Document d'archives : Fonds des papiers de la famille Delbecque- Bray- Dubois

Cote :

125J

Informations sur l'acquisition :

Historique de conservation :
Ce fonds a été donné en 2013 par Madame Janine Delbecque. Il est constiuté de documents permettant de retracer le parcours de vie d'une famille entre la Somme et la Pas-de-Calais.
Le premier ensemble concerne la famille Bray. Alphonse Bray (1859-1896) était meunier au moulin d'Occoches dans la Somme. Il était marié à Louise Dubois. Ils avaient une fille Berthe.
Le second ensemble concerne les familles Bray et Delbecque durant la Grande Guerre. Il est composé de nombreuses correspondances, notamment d'Aristide Delbecque et de Berthe Bray. Il contient également des papiers militaires d'Aristide Delbecque et de son frère Henri.
Le quatrième ensemble contient de la correspondance de la famille Bray-Delbecque entre les deux guerres.
Le dernier ensemble contient des papiers personnels de la famille Delbecque-Sesostris.
le 15 février 2013, Janine Delbecque a écrit ce texte pour présenter sa démarche :
"Quand vous videz un grenier d'une maison qui fut dans la famille depuis un siècle, vous êtes obligé de trier, la poussière, des objets qui se détruisent au contact de l'air, et vous tombent dans les mains, aussi, des lettres, des cartes dont vous avez perdu la mémoire. L'aviez-vous seulement eue ?
Et là, s'ébauchent des récits de vie. Celui que vous allez lire est celui d'une femme qui naquit sous le Second Empire. Disons qu'à l'époque de sa naissance, en France, Napoléon III menait une expédition au Mexique, Victor Hugo faisait publier "Les Misérables". Aux Etats-Unis, la guerre de Sécession faisait rage et Lincoln avait rendu publique sa "proclamation préléminaire d'émancipation". Quand elle mourut en 1954, en France le dernier président de la IVe République, René Coty venait d'être élu. La bataille de Diên Biên Phù, prélude de la fin de l'Empire Français avait commencé en Indochine. Sur le plan international, la guerre froide, la menace nucléaire terrorisaient le monde.
Le temps qu'elle a été amenée à traverser fut celui d'une révolution industrielle qui a laissé de côté les nantis, celui de l'exode paysan qui se traduit pour une femme ouvrière dans l'industrie textile ou bonne, celui de la Première Guerre mondiale, vécue à l'arrière du front, avec tous ses aspects, celui de la vieillesse où il faut travailler et affronter le passé, mais aussi celui de l'amour et la solidarité.
Je laisse aux Archives départementales de la Somme les diverses traces de la vie de mon arrière-grand-mère, Louise Dubois-Bray, née aux lisières de la Somme et du Pas-de-Calais à Amplier, dont l'essentiel de son vécu s'est déroulé dans la Somme, ainsi que celles de sa famille avec qui elle correspondait malgré son analphabétisme. Ceci pour plusieurs raisons :
-La première est propre à ma conception de la fonction d'Archives : garder au maximum du possible et de l'intéressant pour tous, les documents propres à un eépoque de quelques classes sociales puissent-ils provenir.
-La seconde est propre à la nature de ces documents qui sont diversifiés : photos, factures (manuscrites ou officilles, typées art déco), lettres, cartes, petits mots : tous sont des marqueurs de leur temps.
-La troisième est que ce don peut contribuer à éclairer différentes facettes de la vie locale dans un créneau allant de 1882 à 1932, surtout : la fin d'un type de meunerie qui reste fortement paysanne et qui n'a pas su ou pu devenir industrielle ; l'évolution de l'écriture à l'intérieur d'un groupe social homogène ; le sort d'une femme démunie et spoliée du fruit de son travail ; le rôle de l'entraide, la solidarité (et oserais-je dire de l'amour ?) qui apparaît dans les courriers ; le vécu de la Première Guerre mondiale à l'arrière du front (juste à l'arrière) ; les liens entre l'arrière du front et les soldats au front.
-Enfin, l'ultime et la plus forte pour moi, c'est qu'une grande partie de ces documents a été préservée par une femme qui ne savait lire et à peine écire. Elle faisait partie de la dernière génération à ne pas être passée sur les bancs de l'Ecole Laïque et Obligatoire pour tous. Ceux avec qui elle correspond (elle utilise la plupart du temps un intermédiaire d'écriture) font partie des premières générations, à milieu social et familial égal, dont l'écriture fait partie de leur vie.
Pour toutes ces raisons, je souhaite que les documents vivent évidemment aux Archives départementales de la Somme et qu'ils soient accessibles sur le portail des Archives."

Description physique :

Importance matérielle :
1

Ressources complémentaires :

Instrument de recherche provisoire téléchargeable ici .
Liste des documents numérisés

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