Document d'archives : Pièces originales et copies : Poésie en français commençant par "Greigneur de leur..." (XVe siècle). Copies de textes sur les...

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Pièces originales et copies : Poésie en français commençant par "Greigneur de leur..." (XVe siècle). Copies de textes sur les jardins de la Trinité près de la porte des Cordeliers (1506-1624). Contrat d'accord fait par les administrateurs du Collège fondé par dame Jehanne La Treille, morte en 1558, avec les héritiers ab intestat d'icelle, du 26 juillet 1566. - En note : "Copié sur le titre original, en parchemin, contenant 8 feuilles, appartenant à M. Lasmoles, expert de la ville d'Aurillac, à Aurillac, le 24 mai 1810." Copie par Lakairie : aliénation partielle des biens du clergé décidée par Henri III après autorisation du pape (1598). Entrée de M. le duc de Candale, à Aurillac, le 19 novembre 1652. Extrait d'un Mémorié pour M. le cardinal de Gesvres, abbé et comte d'Aurillac, contre le sieur Dorinière, receveur des tailles de l'Élection d'Aurillac (1743). "Relation contenant le détail des réjouissances faites à Aurillac à l'occasion de la naissance de monseigneur le Dauphin, le dimanche 25 novembre 1781, précédée de la délibération de l'Hôtel commun de cette ville. " Mémoire relatif à un procès entre la ville et le collège d'Aurillac (11 mai 1783). Lettre de M. Verdier du Barrat, ancien lieutenant général à Aurillac et alors président à la Cour des Aides de Clermont au sujet de la commission qu'il vint exercer à Aurillac pour l'enregistrement des édits (29 juin 1788). - Délibération de MM. Les officiers de ladite Cour des Aides contre ledit sieur Verdier du Barrat (3 juillet 1788). Extrait de l'état des biens dont jouissaient les doyens, chanoines et chapitre de Saint-Géraud d'Aurillac, ensemble des charges dont lesdits biens étaient grevés, présenté aux membres du district d'Aurillac conformément aux lois sur la liquidation du clergé, le 28 décembre 1790. Généalogie de la famille Canteloube de Marmiesse (XIVe-XVIIe siècles). Copie de la lettre écrite par le ministre de la police générale au Préfet du département du Cantal, le 5 floréal an VIII. "L'intention du gouvernement, citoyen préfet, est de favoriser de tout son pouvoir le progrès des arts et des connaissances. A mesure qu'une société se perfectionne, les arts qui l'embellissent tendent à la conserver. Mais le gouvernement ne veut pas que les ennemis de l'ordre public trouvent dans un zèle simulé pour l'intérêt des arts un voile commode à leurs desseins. "Dans quelques villes, on réclame avec empressement l'autorisation de voir jouer Athalie. Sans doute, il est beaucoup d'hommes qui, pour s'intéresser à ce chef-d'œuvre, n'ont pas besoin de pouvoir y trouver des allusions ou des souvenirs favorables à un gouvernement qui n'est plus, mais il en est beaucoup aussi pour qui ces allusions et ces souvenirs sont la meilleure partie du chef-d'œuvre. "Le premier des besoins sociaux, c'est l'ordre ; les jouissances des arts ne viennent qu'après. Vous signifierez donc à tous les directeurs et entrepreneurs de spectacles de votre commune la défense la plus expresse de jouer Athalie jusqu'à nouvel ordre. Salut et Fraternité. Signé : Fouché. " XIVe-XIXe Siècles. -Cahiers de notes historiques sur l'histoire d'Aurillac. - Ces notes sont rangées sans aucun ordre chronologique ou de matières. Suit le relevé des principaux faits : 1444-45. - Furent fondues quatre grandes cloches. Elles furent brisées en 1569 par les religionnaires. 1460. - Jacques d'Armagnac, vicomte de Carlat, accorda trois foires au bourg de Thiézac (V. Piganiol, p. 331). 1461. - On lit dans la vie de Louis XI par Duclos (t. 1. p. 195), qu'il y eut à Aurillac une émeute populaire à l'occasion de quelques nouveaux impôts, mais qu'on punit les séditieux, ainsi que dans plusieurs autres villes du royaume. 1481-82. - Le 9 décembre à minuit, le clocher tomba, écrasa les petites cloches. Les 3 grandes se trouvèrent entières. 1510. - Maladie épidémique appelée la coqueluche, parce qu'elle attaquait la tête, les reins et le gras des jambes, dont beaucoup de personnes moururent. 1523. - La vicomté de Carlat fut confisquée sur le connétable de Bourbon par le bâtard de Savoie, grand maître de France et le maréchal de Chabannes. En novembre les blés gelèrent dans presque tout le royaume. 1540. - Grande sécheresse. On appela cette année-la l'année des vins rôtis. 1549. - Contrat avec le roi Henri II par lequel les magasins du sel furent fixés à Aurillac, Maurs et Mauriac à condition que les trois prévôtés prendraient à Maringues 400 muids de sel à 24 1. chacun. 1550. - Cette année les assemblées du pays qui s'étaient tenues à Aurillac se tinrent à Saint-Flour. Il fallut céder cette prérogative à cette dernière ville en compensation de sa dépendance du présidial nouvellement établi à Aurillac. 1552. - Établissement du présidial d'Aurillac à la diligence des consuls, lesquels obligèrent les principaux habitants d'en prendre les charges. 1569. - Le 6 septembre, prise de la ville par les religionnaires commandés par Laroque et Bessonies. 1598. - La montre et la cloche de l'horloge furent faites. 1605. - Par lettres patentes enregistrées au Parlement de Paris le 5 mai, déclaration qu'il n'y aurait que 3 consuls. 1606. - La ville fut pavée. Grande stérilité. 1608. - La porte et le pont-levis du château de Saint-Etienne furent faits ainsi qu'un corps de logis fait par M. de Noailles qui avait son fils abbé d'Aurillac. Les consuls s'opposent à cette fortification et le roi défendit de continuer les travaux. 1611. - Le clocher de l'église Notre-Dame achevé et pour ce fut imposé 4.000 1. 1612. - Le couvert dudit clocher fut fait. 1614. - Blé à 7 1. - à 3 1. au mois d'août. 1616. - On avait nommé 6 consuls. M. de Noailles fit casser la délibération. 1617. - Par ordonnance de M. de Noailles, gouverneur, les fossés furent nettoyés et les paysans de 3 lieues à la ronde y vinrent travailler ; gabions, guérites, ravelins, furent faits, les parapets et les murailles. 1618. - Le pont du Pontet fait à neuf aux dépens du roi pour 700 1. - Pont de la Pierre réparé. - Fontaine d'Aureinque remise. - Cimetière fermé. 1629. - Création de l'Élection d'Aurillac. Elle comprenait 95 villes ou paroisses. 1635. - L'impôt connu sous le nom de pied fourchu occasionna un soulèvement parmi les paysans près d'Allanche où ils s'assemblèrent et résistèrent aux troupes de ligne qui y avaient été envoyées pour les dissiper. Vaincus pendant 2 fois, ils furent enfin défaits dans les plaines de la Planèze, où ils perdirent 4.000 hommes. On appela cette bataille la bataille des esclots (des sabots). Extrait du discours prononcé par M. de Sistrières, ancien lieutenant général au bailliage de Vic, le 14 juillet 1790. 1659. - Mon ami Deldevez vient de me communiquer (22 juillet 1812) une enquête faite par Hugues Deconquans, écuyer, seigneur de Lastensouzes, conseiller du roi, président trésorier général de France et grand voyer au bureau des Finances, à la réquisition du procureur du roi audit bureau, contre certains particuliers de la ville d'Aurillac qui avaient usurpé et s'étaient approprié "la meilleure partie du préau et patus de la Conciergerie et prisons royales de ladite ville", etc., ladite commission donnée le 11 mars 1659. D'où il résulte que, d'après le récit fait en secret audit Deconquans par plusieurs notables habitants de ladite ville, sur ce interrogés, qu'il y avait une petite rue appelée en patois Lou correirou de Malras (la petite rue de Malras) entre le préau du palais et la maison du sr Cambefort, appartenant à cette époque au sr Amable Delort, lieutenant-général, que cette rue allait de la rue de Lacoste, droit au pied de la muraille de la ville et était pour le service d'un degré attaché à la muraille, et ce pour le service de la tour. Au bout dudit préau était un jardin potager pour l'usage du concierge et des prisonniers. Tel était l'état de choses jusqu'en l'an 1645 que le sr de Cambefort, conseiller et avocat du roi au dit bailliage, vendit à Me Jean Delort, lieutenant-général et commissaire examinateur audit présidial, sa maison et jardin derrière ladite maison. Dans le contrat de vente on passa sous silence la confrontation à la petite rue et on fit confronter le jardin dudit de Cambefort simplement au patus et jardin du palais appelé Malras. Depuis cette vente, la petite rue et jardin ont disparu, et par là le jardin dudit lieutenant général fut accru de moitié de plus. Les habitants, interpellés de signer le récit, répondirent qu'ils n'oseraient pour leur vie, crainte de la haine et malveillance dudit sr lieutenant général, et ledit Deconquans ne trouva ni notaire, ni praticien, ni clerc qui osât servir de greffier. Il résulte que ladite usurpation pouvait être de 80 toises carrées. Cette maison appartient aujourd'hui au sr Geneste, juge de paix (Nord). 1660. - Le 16 avril, les srs P. de Boschatel, sr de la Martinie, conseiller et magistrat pour le roi au bailliage et présidial et Antoine Bladanet, consuls, donnent la charge de crier le Réveilles-vous à Jacques Picard. Le Réveillez-vous avait lieu la nuit du dimanche au lundi et la veille de la fête des trépassés. Cet usage s'était perdu depuis longtemps. 1668. - Par brevet du 30 avril, le roi fait don à M. Mari de Beauchâtel, sur la supplication qui en a été faite à S. M. par aucun de ses spéciaux serviteurs, de tous les biens meubles et immeubles, droits et prétentions ayant appartenu à défunt N. de Pesteils-Fraissinet et sur lui confisqués par jugement des commissaires tenant les Grands Jours, et par suite duquel il fut décapité à Clermont. 1706. - Laparra mourut le 17 avril à l'attaque du Montjovi, en allant reconnaître les ouvrages qu'il voulait faire attaquer. Son testament est du 15 avril (V. les Mémoires de Saint-Simon). 1720. - On devait construire seize corps de casernes dans la province d'Auvergne. C'était le sr Bourgade qui avait pris l'adjudication des bois nécessaires. Le projet en resta là, à ce qu'il paraît. Il présenta une requête à M. l'intendant (Boucher) pour être autorisé à faire enlever les bois qui se trouvaient coupés dans les forêts et exposés à la merci du public et au mauvais temps. Ce qui lui fut accordé le 26 août 1715. M. Le cardinal de Gesvres avait établi pour capitaine du château de Saint-Etienne le nommé Saint-Gilles, son ancien valet de chambre, de nation romaine, lequel y demeura environ 40 ans. Il avait épousé la veuve d'un tailleur de guêtres. Étant devenue veuve et héritière dudit Saint-Gilles et nonagénaire, sans enfants, mais ayant 15 ou 20 neveux ou nièces dans l'indigence, elle se persuada ne devoir point mourir roturière et fit présenter ses grâces dorées à M. le chevalier de Cayssac de Requiran, de noble et illustre famille, garde-haras de la province, qui avait en cette qualité 1.500 1. et plus de revenu. Il l'épousa ; elle mourut bientôt et disposa de tous ses biens en faveur de ses bienfaiteurs et oublia ses pauvres parents et fut enterrée solennellement. M. de Requiran avait été lui-même capitaine dudit château et après lui M. Dubois, chanoine, se chargea de cette place, auquel succéda un deuxième valet de chambre. M. de Cayssac, frère aîné de M. de Requiran, refusa sa succession avec un mépris digne de sa naissance. 1744. - Extrait (copie) d'un mémoire du cardinal de Gesvres abbé et comte d'Aurillac, contre le sr Dorinière receveur des tailles de l'Élection d'Aurillac. M. Le cardinal de Gesvres, en qualité d'abbé de Saint-Géraud, est seul seigneur direct, haut, moyen et bas justicier et censier de la ville, faubourg, territoire et banlieue d'Aurillac et a la seigneurie directe sur les murs, portes et fossés de la ville... En 1684, Géraud Fauconet, adjudicataire général des fermes unies au domaine, prétendait unir au domaine les maisons et jardins aboutissant aux murs de la ville ou pris sur les fossés, mais il fut obligé de cesser ses poursuites. Le sr Dorinière ayant fait abattre 4 toises ou environ de longueur des murs de la ville sur 5 de hauteur ou environ d'une part et 10 à 12 d'autre pour donner plus de vue à sa maison qu'il avait achetée des chapelains d'Aurillac, le cardinal de Gesvres l'a fait assigner en la cour le 26 février 1743 pour être condamné à rétablir la portion des murs qu'il a fait abattre. Sentence obtenue par M. de Gesvres faute de comparoir le 14 juin 1743. Enfin il a été jugé aux requêtes du palais en 1744 par sentence contradictoire que le sr Dorinière ferait remettre en état les murs qu'il avait fait abattre. Sinon et à faute de ce, permis à M. le cardinal de Gesvres de faire reconstruire lesdits murs aux frais et dépens dudit sr Dorinière dans le temps indiqué. Notes. - La maison dont il s'agit est située rue du Rieu. Elle a une belle allée partie ouverte, partie couverte donnant sur la promenade. Les murs abattus n'ont pas été relevés. Ils ont été, au contraire, ouverts en plusieurs autres endroits. M. Dorinière, dernier possesseur de cette maison, ayant fait banqueroute en 1789, ses biens furent vendus le 25 frimaire an III comme biens nationaux. Il est aujourd'hui à Paris avec sa femme. Il avait deux fils et une fille qui sont morts. Il avait épousé une Pagès de Vixouse. Tronquières et le moulin du Pradet lui appartenaient. Cette maison fut achetée par le sr Desprats, de Thiézac, marchand de fromages, pour la somme de 67.000 livres (100 1. valaient 20 1. suivant le cours de la Trésorerie). Elle a été occupée par l'administration du département et ensuite par le préfet qui y est encore aujourd'hui (29 septembre 1806). Lors de l'adjudication en l'an 3, l'administration du département voulait en faire l'acquisition et ce fut pour cela qu'il y eut peu d'enchérisseurs. Le sr Desprats avait une personne qui agissait pour lui, faisant semblant d'agir pour l'administration du département, ce qui fut cause qu'elle se vendit à si vil prix. 1751. - J'ai lu dans le contrat de vente du domaine de La Force, commune de Saint-Simon que M. Jean Aymar Piganiol de La Force était fils de sr Pierre Piganiol, marchand bourgeois et de Marguerite Parisot, habitants de la ville d'Aurillac. Ledit Jean Aymar vendit ledit domaine de La Force à sr Delolm-Lalaubie, conseiller au bailliage, etc., le 15 décembre 1751, moyennant la somme de 30.600 1. Jean Aymar Piganiol était écuyer, conseiller du roi, contrôleur des guerres à la suite du régiment des gardes suisses, ci devant gouverneur des pages de S. A. S. le comte de Toulouse, demeurait à Paris rue de La Harpe, paroisse Saint-Côme. Le fief de La Force provenait du chef de Marguerite Parisot, fille d'Annet Parisot, sr de La Force. Ledit Piganiol était propriétaire dudit fief depuis 1701. 1752. - Le 24 juin, M. de Barral, aumônier du roi fut nommé abbé d'Aurillac. Il était fils d'un président au Parlement de Grenoble et neveu du cardinal de Tencin, archevêque de Lyon. 1757. - Réunion des deux présidences du présidial d'Aurillac l'une au lieutenant général de police et l'autre au lieutenant criminel du bailliage. 1758. - Les jardins derrière le mur de ville achetés par les religieuses de Notre-Dame en 1758, sont convertis en prés. 1774. - On joua la comédie pour la première fois dans une grange dépendante de l'auberge d'Abel dit Mouracou, rue du Buys. On avait construit un théâtre, des loges, etc. Le sr Darbaud directeur, Madame Paul directrice. On y joua assez bien Beverley, drame connu. La bonne société s'y rendit. Pensionnat à Aurillac par M. Piganiol, venu de Toulouse. Il était d'Aurillac. Étant devenu veuf, il se fit prêtre. Il avait deux filles. 