Document d'archives : Le Cantal après le coup d'État du 2 Décembre 1851

Contenu :

Présentation du contenu
1-2. Le coup d'État du 2 Décembre et ses suites générales jusqu'au 2 Décembre 1852 : résumé
3-9. Le Cantal au lendemain du coup d'État (2-20 Décembre) : relation avec transcription de correspondance
4-5. Proclamation du nouveau préfet, Bourlon de Rouvre, adressée, aussitôt après son installation (4 Décembre), aux sous-préfets, maires, fonctionnaires et habitants du département ; 5. "D'après "Le Pilori", d'Hippolyte Magen, c'était un "jeune préfet dont la violence eut besoin d'être modérée par les réactionnaires eux-mêmes". Et de fait il est de tradition à Aurillac qu'il était arrivé porteur d'une liste de démagogues susceptibles d'emprisonnement, voire même de la déportation. Mais le maire (Hippolyte de Parieu) et le procureur de la République (Bastid, père du futur homme politique) se montrèrent alors tout à leur honneur en prenant la défense de leurs concitoyens. "Ce sont des braillards, aurait dit M. de Parieu à M. Bourbon de Rouvre, mais des paroles aux actes il y a plus d'un pas et je puis répondre d'eux. Les rapports des sous-préfets (transcrits p. 5 à 8), qui ne tardèrent pas à lui parvenir, ne firent que confirmer le premier magistrat du département dans cette idée qu'il n'avait guère l'occasion de faire preuve de son zèle"
8. Le commandant de la gendarmerie du Cantal au préfet (Aurillac, 7 Décembre). "... L'ordre et la tranquillité continuent de régner dans le département. M. Verny, capitaine de la garde nationale et gendre du maire de Massiac, a arraché et déchiré les affiches apposées par ordre de l'autorité ; pour ce fait, Il a été arrêté par la gendarmerie. A Mauriac, le sieur Mauret, pharmacien, a été également arrêté, comme voulant troubler l'ordre public"
9. "Le 8 Décembre, un ouvrier tanneur d'Aurillac, du nom de Bruel, fut incarcéré par ordre du préfet, "parce qu'il lui paraissait dangereux pour la tranquillité publique", mais remis en liberté après quelques jours de détention. En somme, comme tout le faisait prévoir, le coup d'État n'avait donné lieu dans le Cantal à aucune de ces scènes de violence qui sont restées légendaires en quelques autres départements. L'affaire du droguiste Pinchaud, que le tribunal correctionnel de Mauriac condamna le 13 Décembre à 3 mois de prison "pour voies de fait sur le commissaire de police", pourrait seule être classée parmi les actes de résistance... Et quelle résistance ! Quoi qu'il en soit, le nombre des individus arrêtés à la suite des événements de Décembre ne s'éleva pour notre département qu'à neuf, en comprenant les cinq dont nous venons de parler (p. 6 à 8). Les quatre autres étaient un ancien instituteur, Basilet, arrêté à Menet le 17 Décembre parce qu'il "tenait des propos contre le Président", un officier de santé, Fenoulhac arrêté à Trizac le 18 pour avoir "affiché un placard séditieux", Noailles père, chaudronnier, et Bouygues fils, propriétaire, arrêtés à Aurillac le 20, comme "faisant de la propagande démagogique"
10-34. Le Cantal après le coup d'État (7 Décembre 1851 - 21 Février 1852) : correspondance transcrite ; 10. Le sous-préfet de Saint-Flour au préfet (19 Décembre) : "... Il y a dans ce pays de mauvaises passions et de mauvais hommes, mais je doute qu'il existe aucune organisation anarchique..." ; 11. Le sous-préfet de Mauriac au préfet (19 Décembre) : "... M. le procureur de la République à Ussel a donné un mandat d'arrêt contre M. Trapenard, de Champs, membre du Conseil général du Cantal ; d'après les renseignements que j'ai reçus, il se cache pour éviter les poursuites de la gendarmerie" ; 12-13. Liste, par arrondissement, des chefs du parti socialiste "les plus dangereux", au nombre de 70, transmise par le préfet au ministre, en conformité des instructions contenues dans sa circulaire du 7 Décembre : noms, âges, professions, domiciles (19 Décembre) ; 15. Le 14 Janvier 1852, le préfet prie les sous-préfets de lui envoyer la liste des individus de leur arrondissement "qui, dans l'intérêt public, devront être, soit transportés, soit expulsés, soit éloignés de France ou de leur département" ; 15-18. Réponses des sous-préfets avec renseignements sur ces personnes ; 15-16. Le sous-préfet de Murat (15 Janvier) propose d'éloigner momentanément du département Alexandre Mayenobe, ancien sous-préfet, Camille Benoid, juge suppléant près le tribunal civil de Murat, et Collandre, "mauvais drôle, mais habile, intelligent, et plus dangereux que les autres, car il habite le canton de Marcenat, où l'opinion