Inventaire d'archives : Compagnie des mines de Marles

Cote :

1994 48 1 à 110

Publication :

Archives nationales du monde du travail
1995-2010

Informations sur le producteur :

Compagnie des mines de Marles
La concession des Mines de Marles est définitivement instituée par le décret du 29 décembre 1855 en même temps que celle de Bruay et de Ferfay et s'étend alors sur 2990 hectares.
En 1852, des sondages effectués par MM. Boucher et Lacretelle révèlent la présence de houille. Grâce aux fonds accordés par Emile Rainbeaux, propriétaire du charbonnage belge du Grand Hornu, les travaux de mise en exploitation peuvent être engagés. Le creusement du premier puits débute en 1853, mais il s'effondre avant même d'atteindre le veine de charbon en raison de l'abondance d'eau qui désagrège le terrain.
La fosse n°2, dont le cuvelage a débuté en décembre 1854, exploite ses premiers charbons dès 1857. Entre 1862 et 1864, l'extraction moyenne annuelle est de 64 738 tonnes et le bénéfice annuel moyen de 201 776 francs. Dans la nuit du 2 mai 1866, c'est l'éboulement total du puits n°2 provoqué par la rupture de son cuvelage. Par bonheur, aucune victime n'est à déplorer. "Cette catastrophe sans précédent dans l'histoire des mines", selon les ingénieurs de la compagnie de cette époque, inspira Émile Zola pour décrire l'anéantissement de la fosse du Voreux dans son roman Germinal.
Malgré le drame du n°2, la production se poursuit grâce à la forte impulsion donnée aux travaux du puits n°3 (Saint Firmin) dont le creusement a débuté en 1864. Tous les ouvriers du n°2 furent reportés sur le n°3. Entre 1866 et 1869, l'extraction moyenne annuelle atteint 109 504 tonnes et le bénéfice annuel moyen 700 711 francs soit une augmentation de la production de 70 % et du bénéfice de 247 % par rapport à la période 1862-1865.
En 1890, la compagnie produit 600 000 tonnes et emploie 3 735 ouvriers répartis sur trois sièges d'exploitation comprenant chacun 2 puits (le n°3, le n°4 et le n°5). En 1897, le million de tonnes est atteint avec 4 223 ouvriers. En 1904, le nombre d'ouvriers s'élève à 5 360 dont 4 209 travailleurs de fond. Le 27 mars 1905, par un décret officiel, la commune de Marles prend le nom de Marles-les-Mines.
A la veille de la déclaration de guerre en 1914, la compagnie possède quatre sièges d'exploitation et emploie 6 238 ouvriers. La mobilisation lui enleva plus de 4 000 ouvriers et fit chuter lourdement la production. En décembre 1914, les premiers mineurs sursitaires sont de retour et l'effectif total remonte à 4 802. A partir de ce moment la compagnie connaît une progression fulgurante. A la fin de 1917, l'effectif dépasse sensiblement 15 000 unités et la production de l'année 1917 est de 2 882 000 tonnes. L'extraction reprend à la fosse n°2 car les progrès des techniques ont permis la réfection et la consolidation du terrain de l'ancien puits de 1866.
Une main-d'oeuvre polonaise arrive en masse à Marles. En 1924, sur un effectif total de 16 013 unités, on compte 6 517 polonais.
En 1925, la compagnie de Marles rachète celle de Ferfay-Cauchy. En 1927, elle emploie 19 051 ouvriers dont 6 296 polonais. La concession compte 7 000 maisons dont 4 500 construites après 1918. La production atteint alors 3 300 000 tonnes. En 1939, on ne compte plus que 13 500 ouvriers et la compagnie extrait un million de tonnes de moins qu'en 1927. Pendant la Seconde Guerre mondiale, un camp de prisonniers de guerre fut établi à Marles. De nombreux prisonniers allemands, russes et ukrainiens furent employés dans les mines.
La Compagnie des mines de Marles est nationalisée à la Libération : ses activités sont alors intégrées au Groupe d'Auchel au sein du nouvel établissement public des Houillères du bassin du Nord-Pas-de-Calais (HBNPC). Celui-ci englobe les anciennes concessions placées à la pointe ouest du bassin houiller : celles de Marles mais également de Ferfay, La Clarence, Ligny et du Boulonnais.