1776. - Lettres patentes du roi du 1er septembre qui autorise les deux frères Sistrières à prendre les titres et qualités de vicomtes de Murat-Sistrières. - Concession de 2.500 arpents de terre dans la province de Calvi en Corse pour former un fief et seigneurie sous le nom et titre de Murat et vicomté. - Le 13 mars 1816, le colonel Sistrières a envoyé à Paris, ce titre visé à la Préfecture du Cantal. 1778. - Par arrêt du Parlement du 15 mai, M. le lieutenant général Verdier du Barrat fit une enquête de commodo et incommodo pour l'établissement des frères des Écoles chrétiennes, à la requête du procureur du roi. Le 2 juin, le sr Nauthonier, expert, fit son rapport de visite, d'estimation et des réparations à faire à la maison appelée des chapelains de Bonnepinche, sise rue d'Aurenque, estimée 3.800 1. Le 21 juin, concordat passé entre l'évêque de Troyes, abbé d'Aurillac, et les frères Florence, supérieur général de l'Institut, Exupère et Anaclet, assistants à Paris. 1781. - J'ai lu une lettre écrite par M. F. (procureur au tribunal civil) à M. Lacarrière de Latour, lieutenant-général au bailliage d'Aurillac, le... Janvier 1781, dans laquelle il lui racontait ce qui s'était passé dans un repas donné à l'Hôtel de Ville par MM. Colinet de Niossel, lieutenant-criminel, Pagès-Vixouse, lieutenant particulier, Claux, échevin, Raulhac, id.. Hébrard, avocat, Maurel, notaire et greffier de l'Hôtel de Ville. Ces MM. Avaient nommé à quelque chapellenie comme représentant les consuls et avaient perçu quelque émolument attaché à cette collation. Ils firent si bien qu'ils s'enivrèrent tout en buvant à la santé du roi, de la reine et de la famille royale, etc. Enfin, M. de Vixouse porta la santé de M. Maurel (ironiquement sans doute). Alors M. de Niossel dit qu'il ne leur restait plus qu'à boire à la santé des valets de ville, etc., et qu'il paraissait que la canicule était revenue. En sortant ils dirent que pour faire voir qu'ils n'étaient pas saouls, il fallait faire autant de sauts que l'on avait porté de santés, et cela fut exécuté, non sans quelque chute de la part de quelques-uns des convives, etc. Tous ces MM. Étaient les ennemis jurés de M. Lacarrière et à force de libelles, de calomnies, d'atrocités répandues sur son compte, ils parvinrent à arrêter pendant longtemps sa réception en qualité de lieutenant général. On lui reprochait que ses aïeux avaient fait le négoce, etc. M. Lacarrière dépensa beaucoup pendant son séjour à Paris. Quelques-uns de ses plus forcenés ennemis ne rougirent point d'aller tondre la nappe quand il fut arrivé à Aurillac. Il arriva à Aurillac et fut installé en juillet 1781. Cette famille est absolument ruinée aujourd'hui. Son fils aîné, marié à Mlle de Montal d'Ayrens est aujourd'hui dans les Etats-Unis. Il était à Saint-Domingue lors de la prise par les Anglais. 1783. - M. Lacarrière réunit la charge de lieutenant de police à celle de lieutenant général. Les audiences qui se tenaient chaque lundi à l'hôtel de ville se tiennent à l'hôtel du lieutenant général. 1784. - Ce fut le jeudi gras, 19 février, que M. Murat, professeur de 4e au collège fit l'expérience des globes aérostatiques à Aurillac, sur le foirail, mais elle ne réussit pas ce jour-là. Le 12 mars suivant, il lança deux ballons dont un (le petit) monta très haut et resta 35 minutes presque imperceptible. Il fut tomber près de Massigoux. Le deuxième avait 18 pieds de haut sur 32 de circonférence, mais ne monta pas si haut à cause des inscriptions, armoiries, dont il était surchargé. Il y avait des vers en l'honneur de MM. Lacarrière, lieutenant-général, Devèze, procureur du roi, de Vixouse, lieutenant-particulier, etc., ce qui fit faire beaucoup de calembourgs et dire bien des plaisanteries. Plusieurs particuliers, notamment le nommé Noël, cuisinier de M. Dorinière, receveur-général, firent aussi des ballons. Ce fut une mode. Tout fut à la Montgolfier, comme tout avait été à la Malborough. M. Murat ouvrit une souscription pour un ballon d'une très grande dimension et avec une nacelle, mais elle ne fut point remplie. M. Murat est mort à Nevers, le 19 brumaire an X, d'un polype au nez dont il allait se faire guérir à Paris. Il avait quitté l'état de prêtre, s'était fait horloger et était chargé par le gouvernement des observations météorologiques à Aurillac. C'était un bon citoyen, rempli de talents et de zèle qui s'était élevé lui-même. En l'an II il fut à la tête de l'agence pour la fabrication du salpêtre, dans la ci-devant église du Collège. En août, grand bal donné par M. le comte de Sauveboeuf. Sérénades. Salle de Célarier, rue des Frères. 1785. - Construction du moulin Dorinière. - Comblement de la rue. - Construction du canal. 1786. - Numérotage des maisons. 1787. - Le 11 novembre, B. me mande dl Saint-Flour qu'on disait que l'évêque (Ruffo) avait perdu 21.000 1. au jeu. D'autres disaient plus. 1788. - Le samedi et dimanche 29 et 30 mars, on construit un théâtre dans l'auditoire de l'abbé au palais. Des magistrats y mettent la main. - La fontaine publique à sec depuis plus d'un an. Le 15 octobre, grand'messe au chapitre pour l'ouverture des séances de l'Assemblée d'Élection d'Aurillac. Le 26 novembre, arrivée de M. Verdier du Barrat, ancien lieutenant-général au siège présidial de cette ville et président à la Cour des Aides de Clermont, en qualité de commissaire du roi, pour y faire enregistrer les édits portant création d'une cour plénière, impôt du timbre, etc. Le 28, il se rend au palais, escorté de la brigade de la maréchaussée. La séance dura de 6 h. du matin à 5 h. du soir. Tous protestèrent, à l'exception de MM. Lacarrière, lieutenant-général, Devèze, procureur du roi, et Sérieys, conseiller. Les avocats ne se rendirent pas aux audiences ; il n'y eut que quelques procureurs. En décembre, rhume épidémique appelé La Brienne. Le 21 décembre, M. Vacher de Bourg-Lange (baron de Tournemire), fait lecture à l'Hôtel de Ville d'un Mémoire pour le Tiers-État de la province. La municipalité l'avait chargé de la rédaction. Quelques corrections ayant été faites, on l'appela le Mémoire du tiers et du quart. 1789. - En janvier, l'abbé de Comblat, chanoine du chapitre, donne son blé au-dessous du cours, disant qu'il était encore assez cher pour tant de pauvres gens. (Mort à Londres pendant l'émigration. C'était un modèle de toutes les qualités qui font l'honnête homme). Le 15 janvier, mort de madame Gallieu, née Cabridens, au couvent de Sainte-Claire, où elle s'était retirée. Son testament déposé entre les mains d'un moine de Figeac, fut apporté à Aurillac par le sr Delsuc, notaire. Arrêté qui défend d'emmagasiner et d'aller attendre le blé sur les avenues. Mort de M. de Cambefort, prieur de Maintenon, grand vicaire de l'abbé d'Aurillac, membre du bureau intermédiaire, homme aimable, instruit, généralement regretté. La maison de Noailles lui avait procuré le prieuré de Maintenon. Le 7 février, M. Leygonie de Rangouze, lit un Mémoire (imprimé) à l'Hôtel de Ville pour prouver que c'était à tort que la ville de Saint-Flour avait été désignée pour la tenue des États de la province, à l'occasion de la nomination des députés des États Généraux. Le 25 février, arrivée de M. le comte de Bristol, évêque d'Orry. Il loge chez Visseq, rend visite à M. de Rangouze qu'il avait connu à Madrid. Il voyageait. Homme d'esprit. Son costume le fit remarquer. Reparti à la fin du mois. A visité Carlat. Le 7 mars, M. Delolm de Laforce, président de l'Élection, escorté de la maréchaussée, s'est rendu au marché, a fait ouvrir les greniers et a taxé le blé à 10 1. Émeutes. Le duc de Caylus et le lieutenant-général s'y sont transportés. Mars. MM. De Saint-Flour voulaient installer M. le duc de Caylus à leur siège, en conséquence à ses lettres portant "séant à Aurillac et à Saint-Flour" mais il répondit : "Mes pères n'y ont jamais siégé et je ne commencerai pas." Les perruquiers, qu'on voulait réunir au corps des chapeliers pour les nominations des députés qui devaient se rendre à Saint-Flour, se coalisent pour ne pas aller peigner ni raser MM. Le lieutenant de maire et les officiers municipaux. Ces derniers les envoient chercher par la maréchaussée mais en vain. Ils sont obligés de faire sortir un perruquier de l'hôpital pour suppléer les leurs qui s'obstinent à refuser. Le 12 avril, blé à 12 1., disette au marché. La force armée fait ouvrir les greniers. Le 15, point de blé au marché. L'hôtel du lieutenant-général assiégé par la foule. Le 22, à 11 1. Absence de police à cause de la division entre les échevins et le lieutenant-général. Le 3 mai, M. Houades enterré aux Cordeliers. Il donne aux pauvres 1.000 1. - 12 s. à chaque qui assisterait à l'office. Le nombre fut à peu près de 1.400. Il en vint des paroisses voisines, même des gens sans besoins. Le lendemain, 5 s. à ceux qui assisteraient aux obsèques. Le 15 juin, assemblée générale à l'Hôtel de Ville pour s'opposer à l'union de l'abbaye d'Aurillac à l'évêché de Saint-Flour. Le roi, en 1786, avait accordé le brevet d'union. MM. Du Chapitre ont déposé sur le bureau leur délibération. Grande discussion entre MM. Leygonie de Rangouze, Claux, Carrière, lieutenant du maire, le lieutenant général, etc. Propos, personnalités. Nomination de MM. Larribe, assesseur et Mailhes, marchand, comme commissaires adjoints aux officiers municipaux. J'étais à la séance. Scandaleuse. Le 5 juillet, grande fête à l'occasion de la réunion des trois ordres. Adresse de félicitations à l'Assemblée Nationale, envoyée à nos députés. Feu de joie. Grand souper chez Baltazard. Sérénade aux principales maisons. Quête pour les pauvres. J'étais à cette fête comme amateur. Jamais joie plus pure ne régna dans les cœurs, jamais plus d'union. On voyait un avenir si heureux. Les 8 et 9 juillet, des commissaires font une quête dans la ville pour les pauvres Le 23, nomination de la première municipalité révolutionnaire. On arbore la cocarde tricolore avec enthousiasme. Députation de la ville de Maurs le 24 - L'abbé d'Aurillac (de Barral) donne 600 1. pour achat d'armes. 18 septembre. Construction d'une nouvelle salle de spectacle dont l'entrée était au-dessous de la maison Canteloube. Le sr Ribou, directeur, emprunte tout ce qui doit être mis en œuvre et il n'avait pas le sol. Opposition de MM. Les officiers de l'Élection. 12 décembre. Adresse de la commune d'Aurillac à l'Assemblée Nationale, soussignée par le conseil municipal et par un grand nombre des principaux fonctionnaires et habitants. Elle fut rédigée par M. Delolm de Lalaubie, médecin. 19 décembre. Souscription pour les pauvres. Tous les corps, étudiants, ont contribué. 1790. - Expulsion des bouchers qui prétendaient pouvoir conduire leurs bestiaux sur le pré Montjou et le pré Comtal comme appartenant à l'abbé d'Aurillac et étant commun. M. Dorinière, receveur des tailles, fait une banqueroute de plus de 800.000 1. A sa place fut envoyé le sr Proust, receveur particulier des finances de l'Élection d'Issoire pour exercer la charge de receveur particulier des finances de l'Élection d'Aurillac. L'hiver fut très doux. A peine tomba-t-il de la neige. Janvier, février et mars très Beaux. 1er avril, jour d'été. 25 janvier. 1re assemblée pour la nomination de la municipalité d'après le décret de l'Assemblée Constituante. M. Gourlat de Saint-Etienne, nommé maire. Son concurrent était le sr Lorus. A la section du collège, le sr Carrier, procureur, (trop connu) est chassé ignominieusement à cause de ses propos violents. 1er février. La municipalité fait placer une plaque de cuivre où sont gravés des vers en l'honneur de M. de Monthyon. La table de marbre noir avait été brisée depuis longtemps. Cette planche de cuivre fut enlevée en 1793. L'obélisque a été démoli postérieurement. (Le 26 germinal an II, on plaça les vers de M. de Monthyon sur la colonne). 13 février. Quatre dames de la Miséricorde ont fait la liste des pauvres de la ville qu'on a divisée en 4 quartiers. On distribue 2 livres de pain à l'hôpital. Il faut une carte de l'officier du quartier. 19 février. Mort de M. Trenty, chanoine. Enterré à côté de la chapelle de Saint-Géraud dans le cimetière. Il était âgé de 84 ans. 21 mars. Le sr Pagès-Fonbonne fils, collecteur perpétuel conjoint avec son père depuis 178... Et reliquataire d'une somme de 10 à 12.000 1. Il fut destitué par la municipalité et le sr Rivière aîné, marchand de cuivre, fut nommé à sa place. Le sr Pagès-Fonbonne partit pour Paris d'où il n'est plus revenu. Mars. Plantation d'une allée d'ormeaux sur le foirail. Ils furent arrachés ou coupés en 1815. - Nouvelle plantation le long de la nouvelle rue. - Plantation des peupliers du chemin des Carmes. 6 mai. M. l'abbé Brunon d'Aurillac, prend possession de la chantrerie du chapitre qu'il avait obtenue par dévolution. Mal vu de ses confrères. (En décembre 1821, après être resté longtemps sans sortir de sa chambre, il a repris tout à coup la soutane, un grand chapeau de prêtre, mais ne dit point la messe. Il assiste aux offices, aux enterrements. Pendant la Révolution, il a toujours vécu en laïque, fut nommé percepteur d'une commune, place qu'il vendit, car il était incapable de la remplir). 21 mai. MM. Lorus et Cambefort-Moncan revenus de Clermont où devait avoir lieu la Fédération de l'Auvergne. Ils étaient partis le 11. Saint-Flour y avait envoyé 5 députés. 2 seulement furent reçus. 22 mai. Seigle à 12 1. On a peine à s'en procurer ; mouvements au marché. 28 mai. Assemblée générale de la Commune pour une soumission de 2 millions de biens nationaux. 11 juin. Les blés souffrirent beaucoup de la gelée, de sorte que la récolte fut mauvaise. 18 juillet. 