Document d'archives : Saint-Cyr [l'École], Maison royale de Saint-Louis...
Titre :
Saint-Cyr [l'École], Maison royale de Saint-Louis
Contenu :
Ce fonds exceptionnel qui est parvenu presque intact jusqu'à nos jours apporte
de nombreuses informations sur tous les aspects de cette institution née de la
volonté royale, de son organisation de 1686 à 1793, mais permet aussi de
découvrir un système éducatif novateur souhaité par Mme de Maintenon. Les
travaux de recherche du XIXe et du début du XXe siècle ont principalement porté
sur l'institution, sa fondatrice, les demoiselles (le duc de Noailles,
Théophile Lavallée, D. de Riocour, le baron de Rosmorduc ou Achille Taphanel).
A l'occasion du tricentenaire de la fondation de l'institution, en 1986, un
colloque organisé conjointement par les Archives des Yvelines, l'Académie de
Versailles et la Bibliothèque municipale de Versailles ainsi que la Société
d'histoire du XVIIe siècle, a relancé la recherche et orienté les travaux
universitaires vers de nouvelles pistes. En 1999, l'exposition " les
Demoiselles de Saint-Cyr. Maison royale d'éducation, 1686-1793 " a permis de
faire connaître l'intérêt particulier de ce fonds et la publication de son
catalogue, d'en dégager de nouvelles orientations de recherche dans les
domaines de l'histoire de l'éducation, à travers les représentations
théâtrales, les programmes scolaires, les méthodes d'éducation, l'enseignement
de la musique.
Mais une des grandes richesses de ce fonds réside également dans les nombreux
titres fonciers souvent très anciens, de l'immense domaine issu majoritairement
de la Mense abbatiale de Saint-Denis, réparti géographiquement aussi bien en
Île-de-France (Essonne, Paris, Seine-Saint-Denis, Val-d'Oise) que dans d'autres
départements (Aisne, Aube, Eure-et-Loir, Oise, Seine-et-Marne). Les archives de
la seigneurie et châtellenie de Saint-Denis relatives à ses droits de foire,
ses privilèges, ses bacs et droits de pêche, sa manufacture de dentelles,
intéressent tout autant l'histoire économique et commerciale de la
Seine-Saint-Denis que celle de Paris qui devra être complétée par les archives
de la seigneurie de la Rivière de la Seine appelée prévôté de la Cuisine
consistant " en la propriété des bords, îles et îlots de la Seine depuis le
pont de Sèvres jusqu'au Pecq ". Parmi les fonds intéressant la région
parisienne, il faut noter la châtellenie de Rueil composée des paroisses de
Puteaux et Colombes, Genevilliers, la prévôté du Port de Neuilly, Villiers la
Garenne et du Roule. Hors du territoire de l'Ile-de-France, il faut signaler la
prévôté de la Grande Aulne située à Nogent sur Seine et Fontaine-Macon (Aube),
la seigneurie de Cire-les-Mello ou de Crouy-en-Thelle dans l'Oise, la
seigneurie et châtellenie de Toury-en-Beauce et de Rouvray Saint-Denis dans
l'Eure et Loir, la terre de Solesmes dans le Nord, la seigneurie de la
Flamangrie en Picardie. L'histoire du département des Yvelines se trouve
enrichie en particulier par le fonds important de la seigneurie de Chevreuse
(acquise par le roi en 1692), couvrant les paroisses de Chevreuse,
Magny-les-Hameaux, Châteaufort et Saint-Rémy-les-Chevreuse d'une part et, outre
le fonds relatif à la châtellenie de Trappes, celui des fiefs du
Mesnil-Saint-Denis, Dampierre, Saint-Forget et Senlisse, pour ne citer que les
plus importants d'autre part.
Le document le plus ancien conservé est daté de 1117 (D1286 et D1325) et
concerne la seigneurie de Rouvray-Saint-Denis. Mais certains documents rendent
compte de documents encore plus anciens : ainsi, par exemple, l'inventaire
général des chartes de l'abbaye royale de Saint-Denis (D504), copie du XVIIIe
siècle d'un document réalisé par Dom François Thomas à la fin du XVIe ou du
XVIIe siècle, fait référence et analyse une charte de Clovis II, datée de
620.
