Copie collationnée par le maire de Noisy-le-Roi, à la date du 10 février 1791, « de l'acte d'abandon de l'église paroissialle dudit Noisy à Alber de Gondi, seigneur dudit lieu », la présente copie étant certifiée conforme à l'original, « excepté quellesque mots trop gautiques que l'on ne peut connoître ». Cet acte, portant la date du 22 avril 1582, est conclu entre « très hault et très puissant seigneur Messire Alber de Gondi, duc de Rait, pair, mareschal de France, marquis de Belle-Ille,..... Baron de Marly-le-Châtel,... Seigneur de Noisy, demeurant en son châtel dudit Noisy », d'une part, Mre Nicolas Warnier, prêtre, vicaire de l'église paroissiale de Noisy, les marguilliers Guillaume Mutteau et Pierre Bachellier, et les habitants « du bourg ou paroise dudit Noisy », d'autre part, le maire fait suivre la présente copie de cette observation : « Il suffit de lire cet acte pour en voir toute l'irrégulanté ou plutôt la nullité. Fut-il jamais une cession plus ridicule et illégale. Le mareschal de Rait veut une chapelle auprès de son château ; il trouve l'église paroissiale à la proximité : elle est fort jolie, elle lui convient, en faut-il davantage pour la désirer ? Un bon curé, dévoué à son seigneur, à la tête d'une vingtaine d'habitant, dont tout au plus dix savent signer, se croit en droit de disposer de cette église et d'en faire la cession à ce haut et puissant seigneur. L'évêque n'est point consulté, il n'y a aucune information de faite de commodo et incomodo, ce qui s'est observé dans tous les temps en pareilles circonstances. Qui peut encore une fois ne pas apercevoir du premier coup d'œil l'irrégularité d'un pareil acte ? Le curé et ces vingts habitans pouvoient-ils faire une pareille cession ? De qui étoient-ils autorisés ? Mgr le mareschal de Rets fit d'abord desservir sa prétendue chapelle par des Minimes, tirés de la maison de Paris. Mais un de ces religieux ayant refusé de dire la messe en présence du cardinal de Gondi, frère du mareschal, ce dernier les fit expulser et venir à leur place des Cordelliers de la grande maison de Paris ; il les dotta de 800 livres de rente. Il est bon d'observer que les 800 livres de rente qu'il plut au mareschal de Rait d'acorder aux Cordelliers avoient été.destinés par ledit mareschal pour la fabrique de l'église paroissial de Noisy lors de la cession de cette église du temps des Minimes, ainsy qu'on peut le voir dans le présent acte..... C'est pourquoi nous avons lieu de penser, MM., qu'en nous rétablissant dans notre ancienne église, qui étoit pour nous succursale, vous voudrez bien avoir égar au pitoyable état de notre sacristie et nous acorder les objets les plus urgens et les nécessaires au culte sur le superflu de celle des Cordelliers, qui, comme nous vous l'avons observé dans le temps, ne s'est enrichie qu'au dépend de la nôtre ». – Déclarations faites en 1739 par le marguillier en charge, Jean Le Tellier, des héritages que « l'œuvre et fabrique de Notre-Dame et Saint-Lubin de Noisy » tient du Roi « à cause de sa terre et seigneurie de Noisy », «à cause de sa terre et seigneurie de Bailly », « à cause de sa terre et seigneurie de Villepreux ». – Titres de rentes appartenant à la fabrique, de 1765 à 1789.