Notice d'autorité : Renoult, René (1867-1946)

Autres noms :

  • René-Renoult (29/08/1867-30/04/1946)

Lieu :

Lieu général

1/01/1920-31/12/1944
  • Var (nomLieu)
  • Var (Provence-Alpes-Côte-d'Azur , département) (lieu)

Lieu général

1/01/1902-31/12/1919
  • Lure (nomLieu)
  • Lure (Haute-Saône , arrondissement) (lieu)

Activité :

  • député ( 1/01/1902-31/12/1919)

    député de la Haute-Saône

  • ministre ( 1/01/1909-31/12/1932)

    Sous-secrétaire d'État aux Finances (24 juillet 1909-3 novembre 1910) ; ministre du Travail et de la Prévoyance sociale (27 juin 1911- 14 janvier 1912) ; ministre de l'Intérieur ( 9 décembre 1913-17 mars 1914) ; ministre des Finances (17 mars-9 juin 1914) ; ministre des Travaux publics (13 juin-14 août 1914) ; ministre de la Justice (14 juin 1924-17 avril 1925) ; ministre de la Justice (28 novembre 1925-9 mars 1926) ; ministre de la Marine (19-23 juillet 1926) ; ministre de la Justice (3 juin-18 décembre 1932).

  • sénateur ( 1/01/1920-31/12/1944)

    sénateur du Var

  • avocat

Histoire :

René Renoult, dit René-Renoult (1867-1946), est né le 29 août 1867 à Paris. Élève brillant, il est huit fois lauréat du concours général. Après le lycée, René Renoult s’oriente vers des études de droit qu’il poursuit jusqu’au doctorat. Il embrasse la carrière d’avocat et s’inscrit au barreau de Paris en 1888. Fils d’un militant républicain, René Renoult s’engage très tôt en politique. En 1889, il devient ainsi le secrétaire particulier de Charles Floquet, alors président de la Chambre des députés. En 1891, René Renoult succède à Paul Doumer, élu député de l’Yonne, à la tête du cabinet de Charles Floquet.

Avec Charles Floquet, Léon Bourgeois, René Goblet et Camille Pelletan, il crée en 1894 le Comité central d’action républicaine. Après 1901, ce comité devient le comité directeur du Parti radical. René Renoult est élu président du Parti radical en 1903, président du comité exécutif en 1905 et président d’honneur en 1931.

Lors des élections législatives générales de 1902, René Renoult est élu député de la Haute-Saône, dans l'arrondissement de Lure, face au député sortant, Jean-Hugues de Salignac-Fénélon. Il conserve son siège jusqu’en 1919. À la Chambre des députés, René Renoult consacre la plus grande partie de son activité aux questions économiques et sociales. Il participe ainsi à l’élaboration de la loi sur les retraites ouvrières aux côtés de Joseph Paul-Boncour et fait adopter la loi fixant un salaire minimum pour les ouvrières à domicile du secteur du vêtement. En 1914, il est le rapporteur, au nom de la commission de législation fiscale, du projet de loi déposé par Joseph Caillaux instituant un impôt global et progressif sur le revenu. Vice-président de la Chambre des députés à plusieurs reprises et membre de la commission des Finances, René Renoult est président de la commission de l’Armée pendant la Première Guerre mondiale. Lors de la séance du 11 novembre 1918, René Renoult rend hommage à Clemenceau, président du Conseil, au maréchal Foch et surtout « à la République qui a fait le miracle de la victoire. » Son discours est longuement acclamé par les députés qui votent à l’unanimité son affichage public.

En 1920, René Renoult succède à Clemenceau, démissionnaire, au siège de sénateur du Var. Réélu en 1927 et 1935, vice-président du Sénat à plusieurs reprises, il est successivement membre des commissions des Finances, de l’Armée, des Affaires étrangères et de la Législation civile. Au Sénat, René Renoult rapporte plusieurs projets de ratification de conventions internationales. En 1921, il intervient dans le domaine de la politique extérieure pour s’opposer au rétablissement des relations diplomatiques de la France avec le Vatican, craignant que cette mesure n’aboutisse à une violation de la loi de séparation de 1905.

Parallèlement à sa carrière parlementaire, René Renoult exerce également des responsabilités ministérielles. Du 24 juillet 1909 au 3 novembre 1910, il est sous-secrétaire d’État aux Finances. Renoult devient ensuite ministre du Travail et de la Prévoyance sociale du 27 juin 1911 au 14 janvier 1912 au sein du gouvernement Caillaux. Ministre de l’Intérieur dans le premier gouvernement Doumergue, du 9 décembre 1913 au 17 mars 1914, il remplace ensuite Joseph Caillaux aux Finances après la démission de ce dernier suite à l’assassinat de Gaston Calmette, directeur du Figaro, par sa femme. Il est ensuite choisit par René Viviani comme ministre des Travaux publics. Renoult reste en poste jusqu’au remaniement du cabinet Viviani, le 26 août 1914. Il retrouve les responsabilités ministérielles avec l’arrivée au pouvoir d’Édouard Herriot qui lui confie le ministère de la Justice le 15 juin 1924. René Renoult reste en poste jusqu’au 17 avril 1925. Il est rappelé au ministère de la Justice le 28 novembre 1925 par Aristide Briant. Suite à la chute du gouvernement Briand, il quitte son poste le 9 mars 1926. Renoult est ensuite ministre de la Marine du 19 au 23 juillet 1926 dans le gouvernement Herriot II. Le retour d’Édouard Herriot à la présidence du Conseil marque le retour de René Renoult à la tête du ministère de la Justice le 3 juin 1932. C’est en tant que Garde des sceaux que l’activité ministérielle de René Renoult est la plus importante. Après avoir porté plusieurs projets réformant l’organisation judiciaire, il dépose un amendement visant à étendre les droits civils des femmes mariées. Avec ce projet, Renoult souhaite mettre le droit en confirmité avec la place que les femmes ont su conquérir dans la société moderne, tout en préservant les prérogatives du mari et en s’opposant au vote féminin. La chute du gouvernement, le 18 décembre 1932, met fin à ses fonctions de Garde des sceaux, mais l’amendement porté par Renoult est finalement concrétisé par la loi du 18 février 1938 qui supprime la mention du Code civil selon laquelle « la femme doit obéissance à son mari ».

Éclaboussé en 1934 par l'affaire Stavisky – il lui est reproché d'avoir fait peser l'autorité de l'ancien garde des sceaux dans la conduite d'une transaction entre Stavisky et certains de ses créanciers – René Renoult est exclu du parti radical lors du congrès de Clermont-Ferrand qui se tient du 11 au 13 mars 1934.

Le 10 juillet 1940, René Renoult vote contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il entre ensuite dans la Résistance. Arrêté au début de l’année 1944 par la Gestapo, Renoult est libéré le 17 janvier par les Forces françaises de l’intérieur (FFI). Après avoir été juré au procès de Pétain devant la Haute Cour de justice, René Renoult se retire de la vie politique.

Il décède à Paris le 30 avril 1946.

Sources :

  • Archives nationales, fonds 425 AP.
  • JOLLY (Jean), dir., Dictionnaire des parlementaires français ; notices biographiques sur les ministres, députés et sénateurs français de 1889 à 1940  8 volumes, Paris, 1960-1977, tome 8, p. 2825-2826.
  • Notice BNF : FRBNF13211925
  • Notice Wikipédia
  • YVERT (Benoît), dir., Dictionnaire des ministres (1789-1989), Paris, 1990, p. 588-589.

Identifiant :

  • FRAN_NP_052323
  • 0000 0000 0167 9474

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