Page d'histoire : Émile Waldteufel Strasbourg, 9 février 1837 - Paris, 12 février 1915

Ses valses sont comme les chansons : on les chantonne indéniment, hélas, on oublie qui les a écrites ! Ainsi s’est estompé le nom d’Émile Waldteufel, notre « Johann Strauss français ». L’oeuvre de ce maître révèle un génie mélodique hors du commun et comprendd’innombrables valses. Deux d’entre elles sont particulièrement ancrées dans notre mémoire collective : Amour et Printemps, qui fut l’indicatif du célèbre Ciné-Club d’Antenne 2  ; La Valse des patineurs, jouée aux concerts du nouvel an à Vienne et enregistrée par Herbert von Karajan et Toscanini.

Émile Waldteufel naquit le 9 février 1837 à Strasbourg (1). Son grand père Moÿse Lévy était un « violoneux » d’Alsace, auquel on donna le pseudonyme de Waldteufel : « Diable de la forêt. »

Émile étudia le piano avec sa mère. Puis, en 1853, il entra au Conservatoire où il fut condisciple de Jules Massenet et Georges Bizet. Gounod l’ayant introduit auprès de Napoléon III, Waldteufel devint musicien ociel de la Cour. Il anima les soirées de Compiègne, les bals à Biarritz et aux Tuileries. En 1865, il fut nommé pianiste personnel de l’impératrice.

Après la chute de l’Empire, il retrouva ses fonctions en qualité de chef des grands bals de l’Élysée. En 1874, grâce au prince de Galles, il débuta une grande carrière en Angleterre. Enfin, en 1889, il devint chef des grands bals de l’Opéra de Paris. Il s’éteignit à Paris le 12 février 1915. Émile Zola décrivit Waldteufel comme « un génial fabricant de valses ». Il est temps que la France reconnaisse ce grand compositeur.

1. N° 37, Grand-rue, aujourd’hui n° 84. Une plaque fut apposée sur sa maison natale par la Société musiques d’Alsace-Lorraine, le 20 septembre 1936, en présence de son fils, Henri Waldteufel.

Alexandre Sorel, pianiste concertiste, pédagogue et chercheur

Source: Commemorations Collection 2015

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