12 fédérés furent envoyés à la Fédération générale à Paris. Le maire d'Aurillac, M. Gourlat de Saint-Etienne, animé d'un zèle patriotique, avait vu avec plaisir ses deux fils aller à Paris en qualité de députés. Ces deux jeunes gens sont du nombre des infortunés qui ont péri en traversant l'eau dans un bateau. Ils venaient de dîner chez M. Vigier, procureur au Parlement. Il y eut deux autres morts, la dame Péchot, veuve de M. Lapougerie, âgée d'environ 36 ans, taille moyenne, cheveux noirs, visage et nez longs, marquée de petite vérole, vêtue de mousseline blanche, chapeau de paille, un ruban bleu, laquelle portait une montre à chaîne d'or, une bgue à diamant au doigt. Elle avait dans sa poche un portefeuille de maroquin rouge appartenant audit sr Vigier, contenant plusieurs effets, quelques notes écrites de la main du sr Vigier et particulièrement 10.000 livres en billets de la Caisse d'Escompte ; et M. Lacarrière, natif d'Aurillac, taille d'environ 5 pieds, vêtu d'un habit gris, figure maigre, nez long. Parmi les personnes qui échappèrent à la mort, il y eut, M. Hébrard, député d'Aurillac à l'Assemblée Nationale, et M. Laparra, député à la Fédération, capitaine de la Garde nationale d'Aurillac, qui ont perdu leur montre et leur bourse et qui conjecturent qu'elles leur ont été volées. La municipalité de Paris se transporta en députation à Passy. L'Assemblée Nationale y envoya des députés pour les obsèques. Notes. - Vigier était né à Cassaniouse, canton de Montsalvy, de parents pauvres. Son père, dit-on, était meunier. Il fut clerc de procureur à Aurillac, chez Baissac. C'était un bel homme, très lié avec Devèze, procureur du roi. Il fut à Paris où il fit connaissance de la marquise de Salvert, propriétaire de la terre du Trioulou, femme connue par ses galanteries. Il devint son homme d'affaires, de là sa fortune. On dit qu'il laissa sa bienfaitrice mourir à l'hôpital. Il est aujourd'hui (1813) propriétaire de superbes bains qui portent son nom et d'une immense fortune. Il eut un procès avec une famille Poitevin. Il le gagna, mais l'opinion publique ne confirma point le jugement. Il est célibataire, mais a plusieurs enfants. (Son fils naturel a épousé en 1820 la fille du maréchal Soult.) La dame Péchot était alors sa maîtresse. De mauvais bruits coururent sur le compte de Vigier à l'occasion de cet événement. Laçarrière était le plus jeune des frères de l'ex-lieutenant-général. Il est aujourd'hui percepteur de la commune de Mandailles. Hébrard était très lié avec Vigier à cause de la conformité de leurs mœurs et de leurs habitudes. S'il était mort à cette époque, il eut laissé une mémoire plus chère à ses concitoyens et moins à charge à sa famille. Laparra, ci-devant marchand drapier à Aurillac. Il a épousé une Alary, fille du feu marchand de ce nom. Il habite un bien national appelé de l'Hôpital, commune de St-Cirgues de Malbert. Les fils de M. Gourlat étaient deux jeunes gens aimables par leur conduite et par leurs mœurs. Leur père fut inconsolable. La sœur se maria avec M. Dupuy-Granval, de Toyre, près Saint-Céré ; ils habitent actuellement à Aurillac. Leur maison, rue d'Aurinque, est possédée par le sr Rocheri, propriétaire. Toutes les communautés régulières et séculières d'Aurillac firent des services funèbres pour ces deux jeunes gens. M. Felgines, l'un des professeurs du collège, fit leur oraison funèbre. Les députés au service funèbre étaient MM. Le duc de Caylus, le baron d'Aurillac (San-Marsal), l'évêque de Saint-Flour Ruffo, le curé de Saint-Flour M. Bigot, le curé d'Aurillac Lolier, Daude de Saint-Flour, Armand.et Hébrard, avocats d'Aurillac, Lescurier de Salers, Devillas, de Pierrefort. Le 28 novembre, M. le baron d'Aurillac, San Marsal de Conros, député à l'Assemblée Constituante, arriva avec son épouse. Plus de 100 volontaires furent au devant. Quelques personnes refusèrent d'être de l'escorte. Le 15 décembre, il y eut grand gala au château de Conros, MM. Du détachement et autres officiers de la Garde nationale furent invités par M. le chevalier de Conros, commandant de la Garde nationale. Cette réception occasionna des propos, des disputes, des rixes entre les partis divisés d'opinion. M. le baron siégeait au côté droit de l'Assemblée. Il n'en fut pas moins utile à la ville d'Aurillac dans plusieurs circonstances. Le 4 décembre, le sr Pagès-Vixouse, ancien lieutenant-particulier, et subdélégué, fait paraître un Journal du Cantal, 4 numéros par mois. Mauvaise rédaction, verbiage, patriotisme exagéré, platitudes, personnalités, injures, voilà ce que fut ce journal dont il mendiait les abonnés et qu'il rédigeait au sein de la crapule la plus honteuse. Il n'eut presque point d'abonnés et fut généralement conspué. Émigrations de MM. De Fargues, d'Anjony, de Sedaiges, etc. Leur départ dénoncé à la municipalité et à l'Assemblée Nationale. Proclamation à ce sujet. Leurs familles se réfugient à Aurillac. Les autorités prennent des mesures. On envoie la proclamation à toutes les municipalités. Un courrier est envoyé à Tulle porter les paquets. On se méfiait du directeur de la poste (Croizet, ex-échevin). On fait disparaître les armoiries de dessus les portes, par ordre de la municipalité. 16 décembre. Installation des nouveaux juges du tribunal du district d'Aurillac. Clôture du chapitre de Saint-Géraud. 1791. - Vente de biens ecclésiastiques aux environs de la ville : la châtellenie de Belbex, le pré Monjou, le pré Comtal appartenant à l'abbé d'Aurillac ; l'aumônerie, où l'on plaça le directoire du district ; les maisons occupées par quelques chanoines placées auprès du clocher ou aux environs (la plupart ont été achetées par la ville et démolies avec le clocher en 1793 ; le domaine des Carmes ; le domaine de Sedeyrac (acheté par M. Lachenaye de Lacondamine, propriétaire de Monteyli, qui bientôt emigra. Le domaine fut revendu au sr Lintilhac, orfèvre. Ce domaine appartenait à la communauté et avait occasionné un grand procès entre les prêtres et le sr Bichon, de Bordeaux, qui avait épousé une parente de Mlle de Sédeyrac qui avait donné ledit bien aux prêtres. La requête du sr Bichon, dressée par le sr Lapeyre, avocat, était un monstrueux in-4° remarquable par son volume et son prix) ; les jardins et maisons des Carmes ; le pré, jardin et enclos des Cordeliers ; le domaine de Verniols des religieuses de Notre-Dame ; le pré des religieuses du Buis ; le château de Saint-Etienne de M. l'abbé d'Aurillac ; les jardins des chapelains, etc. 2 janvier. Tous les séminaristes quittent Saint-Flour ; tous les Carmes d'Aurillac prêtent serment ; les Cordeliers de même, à l'exception du père Fontés. Une deuxième Société se forme sous le nom de Club de surveillance. C'était une réunion de jeunes gens qui avaient le désir de se rassembler pour avoir les journaux, mais quelques individus refusés à la première Société comme anti-patriotes ou mauvais sujets trouvèrent moyen de se glisser dans cette nouvelle société, qui bientôt ne fut composée que d'individus de cette espèce. Ce fut là que Carrier fit ses premières armes. Elle tenait ses séances maison Célarier, rue des Frères. 9 février. Vente du château de Saint-Etienne à Mme de Fontanges 12.100 1. (En l'an 9, le préfet Riou l'occupa quelque temps). - Le 27, vente du domaine de Verniols au sr Bonnefons, procureur, pour 67.000 1. Il le cède au sr Delmas, moyennant un léger bénéfice. L'ancien propriétaire était Camboulas, de Toulouse. - Vente du domaine de Puech-Magre, commune de Saint-Cernin, au sr Claux, pour 40.100 1. Comme certains ex-nobles écrivent des lettres assez expressives au sr Pagès et qu'il fut menacé de coups de bâton, la Société des Amis de la Constituante d'Aurillac prit le 25 février un arrêté pour le mettre sous sa protection. 12 mars. La municipalité fait faire un service funèbre en l'honneur de Mirabeau dans l'église paroissiale de Notre-Dame. Tous les corps constitués, les clubs y assistent. Ces derniers prennent le deuil pour trois jours. 3-13 avril. Plantation de 172 ormeaux sur le cours. Obélisque surmonté des armes de France. Démolition d'une petite chapelle de Saint-Georges, attenant à la maison du sr Lorus, vis-à-vis le cimetière du chapitre. On n'ouvrait que rarement cette chapelle où fut enterré en, M. Lachenaye père, chevalier de Saint-Louis. M. Rames, expert est aujourd'hui propriétaire de cet enclos et de la maison Lorus. 28 avril. Le sr Jacques-Joseph Gourlat de Laveyrine, fut élu commandant de la Garde Nationale à la place du chevalier de Conros, destitué à cause du soupçon d'incivisme. Mai. Les archers et les sonneurs de Saint-Flour refusent leur service à l'arrivée de M. Thibault, évêque constitutionnel du Cantal. La municipalité d'Arpajon demande à l'administration du département que cette commune soit armée pour s'opposer aux efforts de l'aristocratie dont la ville d'Aurillac semble être le foyer. C'était le sr Milhaud jeune, si connu depuis qui soufflait le feu. Cette commune cherchait à jouer un rôle et elle y parvint. On se souvient du mois de mars 1792. Avril-Mai. Vente des propriétés de la Visitation dans la commune de Boisset et à Jussac. On avait voulu enlever les ornements de l'église paroissiale avant l'arrivée du nouvel évêque à Aurillac, le complot fut découvert. 6 mai. Arrivée de M. Thibault, évêque constitutionnel du Cantal. Il était ci-devant curé de Souppes et membre de l'Assemblée Constituante. Il fut reçu par la garde nationale qui fut l'attendre à l'extrémité de la banlieue. D'autres gardes nationales, comme celles d'Arpajon, de Laroquebrou, etc., l'accompagnèrent aussi dans la ville. La municipalité le harangua sur la grand'route, le directoire du district sur le Pont Rouge. On descendit le cours, passa par les rues des Frères et du Rieu où des prêtres soumis furent le prendre. Il fut à la paroisse où l'on chanta le Te Deum. Il fit un discours et baptisa un enfant. Il logea chez M. Chandon, curé constitutionnel. Il repartit le 9 pour Saint-Flour. C'était un bel homme, plein d'amabilité, tolérant et estimé par ceux qui le connaissaient. (Il est mort à Paris au commencement de mars 1813). 5 juin. Le sr Durat La Salle, nommé curé à Sénezergues, à la place du sr Girbal. S'y étant rendu pour prendre possession de sa cure, accompagné d'un détachement de la garde nationale de Calvinet, il y eut une émeute où plusieurs coups de fusil et de pistolet furent tirés. Un garde national de Calvinet fut tué, ainsi qu'un paysan de Sénezergues. Quelques jours après, il partit un détachement de 200 hommes d'Aurillac et des gardes nationales des environs, avec 80 chasseurs d'Auvergne à pied, qui étaient à Maurs, qui furent installer le sr Durat La Salle, y restèrent quelques jours et y commirent assez de désordres. Le sr Girbal ne put être pris. On fouetta, dit-on, des menettes. De retour à Aurillac, on pendit à un réverbère deux mannequins représentant le curé et le vicaire de Sénezergues. On fit bien aussi d'autres folies révolutionnaires que je ne rapporte pas. La municipalité, occupait depuis peu la maison des chapelains de Labroha, sur la place. Elle en avait fait l'acquisition de la nation. A la nouvelle de l'arrestation du roi à Varennes, la garde nationale prête le serment de vivre libre ou de mourir. Ce fut sur la promenade. On avait désarmé ce qu'on appelait les aristocrates. Août. Quelques femmes de Saint-Céré poursuivent le vicaire constitutionnel à coups de pierre, en l'appelant damné, protestant, etc. On les arrête et elles sont condamnées à être fustigées, marquées, et bannies de la ville. Les Récollets refusent d'assister à une procession. Ils sont chassés du couvent. Le vicaire régent s'empare des reliques de Saint-Bonaventure dans leur église, en disant que ce docte père s'était ennuyé depuis longtemps chez des ignorants, qu'il voulait aller prendre place parmi les gens instruits. A Martel, toutes les femmes montent au fort monter la garde. Dans une adresse des citoyens de Saint-Céré à tous les Français de l'empire qui ont juré comme eux de vivre libres ou mourir, on voue au mépris et l'exécration les noms de Leymarie, curé de Moncuq, Ayrolle, curé de Reirevignes, députés du clergé, Plats de Tannes, député de la noblesse, Lachèze et Feydel, du Tiers-Etat, tous ayant protesté contre les décrets de l'Assemblée Nationale. Par décret de l'Assemblée du 22 octobre 1791, l'administration du département du Cantal fut transférée provisoirement à Aurillac. Sur la motion de Carrier, le... Thermidor an II, elle y fut transférée définitivement. Ier novembre. Installation de l'administration du district. Décembre. Commencement des enchères des biens nationaux. Fin décembre. Un détachement de 50 hommes et presque autant d'Arpajon sont envoyés à Boisset pour arrêter l'individu qui avait tiré un coup de fusil sur le sr Domergue, curé constitutionnel, au moment ou il disait la messe de minuit. On fouetta quelques menettes, etc. Vente de 4 maisons bâties autour de l'église des Cordeliers. 29 décembre. Achat de l'enclos des Cordeliers par le sr Destanne, membre de l'administration du département chargé par elle d'enchérir. Mais il trompe sa confiance en déclarant le sr Hébrard président du tribunal criminel, pour son mieux. Explications. Il n'y eut point d'enchérisseurs et l'enclos fut adjugé 17.300 1. Vente du domaine des Carmes au sr Rocheri aîné, l'américain, 51. 100 l. Vente d'une belle maison à jardin, dite des Carmes, au sr Jaulhac, médecin 20.000 livres. 29 décembre. Vente du couvent et enclos des Carmes au sr Destaing, fils aîné, pour la commune, 9.325 1. On pense bien qu'il n'y eut pas d'enchérisseurs. M. Destaing n'imita point M. Destanne. On bâtit un mur dans la longueur de l'église des Carmes, pour y placer un double ratelier. En 1792, on y plaça le régiment Royal Navarre. Ce ratelier fut brûlé quelque temps après par des prisonniers autrichiens placés dans cette église. Vente à plusieurs particuliers des maisons, jardins, boutiques, dépendant du couvent Saint-Joseph. Vente de plusieurs propriétés dépendant du couvent du Buis. Sur la demande de la Société, la municipalité fait fermer l'église de l'hôpital où se rendaient tous les partisans des prêtres non sermentés. 1792. - 1er janvier. Installation du tribunal criminel. M. Hébrard, président, Palis, greffier. Février. Nouvelle organisation de la garde nationale. Au lieu de 2, il y eut 3 bataillons, 1 par section. Commandants : J.-J. Gourlat (Section du Collège). Cambefort d'Ouradou, puis Mestre (Section de Notre-Dame). Grognier, huissier, puis Couderc, confiseur (Section des Cordeliers). Mars. (Reproduction du récit de la mort de M. Colinet-Niossel, ancien lieutenant criminel au bailliage dans les Annales d'Aurillac de Gourlat de Lavéyrine). Puis : Quoique l'auteur dut être très instruit puisqu'il était un des commandants de la ville, il a oublié bien des circonstances qui ne peuvent qu'ajouter à l'intérêt de cette relation. Lorsqu'on assembla les jeunes gens du canton dans l'église des Carmes, plusieurs individus mal famés, tels qu'un abbé Dubois (aujourd'hui aux fers à Toulon) et autres de cette trempe firent les motions les plus capables d'enflammer une jeunesse déjà trop excitée par leur général, Milhaud qui, avec son sabre, ne cessait de parcourir les rangs et d'animer ses paysans par les discours les plus énergiques. Ce Milhaud, naturellement enthousiaste et audacieux, n'était rien moins que patriote au commencement de la révolution. Il était à Paris où il se faisait appeler Amilhaud de Laparra, chevalier de Fieux, et avait pris modestement les armoiries de Louis Laparra, se disant proche parent de cet officier, mort au siège de Montjovi, près de Barcelonne, où il commandait en 1701. Ce furent principalement les paysans d'Arpajon qui furent les moteurs de tout. Ils haïssaient M. de Niossel, parce qu'étant lieutenant-criminel il avait fait pendre un paysan de la paroisse d'Arpajon malgré toutes les sollicitations possibles. M. de Niossel était naturellement dur, fier, inflexible, mais il avait des mœurs et de la probité, était bon père, bon époux. Il n'est pas croyable qu'il eut commandé aux domestiques et aux étrangers qui faisaient la garde au grenier de maltraiter les jeunes gens qui se promenaient pendant la nuit, mais un zèle mal entendu les poussa à faire cette sottise qui fut chèrement payée. La municipalité était composée de gens pusillanimes, ou mal intentionnés. Il faut en excepter peu : le maire Gourlat, honnête homme, mais sans caractère ni énergie. Il y avait là un officier municipal, créature vile et rampante d'Hébrard, le sr Bessonies, dont la mémoire doit être abhorrée. Cet homme disait qu'il ne fallait pas se brouiller avec les campagnes et agissait en conséquence. Il força le sr Grognier, huissier, commandant en tour, à donner sa démission parce que ce bon citoyen voulait faire son devoir et ne trouvant pas la rédaction assez au gré des assassins, il lui dicta lui-même sa démission. Ce furent des gens de la ville qui enclouèrent les fusils avec des pointes de Paris. Hébrard vint au-devant des Arpajonnais mais ne leur parla point de manière à les faire changer de dessein. Il avait plutôt l'air de leur dire : Venez. M. Guitard père, officier municipal, faillit être tué, par la fermeté qu'il montra. Il y avait en prison avec le sr Niossel son deuxième fils, revenu depuis peu de Malte où il était frère servant ; il était malade. Il y avait aussi le père Fontès, ex-cordelier à Aurillac. On fit évader le fils Niossel. Ce fut