Inventaire d'archives : Cultes (1752-1946) - V

Contenu :

Présentation du contenu
Cette série comporte 601 articles et représente 44,01 mètres linéaires
De l'an X à 1905 les Institutions religieuses ont bénéficié d'un statut spécial. Celui du culte catholique était issu du Concordat conclu entre le Premier Consul et le Saint-Siège le 26 messidor an IX (15 juillet 1801), et publié le 18 germinal an X (8 avril 1802), en même temps que les Articles organiques qui complétaient et précisaient sur de nombreux points les principes généraux posés par la Convention de messidor. Ces dispositions furent complétées par plusieurs textes, notamment le décret du 30 septembre 1807 relatif aux conditions d'érection des nouvelles paroisses, succursales et annexes ; celui du 30 décembre 1809 qui fixait le régime des Fabriques et déterminait le mode d'exercice de leurs attributions ; la loi du 24 mai 1825 concernant les congrégations et communautés religieuses de femmes, et le décret du 29 mars 1880. La majeure partie des documents concernant les Congrégations religieuses (V 320 - V 343) fait suite au décret du 29 mars 1880 et à la loi du 1er juillet 1901, Titre III.
Les conditions de l'exercice des cultes réformés et leurs rapports avec les pouvoirs civils avaient été arrêtés par les Articles organiques des cultes protestants (18 germinal an X), dont les dispositions furent reprises et mieux adaptées aux besoins propres des Eglises protestantes par le décret du 26 mars 1852 auquel se substitue, pour les Eglises de la Confession d'Augsbourg dans les territoires demeurés français après l'annexion de l'Alsace-Lorraine, la loi du 1er août 1879.
Quant à l'organisation du culte israélite, elle fit l'objet d'abord du décret du 17 mars 1808, complété par la loi du 8 février 1831, puis de l'Ordonnance du 25 mai 1844.
L'application de ces différents textes et l'exercice du contrôle qu'ils donnaient à l'Etat sur l'organisation, le personnel, la gestion du patrimoine immobilier et mobilier des Eglises, voire sur leurs ressources financières et leur budget, ont amené la composition de dossiers qui, aux termes de l'Instruction ministérielle du 24 avril 1841, forment la série V des Archives départementales. (Nous n'avons pas eu l'intention d'énumérer tous les textes généraux qui ont réglé, au XIXe siècle, l'organisation des cultes ; il est aisé de les retrouver à l'aide des répertoires spéciaux ; il s'agit seulement ici de ceux dont la mise en application a été le plus productive d'archives).
Celle-ci se clôt pratiquement avec les documents résultant de l'application de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de l'État et des textes réglementaires qui l'ont suivie : établissement des inventaires et des actes d'attribution des biens ecclésiastiques aux associations cultuelles ou aux collectivités publiques. Par là se trouve interrompue la constitution de cette documentation d'origine administrative où se reflètent tant d'aspects de la vie des Institutions religieuses au XIXe siècle.
Il est peu de périodes, en effet, où les chercheurs intéressés par l'histoire religieuse disposent de sources archivistiques aussi abondantes. Tels sont les dossiers relatifs à la délimitation des circonscriptions paroissiales, aux demandes d'érection de cures, de création de succursales, chapelles vicariales ou annexes, intéressants, non seulement pour l'étude de la géographie ecclésiastique, mais en raison des arguments invoqués pour motiver les demandes et des pièces justificatives qui s'y trouvent jointes.
Précieux aussi sont les documents concernant l'édification ou l'entretien des temples, églises et chapelles. Les dossiers de restauration ou d'agrandissement d'anciens édifices peuvent, en particulier, offrir nombre de renseignements, parfois des plans, utiles à l'archéologue soit pour lui permettre d'identifier avec certitude la date de certains travaux, soit pour l'aider à reconnaître dans quel esprit ceux-ci ont été exécutés.
Témoin, prise parmi bien d'autres, cette mention extraite d'un devis préparatoire à la restauration de la chapelle de Gattigues (V 395) : « La façade principale d'entrée, dont le porche est un reste précieux de l'architecture romane, ayant une partie au-dessus des cintres construite en moellons sera, comme dans son état primitif plaquée en pierre de taille... de même genre de taille que les parties existantes et à joints découverts : la pierre sera de la même qualité, c'est-à-dire des carrières d'Euzet» (10 mars 1858). Les dossiers de travaux portant sur l'adjonction de mobilier ou d'immeubles par destination : stalles, tribunes, chaires, balustrades ou grilles de chœur donneront la date et parfois la provenance d'éléments mobiliers qui, au moins pour la première moitié du siècle, sont rarement dépourvus d'intérêt. A ces données, utiles pour l'archéologie et l'histoire de l'art se joindront les notations de détail, souvent minutieuses (statues, ex-voto, tableaux, retables, reliquaires, croix de confréries) figurant dans les procès-verbaux de visites pastorales ; ces précisions aideront à reconstituer le décor que s'est créé la sensibilité religieuse du temps, et par où s'expriment ses tendances profondes.
Pour ce qui est du personnel ecclésiastique et des ministres des divers cultes : curés, desservants, pasteurs et rabbins, les dossiers de la série V permettent de les connaître mieux qu'en aucune autre période et de les suivre dans le déroulement des diverses étapes de leur ministère.
Il n'est pas jusqu'à l'histoire, si délicate au XIXe siècle, des relations des institutions religieuses, et plus particulièrement de l'Eglise catholique avec les autorités civiles, sur laquelle certains des documents ici rassemblés n'apportent des renseignements. On en saisira l'intérêt si l'on veut bien se rappeler la place qu'ont alors tenue ces problèmes dans la vie sociale et politique.
La publication de ce Répertoire pourra contribuer à encourager la recherche historique dans un domaine encore peu exploré, mais sera utile aussi aux Services administratifs du département pour leur permettre de retrouver des titres de propriété, puisqu'aussi bien les inventaires dressés à la suite de la loi de 1905 et les actes d'attribution de biens conservent toujours leur valeur légale.

