est né à Toulouse en octobre 1869, dans une famille auvergnate originaire du Cantal. Ancien élève de l’École normale supérieure, Jean Brunhes devient agrégé d'histoire et de géographie en 1892. Élève de Vidal de La Blache, il subit aussi l’influence de Friedrich Ratzel (1844-1904), le fondateur de la géographie humaine. Lauréat de la première promotion de la Fondation Thiers (1893-1896), il séjourne plus d'un an en Espagne pour préparer sa thèse qu'il soutiendra en 1902 sur (1902). Il est chargé de missions scientifiques par le ministère de l’Instruction publique en France, en Espagne en 1894, en Égypte en 1899, en Algérie et en Tunisie en 1900, en Allemagne et en Autriche en 1903. Chargé de cours à l’Université de Lille en 1896, il exerce parallèlement comme professeur de géographie à l’Université de Fribourg (Suisse) et professeur de géographie humaine au Collège libre des sciences sociales de Paris, avant d'être en 1907, promu professeur titulaire de la chaire de géographie humaine, créée pour lui à l’Université de Lausanne (Suisse) depuis 1907.Jean Brunhes (1869-1930)L’irrigation : ses conditions géographiques, ses modes et son organisation dans la péninsule ibérique et dans l’Afrique du Nord

Docteur de l’université de Genève en 1909, il est élu recteur de l’université de Fribourg pour l’année 1909-1910. Il est également membre de l’Institut colonial international en 1903, correspondant du ministère de l’Instruction publique en 1911, membre d’honneur de l’Institut égyptien, de la Société belge de géologie, de paléontologie et de la Société de géographie de Madrid. Entre 1910 et 1913, il parcourt les Balkans en pleine guerre, repart en mission pour la Syrie en 1921, puis en 1924, c’est l’Indochine et en 1927, la traversée de l’Atlantique jusqu’en Alaska.honoris causa

Jean Brunhes publie en 1910 un manuel d’enseignement supérieur : qui connaît un grand succès. En 1912, il devient titulaire d'une chaire de géographie humaine au Collège de France financée par le philanthrope Albert Kahn, lequel lui confie aussi la direction scientifique des Archives de la Planète, à Boulogne. Titulaire du prix d’éloquence de l’Académie française en 1898, il obtient en 1903 le prix Pierre-Félix-Fournier à la Société de géographie de Paris et le prix Wilde de l’Académie des sciences en 1907. Il est également médaillé d’or de la Société de géographie de Paris en 1911. Il est élu membre titulaire de la 5e section de l’Académie des sciences coloniales en 1925.La Géographie humaine

Influencés par la doctrine sociale du pape Léon XIII, Jean Brunhes et sa femme Henriette Hoskier-Brunhes, fille d’Émile Hoskier, consul de Danemark en France, furent également les fondateurs en France de la Ligue sociale d’acheteurs.

Élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1927, Brunhes publiera jusqu'à sa mort en 1930 de nombreux ouvrages remarquables, qui rencontreront par ailleurs un grand succès public et qui contribueront à vulgariser en France les concepts de la géographie humaine.

Jean Brunhes décède à Boulogne-Billancourt le 25 août 1930.

 

Née à Fribourg (Suisse), sa fille est sensibilisée dès son plus jeune âge à la géographie humaine par son père. À dix-huit ans, Mariel accole d’ailleurs à son patronyme le prénom de son père et l’épaule dans ses travaux. Celui-ci l’encourage dans son goût pour les voyages, qui relèvent bien plus du travail que du loisir. En 1926, elle voyage en Crète sur un bateau aux côtés de l'archéologue Marthe Oulié (1901-1941). En 1928, Mariel suit son père au long d’un grand voyage qu’il accomplit au Canada, d’est en ouest, et apprend à ses côtés l’art de la photographie et du cinéma. Pendant de nombreuses années, elle s’attache à remettre régulièrement à jour l’œuvre paternelle, La géographie humaine dont elle publie une édition abrégée. Secrétaire générale de la Revue de Géographie humaine et d’ethnologie, elle conduit avec Pierre Deffontaines la tâche monumentale de , publié en 5 volumes de 1955 à 1964 et contenant 1450 photographies aériennes commentées. Elle co-dirige aussi deux œuvres importantes : (1966) et (1975), publiées dans la collection de la Pléiade.Mariel Jean-Brunhes Delamarre(1905-2011)L’Atlas aérien de la FranceGéographie généraleGéographie régionale

A la suite de l’ouvrage rédigé avec André-Georges Haudricourt (1955), Mariel Jean-Brunhes, passant de la géographie humaine à l'ethnologie, s'intéresse à l’outillage agricole et à l’importance des outils dans la formation des terroirs et des paysages. Le musée national des Arts et Traditions populaires (ATP), installé alors dans les sous-sols du palais de Chaillot, l’accueille en 1958 comme chargée de mission des musées nationaux et lui confie la réalisation de plusieurs collectes sur le terrain aux côtés de Georges-Henri Rivière (1897-1985). Parallèlement, elle publie et collabore à de nombreuses ouvrages sur les outils agricoles. Mariel met en place un réseau de correspondants locaux sur l’outillage agricole pré-machiniste ; la fin des années 1950 et le début des années 1960 la voient sillonner la France pour ses enquêtes sur le terrain et la collecte d'outillage. Au cours des années 1960, Mariel participe très activement à l’élaboration des programmes muséaux du nouveau Musée des Arts et Traditions Populaires (MNATP). « Chef d’orchestre », selon l’expression de Georges Henri Rivière, le musée lui est redevable de la 18e exposition, « Bergers de France » (juillet-novembre 1962), qui servira à la préfiguration d’une partie des futures galeries. Mariel est promue chargée de recherches en 1966, en même temps que, sous le nom de Centre d’ethnologie française, le laboratoire de recherches s’associe au Musée, en tant que formation CNRS. Au sein du Musée, Mariel travaille sans relâche à un inventaire des instruments agricoles anciens en France, ce qui ne l'empêche pas de satisfaire son inlassable curiosité en parcourant le monde (Tibet, Chine...).L’homme et la charrue à travers le monde

Parallèlement à ces activités professionnelles, Mariel, qui a épousé le sculpteur Raymond Delamarre (1890-1986), s’engage tout au long de sa vie dans des activités militantes et sociales. Avant la Seconde Guerre mondiale, elle est secrétaire de l’Union nationale pour le vote des femmes, présidée par la duchesse de La Rochefoucauld ; pendant la guerre, en 1941, elle dirige avec son époux le Secours national à Châteauroux. Elle est de toutes les luttes, contre la guerre du Vietnam, contre la guerre d’Algérie, contre l’occupation militaire du Larzac. Elle est vice-présidente du mouvement « Fraternité chrétienne avec le Vietnam, le Cambodge et le Laos ».

Elle s'éteint le 1er novembre 2001 à l'âge de 96 ans.

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