encore l'abbé Dubois et autres mauvais sujets de son espèce qui firent sonner le tocsin à Arpajon. On fit boire ces paysans tant qu'ils voulurent. Le département montra aussi de la faiblesse à l'exception de M. Vacher-Bourglange, procureur-général syndic et de quelques membres. Le coup était monté et arrêté depuis longtemps entre personnes intéressées. Depuis la prison, le malheureux Niossel fut assailli et maltraité. Il faisait pitié. On le traîna dans tous les escaliers de la municipalité et il fut haché sur la place. Cet acte de barbarie fut consommé par une poignée de brigands que 20 hommes bien intentionnés et bien conduits auraient arrêtés. Mais la faiblesse ou l'immoralité était dans les administrations. Les châteaux de Monlogis, à Dousque, de Labesserette, à M. d'Humières, de Senezergues à M. Verdier-Puicastel, de La Rode à M. de Comblat, Naucaze, à M. de Naucase, furent plus ou moins dévastés, mais totalement pillés. Tout le mois de mars se passa en promenades révolutionnaires. On faisait boire et manger les paysans et on était bien heureux lorsqu'il plaisait à ses messieurs, de repartir seulement le ventre plein. Un décret de l'Assemblée Législative ordonnait de désarmer la commune d'Arpajon, ce qui fut exécuté. On poursuivit quelques individus, tels que Milhaud et autres. Ce fut en défendant ces brigands que le sr Carrier, qui a acquis une si horrible célébrité, commença à faire connaître son patriotisme énergique, et se fraya le chemin de la Convention. Ce n'était qu'un procureur mal famé et qui n'était connu que par ses criailleries dans les cafés. Il était poltron naturellement et avait l'esprit un peu caustique et goguenard. Après une assemblée qui se tint au Collège et à laquelle le curé constitutionnel Chandon assista, on fut demander au président du tribunal criminel, Hébrad, tous les papiers de la procédure qui fut ensuite brûlée sur la place au milieu de la joie des sans-culottes. Ces événements se passèrent après le 10 août, lorsque Manhes, fils aîné, haranguait dans la ville les sans-culottes et que monté sur une chaise à chaque coin de la rue, il leur ordonnait au nom du peuple souverain de se rendre aux assemblées du peuple. Ces assemblées se tenaient dans l'église du collège. Un seul homme osa braver les ordres du peuple souverain, le sr Brunon père, contrôleur de l'enregistrement, vieillard respectable par sa probité et par ses bonnes qualités, comme citoyen. Lorsque Manhes dictait ses lois et qu'il mandait à la barre du peuple souverain tous les fonctionnaires publics pour rendre compte de leur conduite, on députa vers le sr Brunon pour l'inviter et lui ordonner même de se rendre aux ordres du peuple souverain. Il répondit : "Allez dire au peuple souverain que je me fous de lui, et que je n'ai point de compte à lui rendre." Et il ne bougea pas de son bureau. Les ambassadeurs rapportèrent cette réponse à l'assemblée qui parut prendre la chose en plaisanterie, mais n'en fit rien. Il faut dire que le sr Brunon avait un fusil chargé pour repousser les députés du peuple souverain, et il l'aurait fait comme il le disait. On trouve dans La Révolution du Cantal le nom de quelques individus poursuivis pour cause d'assassinats, de pillage, etc., du mois de mars, avec les sommes qu'on leur donna pour les indemniser du temps qu'ils avaient perdu en se cachant. Le nom de Milhaud jeune y figure comme de raison. On les indemnisa aux dépens des taxes révolutionnaires levées en 1793 sur les gens suspects. Le sr Pagès-Vixouze poussa la lâcheté jusqu'à imprimer de mauvais vers, dans son Journal contre la mémoire du malheureux Niossel. Cet outrage révolta tout le monde. Le sr Reyt, fils aîné, se joignit au vil folliculaire pour insulter la même victime. On aurait peine à croire à tant de bassesse, s'ils n'avaient osé la transmettre à la postérité dans le plus méprisable recueil qui parut à cette époque. Le sr Pagès-Vixouse osa bien plus. Il fut député par les brigands du Cantal pour aller faire leur apologie à la barre de l'Assemblée Nationale (Voyez le Moniteur du…… juin 1792). L'Assemblée entière ne lui donna pas le temps d'achever son infâme plaidoyer. Il fut chassé de la barre d'où il aurait dû être transféré à Bicêtre, pour ne pas dire à la Grève. Quelques jours après l'assassinat de M. de Niossel, on distribua des armes aux bons citoyens. Il fut même question d'arrêter les progrès des dévastations et du pillage. Nous fûmes un jour assemblés sur la promenade, n'attendant plus que le signal du départ pour aller chasser les paysans d'Arpajon et autres qu'on disait vouloir revenir en ville et qui parcouraient encore les campagnes, mais on rapporta que le rassemblement était dissous. A cette époque, la plus grande anarchie régnait dans toutes les administrations. Pas une mesure vigoureuse qui ne trouvât des contradicteurs dans ces hommes vils et rampants au pied de quelques ambitieux scélérats qui essayaient le pouvoir dont ils firent ensuite un si horrible usage. Chaque administration renfermait des créatures qui leur étaient vendues. Il y avait un centre de ralliement, des stipendiés, des mouchards pour rendre compte aux chefs de tout ce qui se disait dans les groupes, dans les sociétés, dans le sein des familles, etc. Rien n'était épargné, caresses, repas, femmes, tous les moyens possibles. Le sr Collinet fils dénonça en l'an III le sr Milhaud à la Convention Nationale. La dénonciation et la réponse de Milhaud sont également inexactes Cette affaire en resta là. Le sr de Niossel laissa une veuve, née Vigier de Fontanges, trois enfants dont l'aîné et le troisième émigrés. L'aîné est mort, dit-on, dans la Vendée. Le troisième habite actuellement à Saint-Céré, département du Lot. Celui qui était à Malte épousa en l'an VIII une demoiselle d'Estresse près de Beaulieu, morte des suites des couches de son dernier enfant. Le malheur a poursuivi cette malheureuse famille. L'aînée avait épousé le sr Pellamourgue-Cassaniouze, tué à Mourjou sous ses yeux par la gendarmerie qui avait été l'arrêter par ordre du gouvernement. Ce Cassaniouze était émigré rentré et s'était associé avec le nommé Battud, guillotiné à Saint-Flour, et autres mauvais sujets. Il n'était pas étranger à l'assassinat de Revel, acquéreur de son bien. C'était un homme très robuste et de belle figure. Il a laissé plusieurs enfants. Après l'événement du 12 mars, plusieurs familles riches et mécontentes de la Révolution et craignant le sort du malheureux Niossel s'enfuirent à Clermont, à Lyon et autres lieux, d'où on les fit revenir pour les mettre en arrestation à Aurillac. Ce fut en 1793, époque où commencèrent à être faites les listes des gens suspects. Avril. Décret portant suppression de la paroisse de Saint-Etienne. Vente de l'église et transfert de ladite paroisse dans l'église Saint-Géraud ; celle des Cordeliers érigée en succursale. Le dôme et la belle colonnade des Carmes y furent placés. 6 mai. Installation de la paroisse Saint-Géraud : Vanel, curé. - On plante le premier arbre de la Liberté sur la place. Il était sans racines et surmonté d'une pique en bois et d'un bonnet de liberté aussi en bois peint 10 juillet. On descendit du clocher de la paroisse la grande cloche, fondue en 1781 et une petite. Le même jour on en fit de même au chapitre et toutes furent brisées. On travailla aux prisons des Cordeliers et au bâtiment destiné pour le tribunal criminel. Cet ouvrage n'a point été achevé. Il a coûté beaucoup. La ville acheta huit pièces de canon. Les 2 pièces de 4 vinrent de Paris, de la fabrique des frères Périer. Les 6 autres un peu moindres, furent fondues à Clermont. Leurs affûts y furent aussi confectionnés. On fit une levée de deniers pour ces canons. Le tableau des souscriptions fut imprimé. Organisation du 1er bataillon du Cantal. Le sr Vernhes, de Murat, commandant, Destaing aîné en deuxième. - Il partit pour les Pyrénées-Orientales le 9 septembre. Au commencement de septembre, les députés nommés pour la Convention, partirent pour Paris : Thibault, évêque du Cantal, Carrier, ex-procureur, Milhaud jeune d'Arpajon, Lacoste, de Mauriac, Méjansac, de Pierrefort, Chabanon, de Murat, Peuvergne, d'Allanche. 1er octobre. Les religieuses sortirent des couvents. 25 novembre. Départ du deuxième bataillon du Cantal. Décembre. On fit du couvent de la Visitation des casernes pour l'infanterie. 1793. - On planta, avec ses racines, l'arbre de la Fraternité. Les corps administratifs et la garde nationale y assistèrent. 11 mai. Départ du troisième bataillon pour la Vendée. Miquel, fils, chapelier, commandant. Mai. Insurrection dans la Lozère. Le sr Charrier, ex-constituant, était à la tête de la révolte. Les départements environnants y envoyèrent des détachements. Le 30 mai, il partit 300 hommes d'Aurillac avec deux pièces de canon. M. Cambefort d'Ouradou commandait. Ils revinrent le 12 juin. Charrier décapité à Rodez. 7 juin. Les députés extraordinaires du Cantal se présentèrent à la barre de la Convention pour demander des secours en argent, en armes et en vivres. Décrété que ce département a bien mérité de la patrie. On transféra aux prisons des Cordeliers les criminels. Réorganisation de la Garde Nationale : Delort de Boudieu, commandant de Notre-Dame ; Fortet, puis Roussi, notaire, du Collège ; Grognier, huissier, des Cordeliers. Fermeture des chapelles d'Aurinque et de Notre-Dame de Bon-Secours. Celle-ci bâtie en 1764. Visseq cadet y a son écurie. Réfection à neuf du bassin de la fontaine du faubourg d'Aurinque. Enlèvement de la plaque de cuivre où était gravée l'inscription en l'honneur de M. de Monthyon. On enleva aussi le globe des armes de France, auquel on substitua un lourd bonnet de la liberté en fer blanc peint. On débaptisa la promenade et on l'appela cours de la Liberté. Le couvent du Buis où étaient enfermés les prêtres insermentés étant insuffisant, on en transféra au château de Saint-Etienne. Le couvent de Saint-Joseph fut destiné à reclure les individus arrêtés ensuite des listes de suspects, faites en avril 1793 et de la loi du 17 septembre 1793. L'église servit de magasin pour les fourrages qu'on mettait en réquisition dans les campagnes. Les frères appelés ignorantins ayant refusé toute espèce d'obéissance aux lois furent révoqués. Il faut dire que la municipalité leur fournit tous les moyens qu'elle put, sans se compromettre, pour les engager à continuer leur séjour à Aurillac, mais ils furent excités par des maisons qui étaient dans des opinions bien opposées au système d'alors. Descente de toutes les cloches tant aux villes que dans les campagnes. Une seule fut laissée pour l'horloge. 14 août. Décret de la Convention qui passe à l'ordre du jour sur une pétition de la commune de Vic-sur-Cère tendante à demander l'établissement de foires et marchés, sur ce qu'il est libre à chaque commune d'en établir sans être assujettie à aucune homologation ou approbation. Octobre. Le sr Cantuel aîné négociant, acheta l'ancien Hôtel de Ville, situé à l'angle de la rue de Lacoste et de La Marcenague. Arrivée d'une compagnie d'Invalides. Ils furent casernés dans la maison dite de Sainte-Agnès, rue du Collège, vendue ensuite par la Nation au sr Deldevez, chef du bureau, des émigrés de l'administration centrale du département. Formation d'une compagnie de canonniers. Les instructeurs furent les nommés Guillaume et Garsaud, arrivés de Paris en juin 1793. Le dernier s'est établi à Aurillac où il est entrepreneur de bâtiments. 24 octobre. Le sr Lintilhac, orfèvre, achète pour 105.100 livres le domaine de Sédeyrac vendu le 10 mai 1791 à M. de La Condamine 80.000 1. On construit une salle pour le Club dans l'église de Notre-Dame. En l'an IV, on la décore pour la faire servir de salle électorale. 31 octobre. On apprit que le sr Dandurand fils, maréchal de logis du 14e régiment de chasseurs avait reçu dans la Vendée 31 coups de feu et 12 coups de sabre, pour avoir refusé de crier : Vive le roi ! Il échappa et fut fait capitaine. Il était d'Aurillac. Il est aujourd'hui à Toulon ; il a épousé la fille d'un administrateur du département de l'Aude, à Narbonne. Novembre. On commence à introduire le nouveau calendrier. On eut beaucoup de peine à s'y mettre. Tout fut d'une grande cherté à Aurillac. Le setier froment valut 36 1. - le seigle, 30 à 32 1. - le blé noir 20 à 22 1. La livre de mauvais pain blanc, 10 s. - de pain de seigle, 6 1. (On n'en trouvait même qu'avec peine) - de savon, 5 1. - de fromage, 1 1. 4 s. Le beurre frais, de 30 à 36 s. L'huile de noix, 32 s. d'olive, 3 1. de chandelles 3 1. Le quart de vin de 16 à 18 s. et tout le reste en proportion. Ces prix ne diminuèrent même pas à la récolte. Enfin, en octobre, on taxa au maximum. Cette loi fut publiée à Aurillac le 14 octobre, jour de la foire. Ce jour tout fut enlevé ; on aurait dit un pillage. Le sucre et autres denrées disparurent. Les marchands honnêtes et ceux qui étaient patriotes furent ruinés en partie. Les autres cachèrent leurs marchandises. Dès ce moment, on ne trouvait plus rien si on le demandait à la taxe, mais on en trouvait en cachette en le payant fort cher. On ne portait plus ni grains ni denrées en ville. Le marché fut fermé. Le froment avait été taxé à 14 1. le quintal, le seigle à 10 1., le blé noir à 7 1. prix trop modiques en comparaison des autres denrées, ce qui fut cause qu'on ne trouva plus de grains à acheter. La ville en tira ce qu'elle put des paroisses voisines et en fit ensuite venir de plusieurs endroits. Les administrations des communes en faisaient fournir aux propriétaires pour être distribué aux personnes qui n'en récoltaient point ou qui n'en avaient pas, sans en laisser leur provision, ni même pour ensemencer, ce qui fit que deux mois avant la récolte prochaine, tout le monde se trouva dans la misère. On mit ensuite en réquisition les fromages de montagne, qu'on distribua à 10 s. la livre, de sorte que beaucoup de personnes vécurent pendant ce temps de fromage, de légumes, de fruits, etc., sans avoir un morceau de pain. En ville les habitants furent réduits à une livre de pain par jour, puis à 3 quarterons, et pendant plus de trois mois à demi-livre. On trouvait quelquefois du blé à acheter furtivement, mais à 60 1., à 80 1. le setier même plus. Cette pénurie dura jusqu'à la récolte. On allait, pendant la nuit, dans les campagnes quêter un peu de blé. On y portait des meubles, des effets dont les paysans étaient plus avides que de l'argent. Heureux ceux qui avaient des parents, des amis parmi les membres des administrations chargés de la distribution des blés et des farines. On fit venir des minots de Montauban. On en distribuait aux nourrices pour faire la bouillie aux enfants. Ce fut à cette époque que beaucoup de personnes prirent l'habitude du café qu'on prenait avec du miel, du mauvais pain qu'on faisait, même du bourriol. La ville n'offrait plus que le spectacle du plus triste dénuement. On faisait queue à la porte des boulangers. Il faillit y avoir bien des personnes étouffées à l'église de Saint-Géraud, un jour où l'on y vendait du grain. On fit faire un grand cercle au peuple sur la place Saint-Géraud, puis chacun fut à son tour prendre le peu de blé qu'on voulut lui donner. Mais comment contenir une populace affamée et qui craignait toujours de manquer de pain. Quand on allait au café, au cabaret, chacun portait son pain. 19 novembre. Vente, par le district de Saint-Flour, du domaine de La Roche d'Auliac, appartenant au collège de la dite ville. 