Inventaire d'archives :
Informations sur le producteur :
Fondation royale, la Maison d'éducation de Saint-Louis à Saint-Cyr se distingue
par la mise en place d'un système éducatif novateur et original. Françoise
d'Aubigné, marquise de Maintenon, souhaitant donner aux jeunes filles pauvres
une éducation saine et laborieuse, est touchée par le mérite de deux Ursulines,
mesdames de Brinon et de Saint-Pierre, qui éduquent quelques enfants dans une
maison louée à Montmorency. En 1682, elle les établit à Rueil et leur rend de
nombreuses visites. Devant l'accroissement des dépenses, elle sollicite le roi,
qui autorise leur établissement au château de Noisy, le 3 février 1684, puis
décide la fondation d'une institution charitable. Le choix d'installation de
cette fondation se porte sur Saint-Cyr, non loin de Versailles. Le village
comporte deux fiefs : l'un appartient à une abbaye de bénédictines, dite
Notre-Dame-des Anges, l'autre, plus modeste, au marquis de Saint-Brisson. Le
maréchal de La Feuillade achète la propriété le 9 avril 1685 puis la cède au
roi sous forme d'échange le 14 juin 1686.
Le roi dote largement la nouvelle maison : outre les bâtiments construits à
Saint-Cyr, il donne à la Maison royale de Saint-Louis, la terre et la
seigneurie de Saint-Cyr ainsi que les revenus importants de la mense abbatiale
de Saint-Denis. Le dernier titulaire de cette abbaye étant mort en 1679 et
désirant employer les bénéfices à cette fondation, le roi supprime le titre
abbatial et ordonne la translation de ses revenus à la maison de Saint-Cyr. La
communauté ne doit recevoir aucune augmentation de dotation, aucun legs de qui
que ce soit, si ce n'est de la part des rois et des reines de France.
Par lettres patentes du 15 juin 1686, le roi fonde, non pas un couvent, mais
une maison d'éducation destinée aux demoiselles nobles dont les pères sont
morts en service ou ruinés. Madame de Maintenon est instituée fondatrice,
l'évêque de Chartres, supérieur ecclésiastique, Madame de Brinon, supérieure.
Ce statut originel cédera toutefois la place, sept ans plus tard, le 1er
décembre 1692, à un monastère régulier de l'ordre de Saint-Augustin. De 1686 à
la Révolution, l'établissement accueille deux-cent-cinquante pensionnaires,
éduquées gratuitement selon les principes d'une solide piété et d'un système
éducatif original. Pour être admise dans cet établissement, il incombe à la
postulante d'apporter les preuves de noblesse de quatre degrés du coté
paternel. Trente six dames de Saint-Louis font vœux ordinaires de pauvreté,
chasteté, obéissance et celui de consacrer leur vie à l'éducation des jeunes
filles. La maison survit jusqu'au 1er mai 1793 et subit le même sort que les
autres établissements religieux. Les biens mobiliers et la plupart des fermes
sont vendus comme biens nationaux. Les bâtiments restés dans le domaine
national accueillent un hôpital militaire jusqu'en 1799, une succursale des
Invalides. Saint-Cyr devient alors un des quatre collèges du Prytanée
militaire.
Voir l'historique de la Maison royale de Saint-Louis p. 97-399 de l'inventaire
d'Émile Coüard, t. 1, 1904 et p. 1-187 du tome 2 de Coüard et Lemoine, 1940
Informations sur l'acquisition :
L'ensemble du fonds est entrée par voie de séquestre à la Révolution. Compte
tenu de l'intérêt historique, ce fonds a été complété par l'achat de pièces
originales telles que les dossiers de preuves de noblesse des demoiselles ou
des ouvrages anciens le concernant.
