine des politiques de jeunesse. Ses propositions reposent sur trois principes : lier insertion professionnelle et insertion sociale, opérer des discriminations positives, relever le défi technologique, lesquels sont tournés vers trois objectifs : garantir une qualification professionnelle et sociale pour tous les jeunes de 16 à 18 ans, renforcer les chances d’accès des jeunes à l’activité économique et sociale, associer les jeunes à la vie de la cité et créer un nouveau cadre de vie.

Fort d’une réflexion entamée depuis le début des années soixante pour faire évoluer le système éducatif et faciliter la transition professionnelle et s’appuyant sur de nombreuses auditions et contributions, Bertrand Schwartz, responsable de la Mission sur l’insertion professionnelle et sociale des jeunes (Mission Schwartz), propose ainsi une politique d’ensemble concernant la qualification des jeunes, le développement de l’alternance et du tutorat en entreprise, et la mobilisation de toutes les ressources pour offrir des réponses adaptées dans tous les domaines (formation et emploi, loisirs, santé, logement, culture) laquelle doit se faire à travers une vaste mobilisation institutionnelle et sociale, et surtout une transformation des actions publiques. Dans cette perspective, la mise en place des Missions locales pour l’insertion professionnelle et sociale des jeunes et des Permanences d’accueil, d’information et d’orientation (PAIO), proposées dans le rapport et créées en 1982, illustre la volonté conjointe des communes et de l’État de coordonner localement leurs interventions au service des jeunes en quête d’un emploi pérenne. Symboles des propositions du rapport de la Mission Schwartz, elles constituent aujourd’hui un réseau placé au cœur des politiques publiques d’insertion en assurant le suivi annuel d’environ 1,5 million de jeunes.

La Mission Schwartz cesse son activité immédiatement après la remise du rapport au Premier ministre en septembre 1981.

Textes de référence :

  • Lettre de mission du Premier ministre à Bertrand Schwartz en date du 10 juin 1981.

Sources :

  • Notice institutionnelle
  • Schwartz (Bertrand), L'insertion professionnelle et sociale des jeunes (rapport remis au Premier ministre en septembre 1981). La Documentation française, 1981. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/docfra/rapport_telechargement/var/storage/rapports-publics/174000666.pdf

Identifiant :

FRAN_NP_051987

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