Document d'archives : Lettre de Mme de Lacarrière de Comblat, à Delrieu, avocat en Parlement à Vic, pour lui demander si la fille d'Antoine Varet...

Titre :

Lettre de Mme de Lacarrière de Comblat, à Delrieu, avocat en Parlement à Vic, pour lui demander si la fille d'Antoine Varet pourrait servir de nourrice à sa fille

Contenu :

Présentation du contenu
Transcription :
Monsieur
Monsieur Delrieu advocat en Parlemant à Vic.
Monsieur,
Le nommé Antoine Varet, d'Aris, fut me prier avant-hier de vous ecrire pour vous engager a luy faire randre une prompte justice pour le pucelage perdu de sa fille. Je vous serois bien obligé sy vous vouliés luy faire tirer party de cet affaire, atandu que sy ma fille se trouve grosse elle pourroit la prandre pour nourrice. Ainssy vous voyés que je suis un peu interessée dans cette grande affaire. Je vous souhaite aussy bien qu'à Mademoiselle Delrieu et a toute votre famille une bonne et heureuse année accompagnée de tout ce que vous pouvés désirer. J'ay l'honneur d'être Monsieur avec toute l'estime et la consideration la plus sincere, votre très humble et très obéissante servante.
Comblat de Lacarrière

Cote :

6 NUM 37

Inventaire d'archives :

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Description physique :

Document électronique en ligne

Ressources complémentaires :

Localisation des originaux
Cote ADC : 1 J 1074

Références bibliographiques :

Bibliographie
Michel Leymarie, "Raymond de Lacarrière de Comblat à la bataille de Fontenoy", dans Revue de la Haute-Auvergne, 1972, p. 1-36.

Observations :

Commentaire
On ne sait dans quelles conditions la fille d'Antoine Varet est tombée enceinte, mais on comprend que cette future mère est célibataire, et que son père entend faire justice de cette grossesse. On ne saurait dire, puisque cette pièce est isolée, s'il réclame, par la voix de l'avocat Delrieu, une composition financière après un viol, ou bien une pension alimentaire.
Marie-Françoise de Cabanes, dame de Comblat, veuve depuis 1750 de François Joseph de la Lacarrière, a accepté de relayer la plainte d'Antoine Varet en l'échange de la promesse que sa fille puisse éventuellement servir de nourrice à la sienne, Marie-Rose de la Lacarrière.
Cette dernière s'était mariée à Aurillac, le 22 août 1752, avec Jacques de Giou, chevalier, seigneur de Caylus, Salles et Vézac. Mme de la Lacarrière, qui séjourne chez sa fille et son gendre au château de Salles, à Vézac, d'où elle écrit à l'avocat, ne sait pas si sa fille est enceinte déjà. Mais elle a déjà repéré que la demoiselle Varet devrait faire une bonne nourrice pour le petit (ou la petite) Giou à naître.
Les préparatifs du mariage avaient été du même pragmatisme, comme en témoignent ces lettres, publiées par Michel Leymarie, du frère de la future épouse à leur mère : "Je conçois que M. de G. n'est pas homme à conquérir un jeune cœur, mais rarement est-on longtemps amoureux et on a longtemps besoin des choses qui peuvent faire votre aisance" (4 juillet 1751) ; "Ce serait bien, à l'âge et à la surdité près, le parti le plus avantageux pour ma sœur et pour nous. Il annonce une facilité de payer qu'un autre ne donneroit pas. Il est vray que les autres sont plus jeunes, et que cela y fait beaucoup" (8 août 1751). Lieutenant-colonel d'infanterie et commissaire provincial d'artillerie, son futur beau-frère était peut-être devenu sourd à force de batailles au milieu des canons.

Archives départementales du Cantal
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