Historique de conservation :
On sait que les Dames n'ont disposé d'un pavillon pour leurs archives qu'à
compter de 1760. Quelques renseignements concernant les aléas de conservation
du fonds avant la Révolution figurent dans les archives. Ainsi l'inventaire des
titres trouvé dans le trésor de Saint-Cir (D503 ), mentionne que les titres de
la prévôté d'Auvers-sur-Oise ont été remis en 1785 au prince de Conty suivant
la décharge de M. Armet, l'archiviste des domaines privés du roi ( Inventaire
d'Henri Lemoine, 1940, p. 20). Mais le fonds n'a subi que très peu de
destructions pendant la Révolution, en dehors des preuves de la noblesse des
pensionnaires établies par M. d'Hozier, rassemblées en une collection de 25
volumes in-folio, envoyés à Versailles et brûlés par ordre des autorités
révolutionnaires. L'un des plans (D916) (extrait de la carte générale de la
seigneurie du Perray servant à indiquer les possessions de la Maison de
Saint-Cyr par Rochet, géographe du duc de Penthièvre) a été retrouvé dans le
grenier de la Mairie de Chevreuse lors d'une inspection en 1929. En 1937, le
fonds de la seigneurie de Charny en Bourgogne (acquise le 2 mai 1779 par les
Dames de Saint-Cyr), composé de 50 articles, est, avec l'accord de la Direction
des Archives, transféré aux Archives de la Côte d'Or (voir page 188 de
l'inventaire de H. Lemoine sur la seigneurie de Charny - en ligne sur les
archives de la Cote d'Or, série D) . Des cahiers de géographie conservés parmi
d'autres fonds de cartes non cotées, ont pu être identifiés, en 1990, comme
appartenant à ce fonds. Ces cahiers regroupés dans des portefeuilles et
destinés aux différentes classes étaient répartis par groupe de dix élèves ou
bande : ce terme, ainsi que leurs couvertures cartonnées ornées de motifs de
fleurs rouges, vertes, jaunes ou bleues, a permis de les rapprocher des
inventaires des classes dotés des mêmes motifs. Une cotation dans la sous-série
D supplément leur a été attribuée et ils sont actuellement consultables sur
microfilm (2Mi 879). En 1997, un ensemble de pièces non classées a été retrouvé
et réintégré dans les liasses correspondantes. En 2001, la liste des
demoiselles de Saint-Cyr, publiée dans l'ouvrage Les demoiselles de Saint-Cyr.
Maison royale d'éducation, 1686-1793, op. citée. p. 240-312, revue et corrigée,
a été diffusée sur le site Internet des Archives des Yvelines. Compte tenu de
l'intérêt de ce fonds, l'achat de pièces originales telles que des dossiers de
preuves de noblesse des demoiselles ou des ouvrages anciens concernant cette
institution a permis d'en compléter les informations.
Description :
Mise en forme :
Le fonds a été réparti en deux sous-ensembles : d'une part, les documents
touchant la fondation de la Maison et tout ce qui s'y rattache (Union de la
mense abbatiale de Saint-Denis, acquisition de la terre de Chevreuse,
fonctionnement de la maison d'éducation), analysés dans le tome I de la série
D, d'autre part, les titres de la temporalité, correspondant à l'administration
des biens fonciers, immeubles et meubles, analysée dans le tome II. Cette
deuxième partie est, de loin, la plus importante. Ce classement a été établi
selon l'inventaire des titres trouvés dans le trésor de Saint-Cyr concernant
les biens et revenus de la Mense abbatialle de Saint-Cyr (D503, folio 177-184).
C'est suivant les divisions de cet inventaire qu'ont également été classés les
papiers de la Mense abbatiale de Saint-Denis. Les papiers concernant la terre
et seigneurie de Saint-Cyr, qui n'ont jamais fait partie de la Mense,
constituent un fonds particulier et ont été distraits de la Mense abbatiale
(D478-502) (p. 11 et 19 de l'inventaire de Henri Lemoine, 1940)
Dans le cadre de la mise aux normes de l'instrument de recherche correspondant,
le plan de classement a été revu afin d'assurer une meilleure lisibilité de ce
fonds important et complexe de, par la diversité et la disparité de la
consistance matérielle des archives correspondant à chaque fief et seigneurie.
Ce plan, tout en maintenant les différents sous-fonds, dissocie en quatre
parties les archives de la Maison de Saint-Louis : la fondation, la
constitution et la gestion du domaine, l'administration générale de la Maison
et les documents pédagogiques.
Ressources complémentaires :
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2001]