Ce fonds était initialement présenté comme étant celui de l'armateur Louis Le Quellec. Cependant une analyse ultérieure de son contenu a permis de déterminer que ces archives étaient en réalité principalement liées à Hippolyte Tournon et aux différentes activités qu'il a pu mener au cours de sa vie professionnelle. C'est pourquoi l'on trouve dans ce fonds des documents relevant des différentes entreprises dans lesquelles Hippolyte Tournon a pu travailler. Ainsi sont présentes diverses pièces comptables et de la correspondance dépendant des sociétés « Le Quellec et Bordes », « Louis le Quellec », et « Louis Le Quellec et Hte Tournon », avec lesquelles Tournon a collaboré de façon variable. Ces archives ne représentent toutefois qu'un volume très réduit et ne peuvent constituer qu'un reliquat des fonds réels de ces entreprises. Il est d'ailleurs à noter que l'interpénétration des activités des unes avec les autres a pu rendre complexe le classement de leurs archives dont la paternité reste parfois équivoque, par exemple s'agissant de documents sans en-tête ou sans signature identifiable. Les factures que l'on y rencontre, traces des marchandises qui ont pu être transportées entre la France et l'Amérique latine, présentent malgré tout un panorama intéressant des négociants bordelais du milieu du XIXe siècle. La majeure partie du fonds est constitué par les archives de la société « Hte Tournon et Cie », qui couvrent une période allant de 1866 à 1915, bien que l'entreprise, depuis rachetée, ait maintenu une activité au Costa Rica jusqu'à nos jours. Il s'agit des documents qui ont été conservés au siège de la société à Bordeaux, à savoir principalement des registres de comptes, des factures et de la correspondance reçue tant de la part de clients et des partenaires commerciaux que du comptoir de San José. Cette dernière offre un bon aperçu, bien qu'unilatéral, du fonctionnement de l'entreprise et de son influence croissante au Costa Rica. Certains épisodes de l'histoire de la société, comme le contentieux avec Jean-Baptiste Ségerand en 1881 l'amenant à quitter son poste de chargé de pouvoir à San José, ou encore la liquidation du Banco Rural de Credito Hipotecario de Costa Rica en 1874, sont particulièrement bien documentés. Ces archives professionnelles peuvent prendre un tour plus personnel, dans la mesure où Hippolyte Tournon a amplement associé des membres de son entourage proche à son négoce. C'est ainsi que nombre de lettres particulières adressées à ce dernier traitent à la fois de questions relatives à la gestion de la société qu'à des situations d'ordre plus intime : on pensera plus particulièrement à celles écrites par son beau-frère Amon Fasileau-Duplantier, dont la forte personnalité laissa une trace importante dans l'histoire de la société et à San José. Se sont trouvés mêlés au sein de ces archives quelques papiers personnels d'Hippolyte Tournon: il s'agit principalement de correspondance échangée entre les membres de sa famille, mais on y trouve aussi des livres de dépenses domestiques, des attestations de fonctions représentatives, des documents relatifs à son beau-frère ainsi qu'à son ancêtre Jacques Paul Fronton Duplantier. Ces archives, qui de par leur nature fragmentaire et hétéroclite ne renseignent qu'assez peu sur la personne d'Hippolyte Tournon, sont toutefois des traces non négligeables de la vie d'une famille entière dont l'histoire reste associée à l'aventure du commerce des cafés au Costa Rica.