1794. - On descendit la girouette du clocher de la paroisse et on y plaça le bonnet de la liberté. Fermeture des églises. On les expolia d'ornements, de vases sacrés d'argent, de cuivre, grilles en fer. On brisa, mutila les statues et on en brûla une partie sur le foirail. C'était un saint Michel et son diable, qu'on appelait le diable des Cordeliers, et dont on faisait peur aux enfants. On y ajouta d'autres statues de Cordeliers et autres. Les reliques de Saint-Géraud sauvées du pillage des protestants en 1569, furent enlevées de la belle châsse d'argent, donnée par Hercule de Manziéri, italien, abbé d'Aurillac, et enterrés dans une petite chapelle, ou plutôt divisées entre plusieurs personnes auxquelles le garçon de la sacristie les donna. On descendit les autres cloches, on mura les chapelles de Saint-Géraud et de Notre-Dame-du-Choeur. On porta dans cette église le dôme et la colonnade des Carmes qui était aux Cordeliers. On conserva avec beaucoup de peine les orgues, qu'on voulait fondre pour faire des balles. On enleva l'écusson de Saint-Géraud, ainsi que deux médaillons latéraux qu'on a remplacés par des vases dorés et des anges. Enfin, le 8 juin (20 prairial, fête de l'Être suprême), on fit la dédicace du temple de la Raison. Ce jour-là, il fit une grande pluie, ce qui troubla la fête. On avait élevé une montagne de 15 pieds, entourée d'un fossé. Au haut, on planta l'arbre de la liberté. On descendit une vierge en plomb qui était à l'extrémité de la tour de l'horloge, pour y placer le drapeau tricolore. La foire grasse fut fixée au 14 février ; celle de Carême au 14 mars ; celle de Pâques au 13 avril. Démolition des boutiques qui étaient autour de l'église de la paroisse, ainsi que de la sacristie. On démolit aussi le clocher (qui était très haut et très beau) jusqu'à la hauteur de la voûte. C'était un bâtiment carré très bien fait, avec une espèce de balcon en pierre, au bas de la flèche. On admirait surtout l'escalier en limaçon, d'une proportion remarquable. Établissement d'une manufacture de salpêtre dans l'église du Collège. MM. Murat, ex-professeur du collège, et Breu, apothicaire, sont à la tête de cet établissement. On y mit pour inscription : Vils satellites des tyrans, Aristocratec impuissants, Ici se prépare la foudre Qui bientôt doit réduire en poudre Leurs trônes chancelants. Départ pour l'armée de la compagnie des cannoniers formée l'année précédente, au nombre de 75 hommes. On instruisit une trentaine de citoyens de bonne volonté pour le service de la ville. La section du Collège prend le nom de section de l'Egalité ; Notre-Dame, des Droits de l'Homme ; des Cordeliers, de la Fraternité. Mai. Le représentant du peuple Bô ayant été insulté par des paysans du département du Lot, près de Fonds, à trois lieues de Figeac, on fit partir 300 hommes de notre garde nationale avec 2 pièces de canon. M. Delort Saint-Etienne commandait le détachement. Les troupes réunies y vécurent 7 ou 8 jours à discrétion. On arrêta beaucoup de monde. Trois paysans furent guillotinés. Hébrard et Miquel, commandants du 3éme bataillon, avaient accompagné Bô depuis Saint-Céré et l'on disait que c'était parce qu'on avait renversé les croix placées sur le chemin que les paysans insultèrent ces Messieurs. On plante sur divers points de la ville des arbres de la liberté avec racines. On plaça des sièges en pierre sur le cours de Monthyon. Ces pierres appartenaient au ci-devant marquis de Miramon. On fut les prendre comme dépendant d'un bien national. Juin-Juillet. Démolition des maisons attenantes au clocher du chapitre. Elles appartenaient aux chanoines et avaient été vendues comme biens nationaux. On démolit aussi deux autres maisons près le canal descendant le long de la promenade, en face de la maison de M. Croizet, où sont bâties les maisons des srs Gamet et Bouniol, teinturiers. Ces maisons masquaient l'entrée de la place du haut du cours. On démolit aussi la maison du sr Capelle, conseiller, rue du Prince, pour ouvrir la rue Neuve. La ville acheta et fit démolir une belle maison et jardin du sr Brieude, médecin, située sur le foirail. Le jardin allait jusque sur le chemin appelé pavé des Cordeliers. L'enclos était assez vaste et bornait le foirail de ce côté. 20 mai. Nomination par l'agent national du district de six élèves de l'école de Mars : Manhes (Antoine) fils du procureur, Picard (Antoine Silvestre), Lapeyre (Pierre) fils de l'avocat, Lacarrière (Antoine) aujourd'hui marchand drapier, tous d'Aurillac, Olivier (Jean-Joseph) de Crandelles (son père massacré en Espagne), Rouzières (Jacques) de Maurs, fils de l'aubergiste. 7 juillet. Décret qui fixe le siège de l'administration du département du Cantal à Aurillac. Il devait alterner entre Saint-Flour et Aurillac. A la fin de juillet, on commença à démolir la tour carrée servant de clocher au chapitre. Cet édifice était gothique, lourd, sans goût ni proportion. Il était placé en face de l'église. Cette démolition fut terminée en avril 1795, à cause du mauvais temps et de l'hiver. Septembre. La Société populaire tint ses premières séances dans la ci-devant église des religieuses de Notre-Dame, où l'on avait fait faire des gradins et un bureau dans la forme de la salle de la Convention. Les srs Legrand et Bichon d'Aurillac, furent fusillés à Lyon. Ces deux jeunes gens furent accusés d'être contre-révolutionnaires. Ils étaient au siège de Lyon. Le sr Bruel, ex-chanoine d'Aurillac, précepteur des enfants de Mlle Fontanges, y fut aussi guillotiné. Il avait suivi cette dernière lorsqu'elle se réfugia à Lyon en mars 1792. C'étaient de jeunes imprudents, des ennemis si l'on veut du régime de 1793, mais point de mauvais citoyens. Une soixantaine de prêtres insoumis sont condamnés à la déportation, et sortent en conséquence des maisons de Saint-Joseph et du Buis. Le sr Lintilhac, prêtre de la communauté d'Aurillac, nommé curé constitutionnel de Montsalvy, ayant fait un faux pour perdre le sr Bonnet père, juge de paix de ladite ville, fut condamné à 8 ans de fer, à l'exposition et conduit à Toulon où il mourut quelque temps après. Boudier, 1er du nom, est condamné à 20 ans de fers pour avoir prévariqué dans la vente du mobilier de Conros, en qualité d'administrateur du district. Il fut d'abord jugé à Aurillac. On intrigua pour faire casser le jugement par la Convention, en le peignant comme un patriote opprimé. Enfin, le jugement ayant été cassé et l'affaire renvoyée au tribunal du Puy-de-Dôme, le jugement fut confirmé, malgré les menaces, les caresses, dont on usa envers les témoins. Étant parti pour Toulon, il fut malade à Nîmes d'où il s'évada et rôda enfin jusqu'à ce qu'il obtint d'être jugé à Saint-Flour, où il fut enfin acquitté. Le vol était peu de chose. On guillotina le sr Latour de Boisset et la dame Tournier, veuve de Laronade de Salers, pour correspondance avec leurs fils émigrés. Ce jugement inique fut prononcé par des jurés qu'on avait choisis. Il n'y eut aucune forme de justice observée. Ils furent condamnés révolutionnairement. Il fallait un mariage républicain. Ses dénonciateurs Salsac, Valette aîné et Hébrard, président du tribunal, après la mort de Madame de Laronade, achetèrent ses biens, déclarés nationaux et situés à leur convenance. 16 décembre. Exécution de Carrier à Paris. Il était né à Yolet, paroisse à une lieue d'Aurillac. Ils étaient trois enfants dont une sœur, mariée à Delsol, propriétaire ; le deuxième est commissaire des guerres depuis 1793. Il n'a jamais été militaire. Il était ci-devant clerc de procureur, puis commis au district. Le fameux Carrier était marié à Françoise Laquérie, aujourd'hui institutrice, très honnête femme. Nouvelle loi du maximum qui ne fut pas mieux exécutée que la précédente. On ne porta plus rien en ville à taxe. On était obligé d'acheter en cachette et fort cher. On fit des distributions de pain comme l'année précédente. Enfin on finit par n'avoir plus égard à la loi du maximum. Le vin se vendait de 40 à 50 sols le quart, l'huile d'olive 8 1. la livre, de noix, 5 à 6 l., le fromage de 50 s. à 3 1., le beurre frais, 5 1., le savon, 10 1., la chandelle 5 à 6 1., la viande 40 s., la cassonade 10 1., un œuf 3 s., les souliers 25 1. Les grains à proportion et on avait beaucoup de peine à en trouver. Cette année, on acheta les boutiques d'autour de l'église et les maisons situées sur le canal, pour l'ouverture de la rue de Chazerat. On paie avec des contributions volontaires et forcées sur les gens suspects dont une grande partie fut accordée à la commune par le représentant Bô, envoyé dans le Cantal. 1er décembre. Vente de la maison curiale au sr Pontenay Fontette, orfèvre, pour 24.600 1. 1795. - 9 janvier. Abrogation de la loi du maximum. On tint le marché au temple de la Raison (église du chapitre), mais le grain s'y vendit fort cher et on n'en délivrait qu'une ou deux cartes à chacun : le froment, 40 1. ; seigle, 30 1. ; sarrasin, 15 à 18 1. 6 février. Décret de la Convention nationale qui attribue au tribunal du Puy-de-Dôme l'affaire des dilapidateurs de la fortune publique et particulière, tous mentionnés dans la Révolution du Cantal. Voici leurs noms : Hébrard, Brugoux, Mirande, Valette, aîné, Carral, Rouquier, Dèzes, Milhaud aîné, Milhaud cadet, Boudier aîné, Dilhac, Pertus, Alary. - Dèzes s'évada. Décret qui ordonne la démolition de tous les monuments en forme de Montagnes. Décret qui rétablit la liberté des cultes. On rouvre les églises et on y célèbre le culte. Permis aux prêtres qui avaient fait leur soumission aux lois de la république. On élargit les prêtres détenus au Buis et à Saint-Etienne. Mais les insermentés ne voulurent jamais célébrer dans les mêmes lieux que les sermentés. Le plus grand nombre suivit les premiers qui ouvrirent l'église de l'ancien hôpital, qui allaient dans les chambres, etc. C'était un spectacle pénible pour les hommes de bonne foi. La plus grande division régnait dans les villes et dans les campagnes. L'hiver fut long et très rude. On observa que depuis 1709-1776-1789, il n'en avait pas fait un de plus remarquable. Il dura cinq mois dans sa force. On apprend la nouvelle que le 8 juin, le dernier fils de Louis XVI était mort à Paris. 14 juin. La commune célébra la fête en l'honneur du représentant du peuple Féraud, assassiné au sein de la Convention le 20 mai dernier. Ce fut au Temple de la Raison. Juillet. Réorganisation de la Garde Nationale. Il n'y eut plus qu'un bataillon composé d'individus depuis 16 jusqu'à 60 ans, les autorités et leurs employés exceptés. On le forma de 10 compagnies de 77 hommes dont une de grenadiers, une de chasseurs, et une de canonniers (celle-ci de 30 à 32 hommes). Le sr Delort Saint-Etienne fut continué dans son commandement. La commune acheta deux pompes à incendie qu'on fit venir de Paris. 9 août. En conséquence de la loi sur les cultes, on célébra dans l'église du chapitre, ci-devant Temple de la Raison, les premières messes après avoir rouvert les chapelles de Notre-Dame du Chœur et de Saint-Géraud qui avaient été murées. Cette église ne présentait plus que des lambeaux de ce qu'elle était auparavant. On changea de place la fontaine publique. Elle était en face et près de la maison du sr Alari, marchand et on la mit au milieu de la place. Ier septembre. On reçut la Constitution de l'an III. C'était la 3e convocation des assemblées primaires pour accepter la Constitution. Le 30, quarante chasseurs de la Garde Nationale partirent pour Murat où il y avait eu une émeute à cause des subsistances. Ils revinrent le 6 octobre, emmenant quelques femmes qui furent mises en prison. 11 octobre. Les électeurs partirent pour Murat, où la Convention avait fixé la tenue de l'assemblée. Furent élus : d'Aurillac, M. Armand, avocat, maire de cette ville, Vacher Bourg-l'Ange, maire de Mauriac. Des anciens députés furent continués : MM. Thibaut, ci-devant évêque du Cantal, Bertrand, de St-Flour, Chabanon, de Murat, Méjansac, de Pierrefort. Le 25. La Garde Nationale s'assembla pour nommer la garde départementale qui devait aller garder l'Assemblée. Le département devait en fournir 76. La ville en fournit 10, mais par un décret subséquent cette mesure, n'eut pas lieu. Translation du tribunal civil et criminel à Saint-Flour, par décret de la Convention. Les accusés détenus à Riom en sortirent sans jugement, par décret de la Convention. 1er novembre. On nomma la municipalité. Elle ne fut composée que de 7 membres qui élisaient un président entre eux. Abusant de la liberté des Cultes, les prêtres insoumis recommencèrent leurs manœuvres, occasionnèrent des troubles, des assassinats dans plusieurs départements, ne voulurent jamais fraterniser avec les prêtres soumis, etc., ce qui notiva un décret de la Convention qui condamnait à la déportation tous ceux qui n'avaient pas 60 ans, et ceux-ci à être reclus de nouveau. Au commencement de novembre, on les remit au Buis. La plupart s'y rendirent d'eux-mêmes, mais presque tous ceux qui n'avaient pas l'âge prescrit se cachèrent ou s'enfuirent. Ce fut à cette époque qu'ils infestèrent les campagnes. Dans ce mois, Boudier cadet, administrateur du district, fut mis en liberté. Il était revenu en septembre dernier à Aurillac où il fut arrêté et remis en prison. Dans la commune de Saint-Bonnet et autres des environs de Salers, il y avait eu quelques mouvements séditieux. On y avait, dit-on, crié : Vive le roi ! d'autres : Vive la République ! Il y avait même eu un ou deux hommes tués. Le 8 du mois, il y marcha un détachement de 300 hommes et 2 pièces de canon de la garde nationale d'Aurillac qui en revint le 12. On y arrêta une trentaine d'individus qu'on mit en prison à Salers ou à Mauriac. On attribua ces émeutes aux manœuvres des prêtres insoumis qui abondaient dans ce canton. Suppression des directoires de district. La municipalité centrale du canton tint ses séances dans la même maison. La municipalité de la ville fut ainsi composée : MM. Joseph François Gourlat Saint-Etienne, ci-devant maire ; il fut président. - Jacques-Joseph Gourlat Laveyrine, ci-devant commandant de la Garde Nationale. Il ne put accepter à cause de sa mauvaise santé. A sa place, fut nommé M. Dupuy, avoué. - Chablat, notaire. - Héraud cadet, marchand. - Conort, notaire. - Dejou, homme de loi. - Delsol, marchand de cuir. Les invalides logés depuis leur arrivée dans la maison de Sainte-Agnès, rue du Collège, furent transférés dans le couvent de Saint-Joseph. Celui de la Visitation servit pour les prisonniers et déserteurs qu'on envoya dans cette ville. Cherté extraordinaire de toutes sortes de marchandises et denrées. Les assignats tombèrent dans le plus entier discrédit. On en avait, dit-on, émis pour 20 milliards. Les paysans et les marchands en regorgeaient, ne voulaient plus rien vendre qu'à des prix exorbitants. D'un autre côté, les agioteurs, prêtres réfractaires et tous les ennemis de la Révolution employaient tous les moyens pour les anéantir. La versatilité des mesures de la Convention, le peu de confiance qu'elle inspirait, tout concourait à entretenir ce malheureux état de choses. Le froment se vendit en assignats 1750 1. le setier, le seigle 1000 1., le blé noir 700 1., le vin 100 1. le quart, le beurre 22 1., le savon 100 1., l'huile de noix 100 1., d'olive en proportion, le fromage 40 1., la punière de sel 16 1., l'once de tabac 6 1., un œuf 15 s., les souliers 200 1., pain blanc 22 1., seigle 16 1., mouton 12 1., veau 10 1., une charretée de bois 200 1., une paire de bœufs depuis 9 à 10.000 1. jusqu'à 40.000 1., cochons gras 12.500 1.. Encore avait-on beaucoup de peine à en trouver. Enfin, en novembre, il ne fut plus question d'assignats. En eut-on eu les poches pleines, on ne trouvait rien. Tout se fit en numéraire et à des prix très hauts. Le froment coûta 22 1. le setier, le seigle 16 l., le blé noir 12 1., le vin de 15 à 20 s. le quart, le pain blanc 10 s., le beurre 18 s., le fromage 18 s., la viande 10 s. et ainsi du reste. Elles diminuèrent un peu vers la fin de l'année, mais on refusait les pièces marquées, au coin de la république, surtout les pièces de métal de cloches. 