Page d'histoire : Rosa Bonheur Bordeaux, 16 mars 1822 - By (Seine-et-Marne), 25 mai 1899

Sept esquisses de sangliers
Musée national du château de Fontainebleau
© Photo RMN - Lagiewski

Rosa Bonheur est née dans une famille d'artistes. A peine âgée d'une dizaine d'années, elle va révéler sa nature rebelle à toutes contraintes et son désir de se consacrer à la peinture d'animaux pour en faire son métier. Son père comprend sa passion et l'encourage en étant son premier maître. Dès ses débuts, elle montre un intérêt égal pour la sculpture et pour la peinture.

En 1841, Rosa Bonheur expose pour la première fois au Salon. En 1842, elle se rend dans des lieux où elle peut observer les animaux, marchés, foires et aussi les abattoirs ; à cette occasion, elle demande au préfet de Paris l'autorisation de porter le pantalon, interdit à l'époque aux femmes. Elle est présente au Salon de 1845 (où elle obtient une médaille de 3e classe), et à celui de 1848 (médaille d'or). L'État lui commande alors le célèbre Labourage nivernais, le sombrage, exposé au Salon de 1849 (Musée d'Orsay).

Le Marché aux chevaux (Metropolitan museum de New York), exposé au Salon de 1853, lui apporte une gloire internationale. Les commandes l'assaillent et les honneurs la comblent. Ses marchands, tels des impresarios, organisent pour elle des voyages publicitaires. Le plus célèbre est celui de 1856 en Angleterre au cours duquel elle est présentée à la reine Victoria. Lassée peut-être par cette notoriété, elle n'expose plus au Salon jusqu'en 1867 et se retire dans sa propriété de By en 1859. C'est là qu'en 1885, première femme artiste honorée de cette distinction, elle reçoit la Légion d'honneur des mains de l'impératrice Eugénie.

Proche du réalisme des peintres animaliers de Barbizon fervents de l'observation directe, Rosa Bonheur exécute de véritables portraits d'animaux qui servent aujourd'hui aux scientifiques pour identifier des races anciennes disparues. Grâce à son indépendance de caractère et à sa célébrité, elle réussit à traverser son siècle sans être atteinte par aucune mode ou influence.

Marie-Thérèse Caille
conservateur du musée de l'École de Barbizon-Auberge Ganne

Pour en savoir plus

Il existe un Musée Rosa Bonheur établi dans le château de By, ancien atelier et résidence de l'artiste.

Source: Commemorations Collection 1999

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