Document d'archives : Chambre de commerce de Guienne.

Cote :

C 4250-4439

Inventaire d'archives :

Administrations provinciales

Informations sur l'acquisition :

Historique de conservation :
Dès les premières années de son existence, la Chambre du commerce de Guienne prit des résolutions pour assurer la conservation et le classement de ses archives. En 1709, elle décida que les papiers seraient gardés dans un cabinet fermant à deux clefs, dont l'une serait confiée au plus ancien directeur et l'autre au secrétaire ; tous les ans il devait être dressé un inventaire des documents . Il ne paraît pas que ces mesures aient été ramenées à exécution : en 1730, MM. Ribail et Raimond, qui avaient été chargés de mettre les titres en ordre , constataient qu'il n'y avait jamais eu de classement ; l'an-cien secrétaire et des directeurs avaient retenu partie des pièces . En 1734, la Chambre ordonna qu'il serait établi un ré-pertoire des matières par elle étudiées . Deux ans après, MM. Roudes, Billate et Dirouard étaient désignés pour le range-ment de la collection . En 1749, défense fut faite au secrétaire de prêter, à moins d'autorisation de la Chambre, les pièces qui appartenaient à celle-ci . Enfin, le 5 août 1756, la Chambre confia à Crozilhac, son secrétaire, et à l'abbé Baurein le soin de classer et d'inventorier ses archives . Baurein se mit à l'œuvre avec la conscience et la puissance de travail qui lui étaient habituelles et, le 12 avril 1758, lui et son collaborateur remirent la minute du répertoire dont il sera parlé plus loin ; l'allocation de 600 livres qui leur avait été promise fut élevée à 1,000 livres, dont 600 attribuées à Baurein . Après la suppression de la Chambre, les archives furent livrées au Département, en septembre 1792 ; un inventaire, qui nous est resté, avait été dressé à cette occasion, du 18 au 25 août précédent. A l'époque où les dossiers firent retour à la Chambre de commerce de Bordeaux, on procéda, le 5e jour complémentaire an IX, au récolement de cet inventaire, ce qui permit de constater la disparition d'un certain nombre de pièces. Enfin, en 1867 et 1878, la Chambre a déposé ses documents anciens aux Archives départementales et elle a, en 1892, ouvert à son budget un crédit pour l'impression du présent inventaire. Cet acte d'initiative éclairée d'un corps élu devrait servir d'exemple à certaines administrations, qui, sans l'ombre d'une raison, cachent systématiquement et vouent à une destruction rapide des collections intéressantes.

Description :