1796. - 21 janvier. On célébra la fête funèbre en mémoire de la mort du dernier roi des Français. Ce fut un détachement de la Garde Nationale et les corps constitués qui renouvelèrent le serment de haine aux rois. Pareille cérémonie n'avait eu lieu depuis 1794. Ce jour n'offrait pas comme on se l'imagine bien, un spectacle bien divertissant. Il n'y avait que quelques mauvaises têtes qui tâchaient de se faire remarquer. Un d'entre eux, ex-militaire, qui avait été dans la Vendée, acheta la tête d'un porc, disant qu'il voulait manger la tête du tyran et autres gentillesses de cette espèce. L'homme sensible souffrait et se taisait. Cet homme est aujourd'hui (1818) décoré de la croix de Saint-Louis. 14 février. Un gendarme d'ordonnance, envoyé du Mur-de-Barrès, donna avis au département d'un rassemblement de paysans de plusieurs paroisses qui devaient venir enlever les prêtres renfermés au Buis et aux prisons. Le rassemblement eut lieu à Arpajon, qui n'en sachant rien, en donna de suite avis à la ville. On battit la générale et la Garde Nationale prit les armes et on s'assembla sur la place. On braqua les huit pièces de canon chargées à mitraille. On détacha des patrouilles vers les Prades, on arrêta quelques paysans qui venaient en groupe, et on les mit en prison. L'un d'eux n'ayant pas voulu rendre son fusil et passant la rivière pour s'enfuir, fut tiré par un volontaire qui venait de la Vendée et ayant été blessé, il en mourut quelques jours après. On fit une garde plus exacte. Les paysans du côté de Vézac avaient quelques jours auparavant enlevé aux gendarmes leur prieur qu'on conduisait en prison. 5 avril. Jour de foire à Marcolès. Il y eut une émeute considérable. Les gendarmes de Saint-Mamet s'y étant rendus pour arrêter un jeune homme coupable de quelque délit, il y eut une rixe dans laquelle deux gendarmes furent grièvement blessés. Le lendemain on y envoya 300 hommes de la Garde Nationale avec deux pièces de canon. Ce détachement revint le 9, emmenant l'agent national chez lequel on avait trouvé des ornements d'église. Il fut conduit à Saint-Flour. Le 17, publication à son de trompe dans la ville de l'ordre de reprendre la cocarde nationale sous peine de prison et autres punitions plus graves. Presque toutes les femmes et les hommes l'avait quittée. Les femmes la portaient sur leur coiffe. Celles qui ne l'avaient pas étaient insultées par les autres. 14 mai. On reprit la vente des biens nationaux interrompue depuis quelques temps. On vendit le domaine de Cologne appartenant au collège, le restant des biens des maisons religieuses, presbytères, jardins, etc. On vendait par soumission et on tirait au sort lorsqu'il y avait plusieurs concurrents. Plusieurs personnes avaient acheté d'après ce mode et se réjouissaient déjà de leurs acquisitions à si bon compte, lorsqu'un nouveau décret mit fin à leur rêve. Il y eut tel et tel qui avaient déjà invité leurs amis à une partie dans leurs nouvelles propriétés. Il fallait les voir à la nouvelle du nouveau décret. 29 prairial. Vente du couvent et enclos du Buis aux srs Rivière aîné et Visseq aîné pour 15.130 1. Le sr Rivière acheta la part de Visseq et la revendit à son fils aîné. En l'an 7, il s'y établit une brasserie qui dura peu de temps. 25 juin. Le drapeau tricolore en étoffe qui était au haut de l'horloge s'étant usé, on y en substitua un autre en fer blanc. Le 29, on transféra au couvent de la Visitation les prêtres reclus au Buis. Ier thermidor. Vente de l'enclos de Notre-Dame au sr Palis, secrétaire général de l'administration pour 30.130 1. Les srs Delolm-Lalaubie, Lasmoles et Laporte font un arrangement pour le pré avec le sr Palis. Le sr Delolm-Lalaubie achète une partie du bâtiment de la rue du Collège. Vente des domaines de Cologne et de Besse la somme de 107.072 1. 9 s. 1797. - 23 frimaire. Loi qui permet l'aliénation de la maison de l'aumônerie achetée en 1791 par la commune. Les fonds en provenant devaient être employés à la construction de la halle. Elle fut payée en numéraire par la faute de l'ancienne municipalité qui pouvait la payer en assignats. Les enchères furent renvoyées à cause du prix de 10.000 1. trop inférieur à la valeur. 11 mai. Arrivée de M. Delambre, célèbre astronome, chargé de mesurer une portion de l'arc du méridien depuis Dunkerque jusqu'à Barcelone. Il venait de poser des signaux au Puy-Violent et allait dans la commune de Montsalvy pour la même opération. C'était un bel homme, un peu âgé, plein d'amabilité. Il a demandé des lettres à l'administration du département pour ne pas passer pour sorcier, comme on l'a cru à Salers. Il repartit le 23. 1798. - 3 messidor. - Arrêté de l'Administration municipale pour la construction d'une halle au blé. Le dessin donné par M. Lallié, ingénieur en chef, était une belle rotonde. Le 3 fructidor fut posée la première pierre. Les fondements en furent posés à grands frais et arrachés ensuite pour la halle qu'on voit maintenant. On finit la démolition de l'église paroissiale. On vend les matériaux au fur et à mesure pour ne pas les exposer à être volés comme ceux du clocher du chapitre. 5 germinal, an VI. Ouverture de la nouvelle salle de spectacle construite dans l'église du collège au moyen d'une souscription volontaire, sur les plans de M. Lallié, ingénieur en chef. Un individu d'Aurillac qui vient de Versailles tente d'établir une brasserie dans une partie du local des Carmes qu'il avait acheté et qu'il n'a pas pu payer. Il a cessé. 6 thermidor. On commence à percevoir le droit aux barrières. On les renverse, on les brûle ; on laisse faire. Droit excessif, gaspillage. La municipalité fait rétablir les barrières. Force armée pour protéger la perception. 21 fructidor. M. Desaurières, membre de la commission nommée par la municipalité m'écrit pour me faire connaître le concours ouvert pour célébrer la fête de la fondation de la république. Il s'agissait de faire un discours ou une pièce de théâtre. Le prix du discours était une médaille, et celui de la pièce une place gratuite au spectacle pendant une année. Ce fut le sr Grognier, Louis, qui remporta le prix de la pièce. Elle était intitulée La fondation de la république ou le triomphe de la philosophie. Elle fut jouée le 2 vendémiaire. Les membres du jury étaient M. M. Devillas et Marmontel, administrateurs du département, Boudier, juge de paix (Sud) et Gautier, ex-instituteur primaire et marchand. Ce dernier était là sans doute pour faire nombre. Nota. - Je m'occupai à vendanger et à jouir de la société de l'amitié (chez M. Fontanilhe-Lacombe, à Saint-Céré) et ne pensai ni au discours, ni à la pièce à faire. 2 fructidor an VII. Translation des reliques de saint Géraud. Lors de la fermeture des églises et de l'enlèvement de l'argenterie des églises, plusieurs personnes obtinrent des reliques du saint. Elles les ont rendues et l'ont attesté à la grand'messe. On a lu le procès-verbal qui constate le fait. Ce fut le nommé Roques, sacristain, qui cacha les reliques dans un caveau jusqu'en 1793. Quelques mauvais sujets les lui ayant demandées, il leur présenta des os qu'il avait substitués et emporta les reliques chez lui. Plusieurs personnes en ont gardé, notamment quelques prêtres. Celles qui restent sont peu considérables. 1799. -6 prairial an VII. Loi qui autorise la translation de l'hospice dans le couvent de Saint-Joseph. Commencement des travaux au bâtiment de l'administration du département. Le sr Boissonade, entrepreneur pour 85.000 1. 1800. - 5 floréal an VIII. Le ministre de la police, Fouché, défend la représentation d'Athalie sur aucun théâtre de l'empire. Brumaire an IX. Les pauvres occupent le nouvel hospice. 1801. - Ventôse an IX. Une compagnie de vétérans, qui était à Saint-Joseph est placée dans le local de la Visitation. 6 brumaire an X. Vente de l'ancien hôpital par le sr Charmes, notaire, qui l'avait acquis le 26 pluviôse an IX moyennant la somme de 7450 1. (pour l'hospice dont il était économe). Ce fut le sr Deldevez, chef de bureau à la Préfecture qui l'acheta 24.300 1. 19 frimaire an X. Le préfet demande, conformément à une loi, que le pré de la Visitation soit affecté à l'instruction publique, notamment en faveur au collège d'Aurillac. 1802. - 22 pluviôse an X. On annonce que Buonaparte étant à Lyon a rayé M. de Lachenaye.-Lacondamine de la liste des émigrés, à la sollicitation des négociants de cette ville. M. de Lacondamine avait voulu établir une manufacture d'indiennes où il a dépensé beaucoup d'argent sans réussir. (Il est aujourd'hui, 9 juin 1816, à Aurillac, chez sa femme née Bastid et vit des revenus de cette dernière). 26 germinal an X. On annonce qu'à Pâques tout sera prêt pour installer les nouveaux évêques. Nous touchons au dénouement de cette longue et trop funeste lutte. Le rétablissement de la paix éprouvera-t-il encore des obstacles ? Je le crains pour mon pays. Je vois si peu de bonne foi d'un côté et tant de crédulité ou d'hypocrisie de l'autre qu'il m'est bien permis d'exprimer toute ma pensée. Du 28. Aujourd'hui, jour de Pâques, on a sonné la seule cloche qui existait dans la ville. Elle est aux ci-devant Cordeliers dont l'église est desservie par le citoyen Durat-Lassalle et autres deux prêtres soumis. Cette cloche servait pour l'horloge. 12 floréal. Le préfet, accompagné de toutes les autorités constituées a fait, à 11 heures, la proclamation de la loi sur les Cultes. Le peuple aurait vu avec édification que tous les ministres de la religion aujourd'hui tous égaux aux yeux de cette loi de paix et de sagesse, se fussent réunis dans un temple commun pour y proclamer et cimenter cette paix et cette union que leur reccomandent l'évangile et leur devoir. Nous avons été trompés... Pas un, et ils sont en grand nombre, n'a voulu donner cet exemple de soumission et d'obéissance à la voix du chef de l'église et de la république, pas un n'a manifesté le désir de terminer cette lutte scandaleuse qui subsiste depuis trop longtemps... J'en cherche la raison et je la trouve dans l'ignorance, l'entêtement et l'orgueil de presque tout notre clergé insoumis, que mènent quelques petits soi-disant docteurs bien ignares, bien vains et surtout intéressés. O vertueux Fénelon!... Quand imiteront-ils ta sublime modération, ta simplicité évangélique !... Les Mathans ! On annonce que M. de Villefrancon, ci-devant grand vicaire de Besançon, est nommé évêque de Saint-Flour. 2 prairial. D'après les devis et détail estimatifs des réparations à faire à la cathédrale de Saint-Flour, elles se montent à la somme de 20.000 francs. Du 17. Je crois devoir transmettre ce qui se passe sous mes yeux. D'après le Concordat, d'après le Sénatus-consulte qui accorde une amnistie aux émigrés, les prêtres viennent à la Préfecture les uns pour retirer leur arrêté de radiation, les autres pour faire le serment exigé des amnistiés. Eh bien ! les uns veulent faire la promesse de fidélité à la Constitution, les autres la promesse au gouvernement, d'autres le serment porté dans le Concordat ; d'autres veulent être assimilés aux amnistiés, d'autres enfin veulent attendre encore. Cela ne finit pas en distinctions théologiques, etc. 16 messidor. Le préfet a écrit au sr Daude, président du tribunal criminel, commissaire nommé par lui pour les affaires concernant les préparatifs à faire pour la réception de l'évêque. Il lui mande que le ministre de l'intérieur a approuvé les plans, devis, etc., et qu'il a écrit au préfet de la Haute-Loire pour que ce dernier tienne la somme de 10.000 1., montant de son contingent pour les réparations à faire à la cathédrale et à l'évêché. Du 25. On annonce que ce n'est plus M. de Villefrançon, mais bien M. Belmont, évêque de Saint-Flour. Les prêtres ne cessent de faire les plus grands ravages dans les campagnes. C'est surtout aux femmes qu'ils font croire tout ce qu'ils veulent. Les amusements les plus innocents sont défendus dans certaines paroisses avec une sévérité sans exemple dans le passé. Les cafards ! 1804. - 24 germinal. Arrêté du préfet portant création d'un Comité de vaccine. 23 prairial. Décret sur les cimetières et les inhumations. 26 messidor. Vente du Pradet au sr Niossel par le maire Abadie, pour la somme de 3.000 1. 12 fructidor. Arrêt du préfet interprétatif du décret du 25 thermidor sur la démonétisation des pièces de 3 1., 24 s., 12 s. et 6 s., qui ne porteront point l'empreinte de 1726 et années postérieures. 1805. - 10 floréal. 1re adjudication du pont des Escures, en faveur du sr Cayla (de Caylus, Lot), moyennant la somme de 78.000 1. Ladite adjudication résiliée par arrêté du Conseil de Préfecture du 26 juillet 1808, l'entrepreneur ne pouvant se procurer de la pierre de taille. Septembre. Jamais on n'avait vu autant de fruit que cette année ; on le donnait pour rien. Octobre. Mouvement à Cahors à cause des droits réunis. Le préfet veut quitter la ville. Plusieurs personnes arrêtées. 1808. - 3 septembre. M. Raulhac, propriétaire rue de la Marinie, a donné dans le n° 14 du Journal du Cantal, une notice très bien faite sur les premiers temps de la ville d'Aurillac. Il y a beaucoup de recherches et documents intéressants. Ce bon citoyen jouit de la plus faible santé, ce qui ne l'empêche pas de s'occuper de tout ce qui peut être utile ou illustrer son pays. Il a fait un voyage à Paris pour aller consulter à la Bibliothèque impériale tout ce qu'on, peut y trouver sur l'Auvergne. 25 décembre. Depuis quelque temps, plusieurs particuliers ont adopté la méthode de M. de Rumfort pour l'économie du combustible et ont fait bâtir des cheminées appelées du nom de cet homme célèbre. Quelques établissements ont aussi des fourneaux économiques. On sent chaque jour davantage le besoin d'épargner le bois qui devient rare et très cher, parce qu'on ne plante pas assez et qu'il n'y a qu'un trop petit nombre de propriétaires qui sachent ou veuillent faire de légers sacrifices pour perfectionnée cette partie d'économie rurale négligée dans ce pays à un point qui fait craindre un fâcheux avenir. Il est vrai qu'il y a quelques propriétaires qui s'occupent avec succès d'introduire des méthodes fondées sur de bons principes. Déjà nous possédons des plants de fruits excellents, de bons jardins. On multiplie l'acacia, ce bel arbre qui orne si bien nos campagnes et nos promenades. L'usage des poêles devient tous les jours plus commun. Ils sont d'un goût, d'une élégance et d'une grande commodité. On en a reçu de Clermont qu'on chauffe avec du charbon, qui sont portatifs et économiques. On ne fait plus de ces appartements vastes où nos ancêtres rassemblaient toute leur famille dans ces longues soirées d'hiver qu'on remplissait au moyen de contes de fées et de revenants. Les habits se ressentent aussi de la révolution. Les pèlerines amples, longues, bien moelleuses, couvrent hommes et femmes. Les fourrures du Nord garantissent nos belles des rhumes et des fluxions. La mode des manchons a passé ; nos vieilles mères n'en portent même plus. Hommes et femmes portent ce qu'on appelle des douillettes en soie bien ouatées. On a abandonné les roupes, espèce de robes de chambre qui a été quelque temps en vogue et qu'on faisait en étoffes de laine appelées London, draps à poil, incommodes. Quant à la chaussure, les bottes, les guêtres, les espadrilles, les sabots délicats pour les femmes dont quelques-unes portent des brodequins, les galoches du Languedoc, les sabots de Clermont commencent à s'introduire. Les souliers sont ferrés ; peu de pointes. Les claques sont très en vogue. On voit de petits bambins courbés sous le poids d'un claque. Le café, les liqueurs ne suffisant pas aux grands pour se distinguer des autres classes de citoyens chez lesquels l'usage de ces boissons s'est bientôt introduit, ils avaient adopté le thé et le punch, mais en vain ont-ils cru le faire exclusivement. Aujourd'hui les ouvriers les plus infimes prennent du punch ; on ne parle que de punch. Il est vrai, c'est après un dîner copieux, un souper bien assorti ; les têtes se montent et alors rien ne coûte. Prendre un punch, c'est le suprême bon ton. Le café coûte aujourd'hui (28 décembre 1808), 8 sols la tasse ; un verre de liqueur depuis 3 s. jusqu'à 6 et 8 s. ; le chocolat 12 s. la tasse. Un punch 3, 4 et 6 l., selon le nombre des personnes. 