socialiste avait fait quelques ravages, et il peut encore exercer une certaine influence sur les paysans, ancien greffier de la justice de paix, membre du Conseil municipal de Marcenat" ; 16-18. Le sous-préfet de Mauriac (16 Janvier) signale comme ayant été arrêtés "à la suite et à cause des événements", et encore détenus, les sieurs Pinchaud, Emile Fenoulhac, Jean Astorgues (ou Estorgues) et Géraud Basilet. Seul ce dernier est jugé dangereux et à éloigner momentanément. "Quant aux individus qui n'ont point été arrêtés et qui sont signalés à cause de l'exaltation de leurs principes politiques, je n'en connais que trois qui méritent d'attirer l'attention de l'autorité, à cause de leur valeur personnelle et de leur position sociale, ce sont les sieurs Mauret, pharmacien à Mauriac, Lacambre, médecin à Saint-Christophe, et Trapenard, notaire à Champs" ; 18. Le sous-préfet de Saint-Flour (16 Janvier) : "... Il est certain qu'il existe ici des hommes dont les opinions sont hostiles au Gouvernement..., mais... aucun trouble, aucune démonstration sérieuse et saisissable ou suivie d'effet n'ont eu lieu dans l'arrondissement de Saint-Flour. Je ne pense donc pas qu'il y ait opportunité à appliquer ici des mesures si nécessaires et si efficaces sur d'autres points du territoire" ; 18-21. Le préfet au ministre (17 Janvier) ; 19. Renseignements sur les chefs du parti socialiste paraissant devoir être expulsés de France : Usse, ex-officier, ancien sous-commissaire du gouvernement provisoire à Mauriac, "le plus dangereux des socialistes du appartement" ; Gaffard fils, pharmacien à Aurillac ; Lafarge, agent d'une compagnie de remplacement militaire à Aurillac ; Guibert, médecin à Saint-Cernin, candidat socialiste aux élections de 1848 et 1849 ; Trapenard, notaire à Champs, membre du Conseil général du Cantal, "compromis dans les troubles de Bort (Corrèze)" ; 19-20. Renseignements sur les personnes devant être éloignées momentanément du département : Mayenobe, habitant de Murat, ex-sous-commissaire de cet arrondissement, chef du parti socialiste ; Camille Benoid, juge suppléant à Murat ; Bruel, ouvrier tanneur à Aurillac, ancien ami du sergent Boichot, "socialiste dangereux que j'ai fait arrêter le 8 Décembre" ; Labertrandie, ferblantier à Aurillac, insurgé de Juin 1848 ; Bonhour, ancien conducteur de diligence, demeurant à Maurs ; Géraud Basilet, ex-instituteur à Menet ; Collandre, ex-greffier de la justice de paix à Marcenat ; 20-21. Autre liste de socialistes, au nombre de onze (avec les domiciles et professions). "Je serais bien désireux de les éloigner de mon département, mais je ne vois pas un grand avantage pour la Société à les envoyer seulement devenir plus misérables et par conséquent plus haineux et plus mauvais dans les départements voisins. Vous apprécierez, Monsieur le Ministre, s'il n'est pas possible de transporter dans une colonie pénitentiaire ces hommes pervertis et dangereux pour la tranquillité publique" ; 21-22. Le sous-préfet de Saint-Flour au préfet (19 et 20 Janvier). Sur les "meneurs du parti démagogique" : Devillas, avocat, propriétaire ; Dupuy, ex-pharmacien ; Coste, ancien banquier ; Baduel fils, avocat ; Amagat (Henry), marchand de fers ; "Tous... étaient, en 1848, les grands organisateurs du système démocratique et social..." ; 27. Le préfet au ministre (1er Février), en réponse à la circulaire relative à la mise en liberté d'une catégorie des personnes arrêtées préventivement. "Deux individus sont seuls détenus en ce moment pour faits politiques" : Géraud Basilet et Emile Fenoulhac, officier de santé à Trizac. "L'un et l'autre sont indignes de l'indulgence du gouvernement" ; 31. Le préfet au ministre (4 Février) : "... Je reconnais avec M. le procureur de la République que les individus que je vous ai signalés sont peu dangereux tant que le gouvernement sera fort et à l'abri de toutes les attaques, mais il m'a semblé qu'il fallait prévoir de nouvelles tentatives d'insurrection et qu'il y avait lieu de décourager les démagogues, en frappant avec énergie et fermeté les chefs du parti et les plus remuants parmi les malheureux qu'ils ont entraînés à leur suite... Je ne pense pas que le parti démagogique soit aussi découragé qu'on le suppose généralement".

Cote :

27 J 220

Inventaire d'archives :

Collection Jean Delmas

Description physique :

2 cahiers manuscrits paginés 1-9 et 10-34

Institutions :

Parti socialiste (France)

Type de document :

Document d'archives

Archives départementales du Cantal

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