Document d'archives : Discipline ecclésiastique.

Contenu :

Présentation du contenu
Autorisation de lire les livres entachés d'hérésie, donnée par Charles-Salomon du Serre, évêque de Gap, à noble Pierre Davin, de Gap, écolier (scolastici) en l'académie et université d'Aix en Provence. Gap, 17 février 1607. — Copie d'une délibération capitulaire. Led. Évêque dit que le bruit s'est répandu, « depuis longtemps, que quelques uns des chanoynes... Tiènent le bal publiquement, se font donner les bouquets, vont quérir les dames pour venir aud. Bal, ne se contentent pas de danser avec elles, mais se jètent parfois à deux genoux, au milieu dud. Bal, devant celle que bon leur semble, luy baisant les mains ;... Et non contens, on les voit ordinairement en habit indécent, tant hors de l'église que dans icelle, mesme pendant que le divin office s'y célèbrent, conduisant des dames soubs le bras, les cheveux coffrés et frisés en courtisan : le tout à la confusion de leurs confraires,... De tèle sorte que nous aurions esté contraints, souventes fois, usant de notre charité paternelle, de les faire prier et exorter, et nous-même les aurions admonestés de quiter tous ses désordres, particulièrement au temps où nous sommes, auquel il semble que Dieu, pour nos péchés, nous menasse des trois fléaux les plus rudes de sa justice, qui sont la famine, contagion et la guerre »
Il était alors question de l'expédition en Italie de Louis XIII, qui passa à Gap le 24 février 1629. Au retour de l'armée, la peste éclata dans les Alpes avec une grande violence et fit de nombreuses victimes, surtout à Briançon, Embrun, Gap, Ribiers (Cf. G, 428-9, 449, 520, 857, et les Annales des Capucins, Ms., pages 90-98).
, et, cependant, « mesme hyer au soir, dans le bal qu'on a teneu publiquement dans cette ville», on y a vu « quelqun de ced. Corps s'y estant masqué à la plume blanche au chapeau ». Le sr Charles du Serre de Saint-Martin, visé par ces paroles et convaincu d'avoir dit « qu'il tueroit celuy qui le voudroit entreprendre » et « entreprendroit sur son bénéfice,... Est privé de ses distributions capitulaires gaignées pour trois mois, quy seront employées au luminaire de la confrérie du Saint-Sacrement de l'autel, fondée en ladite église, avec inhibitions et deffance de, par cy-après, de revenir à semblables actes, soubs les peines de droict,... Qu'à la diligence du promoteur en nostre évesché, il sera par nous, en l'adcistance de deux srs chanoynes,... Plus amplement informé ». Présents : Honoré Buysson, sacristain, Paul de Beauvois, Charles Arnaud, Gabriel Robert, Philippe Sagnières, Jean Arnaud, Daniel de Vitalis et led. Charles du Serre Saint-Martin, chanoines. Gap, en la sacristie de Notre-Dame, 16 février 1629. — « Extrait de l'arrest du 3 septembre 1667 contre les danses publiques appellées balades, qu'il faut envoyer à M. le curé de Boyvile, pour le publier au prosne... Par arrest donné en la cour des Grands-jours, le 14 décembre 1665, les danses publiques et festes appellées balades, introduites par quelques seigneurs hauts justiciers, pour avoir prétexte d'en tirer un tribut honteux de leurs justiciables », ont été entièrement supprimées, pour les désordres qui s'y comettoient..., à peine de 100 1. d'amande ». [Paris ? ] 3 septembre 1667. — Copie de l'assemblée capitulaire du 4 novembre 1668, dans laquelle Pierre Marion, évêque de Gap, expose que, « depuis un très long temps, plusieurs bénéficiers, chanoines prébandés et dignités de cette église cathédrale se sont absentés et contignuent à s'absenter du cœur et des offices, sans cause légitime, avec grand scandal, tout le peuple s'en estant plaint », et, « comme les théologaux sont obligés de droit de prescher, les dimanches et festes, dans les églises cathédralles et d'y faire, toutes les sepmaines, les leçons, conformément au deub de leur charge et de leurs prébandes, veu la présente nécessité qu'il y en a en celle-cy », il y a lieu d'aviser. L'assemblée ajourne sa décision. Présents : Charles du Serre, doyen, Pierre Gaillard, archidiacre, Jean Le Gay, sacristain, Gaspar de Beauvois, Pierre Gautier, Pierre Vellin, Étienne Richaud de Servoules, théologal, et François Brutinel, chanoines. Gap, dans la sacristie, 4 novembre 1668. — Suit l'assemblée dans laquelle il est décidé que l'on avisera de « faire la fonction le chascun de sa charge » ; le doyen et l'archidiacre sont députés « pour advertir le sr deMelve, prévost » ; le doyen avertira « son nepveu le sr de