Cote :

V 1-601

Publication :

Archives départementales du Gard
2019
Nimes

Informations sur le producteur :

Nom du producteur:
Préfecture du Gard

Informations sur l'acquisition :

Historique de conservation :
Historique de la conservation
La quasi-totalité du fonds provient de la Préfecture. Les derniers articles seulement sont de provenance paroissiale ; ils constituent la VIe partie du répertoire (art. V 565 à V 585 puis suppléments entrés à partir de 2019, art. V 586 et suivants).

Description :

Mise en forme :
Mode de classement
Le classement de la série V avait été commencé par M. Héry, aujourd'hui sous-archiviste de la Loire-Atlantique. Il a été repris et terminé par M. Baccou, qui a également rédigé le répertoire. L'index a été dressé par Mme Carretero.
Le répertoire a été établi conformément aux instructions de la circulaire du 16 décembre 1965. Pour le surplus et du fait, en particulier, qu'il ne s'est trouvé dans cette série aucun dossier postérieur à 1940, les instructions de décembre 1965 ont pu être suivies sans difficulté. C'est pour cette raison aussi que nous avons obéi à la suggestion qui conseillait l'adoption de la numérotation continue, qui a l'avantage de simplifier les cotes. Les grandes articulations de la série V apparaissent, certes, moins nettement, mais la disposition typographique des titres et la table des matières permettront de les reconnaître aisément.
Le traitement des dons et legs a posé un problème particulier : le fonds initial, qui constituait ici la série 4 O avait été, en 1939, dissocié et les dossiers répartis, suivant l'institution qui en était la principale bénéficiaire, entre les séries O (communes), V (cultes) et X (établissements de bienfaisance).
Entreprendre de regrouper les dossiers ainsi dispersés aurait été une opération longue et hasardeuse ; il a donc été convenu de s'en tenir à l'ordre adopté en 1939. Cependant, même cette disposition ne résolvait pas tous les problèmes. En effet, certains dons ou legs ont pour affectataire plusieurs églises ou établissements religieux ; la plupart sont destinés à une Fabrique et, accessoirement, au Bureau de bienfaisance. Les premiers (liasses V 255 à V 257) ont été désignés dans le répertoire par le nom du donateur ou du testateur, et toutes les précisions utiles ont été données sur les établissements bénéficiaires. Les seconds (liasses V 258 à V 292) ont été simplement classés par commune, cet ordre suffisant pour permettre de les retrouver aisément.

Conditions d'accès :

Statut juridique Archives publiques
Communicabilité
Selon les dispositions prévues pour les archives publiques par le Code du Patrimoine (art. L 213-1 à 8).