1809. - 12 mai. Je ne sais quelle influence aura le luxe qu'étalent indistinctement toutes nos femmes, ni quel en sera le résultat, mais je me suis aperçu que ce ver rongeur prend chaque jour de nouvelles forces. J'ai vu Aurillac ne posséder qu'un traiteur, un café, pas une marchande de modes jusqu'à l'arrivée de Madame Marnat, née Chavagnac, de Clermont. (J'ai un calendrier d'Auvergne fait par son père). Longtemps elle fut seule pour tout ce qui concernait les modes. Aujourd'hui cet art ayant fait les plus grand progrès, il a bien fallu que les artistes se soient multipliés. Parmi nos modistes du grand ton, nous ne parlerons que de Mlle Lesmarie et de Mlle Boyssou d'Aurillac. Chacune a commencé avec presque rien. Aujourd'hui leurs magasins nous rappellent les beaux magasins du Palais-Royal. C'est là que nos femmes vont admirer, désirer, convoiter toutes ces brillantes babioles, dont elles croient que leurs appas ont besoin pour plaire à un amant, à un mari qu'elles ruinent, qu'elles précipitent dans un état qui bientôt ne leur permet plus de suffire aux premiers besoins. Ces demoiselles font régulièrement deux voyages à Paris, le premier dans le mois d'avril et le dernier dans le mois d'août. Leur retour est aussi désiré que les galions d'Espagne l'étaient autrefois à Cadix, et chacune se promet bien d'avoir ce qu'il y aura de plus frais, de plus élégant ! Que d'envieux ! Que de jaloux ! De combien de ménagements, de petits mensonges la dite marchande est obligée d'accompagner ses refus, toujours adoucis par des égards qu'elle sait mesurer à la qualité, au caractère, à l'humeur des mécontentes. Il faut vraiment un tact qui n'est donné qu'à une jolie marchande de modes. Il y a aussi madame Vintin, née Bourdin, d'Aurillac, qui travaille dans, la même partie, mais elle est encore peu achalandée, étant depuis peu revenue avec ses parents de Lyon où ils avaient été en l'an III et où ils ont mal fait leurs affaires. 13 mai. En visitant les dehors de cette ville, on ne trouve partout que nouveaux bâtiments, jardins, etc. A quoi sont-ils destinés ? à quelque établissement utile ? Non. Ce sont des cabarets, des bouchons, de mauvais lieux qu'on prépare, comme si nous n'avions pas assez de tous ceux dont la ville est surchargée. Je veux noter le nombre de ces lieux, et on sera effrayé. L'étranger ne peut comprendre comment notre ville peut suffire pour entretenir autant de ces maisons où vont se perdre tant de fortunes et surtout tant d'honnêtes sentiments. Aucune ville n'offre un pareil spectacle ; aussi Aurillac est-il -cité comme la ville de la mangeaille. Pour peu qu'un étranger s'annonce soit par sa réputation personnelle, soit par une mission importante, il est gorgé, étouffé dans les repas les plus splendides et qui ne lui donnent pas le temps de respirer. Je connais telle famille qui est arrivée à Aurillac sans le sol, dans toute la vérité du mot, qui aujourd'hui étale le luxe le plus insolent et le plus ruineux, soit dans ses habits, meubles, soit dans ses dépenses pour la table. Chargée de dettes, cette famille vit au jour le jour et se moque du lendemain. Il est vrai qu'il y aura une dupe qui pâtira de tout cela, mais on s'en moque. Le temps révélera tout. Depuis quelque temps on néglige ou pour mieux dire on a abandonné presque tout à fait les saints du calendrier pour ceux du paganisme ou des romans dans les prénoms qu'on donne aux enfants. Vous n'entendez partout que les noms pompeux de César, d'Auguste, de Théodore, etc., de Coralie, d'Adèle, de Laure, de Louisa, etc., et cette manie a percé dans les dernières classes. Ce que je trouve extraordinaire, c'est de voir que nos prêtres se taisent sur cette mode irrévérente. 15 mai. Il est une vieille fille, née dans la classe qu'on appelle haute qui ne pouvant plus rien offrir aux hommes, va tous les jours porter une petite bouteille d'huile à la lampe de Notre-Dame-du-Chœur et le plus ostensiblement possible, afin qu'on sache que, nouvelle vestale, elle entretient le feu sacré. Si j'avais l'honneur de l'approcher, je lui dirais : allez porter votre offrande dans le réduit du pauvre et vous vous préparerez des jouissances qui satisferont moins l'orgueil, mais dont votre cœur se plaira davantage à rappeler le souvenir, si toutefois il est encore susceptible de ce sentiment que doit inspirer l'humanité souffrante. 10 juillet. Dans son dernier voyage à Paris, une marchande de modes avait porté des espèces de bonnets de police, mais d'une élégance recherchée car ils étaient en velours de toutes les couleurs avec glands en or, etc., beau poil d'astrakan, etc., et voilà que nos jeunes gens du bon ton ont été vite porter leurs 15 1. pour avoir un bonnet. Mais, ô scandale ! bientôt les cuisiniers, les laquais se sont aussi affublés d'un bonnet à la mode et ont voulu rivaliser avec les messieurs. Mais ceux-ci ont laissé leur bonnet reposer jusqu'au carnaval prochain, où au moins, il pourra servir au bai masqué. C'est encore quelque chose. 1810. - 29 mars. Allez au café Vallet, rue de Noailles ou chez Lac, rue des Frères, à une heure après-midi, vous y trouverez vingt tables et plus, garnies de preneurs de café, de punch, de joueurs de domino, le jeu à la mode, au moyen duquel on joue sa tasse, sa liqueur, son punch, etc. C'est un bruit, un tintamarre qui vous donne la migraine. On prend sa tasse, son verre de liqueur, puis de punch, puis la bière, puis encore le petit verre, puis on s'ennuie, surtout lorsqu'on a perdu ou qu'on est forcé de dire : " Mettez tout sur mon compte... ". Un de ces deux cafetiers me disait l'autre jour qu'il lui était dû plus de 6.000 1. Le café Vallet est le plus beau, le mieux achalandé. On y est servi avec une élégance, une propreté, une prestesse qu'on ne trouvait autrefois qu'à Paris. Le sr Vallet est de Bonin (département de la Loire). Il vint à Aurillac où il épousa une demoiselle Puech et prit une boutique de draperie qu'il a quittée depuis quelques années. C'est un très bon citoyen, bon père ; il est veuf, a plusieurs enfants. Il est généralement aimé. Son café continue d'être aussi fréquenté, il aura bientôt fait fortune. Son café a pour enseigne : au café du palais. (Il a acheté la maison qu'il occupe le 17 octobre 1812, vendue par expropriation sur le sr Chauvin, marchand). Depuis quelque temps, on mêle dans le café de la poudre de racine de chicorée torréfiée, ce qui donne de la couleur et un peu d'amertume au mélange. Les marchands vous le vendent ainsi aussi cher que du bon café. Madame Vintin, née Bourdin, vient de faire décorer un très beau magasin, maison Perret, sur la place. Elle part pour Paris pour ses emplettes de la foire de la Saint-Urbain. Ce sera sinon le plus riche, du moins le plus élégant. 2 avril. On m'a dit aujourd'hui que le préfet avait fait vendre comme papiers inutiles presque tous les papiers provenant des archives du chapitre de Saint-Flour, envoyés dans le temps à l'administration du département qui les entassa sans aucun ordre. Lorsque le préfet succéda à cette administration, on les fit transporter dans une salle du ci-devant couvent de la Visitation où ils ont été à la discrétion de tous ceux qui ont voulu y fouiller. On en trouvait dans toutes les boutiques d'épiciers, etc. Enfin, on les a vendus au papetier ; on a conservé quelques terriers, mais tout avait été pillé et on n'a pris aucun soin d'extraire ce qui pouvait servir à l'histoire du pays. Ainsi ont été traités toutes les archives et dépôts de titres et de livres et quand on parait regretter la perte de ces monuments précieux, d'imbéciles parvenus ou d'insolents spéculateurs marchands d'argent vous demandent : "A quoi cela peut-il être utile ? " Voilà l'esprit du jour. 1812. - 25 décembre. Vente de la maison de Ladoux, rue des Dames, à Guillaume Bernard, jardinier, chez M. Laval, juge, moyennant 3050 1. L'hospice la fit vendre par un tiers. Elle n'avait pas été comprise dans l'état des bâtiments composant l'ancien hôpital, quoiqu'elle appartint à cet établissements. 1813. - 8 août. Depuis quelque temps, les boucles d'or aux souliers sont devenues presque communes. On les porte rondes ou à peu près carrées, ainsi que celles d'argent dont le plus mince artisan pare ses souliers. Quelques vieux amateurs ont repris celles qu'ils avaient cachées pendant la Révolution et qu'on reconnaît à leur forme et à leur grandeur. Les femmes et les hommes portent des bagues à presque chaque doigt. Les diamants sont à la mode. Les femmes portent un busc pour séparer leur gorge et de petits corsets pour leur donner de la grâce. Le buse est en bois, en baleine ou en acier et leur descend jusqu'au bas-ventre. Les hommes portent des bottes avec des talons de bois ferrés. I814. - 5 décembre. Par ordonnance du roi, les biens ci-après ont été rendus à leurs propriétaires primitifs. Par suite des lois sur les émigrés, ils avaient été séquestrés et mis sous la main de la nation : Forêt du Lioran (1233 hectares) à M. de La Roche-Lambert. Forêt de Brezons (600 h. 27 perches) à dame Marie Charlotte Cassagnes-Beaufort, épouse du marquis du Plessis-Châtillon. Forêt de Sinic (450 hectares) aux frères Grimaldi, princes de Monaco. Bois de Gravières, de Brugeilles, d'Algères, Montbellier, Champ d'Algères (ensemble 1080 h.) à M. Gaspard Dubois de Saint-Etienne. Ces bois sont situés dans les arrondissements de Mauriac et de Murat. 1815. - M. Raulhac, adjoint de la Mairie, reçoit les dons des citoyens pour la réparation du collège qui tombe en ruine. Il passe dans la ville et par ce moyen sauve ce bâtiment d'une ruine certaine. On ramassa 5 à 6.000 1., somme qui jointe à celle de donnée par MM. Les préfets La Chadenède et Locard, fut suffisante pour cette réparation. 1816. - 24 juillet. Ordonnance du roi qui autorise l'acceptation : I° d'un legs de 1.000 l., fait par la demoiselle Pépin pour concourir à l'établissement d'une école de jeunes filles pauvres dans la ville d'Aurillac. - 2°d'un legs de 3.000 1. fait par la dame Lassalle pour le même objet. Jusqu'ici on a mis la plus grande insouciance pour cet utile établissement. Jamais il n'y eut moins de zèle, moins de sollicitude pour les malheureux. 29 août. Arrêté de M. le Préfet pour faire procéder à un nouveau recensement de la population de la ville et commune d'Aurillac. Ce fut à la demande de la mairie pour obtenir une nouvelle classification quant aux droits d'entrée qui se perçoivent sur les boissons pour le compte de trésor et une descente de classe pour l'établissement de la contribution des patentes. Le premier recensement fait en 1815 était irrégulier par la faute des commissaires qui avaient travaillé comme lorsqu'on travaille gratis. Le dernier état donne 9.180 âmes. On l'avait porté autrefois à 10.500. C'était pour avoir les administrations et autres établissements. 17 octobre. Mort de M. Izarn Roussille de Valadi à Nîmes, à l'âge de 78 ans. Il était père de M. Valadi, officier aux gardes françaises, membre de la Convention, guillotiné à Périgueux en 1793 comme mis hors la loi après le 31 mai 1793. Ce fut son collègue Roux-Fazillac qui le fit connaître. Il avait épousé une Vaudreuil. 1817. - Janvier. Par son testament, M. de Beauclair donne 2 domaines situés dans la commune de Paillerols à l'hospice d'Aurillac. Ces biens dépendaient du couvent des religieuses de la Visitation du Mur-de-Barrez. 1818. - Avril. Maurs n'avait qu'un puits au milieu de la place. Depuis longtemps on parlait d'avoir une fontaine et le sr Gourdon père prétendait qu'on pouvait faire venir l'eau d'une très bonne source qui n'était pas trop éloignée. Le projet en était resté là. Cependant le sr Gourdon et son fils ont de nouveau persisté et les autorités se sont décidées à entreprendre ce travail qui a réussi. L'eau a jailli sur la place pour la première fois le... Avril, au grand contentement des habitants. Le bassin n'est pas encore fait. On a construit aussi une fontaine sur la place de Montsalvy. On prenait l'eau dans une fontaine appelée de l'Arche, à cause de la forme de sa construction. 7 avril. S. M. a ordonné qu'il sera établi dans la commune de Condat, arrondissement de Murat, 3 foires qui s'y tiendront le 15 mars, le 13 juin et le 15 octobre de chaque année. Leur durée sera d'un jour. 19 mai. Par ordonnance royale du 19 mai 1819, l'hospice d'Aurillac a été autorisé à acquérir du sr de Chazelles, écuyer du lieu de Laveissière, commune de Raulhac, des biens situés dans la commune de Paillerols pour la somme de 12.000 1. Acte passé devant Charmes, notaire. 12 juillet. Le pont de Laneau sur la Truyère a été décintré. On y est passé en octobre suivant. Les srs Escaille de Murat et Desprats d'Aurillac, entrepreneurs. 