Mise en forme :
Voici, en quelques mots, le plan que j'ai suivi pour le classement des archives : En tête (C. 4250) se trouve un registre sur lequel sont couchées les analyses d'édits, arrêts du Conseil, etc., reçus par la Chambre de 1743 à 1748 . Ensuite (C. 4251-4259) viennent les registres de délibérations, lesquels sont suivis des copies de lettres (C. 4260-4266). Ces deux séries, qui forment un ensem-ble d'un prix inestimable, se complètent l'une l'autre ; fréquemment, en effet, le procès-verbal se borne à indi-quer quelle matière a été mise en délibération et à donner le nom du rapporteur, sans faire connaître le sens dans lequel il a reçu mandat de conclure : il faut alors se reporter soit au copie de lettres, soit au registre de mémoires pour retrouver l'opinion de la Chambre sur cette affaire. Les registres de mémoires dont il vient d'être parlé sont au nombre de trois (C. 4267-4269) ; le premier renferme aussi des parères. Les parères remplissent onze autres volumes (C. 4270-4280) : ce sont des consultations de droit commercial données par la Chambre sur les espèces qui lui étaient soumises. Les registres de parères rendront les plus grands services au futur historien des usages de la place de Bordeaux ; certains sont vraiment puérils, notamment au sujet des assurances ; on y trouvera, par contre, quantité d'indications précieuses sur ce même objet des assurances maritimes, sur la formation des socié-tés pour le commerce à l'étranger ou pour la navigation au long cours, sur le prêt à la grosse, sur les lettres de change, etc. Ces diverses séries de registres : délibérations, correspondance, mémoires et parères, sont immédiatement suivies du répertoire qui en fut fait par Baurein : d'abord minute du répertoire, dans l'ordre des registres analysés (C. 4281-4286), ensuite copie en douze volumes in-folio, disposée par ordre alphabétique des matières (C. 4287-4298). On verra dans l'inventaire imprimé ci-après un relevé des questions traitées dans chacun de ces douze volumes ; en se reportant aux volumes eux-mêmes, on trouvera une analyse des pièces, accompagnée du renvoi au document analysé. Baurein avait réservé, après chaque article, un espace blanc pour les additions, qui n'ont jamais été faites. Il reste donc entendu qu'il ne faut se servir du répertoire que pour la période antérieure au mois d'avril 1758 ; mais pour cette période le répertoire est un instrument de travail des plus utiles. La correspondance passive de la Chambre est groupée en soixante-quinze liasses (C. 4299-4373) : ces lias-ses, formées de feuilles volantes, de pièces détachées, sont loin de représenter la totalité des lettres reçues par la Chambre ; des lettres qui manquent, une portion est répartie dans les dossiers d'affaires diverses, qui terminent le fonds ; les autres ont disparu pour toujours. On remplacera ces dernières, dans une certaine mesure, par les réponses qu'elles ont provoquées ou par les analyses qui sont insérées dans les registres de délibérations. Les dossiers d'affaires diverses (C. 4374-4439) sont trop variés pour qu'il soit possible de les énumérer ici ; je me contenterai de signaler les quelques articles relatifs au personnel et à la comptabilité de la Chambre (C. 4417-4426). Les archives de la Chambre de commerce ont peu souffert et elles ne présentent pas de lacunes trop consi-dérables. Si les diplomatistes doivent renoncer à y découvrir des chartes anciennes, si elles n'apprennent à peu près rien sur les événements politiques de la France, elles constituent assurément l'une des sources les plus abondantes d'information pour l'histoire du commerce au XVIIIe siècle. Les documents y sont d'ailleurs d'une valeur inégale : une certaine quantité est le produit de cette paperasserie administrative qui fait le désespoir des archivistes, et parmi ceux dont l'objet est le plus sérieux il faut encore distinguer. D'une façon générale, les do-cuments d'ordre intime, par exemple les lettres au député du commerce, doivent être préférés aux rapports et aux requêtes plus solennels. Cette infériorité des textes officiels tient à diverses causes : en premier lieu, ils sont écrits dans cette langue déclamatoire du temps, qui amplifie et dénature tout, et il est assez malaisé de faire le départ entre la réalité de la pensée et l'exagération de l'expression ; en second lieu, ces textes sont ordinairement rédigés d'après des données statistiques dont il est impossible de contrôler l'exactitude ; enfin, il faut le dire, les mémoires sont des plaidoiries intéressées plus souvent que des exposés sincères. Le premier député du commerce de Bordeaux écrivait un jour à la Chambre : " On peut un peu exagérer . " Plus tard, un de ses successeurs demandait qu'on rédigeât un mémoire " au moins d'une manière qui ne choque pas tout à fait le vrai ". Ces leçons ne furent pas perdues : trop souvent le travailleur qui compulse les registres de la Chambre se heurte à des erreurs manifestes . On saisit plus particulièrement sur le vif cette tendance à propos de la fixa-tion du prix des marchandises frappées de taxes proportionnelles ; la Chambre reçut au sujet de l'inexactitude de ses propositions des reproches nombreux de la part des députés eux-mêmes, et elle reconnut ses torts à diverses reprises : en 1722, le député relevait dans ces tableaux des écarts de 50 0/0 . Il est à peine besoin d'ajouter que je n'entends nullement faire supporter par la Chambre de commerce en particulier la responsabilité d'imperfections qui sont imputables à toute une époque . J'ai cru essentiel de signa-ler ces défauts et de faire bénéficier les travailleurs qui feuilletteront le présent volume des indications que j'ai eu l'occasion de recueillir touchant la valeur des documents y analysés.

Type de document :

Document d'archives

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