Page d'histoire : Jacques-Nicolas-Augustin Thierry Blois, 10 mai 1795 - Paris, 22 mai 1856

Buste en marbre par Antoine Étex
Blois, château
© RMN / René-Gabriel Ojéda

Né à Blois où il fait au collège de brillantes études, sorti de la seconde promotion de l’École normale refondée par Napoléon, secrétaire de Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon, pendant trois ans, Augustin Thierry écrit dans les journaux libéraux et devient historien pour défendre sa cause. De 1817 à 1820, il rédige une série d’articles rassemblés dans ses Lettres sur l’histoire de France (1827) véritable manifeste de la réforme historique sous la Restauration et la monarchie de Juillet.

Sa conviction politique se nourrit d’une idée historique : la dynamique nationale, qui culmine avec la Révolution, est fondée sur la conquête des libertés : Gaulois contre Francs, serfs contre seigneurs, tiers-état contre privilégiés. Thierry appuie son projet sur une théorie, – « la représentation immédiate du passé qui nous a produits » – et sur une méthode, « le souffle de la vie par l’union de la science et de l’art ».

Marqué par Walter Scott, Augustin Thierry a inscrit cette interprétation de l’histoire dans de vastes narrations pittoresques et colorées, L’Histoire de la conquête de l’Angleterre par les Normands (1825), Récits des temps mérovingiens (1840).

Devenu aveugle, « l’Homère de l’histoire » (Chateaubriand) achève avec L’Essai sur l’histoire et la formation des progrès du tiers-état (1853) une œuvre tout entière consacrée à la reconstitution de nos origines nationales.

Pierre Nora
de l’Académie française
membre du Haut comité des célébrations nationales

Source: Commemorations Collection 2006

Liens