1832. - Janvier. Des prêtres qui n'avaient point porté la soutane depuis longtemps, qui avaient accepté des emplois civils, qui les avaient trafiqués, etc., ont tout à coup repris leur ancien costume et avec une plus grande sévérité dans le maintien. D'autres qui avaient été en 1793 des dénonciateurs, des piliers du club des sans-culottes, qui ne fréquentaient que les mauvais lieux, qui se moquaient de leur état, ont repris la soutane et sont de petits saints. D'autres sont dans l'intention de les imiter, mais la honte les retient encore. Ils veulent voir les événements. Justice Le présidial d'Aurillac créé par Henri II en 1551 ou 2. Il y avait deux présidents réunis en 1759, le premier au lieutenant-général, le second au lieutenant-criminel. Le bailliage et le présidial avaient 116 villes ou paroisses dans leur ressort. Le greffe du bailliage et présidial fait partie du domaine du roi affermé 2.000 1. Le palais de justice était la maison du sr de Malras d'Yolet. Il contenait le présidial, l'élection, et au rez-de-chaussée l'auditoire de l'abbé. Le greffe de l'élection appartient à M. d'Ormesson, lequel le vendit au sr Piales du Mur-de- Barrez, qui le revendit au sr Lorus d'Aurillac, après la mort duquel le sr Reyt de Viers l'acheta 13 ou 14.000 1. En 1759, les marchands obtinrent une bourse consulaire. MM. Du présidial furent nommés juges consuls. Ils devaient juger sommairement, conformément à la bourse des marchands de Clermont. Le lieutenant-général juge seul en son hôtel sommairement toutes les causes jusqu'à 12 1. Foires Anciennes foires d'Aurillac : lundi de la Septuagésime, 25 mai (Saint-Urbain), 7 août, 14 octobre (Saint-Géraud), 13 décembre (Sainte-Luce). Foires nouvelles établies par lettres patentes d'avril 1746 : 2e lundi de Carême, 1er jeudi après Pâques, 6 juillet, 11 septembre, 14 novembre (Saint-Martin). Rues 30 rues à Aurillac - places d'Armes - de l'Olmet - Maudon - Maillard - de Vic - de Saint-Géraud - de Monthyon. Cours planté de 172 ormeaux, la plantation commencée le 3 avril 1771 et terminée le 13. Obélisque surmonté des armes de France, etc. Lorsqu'on permit à M. Dorinière d'avoir une allée et un passage au fond pour aller au Pradet, il se soumit par acte à la commune d'entretenir la promenade de tout le sable nécessaire. A l'époque où l'on voulut percer la rue appelée de Chazerat, il existait deux maisons, l'une du sr Rampon, procureur (le patron des chicaneurs) et l'autre des demoiselles Pépin, appelée l'Estabaïde ou Thébaïde. Il fallut obtenir un arrêt du Conseil pour forcer le sr Rampon à céder sa maison, mais il s'y refusait et s'obstinait à y demeurer. M. de Vixouse, lieutenant particulier au présidial et subdélégué, voyant cette obstination, se fit escorter par la maréchaussée, prit quatre couvreurs et leur ordonna de découvrir la maison, ce qui fut exécuté et alors le sr Rampon fut forcé de déguerpir. M. De Vixouse père, était un magistrat aussi respectable que son fils fut mauvais sujet, On ne prit que la moitié de la maison de MMlles Pépin. J'y ai vu M. de Caumont-Peyrohencq, fameux pour son goût pour les cannes, les tabatières et surtout pour les jolies servantes. Il est mort très vieux à Maurs. La maison du sr Brousse, ancien marchand de fromages, rue du Collège, appartenant ci-devant à Mlle Burg, était appelée anciennement la maison de Fabrègues. Elle ne faisait qu'un corps de bâtiment avec la maison des demoiselles Soulacroup, rue de la Marcenague. La rue du Collège s'appelait rue Saint-Etienne, alias Saint-Jacques. Monuments Église Notre-Dame. - Le clocher de l'église Notre-Dame était composé d'un carré en maçonnerie de 108 pieds de hauteur et de 28 pieds carrés, dont les murs ont quatre pieds d'épaisseur. Il était surmonté d'une flèche en bois de 42 pieds. Hauteur totale à partir du niveau de la rue : 150 pieds. A chaque angle étaient deux contreforts afin de soutenir les voûtes qui sont dans le clocher à différentes hauteurs. Il y avait trois étages. A plain pied de la voûte de l'église étaient les archives de l'ancienne communauté, qui furent transportées dans l'ancienne sacristie derrière le chœur. Ces contreforts ont 5 pieds en carré, terminés à 17 pieds en contre-bas de la plate-forme du clocher. Dans le contrefort de l'angle du devant était l'escalier à vis de 7 pieds de diamètre, terminé au niveau de la dernière voûte, à 3 pieds en contrebas de la plate-forme. La flèche avait 42 pieds de hauteur et 23 en carré à la base. Le 12 germinal an II, l'administration du district ordonna la démolition dudit clocher par attachement, personne n'ayant voulu s'en charger pour la somme de 5.296 1. portée au devis de l'ingénieur en chef du 20 ventôse précédent et ce fut le citoyen Prunet, menuisier, qui fut nommé chef ouvrier pour cela. Le clocher fut démoli jusqu'à la hauteur de l'église. Le couvert de cette dernière fut démoli en messidor an IV et achevé en ventôse an V. Ce bâtiment était très bien bâti et fut généralement regretté excepté par certains voisins. Notre-Dame d'Aurenque. - La chapelle de Notre-Dame d'Aurenque était la tour de Seyrac. Ce qu'on lit dans quelques Annales que, le 5 août 1581, cette chapelle fut bâtie sur les fondements de la maison d'une fille menette qui donna l'alarme lorsque les religionnaires voulurent, le 5 août 1581, s'emparer de la ville, me paraît sans fondement. Il n'y avait point de menettes ; elles ont été établies par les Jésuites à Aurillac. Il n'y a qu'à voir la forme de cette chapelle dont un côté figure encore la tour de Seyrac. La chapelle de Notre-Dame de Pitié fut construite aux frais de M. Delort, lieutenant général, lequel voulut être enterré aux pieds de la Croix du cimetière, ce qui était alors une grande marque d'humilité, car il n'y avait que les pauvres qui y fussent enterrés. Couvent des Carmes. - Pendant une épidémie qui régna à Aurillac, en 1564, les Carmes, par le conseil d'un jeune prieur, abandonnèrent la ville. Les Cordeliers restèrent ferme pour soigner les malades. De là la préséance des Cordeliers sur les Carmes aux processions, enterrements. En 1354, le prince Jean, qui devint roi de France, mit le couvent et les biens des Carmes sous sa protection. Couvent des Cordeliers. - Ce fut le 9 janvier 1685 que fut passé, à Rodez, par le père Cyprien Contrastin, gardien du couvent d'Aurillac, l'acte par lequel le sieur Jean Maurel, prêtre prébende de Boazoul, même diocèse, offrit de faire un orgue moyennant la somme de 500 1. Il fut commencé en mai et fini en novembre suivant. Cet orgue fut ôté en 1786. Aux Cordeliers furent enterrés M. de Fontanges en septembre 1781, et M. Houades. Celui-ci donna à distribuer aux pauvres 1000 1., 12 s. à chaque assistant. Le nombre fut à peu près de 1400. Il en vint des paroisses voisines, même des gens sans besoins. Le lendemain, 5 s. à ceux qui assisteraient aux obsèques. Couvent du Buis. -- Ce couvent était situé autrefois dans la rue des Dames. L'endroit où il fut changé était une des 5 paroisses de la ville appelée Sainte Croix. J'ai connu un vieillard qui y avait été baptisé. Le pape Alexandre III prit cette abbaye sous sa protection en 1161. Couvent de la Visitation. - En 1562, Annet de Noailles, duc et pair, fonda le couvent de la Visitation dans la rue du Collège (maison de Fabrègues). En 1676, il fut transféré faubourg des Carmes où fut supérieure Christine de Noailles qui vint de St-Flour où elle était aussi religieuse. Couvent de Saint-Joseph, - Il fut fondé le 15 décembre 1322 à Carlat par Isabeau de Rodez. Anne de France, veuve de Bourbon, fit transférer cette abbaye au lieu de Boisset, de là en la ville d'Aurillac en 1625 dans la rue d'Aurenque. La division se mit dans le couvent. Quelques religieuses, à l'instigation des Cordeliers, s'élevèrent contre la supériorité perpétuelle de Madame de Rilhac. Elles voulurent en nommer une autre et reprendre le régime triennal. Grand procès. Un arrêt du Conseil privé du 30 août 1644 confirma le titre et la dignité de Madame de Rilhac et ordonna qu'à l'avenir les supérieures ne seraient que triennales. Cet arrêt ne les satisfit point. Elles forcèrent l'abbesse à partager avec elles le temporel du monastère, et en vertu d'un autre arrêt et des lettres qu'elles obtinrent, elles se firent un autre établissement. L'abbesse et les religieuses qui lui étaient restées attachées demeurèrent rue d'Aurenque et retinrent 280 setiers de blé que leur fondatrice leur avait donnés sur la châtellenie de Boisset. Les autres se retirèrent dans une maison d'emprunt, rue du Buis, appelée l'Hôtel de Trabuc (appartenant aujourd'hui à Madame Violle née Lacaze). Puis elles achetèrent l'emplacement où elles bâtirent leur couvent, vis-à-vis les Cordeliers. L'abbesse et ses religieuses étant mortes, le temporel fut uni au couvent de la Visitation, par le concours du roi et du pape, malgré l'opposition des religieuses de St-Joseph. Couvent des Ursulines. - Bâti en 1626. L'église croula en 1718. Le domaine de Verniols fut acheté de la famille de Camboulas de Toulouse. En 1758, les religieuses achetèrent tous les jardins qui étaient derrière le mur de ville, appelés des Hortes (Hortos), qu'elles convertirent en pré. Ermites. - Des Ermites avaient voulu s'établir à Aurillac au milieu du XVIIe siècle, à 200 pas du faubourg d'Aurenque, sur une petite élévation. Ils firent bâtir un oratoire et une cellule, où un seul ermite demeura peu d'années. Les Cordeliers et les Carmes s'opposèrent à cet établissement. L'ermite abandonna la place qui se détruisit faute d'entretien. En 1715, l'oratoire voûté existait encore sans couvert. Recluses. - On appelait recluses des filles ou des veuves qui se faisaient bâtir une petite chambre joignant le mur de quelque église. La cérémonie de leur réclusion se faisait avec grand appareil. L'église était tapissée. L'évêque célébrait la messe pontificalement, prêchait et allait ensuite sceller la porte de la petite chambre après l'avoir bien aspergée d'eau bénite. On n'y laissait qu'une petite fenêtre par où la pieuse solitaire entendait l'office divin et recevait les choses nécessaires à la vie. Hôtel-Dieu. - En 1668, les deux hôpitaux de la Trinité et du St-Esprit furent réunis à l'Hôtel-Dieu. En 1729, les directeurs obtinrent un arrêt du Parlement portant réunion d'un hôpital fondé par un curé de St-Constans à 5 lieues d'Aurillac. Les titres furent pillés en 1569 par les protestants. Lors de l'établissement du collège, les Jésuites avaient obtenu une partie du revenu des deux hôpitaux de la Trinité et du Saint-Esprit, lors mal administré. La ville fit construire l'hôpital tel qu'il existe et eut recours à l'autorité du roi pour faire rentrer les revenus dudit hôpital. En 1756, le bureau fut augmenté. Il était d'abord composé de M. l'abbé qui le présidait, en son absence, M. le lieutenant général, un des grands vicaires, les consuls, le procureur du roi. Ce dernier signe avant les consuls. On y adjoignit MM. Le curé, un officier de robe, un marchand, un administrateur temporel et un receveur, deux filles économes, et pour le spirituel deux aumôniers. Le 6 prairial an VII, loi portant que l'hospice civil d'Aurillac, chef-lieu du département du Cantal sera transféré dans les bâtiments du ci-devant couvent de St-Joseph de la même commune. Le 6 floréal an X, loi autorisant la commission de l'hospice d'Aurillac à faire un échange de terrain avec le citoyen Boschâtel-La-Martinie (commune d'Ytrac), chevalier de St-Louis et maire de cette dernière commune. Notes diverses Le 19 février 1556, messire Jean de Gontault de Biron vendit la baronnie d'Aurillac et de Conros à noble Rigaud de St-Martial, bailli des Montagnes d'Auvergne dont le siège était à St-Martin, moyennant la somme de 25.000 livres ; En 1560, Jean Louis de Saluces, dernier marquis de ce nom, céda à Charles IX, roi de France, ledit marquisat moyennent 30.000 livres. L'ex-marquis actuel (1811) est hé le 6 mars 1736. Il s'est marié à un âge avancé à la fille d'un maquignon, jeune personne sans nom et sans fortune. La terre de St-Chamans appartenant au duc de Caylus, Robert de Lignerac, fut vendue à M. Couderc, négociant à Aurillac en 1783. La superbe église et le chapitre de St Chamans furent fondés en 1433 par Robert de Balsac, écuyer, conseiller, chambellan du roi, sénéchal d'Agenois et de Gascogne, capitaine des gendarmes de l'ordonnance, décédé le 9 août 1503. Il avait épousé Antoinette de Castelnau de Bretenoux, décédée le 14 septembre 1494. Son épitaphe et celle de son épouse sont gravées sur une table de cuivre jaune, enchâssée dans un cadre en bois. En 1787, la ville de Chaudesaigues présenta un mémoire à l'assemblée provinciale d'Auvergne pour obtenir un établissement pour ses eaux minérales et un atelier de charité pour leur distribution dans les maisons qu'elles chauffent. Ce mémoire fut renvoyé à la commission intermédiaire. En 1673, fondation de la maison de la mission et séminaire de St Flour, par acte passé devant Nicolas Lamothe et Germain Monnier notaires au Châtelet à Paris, par Pierre Chaumeil, prêtre, ancien conseiller au Parlement de Paris, visiteur général et perpétuel des Carmélites demeurant en la maison de la Pitié, faubourg St-Victor, lequel Chaumeil donne la rente de 2.383 1. 18 s. au capital de 42.910 1. constitué sur les gabelles par les prévôts et échevins de Paris. Le séminaire de St-Flour est situé au midi en déclinant un peu au couchant. Il a 32 toises de longueur, 7 de hauteur jusqu'au toit. Il a 3 corridors où sont des chambres des deux côtés au nombre d'environ 80. Les greniers tiennent tout le bâtiment. On y boit de l'eau de citerne. Il y a un jardin en amphithéâtre à terrasses. Les revenus étaient en 1789-90 de 3.066 1. le blé étant évalué à 17 1. Il était dirigé par les prêtres de la congrégation de la mission dite de St Lazare. La communauté était composée de 4 prêtres, 2 frères et d'un garçon qui s'était donné au séminaire par acte notarié en I744- Le supérieur à cette époque était M. Hector Hippolyte Passerat, âgé de 58 ans. Il était originaire de la Savoie. Coutumes Pèlerins de St Jacques. - Le dimanche après la fête de St Jacques le Majeur on plantait un bouquet d'oignons dans une petite niche au-dessus d'une porte de l'église de Notre Dame aux Neiges. C'étaient les pèlerins qui faisaient cette cérémonie. Collège d'Aurillac. - Avant la Révolution, les écoliers du collège étaient dans l'usage de célébrer la fête de Ste Catherine, le 25 novembre, et voici de quelle manière. La veille, les étudiants en philosophie allaient, avec des violons, annoncer la fête aux étudiants de théologie, au couvent des Cordeliers. Là, on jouait quelques airs aux professeurs ; puis on dansait dans la classe pendant une demi-heure. De là on se rendait au collège et on passait dans toutes les classes où l'on dansait également une bourrée. Enfin quelques-uns allaient en pique-nique, faire un bon goûter et danser toute la soirée. Le lendemain, on assistait à une messe au collège et la fête se terminait par un souper et des sérénades aux professeurs et aux bonnes amies des étudiants. La fête de St Bonaventure n'était qu'une répétition. On y ajoutait autrefois un feu de joie sur le foirail et on plaçait au haut d'un arbre un chat vivant qu'on étouffait. Ce sot usage a subsisté longtemps. Je ne puis comprendre comment des professeurs, des magistrats pouvaient tolérer une pareille chose. On l'avait aboli depuis quelque temps. Je l'ai vu dans ma jeunesse. A la suite de ces fêtes, il arrivait parfois des rixes entre les étudiants, les clercs de procureurs, etc. J'ai vu le collège très nombreux ainsi que la classe de théologie. Aujourd'hui (24 novembre 1808), l'un et l'autre comptent bien peu de sujets. C'est le sr Lantuéjoul qui professe la théologie à quelques élèves qui connaissent à peine le latin. Il enseigne aussi la logique comme anciennement, c'est-à-dire la scolastique. De tous les anciens usages, le seul qu'on n'a pas oublié est celui de faire le bouquet aux professeurs. Le jour de St Vincent, le 20 janvier, ce bouquet consiste ordinairement en couverts d'argent, boucles idem, tabatière idem, mouchoirs, bas de soie, etc., etc. Selon les moyens de la classe. Ce sont ordinairement les riches qui fixent le taux de la souscription, ce qui gêne quelque fois tel père de famille qui a assez à payer les mois des professeurs. Montsalvy. - Chaque premier jour de l'an, les consuls, avec leurs chaperons et leurs robes se transportaient au bout du pré de Domps, appartenant au prévôt et de là lançaient une poule que deux coureurs devaient poursuivre et attraper. Ces coureurs étaient choisis par les individus mariés l'année précédente. Avant de lancer la foule, le consul s'écriait en patois : "O los unos ; o lei dios ; o los tres ; o los quatre ; que lo bourro que l'otrape ! " Celui dont le coureur avait pris la poule était proclamé roi, promené dans toute la ville et était obligé de payer la régalade. Cet usage a subsisté jusqu'à M. de Ségui, prévôt du dit Montsalvy.

Cote :

E DEP 1500/413

Inventaire d'archives :

Archives communales d'Aurillac

Description :

Évolutions :
Accroissements
Reclassement de 2013, additions de nouvelles pièces dont certaines ne figurent pas dans l'inventaire.

Description physique :

Liasse. - 14 pièces, papier, dont 2 imprimés.

Observations :

Commentaire
Ancienne cote : II 7

Archives départementales du Cantal

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