Page d'histoire : Benjamin Franklin Boston, 17 janvier 1706 - Philadelphie, 17 avril 1790

Benjamin Franklin
plâtre de Jean-Antoine Houdon
Blérancourt, musée national de la Coopération franco-américaine
© RMN / Gérard Blot

Le 3 décembre 1776 débarquait à Auray Benjamin Franklin, envoyé en France en qualité de commissaire des États-Unis de l’Amérique septentrionale, aux côtés de Silas Deane et Arthur Lee.

De Nantes, il se rendit à Paris et s’installa à Passy, en l’hôtel de Valentinois, propriété de Le Ray de Chaumont, financier et négociant connu pour ses sympathies pro-américaines. Venu pour signer un simple traité de commerce, Franklin passa neuf ans en France, où il s’imposa comme l’incarnation du self made man.

Car il était loin d’être un inconnu. Né en 1706 à Boston, dans un milieu très modeste de fabricants de chandelles, il travailla d’abord dans l’atelier familial, s’initia à l’imprimerie chez un de ses frères tout en s’instruisant lui-même, décida de s’installer à Philadelphie, où il se rendit célèbre par ses activités journalistiques (l’Almanach du Bonhomme Richard), philanthropiques (l’hôpital), culturelles (l’université de Pennsylvanie, l’American Philosophical Society) et surtout scientifiques (identification de la foudre avec l’électricité).

En France, Franklin suscita un engouement extraordinaire dans tous les milieux : politiques (il incarnait les idées nouvelles), scientifiques (l’inventeur du paratonnerre), mondains (grand séducteur, quoique septuagénaire), populaires (on venait le consulter comme un oracle). Il mit sa renommée au service de la cause américaine, en signant un traité d’alliance qui entraîna une intervention militaire française décisive. Sa bonhomie lui fit obtenir prêts, munitions et approvisionnements indispensables à la victoire des Insurgents, scellée par la reconnaissance de la souveraineté des États-Unis, à Paris, le 3 septembre 1783.

Franklin est le seul Père fondateur à avoir participé aux quatre actes créateurs des États-Unis : la Déclaration d’Indépendance (1776), le traité d’alliance avec la France (1778), le traité de paix (1783), la Constitution (1787).

Claude Fohlen
Professeur émérite à Paris I Panthéon – Sorbonne

Source: Commemorations Collection 2006

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