Description physique :

Description physique: Document d'archives


Support
Support: Papier
Nombre d'unités de niveau bas
Nombre d'unités de niveau bas: 601
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 44,01

Ressources complémentaires :

Sources complémentaires
Les renvois aux autres séries des Archives départementales qui offrent des documents susceptibles de compléter ceux de la série V figurent en bas de page, chaque fois qu'il y a lieu.
Archives anciennes (Ancien-Régime)
  • Série G : Clergé séculier avant 1790
  • Série H : Clergé régulier avant 1790 - IXe siècle-XVIIIe siècle
Archives modernes
  • Série M : Administration générale du département : quelques articles dans la sous-série 1 M concernent les cultes
  • Série O : Administration et comptabilité communales : la sous-série 2 O  qui fournit quelques renseignements sur les cimetières protestants
Archives privées (série J)
Fonds communaux déposés (E dépôt)

Références bibliographiques :

Bibliographie
La bibliographie de l'histoire religieuse du département ne comporte aucune étude d'ensemble, mais seulement des données éparses dans des monographies paroissiales ou communales, de rares articles et quelques biographies.
Il convient de citer en premier lieu les publications de l'abbé GOIFFON, ancien archiviste puis Vicaire général du diocèse de Nîmes. Ce sont :
  • Notes d'histoire et de statistique sur les paroisses de Nîmes. Nîmes, 1871-1875, 620 p. Les études rassemblées sous ce titre portent, non seulement sur les paroisses, mais sur les établissements de religieux, les institutions d'enseignement et de charité. Seules cependant les notices sur les paroisses comportent quelques pages intéressant le XIXe siècle.
  • Monographies paroissiales. Paroisses de l'archiprêtré de Beaucaire, 2ème éd. Nîmes, 1901, 1 vol., 246 p.
  • Monographies paroissiales. Paroisses de l'archiprêtré de Nîmes, 2ème éd. Nîmes, 1908, 1 vol., 504 p.
  • Monographies paroissiales. Paroisses de l'archiprêtré du Vigan, 2ème éd. Nîmes, 1908, 1 vol., 434 p.
  • Monographies paroissiales. Paroisses de l'archiprêtré d'Alais. Nîmes, 1916, 1 vol., 540 p.
L'abbé Goiffon était un travailleur consciencieux. La part réservée à l'histoire post-concordataire est, dans chacune de ses monographies, assez réduite mais, puisée aux sources originales que l'auteur avait à sa disposition elle fait mention, en termes concis, des faits les plus importants. Elle constitue, à ce titre, un instrument d'information dont les chercheurs apprécient la commodité. L'œuvre est, malheureusement demeurée inachevée et il n'existe rien qui puisse suppléer cette lacune pour les paroisses de l'ancien arrondissement d'Uzès.
Parmi les ouvrages consacrés à l'histoire locale dans un sens plus large, un certain nombre accordent une place à la mention des événements de l'histoire religieuse. Ce sont notamment ceux de :
  • BARAGNON (P. L.), Abrégé de l'histoire de Nîmes..., dont le t. IV (1 vol., 1835) relate les évènements de 1790 à 1830.
  • PIEYRE (Adolphe), Histoire de la ville de Nîmes depuis 1830 jusqu'à nos jours. Nîmes, 1886, 3 vol.
  • BRUYERE (Chanoine M.), Alès, capitale des Cévennes. Nîmes, 1948, 1 vol., 808 p. (jusqu'en 1925).
  • GORLIER (Pierre), Le Vigan à travers les siècles. Préface d'André Chamson. Montpellier, 1955, 1 vol., 366 p. (jusqu'en 1914 pour l'histoire religieuse).
  • BERAUD (Chanoine M.), Bagnols-sur-Cèze en Languedoc. Avignon, 1 vol., 300 p. (1956).
  • GOIFFON (Abbé), Villeneuve-lès-Avignon. Son abbaye, sa chartreuse, ses établissements religieux, sa paroisse. Nîmes, 1884, 1 vol., 124 p.
Sur un sujet de portée plus limitée :
  • SORBIER DE POUGNADORESSE, Le rétablissement du siège épiscopal de Nîmes sous la Restauration (Mém. Acad. de Nîmes, 1910).
En dehors de ces études il ne se trouve guère à citer que des biographies épiscopales. En premier lieu, une bonne biographie de Mgr. Périer, ancien évêque assermenté du Puy-de-Dôme, évêque concordataire d'Avignon et qui, à ce titre, eut dans sa juridiction le département du Gard jusqu'à l'installation d'un évêque à Nîmes en 1821 : c'est l'ouvrage de l'abbé Albert Durand, Un prélat constitutionnel, Jean-François Périer (Paris, 1902, 677 p.). La Vie de Mgr de Chaffoy, qui fut évêque de Nîmes de 1821 à 1837 a été écrite par le Chanoine Couderc de Latour-Lisside (Nîmes, 2 vol., 1856) ; celle de Mgr Besson (1875-1888) par Mgr Gilly (1 vol., Besançon, 1890) et, sur Mgr Plantier (1855-1875), le chanoine Bruyère a publié une monographie d'objet volontairement limité (Lyon, 1925, 235 p.). Hors le premier, qui est un excellent ouvrage, les autres sont loin d'épuiser la matière, tant en ce qui concerne le rôle et l'activité des évêques que les problèmes auxquels ils ont eu à faire face et la manière personnelle dont ils les ont abordés.