Informations sur l'acquisition :

Historique de conservation :
Les archives des mines de Marles ont été conservées aux Archives départementales du Pas-de-Calais (conventions signées le 21 avril 1967 et le 1er décembre 1976 avec les Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais) avant d'être transférées au Centre des archives du monde du travail (Roubaix) en octobre 1994.

Description :

Mise en forme :
Inventaire et classement effectué en 1995 par Ludovic Klawinski, vacataire, sous la direction d'Armelle Le Goff, conservateur.
Complété en 2008 par Valentine Leignel et en 2010 par Adeline Markey, étudiante en première et deuxième année du Master Monde du Travail, Mémoire et Patrimoine, spécialisation archivistique de l'université de Lille III, sous la direction de Gersende Piernas, chargée d'études documentaires.
Les fiches individuelles de retraite (1994 48 11) ont été indexées en 2021 par Mélody Fernandes, agent de numérisation (ANMT).
Plan de classement

Conditions d'accès :

La grande majorité du fonds est antérieure à la nationalisation de 1946 et constitue donc des archives privées. Seuls les documents postérieurs à cette date et produits par les Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais sont des archives publiques.
Fonds librement communicable (les délais du Code du patrimoine applicables par analogie avec les archives publiques sont échus).
Publiable sur internet

Conditions d'utilisation :

La réutilisation des documents extraits du fonds est gratuite et libre, sous réserve des dispositions relatives aux droits de propriété intellectuelle et au respect de la vie privée (voir les modalités d’application sur le site internet des ANMT).

Description physique :

Importance matérielle :
21,20

Ressources complémentaires :

Aux Archives nationales du monde du travail :
  • Le fonds du Comité Central des Houillères de France (40 AS) contient de nombreux dossiers sur les mines.
  • Au sein de la série 65 AQ, la sous série L consacrée aux mines contient de la documentation sur les compagnies minières.
  • Pour un état complet des sources sur l'histoire minière aux ANMT, se reporter à la recherche thématique en ligne "industrie extractive".
Le Centre historique minier de Lewarde possède de nombreux fonds et documents sur les mines du Nord-Pas-de-Calais.

Références bibliographiques :

  • DUBOIS (Guy) et MINOT (Jean-Marie), Histoire des mines du Nord et du Pas-de-Calais (des origines à 1939-45) , Tome 1, Éditions A compte d'auteur, 1991.
  • DUMONT (Gérard), Les 3 âges de la mine : un parcours historique dans le bassin houiller du Nord-Pas -de-Calais du XVIIIe siècle à nos jours, Édition la Voix du Nord, 2007.
  • GARIN (Henri), Les Mines, Que sais-je ?, Presses Universitaires de France, 1969.
  • GILLET (Marcel), Les charbonnages du Nord de la France au XIXe siècle, Éditions Mouton, 1973.
  • Houillères du Bassin du Nord et du Pas de Calais, 250 ans d'histoire, Houillères du bassin du Nord-Pas-de-Calais, Douai, 1977.
  • KOURCHID (Olivier) et KUHNMUNCH (Annie), Mines et cités minières du Nord et du Pas-de-Calais, Presses Universitaires de Lille, 1990.
  • KUHNMUNCH (Annie) et DHERENT (Catherine), Les conventions collectives de la mine, 1891-1947, Presses Universitaires de Lille, 1990.
  • MICHEL (Joël), La mine dévoreuse d'hommes, Découverte Gallimard, 1993.
  • RENARD (Jacques), Paroles et mémoires du bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais, 1914-1980, Éditions CRPD, Lille, 1981.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives nationales du monde du travail

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRANMT_IR_1994_48

Où consulter le document :

Archives nationales du monde du travail - ANMT

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