Document d'archives : Transitons [Par Transitons on désigne, dans la vallée du Queyras, des mémoires ou journaux de famille, renfermant ordinairement...

Titre :

Transitons [Par Transitons on désigne, dans la vallée du Queyras, des mémoires ou journaux de famille, renfermant ordinairement des notes historiques rédigées, de père en fils, à partir du XVIe et même du XVe siècle et relatives aux principaux événements qui se passaient dans la vallée. Le nom de Transitons leur a été donné parce que ces notes ont été écrites sur des cahiers ou registres contenant l'indication des viols ou transitons (sentiers d'exploitation, chemins ruraux), ouverts à travers les terres pour enlever les récoltes avec le moins de dégâts possible et sur l'indication des consuls et magistrats locaux. (V. P. G. Bulletin de la Société d'Etudes , année 1590, p. 401.) ] de Molines-en-Queyras par Pierre Éme, de Molines.

Contenu :

Présentation du contenu
Folio 1-19, liste complète des consuls de Molines de 1570 à 1776. — Fol. 24ve-44. « Mémoires de ce qui est arrivé depuis l'an 1628 » jusqu'en 1805. — Ces transitons sont, au début, identiques à ceux de Pierre Ébren, de Fontgillarde, publiés dans le Bulletin de la Société d'Études des Hautes-Alpes , année 1890, p. 401-420 ; la fin. Cependant, contient moins de détails que les mémoires de Pierre Ébren et, en plus, relate quelques faits qui n'y sont pas mentionnés. Quelques dates diffèrent également.
Fol. 28ve. « L'an 1628 (pour 1682), le ciel de l'église [de Molines] a été paint en blüs ». — Fol. 25. « L'année 1651, le 8me janvier (au lieu de 1671, le 8 février) et décédé le sieur Chafré Gondret prêtre et curé 32 ans, pendent lesquels il a faits rebâtir l'église, la mainson curiale », etc. — Fol. 36. « Le 21 septembre 1749, le feu se mit au village des Prals d'Amon, hameau de la communauté de Ville-Vieille et ce, par la faute d'une femme qu'elle, ayant mis du bois où ménüeil pour entretenir le feu, attendu quelle vouloit faire goûter. Le feu s'étant donné à la cheminée, et la ditte cheminée s'étant trouvé percée par le millieu, la flame étant sortie par le trou, attendu quy menquoit de pierres, la ditte flame a allumé du bois appellé vulgèrement brondes , quelles étoit jointes alla ditte cheminée. Dudit bois, le feu s'est donné alla paille et au foin ; dudit foin et paille, aux couverts des maisons, de façon que, d'environ une heure, le village a été enflamé par la violence du feu. Et comme ce jour-là se trouvoit le jour de la foire de saint Mathieu, foire au Château-Queyras, que la plus grosse partie des habitans y étoit allez, et en cella il n'y s'est trouvé que peu de gens pour donner secours. Toutes les récoltes quelles étoit enferméez dedans lesdittes maisons, étant dans la saison de l'automne, elles y sont entierrement péry ; mais, par la grâce de Dieu il ny est perdue aucune gens ny même aucun bestiaux, car ils se sont trouvé pour lors dans la campagne. Et il n'est resté que les maisons du lieu appellé le Canton et la chapèle, attendu que c'est un petit village un peu écarté. Et il a brûlé environ 28 maisons ».
Fol. 37v°. « L'an 1759, une Marie Blanc, veuve de Pierre Falques, sept jetté dans la rivierre, au lieu de la Planchette , le jour de la fette de Dieu ; et c'était le troisième fois quelle y est allé pour se noyer, et on l'a tiré de l'eau au pied de Pierre Partiés , on la porté chez Jean Brunet où elle abitoit, par ordre du chatelain à qui on a donné que douze livres y compris le grefier ». — Fol. 42. « En l'année 1744, Dom Philipe susdit, fils du roi d'Espagne, avec son armée, ayant pris le party de passer par le col de Vars, tombant à Saint-Paul, à Larche ; ensuite il est entré dans le Piémont... De façon que nous étions obligé de porter les bollets des canons sur nos dos, jusques à Saint-Paul ». (La suite du récit, de cette expédition, donné dans le Bulletin de la Société d'Études , manque complètement, dans le transiton de Pierre Éme... Suit une page blanche). — Fol. 43v° « L'an 1805 et le 23 janvier, trois hommes de Fongillarde étant allé à la chasse et étant au-dessus de Fongillarde, au lieu apellé Roucha haut et voullant aller du cotté de la montagne, la coullée de neige les a pris. Et on a sonné les cloches, et les gens de Fongillarde et du Coin, et Pierre-Grosse ils y sont allés avec des pailles et ils n'ont rien trouvé. Le 24 janvier, ils ont commandé toute la commune de Molines et ils sont allés jusque à Fongillarde, et à cause du mauvais temps ils n'ont pas peu aller travailler ; surquoy ils se sont retournés et le landemay qui est le 25, le cartier d'en haut, ils y sont allés travailler et ils n'ont rien trouvé ; et sur le soir qu'on alloit s'en retourner, il a encore party une coullée de neige du cotté du levant de Combo de Maz et a pris deux hommes, L'un s'apellait Jean Roux qu'on l'a encore tiré envie, et l'autre s'appelloit André Vasserot qu'on l'a tiré de la neige un quard d'heure après et il a été mort. Et les trois hommes quy étoit allez à la chasse on les a pas trouvé jusque au 14 de mars au pied de Combo de Maz , au-dessous de Rouchas Fracs ; et ont les a entéré le 15 de mars, que monsieur Philip, cirugien du fort Quairas, étant venu faire son raport : l'un s'appellait Pierre Ébren et l'autre Jean Ébren, frères, fils à Daniel, et l'autre s'apelloit, Daniel Ébren, fils Pierre ; cousins les dit défunts ». — Suivent 3 folios en blanc. Fol. 47v° à 51, liste des sentiers, viols ou transitons pour le quartier d'en haut . Le reste en blanc
Il existe d'autres transitons, tous particuliers à la commune de Molines, entr'autres celui de Chaffrey Roulph, de Fontgillarde, utilisés par le Dr Chabrand, dans Protestants et Vaudois des Alpes , M. TIVOLLIER, receveur des postes à Villeurbanne (Rhône), a bien voulu m'envoyer, en 1910, des extraits très détaillés de ces divers transitons rédigés au XVIIIe ou au XIXe siècle, mais relatant des faits bien antérieurs. L'un d'entr'eux a été publié par M. Reynaud, dans le Bulletin de la Société d'Ethnologie de Grenoble (juillet 1895).
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Cote :

E 549

Inventaire d'archives :

Archives de la vallée du Queyras

Description physique :

Description physique: (Cahier.) — Petit in-4° oblong, 54 feuillets, papier, dont plusieurs sont en blanc.

Où consulter le document :

Archives départementales des Hautes-Alpes

Archives départementales des Hautes-Alpes

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