L'historiographie protestante, si abondante pour la Réforme, le XVIIe et le XVIIIe siècle, se réduit à fort peu de chose lorsqu'il s'agit du XIXe siècle.
Sur l'histoire des Eglises, trois ouvrages :
  • BORREL (Pasteur A.), Histoire de l'Eglise chrétienne réformée de Nismes, depuis son origine jusqu'à nos jours (1837). Nîmes, 1844, 1 vol., 347 p.
  • LEONARD (Emile G.), Un village d'Opiniâtres : Les protestants d'Aubais, de la destruction à la reconstruction de leur temple (1685-1838). Musée du Désert, 1938 (poursuit, en fait, jusqu'en 1866).
  • CADIX (Pasteur G.), L'Eglise réformée de Saint-Jean-de-Gardonenque en Cévenne. Saint-Jean-du Gard, 1957.
M. le Pasteur R. Lhermet qui a publié un ouvrage : Nîmes, cité protestante, relatant l'histoire de l'Église Réformée de Nîmes depuis ses origines jusqu'à la Révolution, annonce un Tome II : Les temps modernes.
D'une portée plus générale, bien que très succincte est l'étude de :
  • POUJOL (Pierre), La Cévenne protestante et sa plaine méridionale. T. I.: De Louis XVI à Jules Ferry. Paris, 1963, 75 p.
Bien entendu, étant donné l'importance du protestantisme gardois, des renseignements devront être recherchés dans des ouvrages ou articles d'histoire générale, tels que :
  • STEPRAN (Raoul), Les origines du Réveil au XIXe siècle (Bulletin de la Soc. his. du protestantisme, 1961), ou :
  • ROBERT (Daniel), Les Eglises réformées en France (1800-1830). Paris, P.U.F., 1961, 632 p.
La qualité de ce dernier travail, pour lequel l'auteur a mis en œuvre une documentation extrêmement dense, fait souhaiter qu'il soit prochainement suivi de publications nouvelles qui pousseront plus avant dans le XIXe siècle la connaissance de l'histoire du protestantisme français. Cependant, même de tels travaux ne dispenseront pas d'écrire des monographies d'églises particulières, étant donné « la diversité des situations régionales » (D. Robert) des groupements réformés français.
Des documents de la série V ont aussi été utilisés pour l'étude de Daniel Ligou sur Frédéric Desmons (Paris, Gedalge, 1966). Pasteur gardois formé à Genève, Frédéric Desmons abandonna le ministère pastoral pour se tourner vers la politique et devint un des personnages les plus influents de la IIIe République. Bien que non consacré à l'histoire religieuse cet ouvrage, à tous égards remarquable, y touche par plusieurs points et son intérêt atteint au vif des conflits d'idées qui ont agité cette époque.
Le Bulletin de la Société d'histoire du protestantisme français, (depuis 1852) est l'instrument bibliographique de base pour les recherches sur l'histoire du protestantisme. Il publie non seulement des articles originaux et des notices diverses, mais donne les comptes rendus des ouvrages consacrés à l'histoire du protestantisme.
L'histoire de la communauté israélite de Nîmes ne dispose que d'une bibliographie mince mais de qualité. Ici aussi les recherches ont été orientées vers le Moyen Age et la période antérieure à la Révolution. Seule l'étude du rabbin S. Kahn, Notice sur les Israélites de Nîmes (Nîmes, 1901), dépasse un peu la limite chronologique qu'elle s'était proposée (1808) et donne quelques renseignements, dont certains sont empruntés à la série V, sur des membres de la communauté israélite au XIXe siècle.

Observations :

Exploitation du document
Le chercheur ne devra pas oublier qu'il peut trouver de précieux compléments dans la série F 19 des Archives Nationales, où ont été classés les documents provenant de la Direction générale des cultes et des Bureaux ministériels qui ont eu, à divers titres, dans leurs attributions, des affaires concernant les cultes depuis 1802.
Voir l'Etat sommaire des versements faits aux Archives nationales par les Ministères et les Administrations qui en dépendent, tome III, 1957, p. 71 à 172, ainsi que le Supplément aux t. I. II et III, 1 vol., 1962, p. 443-453.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

: Archives départementales du Gard

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD030_V

Institutions :

Préfecture du Gard

Thèmes :

culte

Type de document :

Document d'archives

Liens