Flotte ». Mêmes chanoines présents, 8 novembre 1668. — Minute des « ordonnances du chapitre touchant les mœurs et austres choses pour les ecclésiastiques, tant du chapitre que de l'université de l'église catédralle de Gap dépandantz de la jurisdiction dud. Chapitre, fait au chapitre général de l'assension Nostre Seigneur en 1673 », d'après les statuts dud. Chapitre et « les ordonnances sinodalles du seigneur évesque qui ont esté publiées en dernier lieu », défenses : 1e « de s'assoussier, ni prandre aucun intérêt, directement ou indirectement, à la recepte des tailles, aux estapes, fermes, impôts et aultres actes semblables ; d'estre agentz soliciteurs et hommes d'affaires des personnes séculières, ni de se mèller d'aucuns traictés, traficz, intrigues, voitures, et générallement de toute sorte d'aultres commerces qui sont opposés à l'estat ecclésiastique » ; 2e de « fréquanter les cabaretz » ; 3e de « jouer aux cartes, aux dés et aux jeux de hazard, d'y s'amuser et estre spectateurs, ny regarder ceux qui jouent dans les académies et aultres lieux publics » ; 4e de « se masquer, ny d'estre acteurs en nulle représantation comique ou tragique, de se trouver aux bals, aux danses et à toute aultre action profane qui soit indécente et contrère à la dignité de leur ministère » ; 5e « de porter armes deffansives, quand ilz seroient de la qualité portée par les édits, qu'en cas de long voyage et de nécessité ; d'entretenir un grand train de chasse, et de chasser avec bruit de chiens et oyseaux » ; 6e « de tenir dans leurs maisons aucunes femmes, filles ou servantes, à moins qu'elles soyent sœurs, parantes ou alliées jusques au 3e degré ou d'un âge assez avancé », etc. (1673). — Requête à l'évêque, afin de le prier « de s'expliquer au synode sur ce que les curés doivent faire lorsque les parroissiens se plaignent que les insectes mangent leurs fruits ; si, sans recourir à V. G., ils peuvent se servir de certains exorcismes et d'une manière de bénir l'eau qui ne sont point dans le rituel ordinaire, mais qu'on trouve en la Chaire des curés, faire des processions, jitter de cette eau dans les terres, donner la bénédiction du Saint-Sacrement, etc., y ayant qui le font, d'autres qui croyent ne leur estre permis... Il faut noter qu'il y a présentement certains insectes dans le Beaumont qui font beaucoup de mal aux bleds » (vers 1685). — Adresse à l'évêque de Gap, par Jean-François Clair-Labastie, curé de Tallard, pour espliquer pourquoi il avait refusé le sacrement d'eucharistie à deux de ses paroissiens (5 mai 1688). — Réponses de l'archiprêtre de Veynes sur les curés qui ne se sont pas présentés au synode : le curé de Saint-Auban d'Oze « n'est pas en coustume d'y assister » ; celui de Furméyer est « malade à Veyne » (vers 1688). — Notes sur les biens patrimoniaux des curés : de l'archiprêtré d'Ancelle. — Lagier, curé d'Orcières, n'a que son bénéfice ; les curés de Champoléon, Saint-Nicolas, Saint-Jean, Chabottonnes, Chabottes, Saint-Léger, Saint-Michel, Sainte-Catherine (d'Ancelle), Buissard, Saint-Julien, sont dans le même cas ; le prieur de Chabottes « a la sacristie de Saint-Bonnet par-dessus son prieuré ». Il n'y a point, dans l'archiprêtré, de commanderie de Saint-Lazare, de maladrerie, de maison religieuse, de commanderie de Malte. J.-P. Chaix, curé d'Ancelle (vers 1695) ; — de l'archiprêtré de Séderon. Les curés de Séderon, Lachau, Eygalaye, Vers, Aulan, Mévouillon, Villefranche, Barret-de-Lioure et Montbrun, n'ont pas de patrimoine. Pas de curé à Reillanette. « Je n'ay sceu trouver le curé d'Ison » (1695) ; — de l'archiprêtré de Lardier. Le curé de Lardier, n'a pas de patrimoine et a contracté une dette de 500 écus pour « soutenir un procès, pendant sept ans, par-devant le parlement de Grenoble, intenté par le commendeur de Gap, mon prieur, de l'ordre de Malte, pour m'obliger à prendre la croix, faire les vœux de cet ordre, et rendre ce bénéfice et autres de la collation dud. Ordre. Par la mort fatale de mond. Prieur, après l'avoir fait condamner, j'ay perdu la susdite somme de 500 écus et 511 1. d'arrérages de ma portion congrue... Qui est cause que je vis comme un chien, et que je suis habilé comme un misérable. Je n'ay jamais osé découvrir mon malheur ». Lardier, 3 septembre 1695.

Cote :

G 937

Description physique :

Description physique: (Liasse.) — 11 pièces, papier.

Où consulter le document :

Archives départementales des Hautes-Alpes

Archives départementales des Hautes-Alpes

Liens