Inventaire d'archives : 5S. Chemin de fer.

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Les fonds de la préfecture et des ingénieurs des Ponts et Chaussées abordent l'un et l'autre, mais de manière inégale, les affaires liées au réseau ferroviaire corrézien pour lequel on distingue deux ensembles : les dossiers des lignes d'intérêt général, c'est-à-dire les lignes reliées au réseau national, et ceux concernant les lignes d'intérêt local. Le réseau corrézien des lignes d'intérêt général se structurait autour des trois carrefours ferroviaires de Brive, Tulle et Ussel. La ville de Brive fut la première reliée au chemin de fer lors de l'établissement de la liaison avec Périgueux qui la reliait à Limoges en 1860. L'étoile ferroviaire autour de Brive se dessina progressivement avec le prolongement de l'axe de Périgueux à Brive jusqu'à Tulle en 1871, puis Ussel et Clermont entre 1880 et 1881. Cet axe transversal croisa l'axe nord-sud de la ligne de Paris à Toulouse avec sa section Limoges-Brive par Nexon dans un premier temps, puis de manière plus directe par Uzerche en 1891. Au sud, la ligne rejoignit Souillac puis Montauban. Dès 1862 cependant avait été ouverte la ligne de Brive à SaintDenis-près-Martel et Capdenac. Le carrefour ferroviaire de Tulle voyait quant à lui se croiser les lignes de Brive à Clermont et celle à voie métrique d'Uzerche à Aurillac mise en service en 1904. Celle-ci reliait à Uzerche la ligne de Limoges. Au nord-est, à la rencontre des trois départements de la Haute-Vienne, de la Creuse et du Puy-de-Dôme, Ussel vit se greffer à l'axe Tulle-Clermont les lignes de Limoges à Ussel par Meymac en 1883, et de Felletin à Ussel par La Courtine à partir de 1905. À la limite de la Corrèze et du Cantal, la gare de Bort-les-Orgues est aussi à évoquer, la ligne provenant de Montluçon par Eygurande s'orientait ici sur deux axes différents, en direction de Miécaze, via Mauriac dès 1891, d'une part, et en direction de Neussargues d'autre part, ligne ouverte en 1893. La construction de ces lignes répondait d'abord à un objectif de développement industriel visant le bassin houiller du Cantal, à l'instar de celle de Brive à Saint-Denis qui devait apporter une liaison vers Bordeaux aux houillères aveyronnaises d'Aubin. La Compagnie du Chemin de fer de Paris à Orléans régna sur cet ensemble à la suite de concessions de la Compagnie de chemin de fer Grand-Central et de la Compagnie du chemin de fer de Clermont à Tulle. Cette même Compagnie, dite du P.O., prit en main le réseau d'intérêt local d'abord exploité par la Compagnie des tramways de la Corrèze, puis cédé 139 par le Conseil général en 1921 à l'occasion d'un nouveau bail. La loi du 12 juillet 1865 avait confié la définition des conditions de création d'une ligne au Conseil général, mais la construction et l'exploitation des lignes d'intérêt local étaient financées par les concessionnaires. Face aux difficultés rencontrées, ceux-ci s'efforcèrent de renégocier les tarifs pratiqués et obtinrent des subventions de la part des pouvoirs publics. Fonctionnant à très basses vitesses, souvent en convois mixtes, le tramways corrézien s'avéra en effet très tôt inadapté et déficitaire. Les trois lignes du tramways corrézien, de la Rivière-de-Mansac à Juillac, d'Aubazine à Beaulieu et Turenne, et d'Ussel à Tulle par Neuvic, furent dans les années 1930 progressivement remplacées par des lignes d'autobus gérées par une filiale de la Compagnie du P.O., la Société de transport auxiliaire du réseau Paris-Orléans (S.T.A.P.O.). Les dossiers des services de la préfecture relatifs au réseau d'intérêt général portent de manière large sur les différentes phases de la construction des lignes : enquêtes parcellaires, acquisitions de terrains, permissions de voirie et alignements, adjudications, choix des stations. Les dossiers liés aux affaires générales renseignent quant à eux sur l'exploitation des lignes, l'évolution des tarifs et des horaires, l'assermentation des agents. Plus limités, les dossiers des ingénieurs des Ponts et Chaussées entrent plus en avant dans les affaires d'acquisition de terrains et de tracé des lignes. La situation s'inverse avec les dossiers des lignes d'intérêt local, ceux de la préfecture se limitant principalement aux affaires générales : la réglementation, les accidents et dommages, les lignes projetées. La gestion des ingénieurs des Ponts et Chaussées est en revanche marquée par la présence des principaux dossiers de financement, d'enquête d'utilité publique, de définition des arrêts, d'occupations temporaires, d'adjudications et de projets d'exécution, d'acquisition de matériel et de contrôle de l'exploitation.

Cote :

5S/1-574

Publication :

Archives départementales de la Corrèze
2020
Le Touron
19 000 Tulle

Description physique :

Importance matérielle :
17,46

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives départementales de la Corrèze

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD019_05S

Où consulter le document :

Archives départementales de la Corrèze

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